Rencontre au bord de l'eau [pv: Sélène]

Le ciel était dégagé tandis que le soleil offrait ses rayons aux prairies. Quelques oiseaux osaient offrir leurs libertés aux rares passants. Elantir buvait cette liberté. Son cœur battait au rythme des courants d'air. Cette vie si morose pour certains, ne pouvait lasser le jeune homme. Aller où seul lui décidait d'aller, l'emplissait de bonheur.. Ni juge, ni loi, ne pouvait contrarier ses projets. Même si parfois, il était confronté à une règle, soit il l'a contourné, soit il l'a violé... au choix. Au diable toutes ses limites, la vie est bien trop courte ! La vie dite humaine n'est pas un troupeau, personne n'a le droit de la posséder ou de l'utiliser.

En tout cas, Elantir était un cas à part. Jamais il n'avait été possédé, jamais une règle ne l'avait concerné. Cela ne voulait pas pour autant dire, qu'il n'était pas concerné par le respect de la vie. Au contraire, la vie était ce qu'il chérissait le plus au monde. Chaque chose de ce monde était une perle, offrait une part de son être. A ses pensées, Elantir ramassa une pierre l'observa tout en continuant sa route. Il était par endroit polie avec le temps, puis coupant aux extrémités. Tant de choses se sont déroulés depuis la création de ce monde. Seulement qui pourrait dire depuis quand tout ceci existe ? Un Dieu en est l'auteur ? Elantir hésitait, un être ne pouvait avoir autant de beauté dans l'âme. Seul la nature était créatrice.

Il lança son cailloux dans un petit fleuve qui ondulait gracieusement le long des rochers. Des vaguelettes apparurent brouillant le reflet du ciel. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Lui... Avait-il une raison d'être présent parmi tout ceci ? Chaque vie avait-elle son importance ? Avait-elle une chance de faire avancer ce monde ?

Il rigola. Comment, lui pouvait-il faire changer les choses ? Il passait son temps à voler pour survivre, même pas de quoi se nourrir seul... C'était un raté.

-C'est vrai, ton existence est vouée à l'échec !

Le jeune possédé se remit en question. Son existence était-elle vraiment destinée au néant ? Sa vie n'était pas encore débuté, c'était encore qu'un enfant, il n'avait même pas encore découvert le monde des adultes, qu'il vouait sa vie à la chute. Mon dieu, déjà il embrouillait son esprit de toutes ces foutaises. La vie est un long fleuve qui coule avec fluidité, seulement des fois elle se doit contourner certain obstacle, puis un jour tomber le haut d'une falaise puis s'écraser et retrouver, ses propices perdues.

Voilà, peut-être qu'un jour Elantir retrouvera les siens. Mais si seulement il savait à qui il appartenait ? Son passé était tellement flou, à vrai dire, le jeune homme était totalement dénué de souvenirs... Ses seuls souvenirs étaient ses vols commis, sa rencontre avec Eternelle, cette rencontre si maudite ! Sa vie aurait tellement était plus seine sans elle. Un vrai fardeau. Ceci remet définitivement en question l'existence de Dieu. Si un quelconque existait, il n'aurait jamais permis un tel acte, une telle violation avec la nature. Après réflexion, si dieu existait bien, il avait raison d'agir ainsi. Il avait tellement mal agit depuis toujours, qu'un jour un l'autre il fallait bien être puni.

Pourquoi la vie était-elle aussi aléatoire ? Un jour, peut-être sa vie allait être bouleversé... après reste à savoir comment.

