Re: [Mission] Chasse aux marrons, la louve et le contrebandier

Le voyage du retour était extrêmement silencieux. Déjà je réfléchissais à mon ancien monde, si un jour les miroirs s'ouvraient à nouveau je savais où chercher pour affûté mes hypothèses et bien sûr, j'irai faire un tour voir quelle conséquence ont eu certain rouage. Enfin bref, le reste du voyage me servi à chasser ses pensées de ma tête, j'étais fatiguée c'était certain, mais je ne pouvais me reposer maintenant, je tenais que grâce à ma volonté.

Le moment arriva où le pousse pousse revient nous chercher là encore, le voyage était des plus désagréables, encore plus qu'à l'allée. J'étais de méchante humeur les soubresauts m'avaient réveillé ma douleur qui ne faisait qu'empirer. Peut être que pour Augure c'était la même chose. Il avait reçu des coups lui aussi. Enfin le voyage se termina et je réprima ma colère par un simple regard noir qui fit bien comprendre au chauffeur que ce n'était pas le meilleur des meilleurs.

Enfin une fois les pieds et pattes au sol, nous nous dirigions vers la bibliothèque. Comme à mon arrivée tout était calme et bien sûr personne au comptoir. L'odeur de Carine était présent mais j'avais qu'une envie : dormir. Je m'approchais du comptoir et réprimais par une grimace l'envie de couiner tant le fait de poser mes deux pattes avant sur le comptoir me faisait mal.

-"J'espère que nous n'allons pas trop attendre et que j'entende pas qu'il n'y en a pas assez, sinon ce propriétaire va aller les chasser tout seul la prochaine fois ! "

Et voilà, j'étais devenue grognon, en même temps j'en avais ras-le-bol de cette attente et je voulais dormir plus que tout.

J'entre dans la bibliothèque à la suite de Louvia. Un dernier regard en arrière pour le conducteur de pousse-pousse qui se fend de douleur par terre. Résultat de mes efforts pour lui faire comprendre à quel point sa conduite a été douloureuse. Douloureux, c'est son nez qui l'est maintenant.

J'arrive au comptoir et cherche la bibliothécaire du regard. Louvia semble à bout de force et sa réplique sur le tavernier me fait légèrement sourire. Du moment que je suis payé je me fous royalement qu'il soit satisfait du nombre de dodos ou non. Si je ne suis pas payé par contre... ce type est mort.

Adossé au comptoir je profite du calme du lieu. Il ne reste plus qu'à la paye d'arriver.

-Kip kip...

Faisait le robot cubique aux bras articulés. Juché sur mon haut tabouret, il tentait poliment de faire comprendre à la louve que ses paires de griffes rayaient le comptoir qu'il venait de cirer. Le pauvre petit robot avait gagné une conscience. Une coûteuse amélioration de ses composants et circuits venait enfin de le rendre utile et supportable. Si on oublie qu'il a décidé qu'il aimait nettoyer et que tout soit en ordre, qu'il était allé jusqu'à classer mes stylos par ordre de couleurs et de longueur. Et même selon leur contenance d'encre et ce qui restait encore à utiliser dedans... les plus vieux en premier, les neufs en dernier.

-Kip, dégage de mon fauteuil !

Je lui lançais un ouvrage dessus et le robot s'enfuit en flottant dans les airs de va et vient rappelant drôlement un ivrogne sur un trottoir...
J'allais ramasser mon livre en grommelant que les androïdes intelligent c'était un signe de la fin du monde (même si j'aimais bien Xénon, il était drôlement serviable et sérieux comme garçon).

-Louvia, Augure !

Tentative de sourire : échec cuisant.

-Vous êtes de retour avec beaucoup de poulets ?

Sans vouloir t'offenser beau gosse, j'aimerai ne pas te compter dans le lot.

J'avais à peine remarquer ce mignon petit robot au départ, il clignotait et provoquait de drôle de petits bruits que je ne comprenais pas au début, ensuite un livre est venue le chasser, amenant Eva. La gentille Eva, qui transmettra bien au tavernier actuel qu'il n'a pas intérêt à nous enquiquiner sur le nombre.

-Bonjour Eva, oui ... Du moins je l'espère pour le tavernier ! Sinon il ira lui-même les chasser la prochaine fois !

Je pousse un léger grognement quand je sortis le titre pour le donner à Eva.

-Nous en avons eu vingt-trois. Que ce soit bien clair, le tavernier il est pas content ... Qu'il vienne me le dire en face, je lui rappellerai le bonheur des balades en forêt. Enfin bref, vraiment j'espère qu'il en aura assez pour ses affamés.

