Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Ven 16 Juil - 21:54



Il y a des après-midi comme çà, où ne rien faire semble être la meilleure des occupations possibles. C’était exactement ce que pensait Vaïna, installé à une terrasse quelque part dans les Remparts.

Oui, absolument. Ca vous paraît donc si improbable ? Il n’était pas inconcevable pour le Cristal d’apprécier un moment tranquille devant un troquet. D’abord parce qu’il n’avait rien à faire de particulièrement urgent, comme d’habitude. Ensuite parce qu’il connaissait le patron : Hétep, le vieux barman à tête de Faucon, qui prétendait être arrivé d’un monde désertique, plusieurs décennies plus tôt. Il avait vu nombre de créatures étranges entrer dans son établissement, et un caillou parlant ne l’étonnait même plus. Tous deux s’entendaient bien, depuis bien longtemps déjà. Le vieux demi-dieu s’amusait des questions naïves qui fusaient de la part de Vaïna (par exemple : est-ce que l’homme/mâle se rend compte que la femme/femelle s’arrange toujours pour ne pas payer les boissons?). De son côté, le Cristal savait trouver ici une friandise rare : des aimants de trimagnétite. A la base, Hétep ne les avait pas achetés pour en faire des consommations, mais son ami en raffolait tellement qu’il avait fini par se laisser convaincre. Tous les mois, Vaïna lui créait un modeste diamant, dont la vente suffisait largement à payer son ardoise, et tous deux étaient contents.

Aujourd’hui donc, comme souvent depuis …. des décennies sans doute, ni Hétep ni lui ne se souvenant de la date de son arrivée - il s’était s’installé sur le sol, contre un mur. Les sièges étaient plus inconfortables qu’autre chose quand on ne pouvait pas se plier en deux, n’est-ce pas ?
bug
Immobile, ses lumières intérieures presque éteintes, il savourait le champ magnétique de la petite capsule noire. Hmm. Un pur délice. Dire que le peuple qui avait créé les considérait probablement comme une pièce de mécanique ! C’était un grand cru. Puissant, âpre, aux vibrations régulières, fournissant une substantielle quantité d’énergie. Un régal, parole de silicium!!

Ce fut à cet instant qu’ils arrivèrent. Deux humains s’installèrent à « sa » table, sans le remarquer. K’une jeune et agitée, le second plus âgé, aux cheveux déjà grisonnants. La femelle était habillée en cuir et toile robuste, mais des bijoux de prix cliquetaient à ses oreilles et ses poignets. Quelques habitués froncèrent les sourcils en reconnaissant le couple : la très jeune héritière d’une riche famille de négociants et son mentor, Sylvinia Wereen et Itho-huit-doigts. Quoique jolie, la jeune fille avait bien des défauts des enfants riches, et consacrait son temps à sa dernière lubie : être une aventurière. Elle intervenait donc avec aplomb dans bien des situations où on aurait préféré ne pas la voir, et semait la zizanie dans des affaires simples avec une admirable facilité, traînant derrière elle son malheureux mentor. Toutefois, comme elle remplaçait la compétence par l’argent et que son père occupait une position enviable, peut se risquaient à lui conseiller de partir. On se contentait généralement d’attendre que sa prochaine lubie la fasse repartir, en souhaitant que ce soit le plus loin possible.

Pas franchement intéressé, Vaïna ne se manifesta pas, se contentant d’écouter tranquillement la conversation. Peu d’indiscrétion à çà, car la jeune fille parlait sur un ton suffisamment criard pour faire bénéficier toute la salle de ses dires.

« Il est hors de question que je m’occupe de cette affaire, tu entends ? »

« Miss Sylvinia, vous… »

« Pas question! Qu’ils se débrouillent avec leur oiseau, il me rendrait folle. Je ne l’ai vu que deux minutes : il sent mauvais, il parle tout le temps, et il n’est même pas capable de se déplacer tout seul. »

« Miss, nous avons accepté la quête de … »

« Un oiseau aussi immobile que ce guéridon-là ! »
fulmina la jeune personne en posant violemment son verre sur … la partie supérieure de Vaïna. « Il faudrait qu’on le transporte nous-mêmes jusqu’à Dugay, peut-être ? C’est non ! Tu peux aller dire au Bibliothécaire que - »

« COMMENT CA, UN GUERIDON ??? »
s’insurgea soudain Vaïna, qui venait de comprendre (à retardement) que l’on parlait de lui.