Courir.
Plus vite.
La jeune femme avait le battement de son coeur qui cognait dans ses oreilles et le sifflement de l'air qui entre et sort de ses poumons avec un peu de difficultés. Mais pourtant il fallait encore courir et ne pas s'arrêter.
Parfois Sélène était prise de frénésie. Elle devait alors bouger, à tout prit, au risque d'exploser comme une bombe. Au sens littérale. Utilisant assez peu ses pouvoir et ne laissant sa nature ne s'exprimer que rarement, il arrivait de temps en temps que la démone ai besoin de se vider d'un trop plein d'énergie. Elle devait alors s'adonner soit à une activité physique éprouvante, soit à une dépense de magie prodigieuse. dans les deux cas elle se retrouvait épuisée mais en meilleur état.
Cette fois-ci, la jeune femme avait optée pour quelques jours seule au milieu de la nature. Elle avait emmené un sac avec ce qu'il fallait pour camper et le reste, elle se le procurait comme elle pouvait.
Simplement vêtue d'un short et d'un débardeur, les cheveux attachés, le regard baissé au sol, elle fonçait comme si l'enfer tout entier lui courait après. Tous ses muscles protestaient, tout son être brûlait et lui faisait mal, sa poitrine semblait s'être enflammée et chaque nouvelle bouffée d'air l'irritait, la blessait.
Mais pourtant elle devait continuer, ses jambes ne faiblissaient pas et ne s'arrêtaient pas. Et la sensation du vent sur le visage était trop bonne pour avoir envie de s'arrêter.

La course solitaire de la jeune femme dura longtemps. Toujours vaillante, elle ne faiblissait pas mais son souffle se faisait rauque et difficile. Ses poumons ne suivaient pas le rythme.
Sélène ne regardait pas devant elle. Elle ne pensait pas, ne s'écoutait pas. C'était comme si la résonnance sourde de chacun de ses pas était devenu un spaume qui l'avait plongé dans un état second, une transe irréelle.
Courir.
Plus vite.
Mais le souffle ne suivait plus, le coeur cognait trop fort. Il ruait dans sa poitrine, cherchant à fuir ce corps qui le forcait trop. Finalement le message parvint aux jambes qui ralentirent l'allure petit à petit et finirent par s'arrêter.
En nage, la jeune femme se sentait pas ses membres trembler violement ni le sol tanguer dangereusement. Elle ne vit que le ralentit la chûte de son sac puis le basculement lent de son champs de vision: le sol, l'horizon avec une silhouètte non loin et enfin le ciel. Puis un choc.
Et doucement une sorte de brouillard noir vint obscurcir sa vision, mangeant les bord du paysage puis envahissant le centre et voilant le ciel. Il commençait à faire un peu froid.
A présent, la démone n'y voyait plus rien mais sentait le so sous elle et entendait l'eau gargouiller quelque part non loin.

-J'aurais peut-être du m'arrêter tout à l'heure...Le ciel est si noir...Je n'ai quand même pas couru...toute la journée...-murmura-t-elle, perdue dans le noir mais l'esprit tranquille, attendant la vague de sommeil qui la guettait.

Le soleil brillait de plein feu, ses rayons nourrissant le jeune homme. Sa batterie naturelle avait ce besoin là. Un grand besoin de chaleur, d'un peu de reconnaissance. Sa seule compagnie était les étoiles et le soleil. Il lui rendit un sourire pour montrer sa reconnaissance. Sa journée a regarder la nature se déchainer l'avait épuisé. Il ferma les yeux.


Les ténèbres se referma aussitôt sur lui. Le soleil disparut, laissant comme trace un cercle de souvenir. Une reconnaissance infinie. Un bien être fou. Une âme en paix. Les griffes des ténèbres commencent petit à petit à emprisonner le possédé. Un sursaut. Un seul. Un bruit.


Le vent apporta un battement régulier. Une respiration précipitée. Une vision. Elantir se retourna afin d'observer ce changement soudain. Une jeune fille habillé comme on s'habille lorsque son physique importe peu. Un visage crispé, traces de douleur se lisaient sur son visage. Pourquoi tant de souffrance ? Elle courait à perdre sa vie. Était-elle en danger ? Sur cette pensée le jeune se leva, ses sens en alerte. Non aucune menace. Les horizons teintés de rouge restait paisible. Seule cette jeune femme courrait comme une apeuré. Qu'avait-elle a gagner à ça ? Elle paraissait pourtant fort attirante.