Gentille, mais faut pas pousser Lou dans les orties ! Surtout quand dans les dis orties se trouve un arbre vivant et en plus des loups pas content de nous voir chasser chez eux. Je lançais un regard à Augure, égal à lui-même je ne pouvais pas savoir si ses douleurs le travaillait ou pas, mais personnellement j'irai me trouver un coin moelleux pour dormir. Très longtemps ... Très très longtemps.

Adossé au comptoir j'entends la bibliothécaire arriver. Je n'écoute pas ce que lui dit Louvia. En cet instant je profite juste du calme de cet endroit. Ici, il n'y a pas de douleur, de peine ou d'espoir. Juste le calme et la sérénité. Bref je dois être bien fatigué pour être sensible à ces conneries ! J'ai besoin d'une bière, d'une infirmière et de repos.

Je me retourne alors que la louve finit de déblatérer sur le plaisir des balades en forêt. Mais elle a raison sur un point. Si le tavernier en veut plus, il ira en chercher tout seul. J'ai autre chose à faire qu'aller plumer des gros poulets ! La bibliothécaire est en face de moi désormais. C'est une belle femme avec un tempérament bien trempé à ce que j'ai entendu dire. Une femme comme je les aime. Enfin pour le moment je ne suis pas là pour ça, mais qui sait un de ces jours.

- Tout ça pour dire qu'il ne reste qu'un point à régler.

Un rapide regard à Louvia pour lui faire comprendre que je ne compte pas m'éterniser ici, pas même pour les beaux yeux qui me font face. Et si ça dérange quelqu'un que je reste professionnel, je m'en contre fout. Cette chasse est maintenant derrière nous... Enfin presque. Je plonge mes yeux dans ceux de la bibliothécaire et pose mon badge sur le comptoir en attendant d'être payé.

Il n'avait pas précisé de quantité, bien fait pour lui. 23 dodos dodus pour un buffet, il devra s'en contenter peu importe le nombre de convives qu'il recevra. De toute manière, mes aventuriers ont mieux à faire dans la zone du dehors que de la chasse aux poulets.

-Ne t'en fais pas, qu'il y en ai trop ou pas assez, il fera avec. On dit donc 45 pims chacun !

Je scannais le badge de Augure, le côté pratique, cela m'évitais de taper son nom dans l'ordinateur.

-Vous serez crédités dans quelques heures. Vous avez besoin de quelque chose d'autre ?

En parlant, je trouvais et tamponnais leur fiche de mission d'un accompli. Tout en attendant patiemment que l'ordinateur accepte la requête de paiement pour la banque.

Je passe également mon badge à Eva dans un demi sourire. Je regarde d'abord Eva pour pouvoir ranger mon badge et ne pas risquer de l'oublier, puis ensuite Augure avant de repasser à la bibliothécaire.

-Merci Eva, je ne sais pas trop je vais surement trouver un autre moyen de transport que mes pattes et ce maudit pousse-pousse ! Me trouver un endroit ou dormir peinard avant de manger ! C'est un bon programme je trouve, dormir et manger !

Je regarde dans les alentours, peut être que j'allais aussi m'attarder à la bibliothèque l'ambiance ... Calme oui le calme me ferais du bien.

Je récupère mon badge et le range dans la poche de mon jean. Bien voilà une histoire de réglée. A la question de la bibliothécaire je réponds par un simple sourire et la fixe un instant. Pas besoin de mots pour ce genre de chose, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui.

Mes yeux délaissent la bibliothécaire pour se porter sur la louve. Car oui c'est une louve et non un louveteau. Elle l'a prouvé. Mais elle recommence à trop parler et cela va bientôt m'énerver.

- Louvia.

Un dernier regard à la biblio. Un signe de tête. Je me retourne et quitte la tour du savoir. Ce sont les seuls "au revoir" qu'elles auront et c'est déjà pas mal venant de ma part. Mes pas me mènent désormais vers les ruelles ténébreuses de Magna, mais bien au-delà de ça, ils me portent vers elles... vers lui. La véritable traque débutera bientôt. L'ouverture de la chasse s'ouvrira tèrs prochainement.

Sang et Larmes.

-Au revoir Augure.

Le voilà qui s'en allait aussitôt payé. Détournant mon attention sur la Louve, je m'accoudais au comptoir.

-Dormir et manger, oui je crois que c'est un bon programme. Passe au sanctuaire aussi, je me sentirais mieux à te redonner du travail si je sais que tu prends le temps de te soigner.

Kip de retour pour une nouvelle confrontation, le robot afficha sur son panneau ventral de nombreuses instructions, il semblerait que du grabuge perturbait l'un des étages supérieurs.
Dans un long et lourd soupir, je saluais la louve et m'éloignais derrière le petit robot cubique. Ce dernier poussait même le vice à me presser de le suivre plus vite.

-J'arrive, j'arrive... Continue et je te recycle en chaise...

Interdiction de le tuer, il a une conscience. Quelle torture !