Silence. Un ange passa, une goutte de sueur sur la tempe. D’une courte vibration, le Cristal mécontent souleva le verre et la fit léviter jusque dans les mains de l’humaine, avant d’émettre une série de notes musicales probablement peu aimables. Pendant une seconde, ladite Sylvina resta interloquée. Mais quand la créature cristalline qu’elle avait pris pour un guéridon se mit soudain à léviter à quarante centimètres du sol, émettant d’inquiétants reflets rougeâtres, elle redevint rapidement une gamine gâtée de quinze ou seize ans. Avec un son étranglé, elle abandonna son verre et se dirigea vers la porte aussi vite que possible, se retournant pour vérifier si la chose parlante ne la suivait pas. Plus habitué aux bizarreries de l’Entre-Monde, Itho s’inclina en guise d’excuse et partir rattraper son insupportable jeune maîtresse.

« Désolé pour ce raffût, Vaïna » soupira l’aubergiste en venant récupérer le verre abandonné. « Faut dire que y’avait de quoi te confondre avec un meuble, à rester planté là. C’est rare que tu ne brilles pas... »

« Je ne luis/brille pas quand je me repose. Et ce n’est pas une justification/raison pour me taper dessus avec un récipient/chope/verre. Laisse chuter, comme vous dites. Dis-moi plutôt ce qu’est ce Dugay dont ils parlaient. »

« On dit ‘laisse tomber’, Vaïna … Dugay, c’est une ville des îles, une grande ville blanche construite sur des falaises, près de la mer. J’ai entendu parler de leur histoire d’ailleurs. Il paraît qu’un zoo du coin veut y faire transporter une sorte de gros oiseau. Ils ne sont pas près de trouver un transporteur par terre, à mon avis. »


Hétep retourna à ses clients. Déjà, la couleur rouge de Vaïna s’estompait, laissant à nouveau place au bleu de la curiosité. Une ville…. Avec des murs blancs … et la Mer. Peut-être avait-il déjà été là-bas ? Il se souvenait très vaguement de la ville, car les tas de pierre des êtres Animés ne retenaient pas son attention. Mais la Mer ! Il se souvenait très bien de la Mer. Il avait aimé son chant sauvage, sa plainte infinie et changeante, il y a longtemps de cela.

Qu’avaient-ils dit ? Le Bibliothécaire ? Il savait où était la grande maison du savoir – pas loin d’ici. Pourquoi ne pas y aller ? Il reverrait la Mer, la grande Mer. Et puis, convoyer un gros oiseau, c’était une expérience nouvelle, n’est-ce-pas ! Ne voyant que les bons côtés de l’affaire, comme à son habitude, il émit joyeusement une nuée de petites étoiles. Il salua Hétep de quelques flashs multicolore et fila dans la rue, droit vers la Bibliothèque, se chantant à lui-même une de ces chansons interminables que chantent les pierres.

Devant la porte, il s’arrêta.
Devant la porte en question, il y avait en effet un problème pour la franchir.
Devant la porte, le passage était bouché par une forme massive, odorante et … poilue.

Par tous les filons de silicium de l’univers, qu’est-ce que c’était que çà ?
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Sam 17 Juil - 1:35