Le jeune homme resta immobile, son regard suivant chacun des mouvements de cette femme. Ses hanches bougeant au rythme de ses pas. Puis elle s'arrêta, le regard vira un instant vers lui, puis elle fixa le ciel. Ses jambes semblèrent ne plus soutenir son poids et elle s'écroula. Le jeune humain ne put s'empêcher un second sursaut. Il courra à sa rencontre. C'est fou ce que cette scène lui paraissait familière. Déjà il avait courut à l'aide d'une femme. Il en avait gardé des séquelles et ça, à jamais. Arrivé près de l'élu. Il s'agenouilla à ses côtés et leva le voile qu'était ses cheveux. Elle avait un visage, fin et majestueux. Il l'a prit avec douceur dans ses bras, sas jambes tremblotantes par ce nouveaux poids. Ses muscles encore enfantins alertaient dangereusement le garçon. Il courut alors au bord de l'eau et pénétra avec lenteur. Déjà ses jambes étaient soulagés. Le contact de l'eau était si doux. Puis posa à sa surface le corps de cette femme. Désormais, l'eau transportait son corps. Les mains d'Elantir maintenaient son corps afin qu'elle se s'échappe pas. Il déposa doucement de l'eau sur ses lèvres et frotta avec tendresse ses lèvres si douces.

Sélène avait sentit le sol trembler sous les pas de quelqu'un qu'elle ne pouvait voir. Les connections neuronales entre l'oeil et le cerveau avaient du être coupée par manque d'oxygène car elle ne voyait plus qu'un épais brouillard noir. Elle avait également l'esprit brumeux, effet dut au manque d'air.
Elle devait reprendre son souffle. Heureusement, elle se sentait beaucoup plus calmée qu'au départ de sa course, signe qu'elle avait atteint un certain seuil de son objectif.
La jeune femme se sentit soulevée de terre. Comme évanouie, elle ne réagit pas à cette soudaine lévitation et trop ramolie mentalement, elle ne se posa même pas la question de savoir pourquoi elle se mettait à flotter dans l'air. peut-être que ce n'était, d'ailleurs, qu'une impression due à la fatigue.
Mais quand elle fut à moitié plongée dans l'eau froide, ce fut comme si un courant éléctrique la traversait. Son esprit d'éclaircit et sa vue lui revint peu à peu. Elle sentit également de l'eau couler dans sa gorge et faillit s'étouffer avec. Toussant et crachotant, Sélène sortit de son état comateux. Elle tenta de se redresser par reflèxe mais en oublia l'eau. Forcement elle perdit l'équilibre que la position allongée lui procurait et elle plongea entièrement dans l'eau. Elle eu le reflèxe de se relever et inspira un grand cou, dégoulinante d'eau et gêlée jusqu'à la moelle. Elle ne prit que le temps de sortir de l'eau d'un bond tel un chat mouillé qui fuit la baignoire. Une fois sur la terre ferme, elle se retourna cependant pour voir qui lui avait administré ce bain glacé. Elle découvrit un jeune homme à moitié dans l'eau. C'était surement lui qui l'avait ramassé dans son état lamentable. Elle se souvenait vaguement d'une silhouette aperçut juste avant de s'évanouir.
Elle ne trouva rien d'autre à dire que :

-Vous devriez sortir de l'eau, vous allez attraper froid à rester planté là.-

La démone sentit ses jambes tremblotter sous elle et s'assit sur la berge en grelottant un peu.

Après une brève tentative de noyade involontaire, la jeune fille tremblotante s'assit au bord de l'eau. Le garçon aussi avait froid, mais trop fière pour l'affiché. L'eau ne cessait de caresser ses jambes lui procurant une sensation de liberté. La liberté de quitter ces lieux et de partir là où l'inconnu règne. Mais aussi, il y avait une chose qui clochait... ce cours d'eau possédait un chemin tout tracé. Et Elantir ne supportait pas que son chemin soit inscrit. Bien que dans ce monde, il y avait toujours des évadés. Le jeune possédé devait certainement faire partit de cette catégorie. Si catégorie existait. Du moins, le monde avait fait en sorte que tous soit séparé et certain seul. Juste pour leur différence.

La jeune fille prit la parole après un long passage de réflexion. Elle proposait, du moins conseillé fortement le garçon de la rejoindre afin de se sécher. Le garçon trouvant cette demande alléchante ne supporta tout de même pas qu'on lui impose même... donne des conseils. Il lui lança un bref sourire et lâcha.

