Les chroniques d'une petite Elfe : Gaea à la rescousse !

L’ascension était rude. Elle gravissait les dernières marches avec peine, soufflant péniblement. Elle était à présent bien loin de Cabèche, à des centaines de kilomètres plus au sud. La chaleur pesait sur ses épaules un peu trop couvertes pour la saison. Une petite brise venait parfois soulagée son visage en lui embrassant la joue et faisant voler ses longues mèches brunes. Dans ses yeux verts qui reflétaient toute la longueur de son voyage et la fatigue qu’il lui avait causé, pétillait néanmoins une lueur de détermination, d’impatience et de joie.
Elle y était presque. Elle allait enfin la revoir !

« Gaea ! »

La voix s’élevait du perron et venait éclater aux oreilles pointues de la petite aventurière comme fanfare qui accueille en musique les héros d’un grand marathon. L’appel lui fit immédiatement lever les yeux. Ils se posèrent sur la silhouette blonde et élancée qui s’agitait un peu plus haut, trépignant de joie et affublé d’un grand sourire radieux. Elle réiterra son appel, comme si Gaea ne l’avait pas entendu.

« Myra ! » répondit-elle enfin.

Et comme si toute sa fatigue s’était envolée, la petite elfe gravit les dernières marches d’un bond pour rejoindre son sœur adoptive et se nicher dans ses bras.

[…]

G

« … Et ça fait maintenant un an que j’enchaine les petits boulots dans l’Entre-Monde pour pouvoir économiser et m’installer à la capitale. ( Elle reprit une tranche de pain tartiné et mordit dedans avec appétit ). Puis j’envoie des pims pour Papa et Maman aussi ! J’étais rentré à la maison il y a un mois… Je mettais pris quelques vacances… Tu sais ils ont dit que j’étais une excellente commerçante ! ( Elle reprend un grande gorgée de cidre et me dévisage avec un grand sourire) Puis quand j’ai reçu ta lettre j’ai sauté sur le premier coursier venu et, elle me fit un clin d’œil, tu sais avec mon pouvoir de persuasion, j’ai réussi à le convaincre de me mener jusqu’à Lazaret… Mais il n’a pas voulu me conduire plus loin dans la Foret d’Ing… J’ai passé trois jours à me perdre là-dedans et je ne sais toujours pas comment j’ai survécu… ( Elle frissonna et reprit une gorgée de cidre pour se donner le courage de continuer. ) C’est un aventurier qui m’a trouvé ! Je remercie les Dieux de l’Entre-Monde d’avoir mis ce gars sur ma route. Il m’a conduit jusqu’à Namusu puis j’ai terminé à pied… Jusqu’ici ! »

« … D’ailleurs Myra, tu seras ravie d’apprendre que j’ai l’intention de t’acheter une monture ! Je ne me sens pas le courage d’affronter à nouveau un périple aussi rude…. Tu ne peux pas savoir comme c’est pénible de toujours devoir marchander et…

- Justement, la coupais-je, je t’ai fait venir ici pour une bonne raison. Si j’avais su que ton voyage serait aussi dur je serais venu te chercher mais je ne pouvais pas abandonner l’épicerie, d’autant plus que je viens à peine de finir de m’installer ! »

« J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à gérer l’épicerie ! Comme tu le sais j’accumule maintenant le métier de Commerçante et de Commissaire, ce dernier exige que je sois un peu partout dans la Zone du Dehors… Mais je ne peux pas délaisser l’Epicerie comme ça. Sans compter que je suis une aventurière dans l’âme et j’ai besoin de voyager. »

« … Et donc, j’aimerais pouvoir compter sur toi dans ce genre situation. Tu comprends ?

- Oui ! Evidemment !

- Tu acceptes ?

- Myra je suis celle qu’il te faut ! Comptes sur moi, s’exclama-t-elle enthousiaste.