Cerclon. Ses remparts imposants barraient la vue autant qu'ils avalaient le regard de notre Chertan égaré. Que faisait-il ici ? Revenu de chez les fous, comme attiré par le ronronnement familier des machines. Une mélodie profonde, si semblable aux roulements de contentement que les siens – ou lui-même – émettaient parfois. Un son qui l'apaisait et le berçait, lui, gros lion effrayant. De retour de sa première mission et de ses tout premiers pas dans la vie et les mœurs des « autres », le voilà qui marchait mollement, porté par on ne savait quel besoin ou instinct. Il ne s'était pas même rendu compte qu'il revenait sur ses pas avant d'apercevoir les premières pierres surgir au-dessus de l'horizon. Elles étaient toujours là, les murailles inébranlables, comme un éternel repaire aux âmes égarées. Kallistrat s'y engouffra, direction la Tour du Savoir. Cette fois, il en connaissait le chemin, et s'y dirigea sans empressement. Les murs où s'enchevêtraient la pierre et le métal dans une curieuse étreinte portaient entre ciel et terre un chemin de garde spacieux et animés d'une agitation quasi silencieuse. Une machine aux allures d'humain à roulettes se retourna à son passage et le dévisagea – si l'on pouvait dire – comme outrée qu'une bestiole aussi sale puisse oser arpenter Cerclon. Car notre ami félin avait retraversé le marais en sens inverse, et revenait gorgé de l'odeur douceâtre des terres humides. Le cresson dans sa crinière témoignait de sa petite excursion, mais il ne prêta pas de réel intérêt à ce tas de ferraille un peu trop curieux. Les êtres de métal ne l'intéressait pas. Ce qu'il aimait, c'était observer les humains et s'abreuver de leurs coutumes pour le moins étranges.

À quelques pas de la Tour du Savoir, il fit une halte afin de contempler Ordae en contre bas. Le quartier médiéval tranchait avec les remparts à la technologie avancée, offrant un contraste tout à fait étonnant. Depuis les hauteurs de Cerclon, il n'apercevait que les toits, tâches jaunes et ocre comme une toile d'impressionniste, et quelques effluves lui parvenaient. C'était en réalité ce qui avait attiré son attention avant l'architecture atypique du quartier : en bas, les chevaux, les porcs, et les greniers remplis de foin. Les paumes posées sur le garde corps, il savoura la vue quelques minutes, perdu au plus profond de ses pensées floues. Derrière lui, deux bambins s'amusaient à identifier des animaux ou toute autre forme enfantine parmi les nuages. Là-bas, une sphère aspirait méthodiquement chaque grain de poussière laissé sur les trottoirs. L'air était frais, la vue dégagée... mais Kallistrat s'ennuyait. Il n'avait pas ici comme à Zosma un petit lot d'amis à qui parler. Il se sentait seul. Nostalgique peut-être, même si sa fierté de « roi de la jungle » lui interdisait de l'admettre. Alors il laissa échapper un soupir, et sursauta lorsqu'un sifflement strident lui vrilla le tympan, du côté droit.

Têk venait de se poser sur son épaule, d'humeur aussi détestable qu'à son habitude, voir pire ! Elle passa une bonne minute à engueuler proprement notre Chertan à grand renforts de piaillement suraigus, avant de se lancer dans une rixe agitée contre ses nattes. Battant des ailes furieusement et y allant à grands coups de becs, elle eut tôt fait de venir à bout de la patience de Kallistrat, pourtant plongé dans une paresse rêveuse, mais ses multiples tentatives pour la chasser d'un revers de main n'eurent aucun effet. Au bord de la crise de nerfs, il entrepris de faire de l'oiseau son repas si jamais il lui mettait la patte dessus, lorsque la bestiole lui échappa, agile comme un frelon déchaîné.

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« Têk !!! » gronda sa voix profonde.

La calopsitte se posa. Calmée ou exaspérée au point d'abandonner, ce point devrait rester sans réponse. Elle pencha la tête à droite, pivota à gauche, lorgnant sur Kallistrat de biais. Si elle avait pu exprimer le fond de sa pensé, nulle doute que le Chertan aurait eu droit à un sermon sur sa lenteur d'esprit... mais fort heureusement pour lui, aucun mot ne pouvait franchir le seuil de ce bec... et tant mieux, parce que ses sifflements stridents étaient déjà bien assez pénibles comme ça ! Kallistrat tendit la main, et sans rancune, la minuscule créature vînt s'y réfugier. Peut-être était-elle jalouse ? Vexée ? Elle était là, après tout. Il n'était pas si seul. D'accord, mais vous avouerez qu'un oiseau si petit pour une créature aussi imposante, ce n'est pas exactement le compagnon rêvé pour les jeux auquel un Chertan aime à s'adonner. Tiens, un exemple au hasard... elle aurait l'air malin, la calopsitte, à une partie de chasse à l'ours ! Elle se hâtait déjà de disparaître rien que lorsqu'il traversait un marais...

