Embarquez pour l'exploration du siècle

Spoiler:

Des journalistes couvraient l'évènement, caméra sur l'épaule et micro au poing, ils nous regardaient aller et venir depuis un cordon de sécurité qui les éloignaient le plus possible de la passerelle d'embarquement.
Winter, la baleine, était relativement calme. Elle avait bien compris que l’aménagement des vivres et des derniers détails nécessaires au voyage méritait bien qu'elle nous laisse travailler un moment dans son ventre. Même si en réalité, tout ce qui l'avait intéressée c'était les caresses d'Ayame et le contact irritant de la fourrure d'une panthère docile comme un chaton.

A force de faire des allers et retour dans son ventre, il arriva bien un moment où la baleine fut prête. Ne manquait que les participants à l'aventure. Triés sur le volet... Ou pas. J'avais envoyé des invitations à ceux qui m'étais apparu assez solides et assez motivés pour ce type de mission. Je ne voulais pas d'aventuriers zélés, nous devions explorer et pourquoi pas, établir un premier contact amical avec les aborigènes (dixit Ayame).
Et il y avait eu la deuxième vagues d'invitations, quand le semi-elfe compris que j'avais aussi besoin de gens expérimentés... Nous n'avions aucune idée de ce qui nous attend.
S'il n'y avait eu l'assurance que cette baleine, conseillée par Ho'una en personne, pouvait traverser la faille, je n'aurais même pas songé à mener l'aventure.

Les journalistes suivaient impatient l'heure du départ. Nous avions trouvé Mirinar, que sera de gagner la zone inconnue !
Un miracle.

-Maitre ! Les volontaires arrivent !

Je ne leur en veux pas d'être si peu nombreux à tenter cette mission. Qui sait... Peut-être que la faille aura raison de nous finalement. Ou nous rencontrerons des choses qui nous dépassent de l'autre côté.
Le danger est sans commune mesure à la hauteur de ce monde incroyable, où des monstres géants dorment au fond des volcans, où des îles vivants flottent dans le ciel...

-Très bien ! On embarque ! Ayame, au poste de pilotage ! Dites aux autres de me rejoindre dans la salle commune à l'intérieur du vaisseau. Je leur ferais un topo pendant le décollage.

Pour le bonheur d'une horde de fourmis aux yeux brillants, l'expédition était sur le point de s'envoler pour son premier voyage.

Il n'avais pas été facile de me trouver, puisque je n'avais pas de chez moi encore pré-défini, mais quand je reçut l'invitation j'en était d'abord heureuse, puis sceptique. Je mit du temps avant de décider d'y aller et ... Le spectacle qui s'offrait à moi était incroyable une baleine gigantesque et des tas d'humain qui s'affairaient comme des fourmis dans une fourmilière. De l'autre côté d'autre humain étaient stoppés par un cordon et pointait de drôle d'objet dans leurs mains. Étais-ce des fan de la baleine ? Quoi qu'il en soit je me décide d'approcher un garde et de lui montrer mon invitation.

-J'ai reçut cette invitation de la part de monsieur Wergeld.

Le garde haussa un sourcil, surement pas habitué à ce que le maître de K'ouen ce fasse appeler ainsi.

-Oui, il vous attend à l’intérieur.

Il me désigna une direction qu'au départ je ne compris pas.

-Quel bâtiment ?

-Pas un bâtiment madame ... La baleine.

Il me laissa passer après que ma tête d'ahuri soit redevenue un peu plus normale et expressive. J'étais vraiment sceptique pour le coup, une baleine ?! Je m'avance prudemment vers l'animal jusqu'à ce qu'une autre personne charitable m'aide à m'orienter. Arriver dans la salle, j'aperçu Wergeld et Myra et enfin je respira d'aise. Enfin quelqu'un que je connaissait. Même si mon regard se prêtait aux alentour je le salua chaleureusement.

-Salut Wergeld ! Ravie de te revoir ... Dans ... Cette baleine ... Incroyable hein ?

C'est alors que je me tourne vers Myra.

-Bonjour Myra ! Ravie de te revoir ici ! Et euh qui est Fay ?

J'étais arrivée peu après les présentations et remarquait l'animal volant au dessus de Wergeld. Mais je pensais que c'était un animal de compagnie de toute manière tout était étrange sur cette baleine !

Spoiler:

La nuit bat son plein à Magna. Je suis assis au comptoir d'un bar à attendre ma commande. C'est une bonne soirée qui s'annonce. Les jolies filles ne manquent pas et les balourds non plus. Je verrais bien dans quelques heures quelle sera mon humeur, mais la soirée ne pouvait que bien finir...

Le soleil se lève et les rayons filtrent à travers les stores de mon appartement. Je me lève. La soirée a tenu toutes ses promesses mais c'était hier et par conséquent, le passé. La nostalgie n'est pas pour moi. Je me lève, mange un peu et vais sous la douche. La sonnette résonne dans l'appartement. On frappe à ma porte. Je tend l'oreille alors que ça recommence. Qui que ce soit il a de la suite dans les idées. Je choisi pourtant de l'ignorer et continue mon shampoing. S'il défonce la porte, je lui défoncerait le crâne.

Habillé, je suis prêt à partir. Gagner sa vie n'est pas toujours facile pour un contrebandier, mais une chose est sûre plus on commence de bonne heure, moins il y a d’importuns... Je m'apprête à sortir mais je marche sur un carton d'invitation. C'est K'ouen... Qu'est-ce qu'il veut celui-là ?

Je parcours les quelques mots. Les priorités de ma journée changent. Je prends mon sac en bandoulière et y fourre quelques vivres, du matos. J'aimerai avoir plus d'équipement mais je n'ai pas eut le temps de passer chez le forgeron. Peut importe, le danger me va comme un gant.

