[mini Event] A la rescousse d'Atlantis - Mission "Scan Stellaire" périlleuse !

Ca devenait une habitude chez la renarde de s’excuser à chaque action. Il ne savait pas où elle était, il ne lui aurait pas demandé, mais le jeu du califourchon était sûrement la meilleur solution. Bien que, pris de court, il n’avait pas eut le temps de bien s’agripper correctement, et qu’à plusieurs reprises, il avait failli tomber à la renverse.
Et autant dire que lorsque que Cixi court, elle court d’une façon assez fulgurante. En moins de deux, le soleil couchant au loin vint titiller les yeux de l’ange, il n’avait jamais autant apprécié la lumière du jour, quand bien même elle l’aveuglait. Sa roche, elle aussi, en prenait plein les mirettes, c’était peut être son éclat qui l’aveuglait, en tout cas sûrement plus que le soleil lui-même.
Cixi c’était arrêté tout près d’Aberlaas, juste à côté d’une rivière. Encore un peu déstabilisé, Khalaän mit quelques minutes avant de considérer correctement son environnement. Au loin, enfin pas si loin, le détroit relié la rivière et l’océan, de chaque côté, de grandes étendues parsemées d’autres rivières. Et bien sur Aberlaas et sa ville pleine de technologie, s’il en avait eut le temps, il aurait bien visité les lieux, mais le travail avant tout ! Il prit tout de même le temps d’enlever sa veste et sa tunique pour faire un plongeon dans la rivière. Il fut rapidement suivi par le jeune loup, visiblement affecté par son aventure avec les touvores. Il sentait bien l’eau de mer, elle lui brulait le dos, le torse et les bras, écorchés ci et là par les multiples branches qu’il c’était pris durant le voyage, et une bien plus profonde laissé par son copain le touvore. Malgré tout il se sentait mieux dans l’eau qu’à l’extérieur, elle le rafraichissait. Maintenant il comprenait mieux pourquoi Cixi c’était plongée dedans dès son arrivée.
Alors que l’eau autour de lui prenait des couleurs allant du marron au rouge foncé, il se rapprocha de la berge. Il devait faire le point, il sortit une tablette fabriquée par un mécanicien, qui officiait entre Atlantis et Cerclon, au moment de sa prise de pouvoir à Atlantis. Il fit une pause en observant son visage, il n’avait pas fier allure, mais le plus choquant c’était sûrement le duvet qui jonchait ses joues, son menton … en un jour ? Non. Il n’avait donc pas rêvé, en une minute de temps il était resté allongé ailleurs … plusieurs jours. Sortant de sa stupeur, il abandonna la tablette pour sa paire d’oreillettes, une lumière rouge clignotée sur l’une d’elle. Le rouge c’est pour les messages. Ne prenant guère le temps de les écouter, il en mit une à son oreille. Il était fatigué, mais il devait faire le point avec Edmond, lui donner ses instructions.

« Alberlaas appelle la base … Ne me gueule pas dessus, j’ai jamais aussi mal vécu une sortie dans la zone du Dehors, alors tais-toi et écoutes moi pour une fois. » pas de réponse, l’ange sourit, pour une fois son intendant l’écoutait. « Je vais sûrement faire un tour par le Sanctuaire à mon retour, attends-moi là-bas, tu rapporteras le scan, et si jamais ça ne marche pas … tues-le avant que la tempête ne le fasse. » Ce n’était pas une simple rigolade, mais un ordre direct. « D’ailleurs appelle le perçant, dis-lui de rappliquer dans deux heures maximum, et sobre de préférence. Ho … Et tant que tu y es, fais quelques recherche sur un type cagoulé, il a un tatouage qui représente deux serpents sur le bras, et il a un genre de pouvoir qui téléporte et distord le temps.
– Qu’es-ce tu me racontes, ça n’existe pas. Enfin je ne crois pas.
– Hé bah … Figures-toi que si. Et maintenant au boulot, à dans deux heures … au maximum. »

Ne laissant pas plus le temps à son intendant de lui répondre, il retira son oreillette, avant de sortir de l’eau pour observer Cixi en plein séchage dans les herbes environnantes. Après, c’est un moyen comme un autre, contrairement à lui, qui dégoulinait d’eau, elle, elle était sèche – encore heureux qu’il ait retiré une partie de ses vêtements … De toute façon il ne pourrait plus mettre sa tunique, elle était pleine de boue … Et à défaut d’avoir déjà chopé une infection ou une sorte de poison, la boue ne ferait qu’empirer ses douleurs. C’était donc la première fois depuis le début de ce voyage qu’il exhibait le blason d’Atlantis qui trônait près de sa roche pendant au bout d’un lacet de cuir.
Par contre, elle n’était plus rose mais verte maintenant la Cixi. Une transformation des plus surprenantes !