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« Viens, on va trouver une mission à ta taille ! »

Et délaissant sa contemplation d'Ordae, il reprit sa route, pauvre Kallistrat réduit à faire la conversation à un oiseau caractériel. Mais sur le pas de la bibliothèque, il se figea. Un son curieux venait vers lui, comme le tintement léger de ces mobiles tintant au gré du vent. Il se retourna, surpris qu'une machine puisse émettre de telles notes, mais se retrouva face à... Un long sifflement amical venait d'émaner de Têk, en guise de salutations. Ben voyons ! Madame se montrait bien plus courtoise avec les étrangers ! Et pour un étranger, celui-ci avait de quoi clouer le bec ! À tel point même que le lionceau s'en retrouva muet, l'air béat, à se demander comment un tel objet pouvait se déplacer seul... Inutile de préciser qu'il n'magina pas une seule seconde avoir affaire à un être pensant...

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« Il te plaît, le caillou ? »
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Dim 18 Juil - 13:11


[Désolé post très bateau, j'avais pas d'idée ! Embarassed ]

Ah ! Il semblerait que la montagne qui lui bouche le passage est en fait un Être Animé… vu de dos ! Il a un peu de mal à imaginer de quelle sorte est celui-là, mais ça parle et ça bouge, ce n’est donc pas simplement un obstacle poilu.

Vaïna peut difficilement juger de si les gens ont un corps d’Apollon ou une sale gueule. Pas davantage s’ils sentent le chien (ou le chat) mouillé plutôt que les parfums hors de prix. La couleur des yeux des gens lui importe peu. Ce à quoi il est sensible, c’est les gestes, la démarche, le rythme des mouvements, la sonorité des pas. Plus que tout, il perçoit d’infinies nuances chez chaque individu, dans le son de la voix. Et chez Kallistrad, c’est celle-ci qui capte l’attention de Vaïna. Elle est basse, profonde comme une note de grand orgue… elle gronde, elle caresse, tantôt puissante et tantôt soyeuse. Il aime cette voix.

Satisfait, il répond par quelques tintements amicaux, et puis soudain, quelque chose de plus familier lui répond. Là-haut, posée sur la grande créature, un autre être vient d’émettre des sons modulés. Un sifflement ? Ah ! voilà quelque chose de plus facile à imiter que le son de cordes vocales. Et s’il essayait de répondre ?

« Piou ? »

« Pyouit ? »

« Pyoou ! »


Deux secondes plus tard, on se croyait dans une volière. Bon, évidemment, ils ne communiquaient pas vraiment. A supposer que les oiseaux aient un langage – et certes, si les oiseaux parlaient, une boule de malice comme Têk ne serait certainement pas la moins bavarde – encore fallait-il apprendre à l’utiliser. Il n’y avait pas de mots, mais les deux créatures chantantes échangèrent joyeusement un festival de sons pendant quelques instants. Vaïna poussa même l’audace jusqu’à avancer quelques-uns de ses filaments de lumière en direction de l’oiseau. Pas franchement affolé, celui-ci se contenta de sauter sur l’autre épaule du grand félin. La tête penchée de côté, il émit un dernier « cuic » que l’autre interpréta comme « pas trop de familiarité, s’il vous plaît ! » Ravi, le Cristal émit une nuée de minuscules lucioles lumineuses, sa façon d’exprimer son contentement. Cela fait, il se décida à parler pour de bon.

