La serre à protéger

Tout partait en vrille. C’est le sentiment que je cultivais depuis des semaines. Le froid avait atteint des proportions inquiétantes et les morts s’amoncelaient dans les rues et aux abords du rempart. Il n’y a que douleur dans ce pays.
Je ne troquerai jamais la citadelle des muses contre ce taudis. C’est tout ce que j’eus envie de dire à ceux qui me parlaient de reconquérir la terre de nos ancêtres. Pour cette fois, j’étais entièrement d’accord avec Azurée. Mieux valait ne pas trop s’en mêler et penser à survivre avant tout.
Les résistances au froid de la Silnà me servent seulement à me couvrir un peu moins que les autres, sauf que je n’ai pas envie de me démarquer. Je crève de chaud sous mon plastron, il est fourré et la douceur de la peau de mouton me console un peu. Je suis un peu coincée dedans, je l’avoue, et la cape en laine dont je suis couverte ne m’aide pas.
Arrivée à la bibliothèque je passe du froid polaire, de celui qui fait geler les yeux si on n’y prend pas garde, à une chaleur bienfaisante. Je me doute que ce n’est qu’un leurre. La froideur de la bibliothécaire mal embouchée de cet endroit me rappelera rapidement le temps extérieur.

Je file jeter un coup d’œil au panneau des missions. Il y a toujours ces vieilles affiches pour trouver des volontaires pour la guerre. Je me sens de moins en moins volontaire alors… Je vais me contenter de faire les menus travaux dont personne ne veut.
Il y a une serre à protéger des pillards. Tout ça pour tenter de replanter des bourgeons venus de Mirinar. Il fera bon dans la serre, ces plantes produisent lumière et chaleur naturellement, ce sera agréable d’y patrouiller. Vendu !

Je fais le piquer à côté du panneau en attendant qu’un péquin passe par là. Dommage qu’on ne puisse pas partir en mission seul… Enfin, ça me fera un peu de compagnie.

Je tente d'activer pour le première fois ce petit miroir, je le secoue, tapote dessus, le pose par terre, je dit un truc qui ressemble vaguement à une incantation, une rime en -oir, rien y fait... Finalement je tend simplement le bras en avant, priant pour son fonctionnement, et là! Une genre de portail apparaît ! Et... Brrr ! Un terrible courant d'aire froid ! Aussitôt j'enfile un manteau marron quo descend jusqu'à mes genoux, rembourré de laine qui me réchauffe, mais j'ai toujours froid... Sa évitera de mourir de crois au moins... Je prend une petite épée que je met a ma ceinture, qui sais ce qui peut ce passer par les temps qui cours. Raaa ! Le froid mort mes mains mais je n'ai pas de gants ! Je prend tout de même ma canne. Je passe finalement ce fameux portail, il me mène dans une salle ou il y a d'autre miroirs et un couloir... Ou fait il aller... Après quelque cercles dans la pièce, je me rend conte que j'ai fait une erreur... J'ai oublié d'où je viens ! Je choisi un portail au pif le plus totale, et me voila arrivé, dans la bibliothèque?! Le miroir derrière moi ce referme aussitôt.
Oui pourquoi pas, je m'adresse à la bibliothécaire qui est aussi froide que cette nuit d'hiver éternel, avant de porter mon regard vers le grand panneau de mission, où une jeune femme semble attendre quelque chose... Même si je ne voulais pas vraiment être la, je n'ai rien a faire autant aller l'aider, nous en avons tellement besoin en ces temps de guerre.
Je m'approche doucement, en la fixant, elle semble être une ravissante jeune femme, lorsque j'arrive a portée de vois je m'adresse à elle, en lui faisant une petite révérence.

"Bien le bonjour mademoiselle, que fait vous a attendre dans ce froid glacial ?"

Bonjour ? Bonne nuit ? Je ne sais plus... Depuis la disparition de nôtre chère soleil je ne sais plus vraiment.