-Merci, je sais ce qui est bon pour moi.

A contrecœur il sortit de l'eau, non pas parce qu'il voulait rester, mais il avait suivi le conseil d'un autre. Jusqu'à aujourd'hui il n'avait suivi que ses propres décisions. Il posa son fessier brutalement, lui élançant ses jambes tant tremblotante. Il tenta de les apaiser en les tendant afin de bien faire circuler son sang. Son armure lui gelait la peau, mais ne céda pas à la nature. A côté, l'image de la jeune femme semblait flou tant elle tremblait.

-Je suis désolé, j'ai pas voulu être désagréable. Et aussi de t'avoir jeter dans cette eau gelée. Je suis pas très malin, tu venais de procurer un effort et ton organisme était encore tout chaud.

Il souffla tandis que le soleil de son côté commençait à quitter ce monde afin de revenir plus attendu que jamais. Les étoiles allaient quand à elle bientôt faire leurs apparition si sereines. Tous ces soleil, tant de galaxie, tant à découvrir. Tant d'ignorance. Elantir rêvait de partir dans un monde nouveau. Là où il serait accepté tel qu'il est. Un monde où personne ne le regarderait du coin de l'œil simplement parce qu'il est différent. Ses dents produisirent un claquement répété et rapide lorsqu'il ouvrit la bouche.

-Pourquoi courrais-tu comme ça tout à l'heure ? Tu voulais échapper à quelque chose ?

Sélène eu un sourire en coin à la réponse du jeune homme. Il y en avait ici qui n'aimait pas s'entendre dire ce qu'il fallait faire. La démone ne réprouvait pas cela du moment que l'esprit d'opposition ne poussait pas à faire des choses stupides. Elle même avait parfois du mal à avaler la pilule de l'ordre mais s'y pliait en serrant les dents. Elle s'amusa interieurement de la façon agacée avec laquelle son étrange sauveur s'assit.
Il lui presenta des excuses pour sa façon peu orthodoxe de l'avoir réveillé.

-Mais non voyons, il n'y a pas lieu de s'excuser. J'avais plus besoin de ça que d'autre chose. Tu n'aurais pas été là je me serais endormie et je ne veux pas savoir si la chance aurait été de mon côté ou non pendant la nuit. J'aurais eu l'air fine à me reveiller en face d'une bête affamée...Merci.-

La jeune femme se décida alors à user de ses dons pour se réchauffer un brin. Elle ferma les yeux et laissa cette flamme interieur qui brûlait en elle se répendre. Elle se sentit chauffer de plus en plus. Le froid fut chassé en un instant et un nuage de vapeur se forma autour d'elle. Ses vêtements se défroissèrent et séchèrent, ses cheveux arrêtèrent de goutter et elle cessa de grelotter. En moins d'une minute elle était sèche et réchauffée.
Sélène réouvrit les yeux et soupira, épuisée par ce minuscule effort. Elle remarqua alors que le soleil commançait à décliner et qu'il était plus que temps de dresser un camp. Elle jeta un regard en coin à l'inconnu: il semblait faire tout son possible pour se maîtriser mais il était clair qu'il avait froid. Ignorant pour l'instant sa question et sans prévenir, la jeune femme se releva, prit dans sa poche son briquet fétiche et l'ouvrit. Une petite flamme la renseigna quand à l'humidité de la mèche: il n'avait pas trop prit l'eau. Sans hésitation la démone mit la main sur la flammèche et le feu sembla grimper sur celle-ci puis partir à la conquête du bras. Quand toute la main et l'avat-bras furent recouvert de flammes, Sélène referma son zippo dans un claquement. Elle se tourna avec un petit sourire vers l'inconnu frigorifié.