« Bien, je n’avais jamais voyagé à dos de renarde, c’est surprenant, très surprenant … Mais maintenant qu’il fait nuit, je vais devoir faire ce pour quoi je suis venu. Espérons que je ne serais pas interrompu. » Il fit une pause le temps de sortir la montre qui lui servirait d’outils. « D’ailleurs, c’est un peu bizarre que des touvores se soient déplacés jusqu’au marécage, non ? Restons sur nos gardes … »

Après ces belles paroles, il fit volte face pour s’agenouiller près de la rivière. D’après son chercheur, il n’avait qu’à régler la minuterie sur dix minutes et trente six secondes, puis laisser faire la machine. Mais voilà, pendant le voyage la molette devait s’être abimée. La minuterie devait être salement amochée. Il allait devoir rester dans cette position pendant tout le temps de l’opération, le doigt appuyé sur le bouton. Décidément, on le maudissait.

Les cinq première minutes se sont passées sans problème, puis il entendit une voix roque sortir du marécage et se diriger vers eux : « Hooo mais c’est notre Khakal’ … Ca faisait un bail ! ». L’ange prit le risque de tourner la tête à quatre-vingt dix degrés – 350 … 349 … 348 … −. Eliott et Ryd, deux de ses anciens camarades de jeux, ils n’étaient donc pas morts l’année dernière ? Ca ne pouvait pas tomber à un pire moment. Son passé venait le hanter – et salement vu leur mine – alors qu’il ne pouvait pas rétorquer, trop concentré à compter le temps. « On a vu ta bobine dans les journaux, tu t’tapes du luxe dit donc, ça t’change de ta vie d’chasseur de prime … hein ? Réponds quoi, t’es resté un morveux … ? ». Il devait avoir un coup dans l’nez, ça ne ressemblait pas à Eliott, ou bien se sont les effluves du marécage qui lui faisait tourner le citron.

« Mais dit donc c’est qu’il se fait accompagner en plus … Ryd tu t’occupes de l’animal, j’ai envie de chatouiller mon vieux copain. Il a tué Fallen. » − Rectification, c’est Edmond qui l’a tué, mais ça ne change pas grand-chose – « J’ai bien le droit de faire mumuse avec lui. »

… 279 … 278 … 277 …

Cette fois-ci il lança un rapide coup d’œil vers Cixi. Face à Ryd, elle devrait s’en sortir, en plus lui aussi il a l’air bien éméché. Enfin s’en sortir, si elle évite ses uppercuts. Eliott est plus vicieux, il s’approcha, titillant sa branche du doigt. Une fois à sa hauteur, il lui toucha le dos, en s’arrêtant allégrement et riant sur la marque du touvore. Doucement mais sûrement il lui secoua la mèche, avant de le tapoter délicatement de son bâton. Et finalement, il prit exemple sur son camarade, choisissant le coup de bois pour le punir. Le fait de se retrouver stoppé une fois sur deux par un petit bouclier le rendait fou, et le poussait à s’acharner avec plus de vigueur.
La mayonnaise prenait chez le Maire, il avait besoin de se défouler un bon coup, finir ce qu’il aurait dû entreprendre il y a un an. Intensifiant la force de ses boucliers, qui ne marchait qu’une fois sur deux, il prit enfin la parole.

« 100 … 99 … Eliott je te donne une chance de fuir … 95 … J’encaisse, mais dans maintenant 90 secondes, je te fais la peau et je te donne en pâture aux touvores. J’ai tué Fallen, je peux bien en faire autant avec toi. »

… 50 … 49 … 48 … 47 … 46 …

Désormais c’était une question d’estime, Eliott ne c’était pas arrêté. Et bien qu’il ne le montre pas, Khalaän était déterminé. Jamais, il n’avait tué un homme, même pour survivre, mais cette fois il ne se contiendrait pas …

Spoiler:

« Ne bouges pas, ne bouges pas … Encore quelques secondes. Aller un peu de courage. »
Voilà ce qui résonnait dans l’esprit de l’ange. Ca faisait déjà bien dix secondes que ses boucliers avaient lâché. Il ne pouvait décidément plus se concentrer et sur la montre et sur le tempo irrégulier avec lequel Eliott lui martelait le corps. De toute façon, au point où il en était un coup de plus ou de moins ne pouvait pas changer grand chose. Son front – pour ne pas dire simplement tout son crâne – dégoulinait de sang, si bien que rapidement sa vision ne se fit qu’en rouge et dérivés de rouges pâles. On avait jamais si bien illustré l’expression « voir rouge ». Il devait aussi avoir un minima d’une côte fêlée, et une multitude d’écharde plantée dans le dos, mais à vrai dire ça ce n’était pas si grave en comparaison à l’état littéral de tout son dos.
Eliott pimentait ses actes de tous les noms d’oiseau qui pouvaient lui passer par l’esprit, Khal’ faisait abstraction de tout cela, il observait régulièrement l’acharnement de Ryd sur la renarde qui lui rendait bien. La vision de celui-là se faisant mordre, déchiqueté de toute part lui redonnait le sourire. Il se sentait cynique le pauvre, c’était l’une des premières fois qu’il se réjouissait en voyant souffrir un homme. Disons qu’il avait des circonstances atténuantes !