J'ai de la chance, après avoir rencontré Corben, demi-dieu à chapeau haut-de-forme et aux mains gantées, en voilà un autre qui s'amène. Impossible de dire si c'est un Souen ou autre chose, mais il a le chapeau. Je ne sais quoi lui répondre tant je suis désemparée. En croiser un c'est une chose, deux… C'est un signe.
Ils doivent appartenir à la même secte…

En délassant mes bras, les plaques de mon armure légère grincent légèrement. Je grimace. C'est dire, elle est quasiment neuve, elle n'a quelques semaines… Je me sens honteuse, comme une petite nouvelle sur les tapis d'entrainement au glaive. Ça me ramène quelques années en arrière.

-Bonjour à toi. Je cherche un compagnon d'aventure, j'aimerai aller protéger la serre décrite ici.

Aussitôt dit, je lui mis sous le nez la fiche de mission.

-Qu'en dis-tu ?

Est-ce qu'il est fait pour se battre ? Je le juge sévèrement en faisant glisser mon regard du point culminant de son chapeau à la pointe de ses chaussures.

Ce n'est pas glorieux, mais on fera avec… J'ai eu pire pour compagnon de mission.

La jeune femme me met une feuille juste sous le nez, je recule d'un pas et prend la prend du bout des doit pour la lire. veut faire une mission dans une serre chaude et éclairer par des plantes ! excellent ! j'aimerais bien avoir les même chez moi ! c'est presque dommage qu'il faille ce battre... Avant et après sa question elle me lance plusieurs regards sévère, qui me mettent un peut mal alaise. Mais une soudaine idée perverse me traverse l'esprit ! je le dit ? ou pas ? J’esquisse un sourire a cette idée.

Oui sa me tente bien ! sa me fera un entrainement avant de chasser les criminels ! je me rapproche d'elle avec un petit sourire un peut malsain. Et une fois fini vous pourrez me montrer vôtre culotte ?

Puis je reste bien droit les mains dans le dos attendant une réaction de la demoiselle en armure. je sent que je vais souffrir...

Ils font définitivement partis de la même organisation secrète… Je reprend ma feuille et me dirige vers le comptoir sans lui répondre. Eva ne tardera pas à venir nous inscrire… Durant tout le trajet vers le bureau de la bibliothécaire, relativement court, je me suis demandée si ce n'était pas la faim et le froid qui avait rendu ce type un peu zinzin. Mais ce serait accuser trop rapidement les évènements. Ai-je perdu la moitié de mes boulons dans l'aventure ? Non. Définitivement non, donc le froid et la faim ne sont pas des excuses...
Partons du principe que plus vite nous aurons commencé, plus vite nous aurons fini… Ce constat fait je n'aurais à supporter ce dérangé sexuel qu'un jour où deux. Mes nerfs peuvent survivre à deux jours, lui en revanche…

Spoiler:

La réaction de la jeune femme me surprend, moi qui pensais me faire frapper, ou insulter, voir les deux. Il n'en est rien, elle s'en vas sans rien dire, voila qui me gêne presque plus encore... Mais dans ma surprise je ne la vois pas partir au comptoir, je la rejoins le plus vite possible et lui présente mes excuses.

Milles excuses mademoiselle ! Je me suis fourvoyé dans mes pensées et j'en est dit n'importe quoi, d'autant plus que j'en est oublié toutes politesses ! je me nomme Agualarion Azarus, mais tout le mondes m'appel Azarion.

je passe ma canne à ma main gauche et je lui tend ma main droite, pour une poignée de mains.

C'est comme voir deux louveteaux se mordre les oreilles, ils ne savent pas encore ce qu'est la reproduction et leur instinct les pousse l'un vers l'autre… Ce qui finit généralement en chahut. Les enfants !
Je les ai observé s'approcher du comptoir l'un après l'autre, Syel, que je n'apprécie pas plus que ça, semble aussi fière et froide que le roc. J'en conclus qu'elle essaye d'être aussi lisse que la surface du lac dans lequel un petit malin s'amuse à lancer des cailloux.
Je lui souris par compassion.