Me voilà sur l'île de K'ouen. Je montre mon invitation à un garde qui me fait signe d'aller vers une créature des plus singulières. Je pense même qu'elle est unique. Je prends soin d'éviter les caméras et appareils photos en me téléportant directement sur le pont de la baleine. Je m'engouffre aussitôt dans son ventre et tou ce que les journalistes auront de moi c'est un dos.

Je rejoins les "aventuriers" déjà arrivés dans la salle commune. Un coup d'oeil me suffit pour identifier Louvia. Sous ses airs de sainte-nitouche, elle sait se débrouiller, premier point positif. L'autre donzelle je la connais pas mais elle me fait penser à Nini. Ceci est un point négatif par contre. Mais bon c'est l'équipe de K'ouen. A lui de voir avec qui il veut travailler. Je jette mon sac au pied d'une chaise et m'assoie.

- L'inconnu hein ?!

Perspective qui en effraierait plus d'un mais au contraire je me sens calme, eut-être même impatient. Que l'aventure commence. Sang et larmes.

-Myra !

Je refusais sa main, un vague sourire aux lèvres.

-Désolé, je ne contrôle pas ma force...

Elle peut insister et se faire broyer les phalanges... à elle de voir.
Je saluais Louvia qui arrivait aussitôt derrière. Rapidement suivit par Augure. Je n'imaginais pas qu'il accepterait de venir. C'était l'un de ceux que j'avais personnellement choisi : car il choisira sa survie avant toute chose. Il n'avait pas l'âme d'un protecteur de la nature ou des animaux. En cas de gros problème on pourra compter sur lui, quand on sait qu'un retour seul lui vaudrait la prison ou l'arène avec cent pour cent de chances de finir en croquettes pour monstre.
D'ailleurs, les monstres de l'arène... C'est moi qui les chasse.

-Louvia, Augure ! Les autres ont déjà embarqué...

Je ne terminais pas ma phrase, dans un haut parleur la voix d'Ayame portait jusqu'à nous. Elle était étonnamment claire et trop joyeuse pour être honnête.
Le chant de la baleine couvrit ses premières salutations puis :

-Asseillez-vous et attachez vos ceintures de sécurité... S'il y en a. Le décollage est imminent. Vous pouvez éteindre les écrans hologrammes pour profiter de la vue au travers des hublots et dire au revoir à nos sympathiques parasites en ce moment même sur K'ouen.

Une musique termina sa déclaration et mon ventre descendit dans mes chaussures. La baleine amorçait l'ascension vers les nuages, en tournant sur elle-même l'air de trop bonne humeur pour notre santé à tous...
Quand enfin la baleine retrouva une position horizontale, je repris mon souffle, l'air moins à l'aise qu'à l'arrivée de chacun.
On a tous nos points faibles. Pour ma part, voler n'a jamais été mon sport préféré.

-La zone inconnue, exactement. Pour la première exploration qui aboutira. Un dieu nous l'a promise.

Souriant, je fis une brève description de la baleine, les invitant à gagner les cabines, à s'installer.

-Nous dépasserons Main'l dans deux heures, après ce sera le moment de vérité. Soit nous passons la faille soit nous mourrons tous. L'un ou l'autre, la suite sera forcément amusante. Actuellement nous n'avons aucune carte pour nous diriger, nous irons plein Est en déviant aussi peu que possible... Pour le reste, nous verrons bien sur le moment. Cette exploration pourra durer des mois, j'espère que vous êtes prêts pour ça.

De toute manière, il n'est plus possible de faire marche arrière, à moins de larguer les plus fragiles à Main'l.

La baleine chante et le pilote nous bassine avec son air enjoué et ses phrases à rallonge. Qu'il la ferme et se concentre sur le pilotage. Voilà ce qui serait le plus utile. Nous décollons et entamons une ascension en cercle. J'ai vaguement écouté ce que disait K'ouen avant le décollage. Pour cette fois je vais suivre le mouvement et voir. Je sais que le grand Wergeld fera en sorte d'éviter le grabuge. Dommage. Mais je sais aussi que j'aurais ma dose de sang et de larmes et quelque chose me dit qu'elle sera conséquente.

La baleine se stabilise, K'ouen semble avoir besoin d'un petit remontant. J'espère qu'il ne va pas se mettre à vomir parce qu'avoir le mal de l'air quand on va surement voler pendant des semaines ne vous met pas un homme au meilleur de sa forme. Mais bon tant qu'il ne devient pas un boulet, qu'il vomisse tout son saoul. Son petit discours sur la partie de pile ou face que nous jouons avec nos vies, sur Main'l et la faille j'y suis attentif. Droit vers l'Est... un plan facile à retenir. Wergeld ne s'est pas foulé, mais on avisera au fur et à mesure.

L'a baleine cesse de tourner et se stabilise. Je jette un coup d’œil par le hublot puis reprends mon sac et sors de la salle commune. Je vais pas passer deux heures à contempler les nuages ! Non, inspecter le vaisseau de fond en comble me semble une meilleure idée. Et pendant une heure je m'y emploi. Je passe tout au peigne fin jusqu'à connaître parfaitement l'endroit. Même le post de pilotage et la passerelle y on droit. Je ne salut pas l'elfe aux commandes, il serait capable de me tenir la grappe pendant le reste du voyage. Mon inspection terminé, je repère la cabine la plus au fond et la plus loin des points d'accès. Si nous sommes attaqué j'aurais le temps de réagir et personne ne pourra m'avoir par derrière. Je jette mon sac au pied du lit, je m'allonge et ferme les yeux.