« Votre compagnon/familier est très sympathique, mais je ne comprends pas ce qu’il essaie/tente/entreprend de m’expliquer. Allez-vous à la Bibliothèque ? »
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Dim 18 Juil - 20:21


Spoiler:

Kallistrat esquissa un mouvement pour aller cueillir Têk de son perchoir, mais son geste fut interrompu lorsque l'oiseau se mit à chanter en réponse... au caillou ! Surpris, il planta son regard félin sur l'objet qui scintillait de partout, envoyant des notes curieuses chanter autour de lui. C'était comme un miroir qui renvoyait les sons ! En soi, c'était à la fois magnifique à observer et un poil inquiétant. Mais un tout petit poil seulement, comme ceux duvetant ses paupières... Bref... Pour le coup, le Chertan garda la bouche fermée, écoutant avec un certain plaisir le duo inattendu. Pour une fois que la calopsitte émettait des sons mélodieux, autant en profiter. Ce n'était pas tous les jours le cas, sa mauvaise humeur chronique s'acharnant bien trop souvent sur les tympans du pauvre Kallistrat, et c'était finalement bien plus agréable à entendre. Alors il savoura ces quelques minutes, les yeux fermés et les oreilles frémissantes. Pour un peu, il se serait mis à ronronner, mais il ne voulait pas perturber les vocalises envoûtantes des deux autres. Et puis toute bonne chose ayant une fin, leur parade s'acheva lorsque Têk décida de passer d'une épaule à l'autre, chatouillant les poils crasseux du Chertan. Elle semblait ravie de ce petit interlude, autant que le félin pouvait l'être... jusqu'à ce qu'une voix le tire de sa béatitude. Mince ! Il parlait !

Il y eut un blanc. Comme le voulait l'expression, un ange passa. Même Têk n'osa pas intervenir. Les deux pupilles fendues observaient leur reflet sur la surface azurée du cristal, et les crocs restaient serrés sur une étrange culpabilité. Et dire qu'il l'avait pris pour un bête caillou... il pencha la tête d'un côté – vient par là toi, le cerveau, et mets-toi donc en route un peu plus vite – se demandant vaguement s'il devait présenter des excuses pour sa méprise ou simplement prendre la conversation en route, comme l'y encourageait... qui, d'ailleurs ?

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« Je ne comprends pas toujours ce que Têk me veut, moi non-plus. » Finit-il par admettre au bout d'un moment.

Pour toute réponse, l'oiseau battit des ailes en caquetant furieusement, puis s'interrompit, son insulte envoyée. En guise de réflexe, le Chertan rabattit ses oreilles en arrière. Pratique pour étouffer les sons qui se perdaient entre les crins anarchiques.

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« Oui, je vais à la bibliothèque. Je cherche une mission qui pourrait nous convenir, à Têk et moi. Il tendit une paluche, qu'il ramena rapidement vers lui en réalisant à quel point ce geste était inutile... Je m'appelle Kallistrat Rusia. Et vous ? Avez-vous un nom ? »
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Jeu 29 Juil - 1:29


Tournant très lentement sur lui-même, le Cristal écouta les paroles de son interlocuteur. Ah. Donc, comme dans bien des cas qu’il avait observé, un Animé et l’Animé plus petit qui l’accompagnait ne communiquaient pas vraiment non plus. Les petits animés n’étaient pas aussi intéressant que les grands, ceux à deux pattes. Il détestait particulièrement ceux à fourrure et à mouvement soyeux. Un Animé avec qui il avait parlé lui disait qu’ils « miaulaient » très agréablement. Cela ne fut absolument pas l’avis du Cristal. Le bruit de deux de ces êtres de ce type en train de se battre pour une femelle par une nuit d’été, lui avait laissé une impression aussi déplaisante que le son d’une craie sur un tableau pour un humain (çà par contre, c’était un bruit agréable).

Bref. Ceux à quatre pattes étaient souvent bruyants et fatigants, mais il devait admettre que certains étaient agréables. Plus agréables encore les petits animés ailés, capable d’émettre des sons comme celui-là. Mais nous nous éloignons du sujet : caillou, on vient de te poser une question !!