-Pour une mission j'imagine.

Je juge de son armure légère fourrée, elle me donne froid rien qu'à la regarder.

-Pensez à vous équiper tous les deux avant de partir. Ce serait dommage de vous retrouver sur la berge d'une rivière après la fonte des neiges hivernales.

Je déposais sur le comptoir la feuille d'inscription et me tournais ouvertement vers le nouveau.

-Tu inscriras ton nom, ton prénom sur ce formulaire. Comprends bien que lorsque tu t'inscris pour une mission tu es seul responsable de ce qui surviendra après. La bibliothèque n'indemnise pas en cas d'accident. J'ai d'ailleurs une sainte horreur des formulaires de décès, ceux-ci prennent un temps fou à remplir en un innombrable nombre d'exemplaires, donc tu tâcheras de survivre.

Sinon ? Je le pourris jusqu'en enfer.

-Vous serez payés lorsque vous reviendrez à la bibliothèque. Entre-temps un commissaire aura certainement déjà relayé l'information… Ah ! Une autre dernière chose.

Et cette fois je les regarde tous les deux. Kip arrive alors avec une tasse fumante de café qu'il dépose sur mon bureau.

-Si jamais vous vous permettez des choses illégales en cours de mission, je me chargerai moi-même de vous réduire en pièces.


Ceci dit, je remercie Kip en lui tapotant le cube et en buvant une gorgée de café.

Deux numéros pour le prix d'un. Achetez, achetez… Je serre la main de mon équipier un peu plus fort que je ne devrais :

-Syel, chasseuse.

Je me penche légèrement pour lui dire le fond de ma pensée… C'est important qu'il comprenne une chose, au moins.

-Ne parle plus jamais de mes dessous, nous ne sommes pas assez intime pour ce genre de blague.

Les entre-mondiens sont fous. Nous sommes tous d'accords là-dessus. Certains le sont un peu plus que les autres. Eva fait partie de ces entre-mondiens un peu frappés, mais c'est ne Varvandel. Donc c'est pire encore, selon Azurée… Au départ je ne l'aimais pas du tout et puis… Elle a ses mauvais et ses bons côtés. Son petit numéro là c'est un mauvais côté et un bon en même temps. Elle prend toujours soins de ses aventuriers même si elle le montre d'une drôle de manière.
J'inscris mon nom sur le formulaire pendant son petit laïus à Agualarion.

-Eva, tu peux prévenir la serre qu'on arrive bientôt pour les aider ?

J'attrapais mon équipier à l'épaule, je l'emmenais de gré ou de force, je ne sais plus trop, jusqu'à la sortie de la bibliothèque où un dragon blanc nous attendait. Avec le titre perçant je nous téléportais sans prévenir au plus près de la serre.

Suite dans Forêts et Campagnes

Outch ! Soit elle a une trop bonne poigne soit j'ai vraiment due la vexer, elle m'adresse enfin une phrase complète... Mais celle si me fait froid dans le dos, puis vins la bibliothécaire, qui me sermonne.
Bon dieux ! Est-ce cet hiver infinie qui rend les femmes aussi froides ?!
Je remplis la feuille quelle à posée.

"Je tacherais de ne pas dormir du someille du juste !"

Mais au moment ou je fini ma phrase Syel me chope par l'épaule et m'emmène de force, tandis que moi je me tourne tan bien que mal pour éviter de tomber à la renverse, mais quand je me retourne enfin un magnifique dragon blanc ce dresse devant nous.

"What the f..."

Mais Syel nous téléporte sans crier garde, j'ai tout juste le temps d'attraper mon chapeau, avant de disparaître. Nous arrivons alors, il me semble, plus proches de notre serre.