Soldats disparus(Dun)

Spoiler:

Pour Alidan et Syel, l'obscurité ne dura que l'espace d'un instant, comme un clignement d'oeil. Avant que Syel ne s'en aperçoive, ils étaient déjà arrivés sur la plate-forme d'arrivée perçant située sur la place principale. Comme la fois où il avait découvert cette petite astuce, des volutes noir encre finissaient de disparaître autour des deux aventuriers.

Alidan regarda autour de lui. Il du plaqué sa main devant ses yeux, car même s'il était sur Entre-Monde depuis quinze ans maintenant, jamais ses yeux ne s'étaient habitués à autant de lumière. L'air ambiant lui rappela celui d'un désert, le soleil se réflétant sur le sable chaud, mais il remarqua tout de même une légère brise fraîche qui devait venir d'un petit cours d'eau à proximité. Les gens allaient et venaient autour d'eux, faisant leurs emplettes comme tous les jours. Les commerçants vendaient tout ce qui pouvait leur rapporter quelques pims. L'ambiance générale fit remonter beaucoup de souvenirs dans l'esprit de l'elfe. Des souvenirs du temps où il voyageait de monde en monde vendant tout ce qui lui tombait sous la main.

Alidan se rendit vite compte de la complexité de la tâche qui l'attendait, s'ils voulaient avoir des informations concernant les troupes disparues, il leur faudrait très probablement déboursé quelques pims, ce qui posait un problème au Drow. La raison de son engagement dans cette étant principalement qu'il manquait de liquidité.

Il se retourna rapidement vers Syel.

- Sa te convient comme rapidité?

-Ca me convient.

Il n’est pas du genre à s’embarrasser…
Qu’est-ce qu’il fait chaud ici ! Mes yeux s’embrasent son petit tour de magie disparu. Du monde, des commerces… La cité de Dun.

Mon équipier est froid et magiquement parlant il fait apparaitre un brouillard noir. Ce sont toutes les informations que j’ai récolté en quelques minutes. Il avait l’air de ne pas craindre de trop en dire celui-là…

-Première étape, on doit savoir si les soldats ont quitté la ville avant de disparaitre. Ça nous aiguillera sur nos recherches.

Qui peut donner ce genre d’informations sans se tromper ? Les gardes du fort. Mais ce n’est pas un fort.
Pas de portes closes à la nuit tombée, pas de murs… Ils vivent en plein air, comme des poules. Dun n’est pas une ville qui me plait. C’est encombré, bruyant, puant… Les commerçant parlent forts et les gens se bousculent d’une étale à une autre.

Ce soleil cuisant au-dessus de ma tête en rajoute une couche…

-Il doit y avoir des habitués ou des patrouilles aux alentours de la ville, je propose qu’on aille les questionner.

Je pars devant, une main posée prudemment sur le manche de mon arbalète.
Faut que je revende ce truc, je préfère les arcs, moins confortables mais tellement plus précis !

Alidan s'engagea à la suite de Syel. L'éclat du soleil sur le sable lui donnait mal à la tête, réduisant considérablement sa vision.

*Je ne savais pas que le soleil pouvait être si fort, pensa-t-il. Depuis quinze ans que je suis sur ce monde et jamais je ne m'étais aventuré si loin à l'est. *

Se faufilant entre les gens qui serpentaient dans les rues et entre les kiosques, le Drow captait toutes sortes d'odeur provenant des épices et de la nourriture en tout genre qui se vendait ici. Toutes ces odeurs, la densité des gens sur la place de marché, cela lui rappelait tellement de mondes où il avait fait escale lorsqu'il était un marchand opportuniste. Si ça existait, il le marchandait. Il connaissait toujours un monde où il pouvait faire une petite fortune avec à peu près n'importe quoi.

Passant devant un kiosque, un petit objet attira l'attention de l'elfe noir. Il s'agissait de lunettes dont les vitres étaient teintées, garantissant ainsi une protection contre le soleil éclatant du désert.

Alidan s’arrêta devant les lunettes et regarda la vendeuse, une vieille dame d'environ soixante-dix ans à qui il manquait quelques dents et dont la peau basanée était pleine de rides.

- Combien pour ces lunettes? Demanda-t-il en désignant les lunettes fumées.

La vieille dame regarda le Drow, avant de répondre :

- Ce sera 10 pièces d'argent.

Alidan fouilla dans sa bourse, et effleura les pièces du bout des doigts.