-Si vous me le permettez, je vais vous demander de se pas bouger. Je vais tenter de vous secher un peu même si vous êtes moins mouillé que moi.-

La jeune femme étendit son bras et un long serpent de feu se déroula pour aller entourer l'inconnu. Doté de petites ailes, la créature enflammée voletait sans toucher le sol où elle aurait provoqué un incendi. Sélène lui fit decrire des cercles de plus en plus rapide jusqu'à former un tourbillon d'air chaud. Le principe était de réchauffer l'atmosphère au centre du cercle et donc là où se trouvait le jeune homme, au point de faire sêcher les vêtements. Un peu comme un sèche-main dans les toilettes public. La température ne serait pas très élevée mais suffisamment pour ôter le gros de l'humidité. Bien sur, avec l'armure, il serait impossible de faire s'évaporer toute l'eau. Il se sècherait avec une serviette plus tard.
Quand il sembla que tout le possible avait été fait, la jeune femme referma son poing d'un geste sec et le serpent de flamme s'éteinit brûtalement. La démone sourit à l'inconnu.

-Je n'étais poursuivit par rien du tout si ce n'est par moi même.-

Et sur cette phrase étange, elle tourna les talons et rejoingnit l'emplacement où son sac était tombé. Il était l'heure de s'installer pour la nuit. Sans prêter attention à ce qui se passait dans son dos, la jeune femme ouvrit son sac et en sortit un petit caré de tissu. C'était une tente pliable dernière génération, très petite, plutôt légère et surtout facile à ranger dans un sac. Sélène défit le cordon qui la maintenait en place et la jeta devant elle avant qu'elle se s'ouvre. En un clin d'oeil la tente se déplia. Elle n'était pas très spacieuse.
Sélène se retourna avec un sourire en coin vers l'inconnu.

-Vous restez pour la nuit ou vous devez vous rendre quelque part ?-

Cette jeune femme courait apparemment pour rien. Trouvant qu'elle avait de drôle d'idée il ne fit pas part de sa pensée. Après tout libre à elle de faire ce que bon lui semble. Elle manipulait aussi bien le feu qu'elle courait. Enfin si le possédé ne prenait pas en compte sa chute finale. Elle eut la sympathie de le chauffer et cela lui fit le plus grand bien ! Une douche chaleur léchait sa peau mais dès que celle-ci décida de stopper l'enchantement, la fraicheur du soir prit le dessus. Sa poitrine se contracta d'un coup suite au changement. Mais ses vêtements étaient sec et cela lui convenait.

-Merci, je n'ai nulle part où aller. En faite je suis comme ceux qui voyage, sauf que moi je suis seul.

Il sourit pour lui même, si seulement il pouvait réellement être seul. Mais cette maudite Eternelle hantait ses pensées à chaque moment de la journée, sans laisser le moindre temps de répit. Lui avait pour habitude de dormir sous sa cape à l'abri d'un arbre. Enfin, il faisait en sorte de ne jamais s'exposer au danger. Jusque là, ses techniques fonctionnaient. Mais cette coureuse avait tout prévue. Elle avait sortie de son sac une petite tente. Les yeux d'Elantir pétilla d'envie. C'était ça qu'il lui fallait. Il était sûr que ceci était assez petit pour le contenir dans une de ses poches. Et assez grand pour dormir aisément. Dès qu'elle eut fini son installation, elle sourit au jeune homme, il prit ça pour un signal et pénétra dans la petite chambre de fortune.

-Pas très grand, mais ça fera l'affaire merci. Vient n'est pas peur, je ne vais pas te manger tu sais.

Il pouffa suite à sa blague et enleva sa cape qu'il utilisa afin de se couvrir. Il tapota le sol comme pour l'attendrir et essuya la pseudo place restante. Il sortit la tête de l'ouverture afin de voir ce qu'elle faisait car celle-ci se présentait toujours pas.

-Alors tu viens oui ou non ?

Tout ceci se déroula en même pas trente secondes. Elantir était assez agité ce soir là.

Sélène resta stupéfaite de la vitesse à laquelle le garçon s'intalla dans la tente. Elle partit d'un gand rire, amusé par tant d'enthousiasme. Les poings sur les hanches, elle regarda son invité s'installer avec un sourire. Le fait de s'entendre rassurer quand à son devenir si elle entrait dans la tente faillit faire exploser de rire la démone. Elle n'avait peur d'aucun homme car elle avait le pouvoir de tous les faire flamber. Et puis ce n'était pas comme si elle était face à un colosse de qui elle aurait pu craindre un comportemant déviant dangereux pour elle. Quand il l'invita pour la deuxième fois à entrer, elle se remit à rire.

