Re: Le Pont des Soupirs (Pv avec Elenwil)

Je ne peux m'empêcher de sourire face à la remarque concernant les types de médecine, parce que si il y a bien un endroit où elles sont aussi riche que variés, c'est bien ici.
La médecine des hommes qui s'allie aux autres et qui ensemble parviennent à faire des miracles. La technologie capable de reconstruire quelque chose à partir d'un simple tissus, d'une simple goutte de sang... Vraiment depuis que je suis sortie de mon trou, presque contrainte et forcée, enfin presque, on va dire contrainte et forcée même, j'avoue que mon esprit s'est encore plus ouvert qu'il ne l'était déjà.

"La sphère de la guérison est quelque chose d'immense. Toujours en mouvement, au fil des évolutions. L'ouverture d'esprit joue énormément. La médecine elfique, la guérison par les plante, les faculté de chacun et de chacune sont mis au services de tous et quand elles sont combinés, elles peuvent faire bien des choses."

Je tourne mon regard violet vers elle et lui offre un sourire apaisant, de ces sourires que j'offre rarement:

"Il y a de nombreuses personnes qui la pratique. Eönwë la pratique, en plus de son don, moi aussi, la magie des plantes peu parfois faire plus que la médecine typiquement humaine avec ces médicaments aussi divers que variés. Cependant, je dois avoués que parfois, là où l'une fais défaut, l'autre équilibre la balance."

Je détourne les yeux et les plante sur les eaux calme de l'Arcos. A mes oreilles retentit le bruit de gens qui flâne et qui passe, je ressens aussi les douleurs, toujours présente au fond de moi, mon lot quotidien.

"La marjolaine pour les insomnie et les migraines, la fleur d'oranger et la lavande pour les angoisses, tout comme l'acacia, le tilleul, la camomille, le cyprès, l'aubépine, la passiflore, le mélilot, le saule blanc, la girofle et la valériane.Une fleur de souci où des cataplasme de miel pour les brûlures où encore l'eucalyptus pour l'asthme... La nature nous offre bien des remède que bien souviens beaucoup de gens ignore."

Je me suis laissée emporter dirait-on, mais... Je ne le regrette pas. Parler de ce que la nature offre niveau plante me rappelle ces instants où mon père m'enseignait les vertus des plantes médicinales. Ainsi donc sa mère et guérisseuse, normalement elle doit aussi en avoir les gênes. Eo m'a souvent dis que chez les elfes, la médecine était quelque chose d'innée, comme si il avait depuis toujours pratiquer cet art.
Quand elle m'explique cela, j'hoche légèrement la tête et reprend:

"Mon père était guérisseur, c'est de lui que je tiens les 3/4 de mon savoir. Sans lui, je ne serai pas là à vous parler médecine."

Mais sans doute terré aussi loin que possible de la foule et de la ville afin de ne pas ressentir ces douleurs quotidiennes.

"Un carnet à dessin? Vous savez donc dessiner? C'est très intéressant pour une personne qui comme moi ne sait pas tenir un crayon si ce n'est pour écrire ou apposer ma signature sur des documents!"

J'ai noté la complicité qu'elle a avec le chat et je trouve ça réellement... Mignon tout en étant aussi fascinant. Je fronce légèrement les yeux et relève la tête, un couple traverse le pont, l'homme tiens sa femme par la taille et cette dernière semble avoir mal, très mal au ventre que d'ailleurs je note bien rond. Je n'ai le temps de me redresser qu'ils disparaissent à ma vue, je sais que non loin il y a la sage femme alors je m'apaise quelques peu.

"Si vous pouvez parler à votre chat, moi je ressens la douleurs des gens, qu'elle soit physique où bien même psychologique. Pour la douleur psychologique il faut qu'elle soit prononcé et que la personne ne contrôle plus ces émotions. Pour la douleur physique, il suffit d'un rien, d'une légère coupure à quelque chose de plus grave..."

J'ai prononcé ces mots sans trop y penser et je ferme quelques secondes les yeux, cherchant de nouveau à calmer ces sensations.

Elle finit par m'offrir un sourire que je sens sincère. La médecine cachait bien des choses il y avait bon nombre de choses à y découvrir encore. Ma mère s'efforçait de le faire, la magie elfique coulait dans ses veines, je n'avais pas vraiment hérité de cela, tout ce que je pouvais faire c'était de dessiner les plantes pour son livre. Son manuel de médecine par les plantes qu'elle avait commencé il y a des années. Je tachais de reproduire le plus fidèlement possible les moindres nervures et détails de celles que je découvrais sur Entre Monde. Quitte à aller loin dans les frontières parfois, et puis rencontrer quelques difficultés était aussi ce qui faisait l'aventure de mes petites expéditions.

"La médecine humaine m'est totalement inconnue. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour l'avoir découvert."

Elle nota néanmoins tout ce qu'elle lui disait au sujet des différentes pièces et j'eus un sourire, oui ça je le connaissais. Mais les humains semblaient utiliser un traitement plus chimique encore, des additions de plantes, et de produits que je n'avais jamais trouver dans la nature. Ce qu'ils appelaient des médicaments.
Eönwë devait être un elfe sacrément doué dans le domaine, au même titre que sa mère probablement, qu'elle admirait beaucoup pour son courage d'ailleurs.
Le père d'Aliénor était guérisseur, ce n'était donc pas un métier que l'on choisissait au hasard. Comme je comprenais.

"Vous avez donc baigné dedans depuis toute petite vous aussi..."

Gin leva une oreille, enregistrant les informations que l'humaine apportait. Il lui jeta un coup d'oeil curieux que je ne pouvais pas interpréter puisque pour une fois il resta muet. La tête posée sur ma jambe, il ne cessait de l'observer. Dans le genre malpoli. Il s'en fichait bien lui, la politesse envers les autres ça lui passait bien au dessus. La politesse envers lui même par contre...y avait plutôt intérêt de lui céder certaine chose si on ne voulait pas l'avoir sur le dos pour le restant de ses jours.

Je reposais mes yeux sur les passants, suivant le regard d'Aliénor.

"Oui, je cartographie un peu la région, comme je peux. Et je dessine les plantes que je trouve pour aider ma mère dans son travail. C'est plus simple ensuite pour retrouver ses plantes si elles sont rares, je sais ou elle se trouve, dans quelles régions."

C'était pratique, très pratique. Mais son attention est attiré par autre chose, je le sens, elle fronce les sourcils et observe un couple plus loin. Une femme enceinte et son mari probablement. La révélation qu'elle me fit par la suite me fit me refermer comme une huitre. Elle sentait la douleur des gens...psychologique...et là...elle venait de préciser dans quelles circonstances mais mes sens méfiants se mirent en alerte. Comme si je pouvais bloquer tout d'un coup, je ne dis rien restant silencieuse alors que mon visage se fit plus neutre pendant une poignée de secondes. Je vivais avec depuis des années, par conséquent, elle ne pourrait rien sentir. Je tentais de m'en persuader du moins. Aurait elle dit quelque chose si elle l'avait senti ? Ou serait elle trop poli pour me le faire remarquer ? Sans doute...
Aliénor suit le mouvement de la femme enceinte qui visiblement avait des difficultés à avancer alors que son époux, prévenant se penchait vers elle.
La douleur de cette femme résonnait donc dans le coeur d'Aliénor et je me retrouva à trouver cela fascinant. Gin s'était redressé et avait suivi mon regard.

*La classe ! Je la trouvais naze mais finalement elle a du potentiel !*

Je mis une main sur la tête du chat pour le faire taire et je continuais d'observer l'humaine qui ferma les yeux comme pour se concentrer. Jamais encore je n'avais eu l'occasion de rencontrer une personne avec un tel don. Il faut dire que pour ce que je fais comme rencontre...
D'une voix presque murmurée je finis par lui dire :

"Je trouve ça fascinant. Pas étonnant que vous soyez à la tête d'un grand hopital, vous êtes probablement la mieux placée pour comprendre les patients..."

Ma phrase laissait sous entendre que cela ne devait pas être facile tous les jours, entourés de personnes souffrantes...

