Chanson pour les disparus [PV Karan]

Par une belle journée claire, ni trop chaude ni trop froide, une jeune elfe accordait une harpe sur le bord de la berge. Ses longs cheveux de lune volaient au gré de la douce brise, ses yeux de cristal concentrer sur son instrument, ses mains agiles et graciles bougeait habituer à ce genre d’exercice. Doucement, au si doucement, les accords devinrent mélodie. Une musique triste, mais avec une touche d’espoir, une chanson envoyer au vent et aux dieux avec espoir. Puis la voix vint rejoindre les larmes de la harpe. Une voix envoutante même sans magie, une voix comme des perles d’eau, comme des larmes qui se déversent à l’univers. Une voix claire comme un ruisseau.

Prends la vague sachant que tu es libre
Tourne le dos à la terre, face à la mer,
Faites face au vent maintenant si sauvage,
Quand tu penses à nous,
Fais-nous signe, envoie une chanson.

Ne regarde pas derrière de l’autre rive,
N'oublie pas ce que tu nous laisses ainsi
N'oublie pas quand on te manque aussi,
L'amour se doit libre,
Ne tiens jamais serré, mais lâche-le.

Oh les nuits seront longues,
Sans ta présence dans l’autre chambre,
Mais nous entendrons que tu chanteras
Nous savions qu’un jour, loin tu serais,
Si loin de nous et peut-être un jour,
Nous te suivrons,
Jusqu’à ce jour envoie une chanson.

Quand le soleil incendie l'océan,
Quand le vent gonfle les voiles de ton âme
Laisse l'appel de l'oiseau sur le vent,
Calmer tristesse et solitude,
Et puis commence à nous la chanter,
Je te chanterai,
Si tu nous la promets cette chanson.

Je marche sur le rivage et j'entends,
Entends ta chanson venir si faible,
Et si clair,
Je l'attrape, un souffle sur le vent
Je souris et je te chante une chanson,
Je t’envoie cette chanson...
Je la chante cette une chanson,
Je te chanterai...
Si te promettez de m'envoyer une chanson.

Une chanson pour un oncle parti trop tôt, pour sa solitude et celle de sa cousine. Une chanson pour déverser sa peine et son espoir. Une chanson pour l’espoir d’Arvandor et de revoir un jour les disparus. Une chanson pour faire son deuil. Doucement, la mélodie se termina, les dernières notes résonnant dans le silence de la nature, une larme glissant sur la joue de la jeune musicienne, dont le regard se perdait sur l’autre rive, mais ne la voyait pas.

Celtic Woman :

-Et bien !

Karan se sentait bien trop mal à l'aise lorsque la harpe se tût. Le canal ne s'était pas arrêté de couler et pourtant ça n'aurait pas paru si irréel que ça qu'il le fasse en même temps que cette chanson.
Le milicien avait fait cesser le silence humide aux abords du bras d'eau pour ne pas se laisser trop imprégner par la mélancolie de la musique.

Ce n'était pas rare d'entendre de la musique près des canaux du quartier fluvial, même si Karan en avait entendu très peu jusque là. Peut-être qu'il ne venait pas assez souvent !
Il n'avait jamais entendu que des musiques joyeuses qui rythmait le beau quartier. Il fallait bien ça pour oublier Magna à l'est et Tern au sud.
Un jardin zen coincé à l'intérieur d'un bol retourné.
Il aimait bien s'imaginer l'apparence du bouclier de Cerclon comme un bol immense qui les protégeait de tout.

Il ne sut quoi dire quand il observa la musicienne. Le soldat se contenta de s’asseoir non loin et de lui sourire. Après tout c'était une belle chanson.

Sayiel ne s'attendait point à être écouter, elle chantais pour son oncle disparu et pour sa mère partie bien avant qu'elle ne passe le miroir. Elle s'était laisser prendre à la chanson de sa tristesse et de sa solitude au point d'oublié le reste, ce qui aurait pu être dangereux. Elle cligna des yeux une brève seconde, comme éblouie, ce qui était presque le cas, mais non par de la lumière, mais bien par un retour brutale à la réalité.

Malgré tout, son entrainement repris le dessus et elle sourie à l'inconnue, bien qu'elle ne puis offrir plus qu'un sourire triste, la larme solitaire faisant son chemin sur sa joue une autre brève seconde avant qu'elle ne tente de l'essuyer discrètement, ne voulant point mettre l'inconnu mal à l'aise.

"Est-ce la paix de la nature qui vous attire? Vous aurais-je déranger?"

Même parler, sa voix avait quelque chose de doux et de rafraîchissant. Son âme et son être était pur, mélancolique, mais pur. Elle avait vu le mal, mais n'avait pas été tenté, ni touché par celui-ci parce qu'il était trop éloigner d'elle et de ses rêves.

Elle était toujours si polie, quelque chose d'encré dans son être. À l'écoute des autres pour, bien souvent, oublié sa propre solitude, pour avoir le sentiment que son existence avait une raison d'être, quelque chose de bon à apporter au monde où elle était né, et maintenant à celui-ci. Un désir né de la perte de sa mère et de l'éloignement de son père.

Doucement, elle reporta son regard de brume vers l'autre rivage et le lointains, comme si elle y recherchait des réponses qu'elle n'aurait jamais, ou peut-être plus simplement, qu'elle prenait le temps de réfléchir avant de parler. Comme la plupart des elfes ou des autres créatures à grande longévité, elle connaissait la valeur de la patience et de la réflexion.

"Je me nomme Sayiel, Sayiel de Lunariel."

Son nom en gage de respect et de politesse. Pour montrer qu'il ne la dérangeait pas, qu'il serait le bienvenue si il souhaitait lui tenir compagnie. Elle s'était isoler pour chanter son chagrin, mais elle n'était pas une âme à en rejeter une autre qui viendrait à passer. De nature douce et mélancolique, elle n'en comprenait pas moins ceux qui cherchait la compagnie des autres pour oublié leur maux ou pour partager leur moment de bon comme de moins bon. Elle savait être une oreille attentive et aider les autres lui avait toujours donnée un sentiment d’utilité, c'était pour elle un devoir pour repayer ce qui lui avait été donner de par sa naissance.

Northrives était un quartier coloré et vivant, paisible n'était pas l'adjectif qu'il lui aurait officiellement attribué.

Ses oreilles bruissaient continuellement de la vie végétale ou animale régnant dans le quartier.

Son sourire s'élargit les yeux mi-clos il ramena sa canne vers lui et entrepris de la plier soigneusement. Le bout de ses doigts tâtant l'objet pour assurer ses prises et le bon déroulement de cette manoeuvre plus fastidieuse qu'il n'y paraissait.

-C'était une belle chanson, mademoiselle Sayiel, appelez-moi Karan.

Parfaitement aveugle à cet instant, Karan désigna maladroitement l'instrument de la jeune femme en le pointant de l'index. On aurait dit qu'il la désignait plutôt que la harpe. Une autre chose difficile à faire en se fondant uniquement sur l'origine spatiale d'une voix déformée par le gargouillis du canal.

-Voilà longtemps que je n'avais pas entendu un tel instrument. Depuis quand en jouez-vous ?

Pas mécontent de délasser ses jambes, ils les étendis devant lui et massa sa cuisse douloureuse. Cette promenade avait pour premier objet de faire travailler son muscle récemment maltraité et cela faisait du bien de s'interrompre pour écouter un peu de musique et s'assoir.

Il faut savoir reconnaitre la qualité de l'Entre-Monde, c'est un univers en paix.

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