… 10 … 9 … 8 … 7 … 6 … 5 … 4 … 3 … « Deux, un, et zéro ! », en achevant le zéro, il prit la montre qu’il enfila dans sa poche.

Puis il essaya de se relever mais Eliott lui assainit un coup plus violent qu’auparavant, l’obligeant à garder sa position deux ou trois secondes de plus. Rassemblant ses forces et son courage, il percuta le torse de son assaillant de son pieds, le forçant par la même occasion à reculer de plusieurs mètres, alors que lui il fit un magnifique plongeon dans la rivière. Il remonta à la surface rapidement, titubant un peu.
A nouveau debout, il murmura de nombreux mots, autour de ses doigts on pouvait facilement voir de nombreuses et pétillantes sorte de lucioles, elles prirent de la hauteur avant de se transformer en piques luminescents et ailés. De la même façon, il fit apparaître son arme, une épée toute faite de lumière. S’il avait pu il aurait déployé son bouclier, pour empêcher qui que se soit d’interférer, mais étrangement, il en était incapable. Un coup de trop peut être. Mimant ses gestes, Eliott laissait tomber son bâton pour une sorte de sabre. Ils enchainèrent plusieurs passes assez rapprochées. L’ange n’en menait pas large, son corps tout endolori répondait difficilement à ses volontés. Mais petit à petit, il prit le dessus sur Eliott, qui était loin d’avoir son endurance et son envie d’en finir. L’ange enchaina avec quelques coups du revers de son arme, histoire d’assommer un peu Eliott, et de le voir s’en prendre autant qu’il s’en était pris.
Pour la énième fois, Eliott fit des pas en arrière, sauf que cette fois il semblait assez lucide pour dégainer une sorte d’arme à feu. Il fit feu quasi-immédiatement plantant une sorte d’aiguille dans le flanc du Maire. Aiguille qu’il s’empressa de déloger, mais c’était trop tard.

« Tu vas perdre ton équilibre mon vieux, tu ferais mieux d’abandonner. Le poison agira dans moins d’une sec… »

Eliott fut stoppé dans son élan par les éclats de rire de Khalaän, il était dépité. Le Maire était littéralement plié en deux, sa tête tournée effectivement, mais le plus choquant restait ses rires. Rire dans ce genre de situation reste inconvenant. Et ce fut sa force. Perdant totalement le contrôle ses piques se dirigèrent vers les deux cibles à leur disposition, préférentiellement vers Eliott qui fut transpercé de part en part, et Khal’ qui ne fut qu’un peu plus blessé qu’il ne l’était déjà, un peu plus de boulot pour Aliénor et son Sanctuaire, il ne sentait même plus la douleur tellement son euphorie l’emportait.

Eliott s’étala de toute sa longueur à terre sous les rires de Khalaän, pour lui c’était fini. Toute la lumière de ses armes disparut hormis celle de sa pierre qui tournait à plein régime. Il s’étala à son tour de tout son être, laissant ses gloussements se calmer – sûrement un effet secondaire du poison. Sa fièvre se mit à grimper, et le fait de voir ses plaies en pleine air, toutes portes ouvertes aux saletés environnantes ne lui donnait pas le moindre soucis, il n’était plus à ça près de toute façon, entre les anciennes et les nouvelles, on aurait bien pu prendre le jeune ange pour un peau rouge de toute façon.
Il s’adressa alors à Cixi, entre deux gloussements. Ils se calmaient laissant les autres symptômes faire surface. Les étoiles tournaient littéralement autour de sa tête.

« Un perçant devrait arriver normalement, pour l’instant il faut attendre … Il nous téléportera au Sanctuaire, Atlantis payera tous les frais de santé … ce fut une bonne journée, non ? »

Il est rare de voir Khalaän faire de l’humour d’une façon aussi désuète, mais pour lui c’était un bon moyen de cacher ses douleurs, et de masquer tous les verrous mentaux qui venaient de sauter dans sa tête. Puis après, avec ses gloussements, il semblait presque honnête et joyeux de vivre. De quoi troubler sa collaboratrice.

Spoiler: