Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Si ça avait été un rêve, alors le sol se serait décomposé, particule par particule, la terre flotterait en morceaux, l’herbe s’éclaterait lentement en apesanteur, le pollen roulerait dans les airs. Si ça avait été un rêve, la petite créature en rouge remplirait le ciel de sa cape brumeuse, son sourire sous la capuche se dessinerait à travers un nuage de sang gazeux. Si ça avait été un rêve, son chant raisonnerait déjà dans l’espace sans connaissance d’horizon.

Oui… si ça avait été un rêve, Ambre ferait de belles choses. Mais il n’est rien qui puisse lui rendre tout ce qu’elle a perdu. Une lumière discrète s’approcha d’elle comme si on la pointait du doigt. Elle semblait émaner de cette belle roche miroitant au passant de la porte. Un bijou magnifique, comme elle les aime. La cape ondulait fièrement autour d’elle comme la voile d’un bateau revenant de guerre, usée par les coups, brisée par le vent, mais de retour après l’enfer.

Ambre s’avança, marchant du bout des pieds. Le sol gardait pendant l’ombre de quelques secondes, la trace ocre de son passage avant que le vent ne dissipe la brume. Le rêve était matérialisé sous sa cape nuageuse. La main en avant, devant les yeux comme pour saisir la lumière, Ambre se retrouva bien près de l’entrée. Elle ne savait pas ce qu’était vraiment ce lieu, ça lui échappait un peu. Et vous me direz qu’il est fort malpoli de s’incruster de la sorte… mais qu’importe, puisqu’elle ne le voyait pas du même œil. Diriez-vous d’un papillon passager, au milieu d’une conversation, qu’il se veut grossier pour intervenir de la sorte ? J’espère bien que non.

Les lèvres du rêve s’écrasèrent l’une contre l’autre, se décollèrent, formant différentes mimiques, mais les mots qui vinrent ne furent pas ce dont vous pourriez vous attendre. La voix se faisait discrète, raisonnant furtivement avec des échos très légers. Parfois, la voix semblait se dédoubler, parlant en canons. Il y avait beaucoup de mots incompréhensibles parce qu’ils ne sont rien d’autre que du domaine des rêves, et que tout ce que nous rêvons nous parait sensé tant que nous ne nous sommes pas totalement bien réveillé. Mais au milieux de ces incompréhensions, il y avait un…

" - Bonjour… "

Les yeux d’Ambre se levèrent en direction de ceux de l’animal à la fourrure certainement bien douce. La douceur… elle l’aimait, il en fallait beaucoup pour se sentir en paix dans son monde natal. Il était grand, fort, certainement capricieux, et beau. L’oiseau lui fit donner un autre sourire, elle aimait les plumes. Il y avait aussi, cet homme un peu froid. Mais ça ne la choquait pas tant que ça, qui peut choquer un rêve ? Le monde où tout est possible…

Oui mais, il y avait surtout, ce bijoux immense. Peut-être appartenait-il à des géants ? Peut-être pas. Elle aimait cette couleur, ses reflets. Ses yeux se plongèrent alors, sur le miroir de cristal. Difficile de vraiment s’y voir, mais le rouge de sa cape semblait s’y retrouver un peu, peignant le bleu de manière floutée. Petit rêve curieux, petit rêve ailleurs, Ambre était comme l’avait voulu son créateur lors de ses cauchemars… présente, souriante, énigmatique. Là mais en retrait, en avant et en arrière. Un peu comme le vas et vient des vagues sur le sable fin et chaud d’une plage. On pourrait presque fermer les yeux et ressentir sa présence, douce et intrigante. Mais on pouvait tout aussi bien l’ignorer comme on ignore une petite brise.

Kallistrad et Têk étaient apparemment d’accord – ou en tout cas, le Chertan l’était. Bien que Vaïna n’aie pas encore tout à fait appréhendé le concept d’animal domestique, il supposa qu’un accord entre eux devait permettre au plus grand des deux Animés de s’exprimer en leur nom commun. C’était bien. Ils avaient des belles voix … ce point étant beaucoup plus important pour le Cristal que de savoir s’ils étaient un casse-pieds à plumes ou s’ils sentaient le chat mouillé ! Il émit donc une trille de satisfaction et les qualifia d’un bref sheelen* orangé.

Restait le mystère de la tache rouge. Il avait essayé de la toucher, mais il n’y avait pas vraiment de résistance – l’air était juste légèrement plus épais, comme empli de quelque chose d’étranger. Pourtant, ça émettait toujours du rouge en lumière visible. Et puis … nom d’une barre de potassium, ça parlait, en plus !! Ca jouait avec les harmoniques, différemment de la voix puissantes du Chertan. Accord de quinte, dédoublé, et une autre vibration qu’il peinait à identifier. Enchanté, il émit une note enthousiaste, une sorte de puissant accord de base qui résonna comme la note d’un grand orgue (ou, moins poétiquement, comme la corne de brume d’un navire). Le résultat ne devait pas être de la plus extrême politesse … mais les paillettes de lumière qui jaillissaient du cristal, s’enroulant amicalement autour de la jolie tache rouge, puis revenant à Vaïna, avaient quelque chose d’amical.

Bon, il n’avait pas le temps de discuter avec cet être-là tout de suite. Mais pourquoi ne pas se renseigner si elle pouvait les accompagner? Elle flottait là sans rien faire, sans faire mine d’entrer ni de partir. Sans doute n’avait-elle rien de particulier à faire. Vaïna tourna sur lui-même comme une toupie, passa de l’orange au vert comme un véritable feu de circulation, et se dirigea vers le Bibliothécaire. Au passage, il envoya un filament de lumière vers Têk, comme pour le taquiner.

« Pouvons-nous conclure/sceller le contrat/engagement de quête à trois ? »

Spoiler:

Je regardais d'un œil intrigué le nouvel arrivant ou plutôt la nouvelle arrivante, devrais-je dire. Ce qui était le plus frappant quand on la regardait était cette "fumée" rouge écarlate qui enveloppait cette personne, un brouillard évanescent couleur sang que j'appréciais plutôt, devais-je avouer. Mais le moment n'était pas à s'extasier devant cette étrange jeune fille qui ressemblait plus à une illusion qu'à une réelle personne. En effet j'étais en train de discuter avec Vaïna et Kallistrat à propos d'une possible mission et il fallait que je sache les détails pour la leur fournir. Puis je fus sortie de mes pensée par une seconde phrase de l'étrange pierre flottante. Visiblement elle souhaitait intégrer la nouvelle venue (étrangère ?) à leur quête. Après tout pourquoi pas, il n'était pas de mon ressort de choisir ceux qui participaient à une mission, si ils voulaient la faire ensemble c'était leur droit.

- D'accord, je vous inscrirais sur le registre pour indiquer que vous avez pris la mission concernant le perroquet. Pour l'oiseau vous le trouverez au zoo de Tern. J'indiquerais au directeur que vous venez le chercher pour une mission. Ha et j'allais oublier tenez.

Sortant 10 pims de ma poche je les tendais à Kallistrat, Vaïna pouvant difficilement se saisir d'objet, tout du moins le pensais-je.

- C'est pour votre mission et payer le voyage, alors garder les précieusement. Si vous avez d'autres chose à me demander n'hésitez pas, mais je crois avoir à peu près tout dit.

Il fallait dire que parler en leur présence me plaisait, mais c'est que j'avais encore beaucoup de chose à faire. Si il avait finit, tant mieux, ils pourraient ainsi commencer leur mission tout de suite et moi je retournerais à ma paperasse.

Et puis tiens, voilà que ce fichu volatile était aller s'éprendre du gros oiseau rouge. Kallistrad qui comptait le manger... il ne pouvait quand-même pas se jeter sur un ami de Têk ? Si ? Non ? À y repenser, la callopsite ne se faisait pas des amis de plus gros oiseaux qu'elle... d'habitude, elle avait plutôt peur de finir dans leur estomac. C'est donc qu'il ne s'agissait pas d'un oiseau. De quoi alors ? Uh ? Comment ça « bonjour » ? Un battement de paupière plus tard, l'esprit à demi humain du Chertan était revenu le raisonner. On ne mangeait pas les inconnus, voyons ! Et avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, il sursauta, pris au dépourvu par le son profond émis par Vaïnamoinen. Les lèvres retroussées, le nez et les sourcils plissés dans une moue contrariée, et les oreilles plaquées dans le poil, il jeta un regard amer au cristal. Qu'il ne lui refasse plus jamais le coup ! Jolies petites étoiles ou pas, il n'appréciait décidément pas ce type de vocalises. Mais difficile de jeter un regard assassin à un caillou, d'autant plus lorsque celui-ci s'amusait à tourbillonner à vous en donner le vertige. C'était curieux, comme créature. Est-ce que ça savait se battre ? Pas le temps d'y réfléchir, que le gros chat se retrouva avec la somme de 10 PIMs au creux de sa paume. Pour une fois, ce serait à lui de porter les éléments de cette mission. Les deux premières fois, il ne s'en était même pas soucié.

Il hocha la tête, signifiant à Elzian qu'il avait compris ses instructions. Les garder précieusement ? Il n'avait pas de poche... et le gros caillou non-plus. L'autre, peut-être ? Oui, mais c'était à lui qu'on les avaient confiés. Il en prendrait soin, promis. Promesse ridicule, vous en conviendrez... mais l'esprit de notre Chertan est parfois un peu simple.

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) - Page 2 Kallistratdial

« Bien. À Tern, donc. » fit-il en fermant les doigts sur son précieux butin.

Et sans attendre qui que ce soit, il se mit en route, et s'arrêta au passage devant la grande tâche rouge. De près, elle avait un visage. Heureusement qu'il ne l'avait pas chopée au vol, ça aurait fait tout un drame... ! Ses 10 PIMs dans la main droite, il tendit la gauche comme on le lui avait appris, pour saluer poliment.

« Bonjour. Kallistrat Rusia. Têk, présenta-t-il en hochant la tête vers la callopsite revenue sur son épaule, et Vaïnamoinen. Vous venez avec nous ? »

Parce qu'après tout, personne ne lui avait demandé son avis... ni son nom d'ailleurs...

Spoiler:

Le rêve tournoyait au milieu des petites lumières pailletées, c’était joli. Même, elle souffla en croyant que ça volerait comme de la poussière mais ça n’y fit rien. Pas grave. Autre chose était en route, de nouvelles paroles de félin, une invitation et une salutation. Pourquoi pas. Elle sourie, et hocha de la tête comme une enfant répondant à une proposition d’un parent. C’était quoi cette mission avec cet oiseau ? Pourquoi fallait-il payer un voyage ? La notion de prix était aussi un grand mystère pour petit rêve. Elle ne comprenait pas et ne cherchait pas à comprendre.

Doux petit rêve allait communiquer avec la réalité mieux qu’elle ne l’avait jamais envisagé. Autrefois, elle regardait, répondait sans vraiment répondre mais les chemins ne faisaient que se croiser. Une nouveauté est toujours bonne à prendre. Aussi, petit rêve avait encore beaucoup de mal à s’habituer à la réalité des lieux, ils étaient trop statiques. Dans son pays de naissance… les lieux se confondaient, ils s’interposaient, se saluaient. Elle passait d’une maison à un lac et elle aimait beaucoup. Alors, le petit bout de sang qui fumait dans l’air était prêt à les suivre. Sans prendre conscience que son épée était plantée entre les racines d’un vieil arbre plus loin et qu’elle allait l’abandonner pendant un temps indéfini. Pas grave, elle était lourde. L’idée qu’on pouvait la lui voler ne s’était pas présentée, car une fois encore, c’était une notion qu’elle n’avait pas acquise.

Elle ne comprenait pas non plus pourquoi cet être aussi froid qu’un glaçon ne venait pas avec eux. Il avait ce petit quelque chose qu’on retrouve dans les rêves. Certainement très calme et à l’écoute. Pas grave, une autre fois dans d’autres circonstances. Elle avait déjà rien que pour elle, se bijoux aux harmonies étranges, le gros félin tout doux et l’oiseau un peu bavard.

Que l’aventure commence !

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