-Je vais d'abord chercher des pierres pour délimiter le feu.-

Et c'est ce qu'elle fit. Elle redescendit sur la berge de la rivière et prit plusieur grosses pierres et revint près de la tente. Elle disposa ses pierres en cercle et arracha les herbes autour. Puis elle sortit un petit sac en plastique d'une poche latérale de son sac à dos. Elle en sortit du petit bois et 2 morceaux de charbon. Puis elle alluma le tout avec son briquet.
Le soleil était à moitié caché par l'horizon. Le ciel semblait prendre feu, les nuages ventrus soudain colorés d'orange et de rose. La jeune femme se laissa aller à la contemplation de ce ciel du soir pendant un instant. Puis elle s'assirt près du feu, devant la tente. Elle se tourna vers son invité avec un sourire avenant.

-Si tu veux, tu peux dormir dès maintenant. Moi je vais attendre qu'il fasse nuit.-

La jeune femme détailla alors un peu plus son étrange compagnon: il était très jeune, plus qu'elle. Il aurait pu être son petit frère. Ses cheveux et ses yeux avait une couleur rouge tout à fait fascinante. Il n'avait pas tout à fait l'allure d'un adolescent mais il dégageait tout de même une fraîcheur très juvénile. Et il n'avait pas l'habitude de dormir dans autant de confort, visiblement.

-Alors dis moi: qui es-tu ? Que fais-tu si jeune dans un endroit si perdu ?-

-Je n'ai nullement l'intention de dormir ! Je vais attendre avec toi, je suis pas une poule non plus...

Il sortit de la tente avec un peu de difficulté, abandonnant tristement sa couche. Premièrement la fatigue ne l'avait pas enlacé et il ne se sentait pas d'attaque à combattre ses rêves. Il rejoignit la femme de feu et s'assit prêt d'elle. Il réfléchie quelque peu sur le question. Pourquoi était-il ici ? Simplement parce qu'il n'était jamais sur un même lieux très longtemps. Sa vie était sans cesse en mouvement. Il aimait ça, une totale liberté et lui seul décidait de la direction à prendre. Il menait la vie idéale à ses yeux. Le seul hic, était Eternelle. Il allait également mener sa vie à ses côtés, lui tirant une grimace.

-Je suis Elantir, Elantir Itarillë ! Retiens car plus tard, ça te seras utile... Et je suis ici, car je n'ai nul part où aller. Ici est autant perdu qu'ailleurs. Pour moi, tout ce monde m'est inconnu. Et c'est pour ça que je bouge, je veux voir ce qu'il se passe partout.

Le crépitement de l'eau faisait couler en lui un fleuve de tranquillité. Le soleil se cachait avec timidité derrière les collines, privant peu à peu le jeune possédé et cette femme de feu de ses rayons chaleureux. Mais grâce aux merveilleux dons de cette fille, il avait de la lumière et de la chaleur. Le jeune garçon ne fit paraître aucun signe d'enthousiasme à cet attribut. Elle paraissait pleine de ressource et sortait de la catégorie des être commun. Elantir, lui aussi en faisait parti en quelque sorte. Car il refermait au plus profond de lui même un démon, qu'il tentait de cacher et de maintenir. Il referma sa main autour du médaillon... Il aurait tellement préféré être quelqu'un de banal, comme beaucoup. Il prit ses dagues, les firent virevolter un instant avant de les envoyer dans la cabane de fortune derrière lui.

-T'es qui toi aussi ? Je suis bien gentil moi, je me présente mais ça me dis pas qui tu es toi !

La nuit tomba avec fracas, projetant les ténèbres sur le groupe de deux. Les bruits et les animaux nocturnes se réveillèrent soudainement.