Un animal, type lycan passa un peu trop près de moi, dans mon dos. Animal domestique ou...véritable être parlant je ne sais pas mais mon échine se hérissa et les poils de Gin semblèrent doubler de volume. Un loup visiblement. Mes yeux se posèrent sur lui, un rien agressive, une nature méfiante que la compagnie de Gin m'avait aidé à développer. Un félin qui n'aimait naturellement pas ce qui se trouvait être un chien, un loup, loup garou ou toute créatures y ressemblant. Peut être était ce ce lien que j'avais avec Gin qui décuplait ma méfiance à leur sujet, peut être avais je finalement quelque chose de félin en moi.
Mes yeux ne quittèrent la créature que lorsqu'il fut assez loin pour juger qu'il n'y avait pas de danger. Les oreilles du chat s'étaient aplaties dans un geste mauvais, les dents découvertes dans un feulement. Il cracha une insulte de base que je fus la seule à entendre bien sur.
Je revenais vers l'humaine, le regard plus aimable. Un frisson me parcourut comme un dernier avertissement.

Je me retourne légèrement pour voir ce qui l'a fait se tendre ainsi et ce n'est que pour voir le vieux chien du quartier, celui qui chine un peu partout et qui se retrouve toujours sur votre chemin quand on s'y attend le moins. Je le vois s'éloigner et reporte mes yeux sur cette jeune elfe bien surprenante, avec son chat qui a doublé de volume sous l'effet de la vision et je me sens presque obliger de dire:

"C'est le chien de l'ancêtre. Quand on parle de l'ancêtre, c'est juste une personne assez âgée qui se fait appelée ainsi. Il traine, le chien pas l'ancêtre, toujours dans les environs, mais il n'est pas méchant. Son aspect fait penser à un loup, mais il est en réalité aussi doux qu'un agneau."

Je lui offre un clin d'oeil avant de reporter mon regard sur le fleuve qui coule non loin de nous, juste à nos pieds. Fascinant... J'avoue que c'est la première fois que l'on me dit cela à propos de mon don. Moi je ne dirai pas qu'il est fascinant, je dirai qu'il m'épuise, autant physiquement que moralement. Ressentir toute cette douleur est parfois pénible et tellement lourd à porter.
Les exercices que me faisais faire Taken et mon père ont repris place dans ma vie, et j'essaie au maximum de garder le contrôle, mais quand cela m'échappe, c'est insoutenable. Secouant la tête pour sortir de mes pensées, je lui réponds:

"J'ignore si je suis la mieux placés pour les comprendre, mais je peux les soulager assez rapidement. Quand a être à la tête du Sanctuaire, j'avoue que ça m'est tombé dessus sans que je ne le veuille réellement. Je m'en serai bien passé d'une telle charge."

Je pense à ces paroles, prononcées quelques secondes plutôt. Baigner dedans, oui, c'est vrai qu'avec un père et une mère guérisseurs, on peut dire que j'étais paré dès la naissance. Je pousse un léger soupir et reprend:

"Cartographier la région? Mais qu'entendez vous par région, le quartier où bien toute la ville? C'est qu'elle est vaste cette ville, mais si vous la cartographier, vous pourriez vous mettre au service des maîtres. Certains d'entre eux seraient ravis de connaitre précisément l'étendu de leur territoire."

En même temps, le seul qui avait un territoire qui s'étendait au-delà des limites de la ville était ce cher Wergeld, peut être même serait il le seul a avoir besoin d'une cartographie précise de sa région et je suis certaine qu'il a déjà ce qu'il faut...

Le chien de l'ancêtre...méchant ou pas, c'était un chien, et j'en avais toujours eu peur. Depuis que je connaissais Gin c'était surtout devenu une grande méfiance. Presque excessive. Il n'avait pas l'air méchant c'est vrai. De toute façon il mettait les voiles...frolant quelques passants. Ma main sur le pelage de Gin je reposais mon attention sur la jeune femme.

"J'ai toujours été assez...craintive vis à vis des lycans. C'est pire depuis que je connais Gin."