« Kallistrad Rusia, je suis Vaïnamoïnen. Vaïna. J’ai entendu parler d’une quête/mission » ajouta-t-il avec enthousiasme. « Transport d’un gros volatile/gallinacé/poulet dans la ville/cité/localisation de Dugay. »

Le cristal s’interrompit un instant et émit quelques variations jaunes et vertes, signe de profonde réflexion. Après deux ou trois secondes employées à reconsidérer ses paroles, Vaïna se rendit compte qu’une erreur s’était glissée dans sa conversation. Cela arrivait hélas fréquemment, avec le nombre de mots flous qu’utilisaient les Animés… il émit donc une courte harmonique d’excuse et se reprit.

« Correction ! Le terme poulet est erroné/inexact. Le terme exact est : oiseau. Comme Têk. Plus imposant/volumineux. Le Bibliothécaire peut-être saura nous préciser/confirmer ces informations. »

Et même au pays des cailloux parlants, quand on parle du loup, on ne tardait pas à en voir la queue.


Spoiler:
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Jeu 29 Juil - 16:05


Une course rébarbatif, en effet d'après ma secrétaire il m'était indispensable d'aller m'acheter un agenda pour y noter mes différents rendez vous. Avait-elle si peu confiance en ma mémoire ? Après des centaines d'années à faire travailler son cerveau, je m'étais imaginé qu'elle aurait compris que je n'en avais pas besoin. Malheureusement, elle avait sérieusement insisté pour que j'aille en acheter un sous peine de représailles sévères. Bien que j'imaginais cette dernière phrase humoristique je préférais ne pas prendre le risque, après tout ça me permettrait de m'aérer un peu l'esprit même si je n'en avais pas réellement envie.

Déambulant à travers les couloirs de la bibliothèque, je me mis à prier silencieusement qu'un des employés viennent me demander de l'aide ou que quelque chose parvienne à me détourner de cette mission bien ennuyante. Mais il fallait croire que les prières n'atteignirent pas de destinataire (étais-ce bien étonnant pour un vampire ?) car je voyais déjà poindre à quelques mètres devant moi la sortie du bâtiment. Bon va pour acheter ce maudit agenda alors.
C'est donc en passant le pas de l'entrée, l'air bougon que je vis étonné, kallistrat s'entrenir avec ce qui ressemblait beaucoup à un cristal flottant. Déjà que lors de notre première rencontre le Chertan m'avait plutôt surprit par son imposante stature, le voir maintenant parler avec un caillou me déconcertait encore plus. Mais devais-je vraiment être surprit? Après tout nous étions dans l'entre-monde et j'y avais vu pas mal de choses : Des esprits, des robots intelligents, des animaux parlants et bien d'autres et maintenant voila que je voyais un être qui aurait du être inanimé et bien être animé.

- Bonjour Kallistrat, c'est surprenant de te voir ici, je ne m'attendais pas vraiment à te revoir à la bibliothèque. Tu viens ici pour une autre mission.

Affichant un grand sourire à destination du Chertan, je tournais ensuite un regard curieux vers le pseudo-cristal parlant.

- Bonjour, je ne sais pas trop comment je dois vous appeler, mais si je ne m'abuse vous désirez entamer une mission avec kallistrat, non ?

Je préférais poser la question, étant la première fois que je m'entretenais avec un in"animé" intelligent je ne savais pas réellement comment m'adresser à lui.
Elzian
Elzian

Masculin Suivi : Fiche - Carnet de bord

Titre : Artisan

Race : Vampire
Messages : 112
Titre débile : Saigneur

Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Jeu 29 Juil - 19:20


Spoiler:

Une seconde, le temps sembla s'arrêter. Dans la cervelle du gros chat, une pause. Mince... il parlait vraiment avec un caillou ? Et la caillou lui répondait ! Comment faisait-il, lui qui n'avait pas de bouche ? Est-ce qu'il mangeait aussi ? Est-ce qu'il voyait ? Il n'avait pas d'yeux... mais il s'était arrêté avant de le percuter. Est-ce qu'il sentait les délicieuses odeurs de nourriture ou celles, moins agréables des caniveaux ? Il n'avait pas de nez. Il n'avait pas de bras. Il n'avait pas... C'était un caillou. Un bête caillou. Un gros et un magnifique caillou ! Et les paupières du Chertan eurent beau battre à plusieurs reprises, comme pour le sortir d'un rêve éveillé, rien n'y fit. Il n'était pas en train d'halluciner. Non. C'était là, devant lui, aussi insolite que tout à fait curieux. Et pour témoigner de son intérêt, sa queue derrière lui battait l'air au rythme de ses réflexions chaotiques. De deux choses l'une, soit il assistait à la rencontre la plus improbable de sa courte existence... soit il était bon pour l'internement ! Il fallait croire que les effluves des marais avaient sérieusement amoindrit son état de santé mental...

Bref... revenons-en à nos moutons...

En guise de loup, ce fut un vampire qui fit son apparition dans l'entrée, un vampire que Kallistrat reconnu aussitôt sans le regarder. Rien qu'à l'odeur et au son de la voix. Il hocha doucement la tête en guise de salutation, toujours aussi peu bavard, mais le minimum syndical de politesse comme il était d'usage chez les humains. Sans cela, ils se vexaient et partaient dans de grands sermons épuisants... surtout pour les oreilles délicates du Chertan... et il ne répondit pas, parce qu'on ne s'adressait pas à lui et qu'il n'était pas vraiment du genre à s'imposer... même si ça carrure l'imposait de force la majorité du temps.
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Dim 1 Aoû - 0:46


Un étrange oiseau aux ailes luminescentes flottait dans l’air comme un bateau de papier dans le courant d’un ruisseau. Sifflotant joyeusement, c’était une journée paisible pour lui. Le bleu de ses plumes luisait au soleil. Une petite beauté pas plus grande qu’une main humaine... de femme. Puis il se fit plus jovial, zigzaguant en tout sens, gazouillant avec entrain comme s’il n’y aurait jamais d’aussi belles journées. Les murailles, colosse de pierre plus loin, contemplaient de haut la scène.

Mais l’oiseau s’éloigna. Alors que son chant lui semblait être le summum de ses capacités vocales, les yeux presque fermés de bonheur, une vague pourpre s’écrasa sur lui en l’engloutissant dans une brume de sang. Affolé, il battit des ailes en tout sens, cherchant à sortir de ce sinistre atmosphère. Il y arriva... en y ressortant rouge luminescent. La couleur glissa le long de ses plumes en se dissipant comme si de rien n’était. La bête avait seulement croisé... la cape nuageuse d’un rêve.

Ce n’était rien, le cœur en détresse se calmait. L’oiseau s’éloigna bien vite de cette frousse en jetant des coups d’œil à la cape. Finalement... ça ne lui avait fait aucun mal et la curiosité lui fit faire demi tour. Qu’est-ce donc que cette vague brumeuse ? Il y avait un visage là dessous. Les lambeaux de cette étrange cape chatouillaient les cheveux verts de dame nature. Y avait-il complicité ? C’était harmonieux, délicat... et même mélodieux. Sous la capuche, les douces lèvres de cette jeune femme (créature ?) se mirent à chantonner d’une voix aiguë et floue, les mots ne semblaient n’avoir aucun sens, certains même étaient coupés. Mais c’était beau. Une main se dessina sous la cape qui glissa afin de laisser respirer, une peau blanche à en paraître fragile. La main s’éleva, pointant l’animal, l’indexe courbé comme en guise de perchoir. Alors, non sans crainte, la petite boule de plumes accepta l’invitation. Intriguée. Cette scène avait tout l’air de sortir tout droit d’un roman. Trop belle pour être vrai, trop parfaite. Un sourire. Ce fut un sourire qui mit fin à la chansonnette. Comment pouvait elle voir l’oiseau, alors que ses yeux sombraient dans l’ombre de sa capuche... ? Une question que l’oiseau ne pourra se poser. Il s’envola, à plus tard où à jamais.