Selene sourit pour elle même. Certaine personne n'avait décidement pas de problème d'égo. La jeune femme ne voyait pas vraiment en quoi un gosse qui vagabondait pouvait avoir une si grande importance qu'il faille absolument retenir son prénom. Mais après tout, elle en avait vu d'autres et de plus étonnant.
La démone remua un peu les braises et répondit d'une voix calme:

-Moi je m'appelle Sélène. Je suis la Maire de la cité sous-marine d'Atlantis. Ca aussi tu ferai mieux de t'en souvenir.-

La petite pique n'avait rien de méchant mais la démone n'appréciait pas vraiment être sousestimée et regardée de haut. Surtout par un jeune humain qu'elle pouvait faire flamber d'un claquement de doigt.
Sélène ne s'apperçut pas que la nuit tombait rapidement. Ce ne fut qu'en levant les yeux du feu qu'elle remarqua qu'il faisait noir. Les criquets et quelques crapauds faisaient le bruit de fond ainsi que le crisement des feuilles dans le bosquet non loin. La jeune femme replongea son regard dans les flammes. Elle étendit sa main au-dessus et un chaton se dessina dans l'âtre. La démone lui gratta le menton avec un sourire attendrit. Elle aimait ces petites créatures de feu qui surgissaient parfois. Elle caressa un moment le chaton enflammé avant qu'il ne disparaisse dans une gerbe d'étincelles, l'air apeuré.

Ce détail intrigua la jeune femme qui se redressa et se tourna vers le bois. Un étrange silence s'était abattu sur les lieux et elle ne s'en était même pas rendu compte. S'avançant d'un pas, elle retira son pull et se retrouva en debardeur, les bras nus. Elle tendit alors une main vers le feu et une longue langue enflammée s'enroula de la pointe de ses doigts jusqu'à l'épaule, à droite puis à gauche. Sélène portait désormais de hauts gants de flammes et scrutait l'obscurité. Sa vue humaine n'était pas exelente aussi laissa-t-elle le champ libre à ses yeux de démon. Son iris puis sa cornée prirent une couleur bleue turquoise surnaturelle et se mirent à briller d'une lueur propre. C'est alors qu'elle les vit, mais il était trop tard.
Une bande de pillards, de maraudeurs, des ours plus que des hommes. Il étaient sept ou huit, grands et larges d'épaule, barbus et sale, vetus de peau et armés d'épée ébréchées et de haches de guerre. La jeune femme savait que la Zone Exterieur pululait de ce genre de personnages, des gens qui preferaient la vie sauvage à celle en ville et qui, en dehors de l'autorité des maîtres, se permettaient bien des choses.
Les pillards ne crachaient jamais sur un peu de confort venu de la ville et tuer pouvait être un passe-temps. Mais ils étaient tombés sur plus dangereux qu'eux. Même si le chaos actuel les poussaient à se faire plus présent, il n'en demeurait pas moins qu'il auraient du se montrer plus avisés. Sortant comme des sauvages du couvert des bois, ils se ruèrent sur le mini camp de la démone et son compagnon. La réaction de Sélène ne se fit pas attendre:

-FEU !-

Paumes tendues, elle envoya un trait incendiaire en pleine poitrine de l'un des attaquants.
N'ayant plus le temps de s'occuper d'Elantir, elle supposa qu'il était assez grand pour se défendre seul puisqu'il vivait dans la nature. Aussi se concentra-t-elle sur le second ennemi. La brute se jeta sur elle pour la ceinturer mais elle lui envoya une déflagration au visage qui le fit hurler et changer de direction pour se jeter dans l'eau. Faisant naître un félin de feu devant elle, elle attendit l'attaque suivante. Un coup puissant derrière la tête la fit tomber à quatre pattes et un brouillard noir troubla sa vision un instant. Le fauve s'évanouit dans un rugissement et la démone sentit un pied la cueillir dans le creux du ventre. Elle fut ejectée à deux mètres et se retrouva sur le dos, le souffle coupé. Elle apperçut une haute silhouète s'avancer avec un ricanement mauvais.

-Degage sale porc !- siffla-t-elle entre ses dents.

Et d'un mouvement de la main, elle appella à elle les flammes du feu de camps. Celles-ci s'élevèrent et fondirent en un torrent de flammes sur l'homme qui se mit à hurler. Prisonnier du déluge de flammes, Sélène put se relever en se tenant le ventre, une lueur meutrière dans le regard. Elle ne tarit pas son feu, attendant que sa pauvre victime soit entièrement carbonisée.