Je n'ai cinq pièces sur moi. Lança-t-il en regardant la vendeuse droit dans les yeux.

La vieille fit mine de réfléchir pendant quelques secondes et finit par acquiescer.

-Va pour cinq pièces. Dit-elle simplement en tendant la main pour prendre les pièces que le Drow lui tendait.

Après avoir mis les lunettes, Alidan s'empressa d'aller rejoindre Syel qui s'était éloignée.

- C'est beaucoup mieux comme sa.

lunettes:

Je pensais qu’on allait trouver directement les gardes ou des cultivateurs en bordure. Je me trouvais perdue à voir Alidan marchander ses lunettes. Il les mise sur son nez et sembla satisfait de son achat.

-Pas mal !

Ce qu’il y a de pire avec le soleil, ce n’est pas l’astre puissant au dessus d’un désert de sable. C’est lorsqu’il envahit une steppe entièrement gelée, la neige et la glace reflètent de toute part ses rayons à en brûler les yeux de celui qui le regarde.
J’ai l’habitude de ce soleil là. Je me ferai à celui-là aussi. Ce n’est qu’un moindre mal.

Je n’aime pas parler pour rien. Je marche en silence au travers de la ville.
Mes yeux observent avec curiosité ce qui se trame dans la rue. L’artère bondée de monde, le bruit des gens, des animaux, Les odeurs…

-K’ouen a dû disposer des casernes dans toutes les grandes villes. On devrait peut-être y jeter un œil aussi, ils sauront peut-être quand les soldats sont partis ou non…

Alidan n’est pas fort en proposition.
Je ne sais pas trop comment le prendre. Est-ce qu’il a ses propres idées ou bien il est d’accord avec les miennes ?

Ça me chiffonne.
Si ça s’envenime j’aimerai savoir s’il va être utile ou non…

-Si t’as une meilleure idée tu peux proposer aussi.

Ok, c’est une tentative maladroite pour le faire parler d’autre chose que du soleil ou de ses lunettes. Après quelques instants de marche, on se trouvait face à un sanctuari qui marchait en sens opposé. Son miroir lui servant de badge rebondissait fièrement sur sa poitrine. Je l’interpellais au passage :

-Excusez-nous, on cherche une caserne de miliciens de K’ouen dans le coin, vous pourriez nous indiquer le chemin ?

Le policier nous indiqua de continuer sur l’artère principal, au carrefour, de tourner à gauche et de continuer jusqu’au lavoir. La caserne était dans une ruelle adjacente. Un endroit assez facile à trouver selon lui.

Il s’éloigna sans attendre mon merci.

Alidan suivait Syel en silence dans les rues de la ville. Il était peux-être silencieux, mais il observait. Il observait les gens qu'ils croisaient, il observait leur visage, leurs expressions. Et de ce qu'il vit, personne n'avait l'air inquiet, tout le monde vaquait à leurs occupations sans se soucier que tout un groupe de soldats avait disparu.

- Il y a trop de gens dehors, tout un groupe de soldats a disparu, mais les gens ne semblent pas très inquiets pour leur sécurité...

Puis vint le policier qui leur indiqua la caserne de milice. Alidan prit note des directions, et s'engagea vers le carrefour.

- J'ai hâte de savoir ce qui s’est réellement passé.

Spoiler:

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Alidan avait raison, les gens ne paraissaient pas inquiets à vivre si proches de la frontière.

-Ils doivent se sentir en sécurité dans le désert... En plus, officiellement il n'y a qu'un passage possible à travers les montagnes. Mais avec les dieux rien n'est moins certain.

Je me retiens de croasser, de tousser à la mention des huit. Je me sens sale d'avoir ainsi qualifié leur existence. Je serre les dents et baisse les yeux sur mes chausses.
Je vais avoir rapidement trop chaud ainsi habillée.

En silence je demandais pardon à l'Infini de devoir être si hypocrite pour survivre dans ce monde.

Nos pas nous mènent aisément jusqu'à la caserne. Elle était assez facile à trouver, dans le quartier c'était le seul bâtiment aussi imposant. L'endroit était calme, la rue était peu fréquentée et ça irait en s'amenuisant avec la venue de l'après-midi. La chaleur coincera tout le monde à l’abri dans un coin frais...

Les frères et soeurs sont résistants, cette chaleur ne me dérangera pas. Pas trop...

Dedans c'était autre chose. Des militaires en uniforme oeuvraient en cadence.

-Je m'attendais à moins que ça...