L'animal ronronna à son nom comme s'il approuvait ce choix. D'ailleurs il eut un signe de tête et finit de voir le chien s'éclipser.
Je me demandais ce qui lui trottait dans la tête. Elle semblait pensive, ses cheveux s'agitèrent lorsqu'elle voulut reprendre le fil de la conversation et laisser passer ses pensées.
Aliénor avait quelque chose d'intriguant qui attirait mon attention, suffisamment pour que j'ai envie de la recroiser. Moi qui n'aimait pas vraiment les relations avec les autres êtres humains ou humanoïdes...pas sociable c'était ce que mes parents me reprochaient. Et bien tant pis, qu'ils pensent ce qu'ils veulent je ne suis pas malheureuse comme je suis. Cette humaine était bien la première ici qui gagnait mon intérêt.

Visiblement elle regrettait ce poste ? Trop de travail ? Trop d'émotions ? Après tout ressentir la souffrance de ses patients ne devaient en effet pas être une partie de plaisir. Je baissais la tête presque idiote de mes paroles.

"Je suis sure que vous êtes une excellente directrice, ce sanctuaire a une très bonne réputation."

Un petit sourire discret naquit sur mon visage, bien que je ne soutenais pas son regard, mais il était vrai que ce sanctuaire n'avait pas mauvaise réputation.
Le soupir qu'elle poussa me fit relever le nez.

"Je finis de cartographier mon quartier, et j'ai commencé à prendre des notes sur la ville. Je tache d'être la plus précise possible. Pour les maitres ? J'avoue ne pas y avoir pensé, je fais ça pour ma mère, pour lui faciliter la tache dans la recherche de ses plantes."

travailler pour les maitres...jamais cela ne m'avait effleurer l'esprit à vrai dire.
Gin posa une patte sur mon bras et me fit alors.

*Dis donc, l'heure tourne, tu crois pas qu'elle a autre chose à faire cette humaine ?*

Je sentis une pointe de jalousie de ne pas avoir toute mon attention. Possessif qu'il était...Cela dit il avait raison, elle ne devait pas avoir autant de temps que nous.

"Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. J'ai été ravie de faire votre connaissance Aliénor."

Un petit sourire et Gin se leva, la queue en l'air comme pour la saluer lui aussi. Il devenait aimable maintenant ? Il avait surtout hâte d'avoir toute mon attention plutôt...

Je me redresse et m'étire, il faut que j'y aille aussi, du boulot m'attend, enfin, en l’occurrence de la paperasse et rien que d'y penser, ça me fait aucunement rêver croyez moi.
Je jette un regard à son chat qui semble bien un peu jaloux et cela me fait rire intérieurement. Saisissant mon sac que j'avais poser près de moi, je farfouille dedans et en ressort un petit morceau de papier et un crayon. Je griffonne dessus avant de le tendre à Elenwil avec un sourire:

"Tenez, mes coordonnées, ici et aux Fumeroles. Surtout, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas."

Nouveau sourire, puis je sors un petit bout de carton, enfin, une carte de visite pour être précise de mon sac et la tend à la jeune elfe face à moi:

"Et ceci, c'est les coordonnées d'Eönwë Elambar, il pourrait peut être avoir besoin de vos connaissances niveau cartographie, mais ce n'est pas le seul. Il sera ravit d'aider une de ces semblables en tout cas."

Je referme mon sac et le met sur mon épaule. Je relève la tête, le ciel bleu semble ce couvrir, présageant sans doute de la pluie pour les prochaines heures:

"Le ciel ce couvre, la pluie va sans doute s'inviter. Je vais rentrer à mon tour, pas mal de choses me sont à faire. J'ai été ravie de faire votre connaissance à vous..."

Je baisse les yeux sur le chat et reprend:

"... Et à votre chat. Prenez soin de vous et à très vite j'espère."

Un clin d'oeil et un signe de la main plutard, je remonte sur le chemin principal. Me tournant une dernière fois, je lui fait un signe d ela main avec un sourire. Curieuse rencontre, curieuse faculté, mais bon, ne suis-je pas moi-même du genre, assez curieuse niveau facultés? Je secoue la tête et remonte le sentier en direction de ma demeure, du travail j'en ai, oui et demain matin je dois retourner bosser...