L’entité rougeoyante se dirigea là où le hasard la mènera. Tout était si beau, si différent de chez elle, que 10 années de découvertes n’y changeait pas grand chose. Elle semblait oublier pour réapprendre, redécouvrir, tester de nouvelles expériences. Chez-elle, elle n’avait aucune limites, tout lui était possible. Ici, c’est un refrain, une vérité un peu trop rude. Du terre à terre. Mais, naïve parfois, elle s’émerveillait de toutes ces choses qui l’entourait, jour après jour. Savait-elle vraiment ou elle était ? Est-ce que les noms des lieux et leurs histoires l’intéressaient-elle vraiment ? Elle se situait près de la Trou du Savoir, d’ailleurs, sur le pas d’une porte, une chose grande et poilue, avec une formidable tignasse écoutait des paroles. Elle s’approcha à quelques mètres de l’entrée. Encore un petit oiseau ! Qu’il était beau ! Mais... qu’est-ce donc que ces lueurs féeriques autour d’une... roche ? Le petit rêve flottait, observant la discussion sans gêne. Connaissait-elle la gêne ? Pas totalement, mais il faut avouer que depuis son arrivée dans l’Entre-Monde, elle fût contrainte de croiser ce sentiment bien étrange. Mais c’est une toute autre histoire je vous l’accorde. Alors, oui, elle était là... plantée dans sa vague rouge qui flottait autour d’elle au grès du vent, comme si mademoiselle " petit rêve " était une vision commune. Inquiétante, intrigante ou juste énervante, à vous de voir.
Ambre
Ambre

Féminin Suivi : Fiche - Carnet de bord

Race : Rêve
Notes : Ambre a l'aspect d'une enfant malgré son âge.
Messages : 8

Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Mar 3 Aoû - 10:25


Côte à côte avec Kallistrat, Vaïna examina avec attention l’humain qui venait de les rejoindre. Enfin, « examiner » ne correspondait pas vraiment à l’idée qu’on s’en faisait habituellement, car la vue et l’odorat ne faisaient pas partie de ses sens. Mais il s’intéressa d’aussi près qu’il le pouvait au Bibliothécaire – car à juger de ses paroles, c’était lui le maître des lieux. La voix ne le frappa pas particulièrement, mais deux choses l’intriguèrent. Tout d’abord, les infrarouges qui émanaient de cet humain indiquaient une température basse - très basse même, pour un être vivant. La deuxième était plus étrange encore. Avec sa sensibilité aux vibrations de l’air, il pouvait percevoir avec précision des choses inaudibles aux humains, et notamment les innombrables petits bruits qui émanaient de leurs organismes. Il entendait le petit cœur de Têk battre à toute vitesse, les pulsations lentes et puissantes de celui du Chertan (ainsi que le gargouillement intestinal évoquant une digestion active). Mais cet autre humanoïde en face de lui avait un rythme … autre. Son corps semblait fonctionner très différemment des autres, même s’il était incapable de dire en quoi. Enfin, il n’était peut-être pas poli de poser la question.

« Vaïnamoïnen, enchanté » se présenta à nouveau le Cristal, avec le scintillement habituel de politesse. « J’ai entendu que les porteurs/ouvriers/entrepreneurs d’un transport d’un gros oiseau à Dugay désiraient annuler/abandonner leur entreprise*. Je n’ai pas encore reçu l’accord/confirmation de Kallistrat et Têk, mais s’ils le désirent, je serai honoré/ravi de les avoir comme compagnie. »

A cette seconde, quelque chose de très bizarre se fit sentir dans ses perceptions. Là-bas, à quelques mètres, il pouvait localiser précisément la source d’un son modulé sur une fréquente inhabituelle en ce monde. Mais pourtant, les vibrations de l’air lui indiquaient qu’il n’y avait rien de vraiment matériel à cet endroit-là. Pas de courant d’air, pas de perturbation, pas d’émission de chaleur. Et pourtant, il percevait à cet endroit une tache dans les longueurs d’onde correspondant à la lumière visible par les humains. Une longueur d’onde qui correspondait à ce qu’ils appelaient la couleur rouge.

Distrait par ce problème, il s’emmêla un peu dans le vocabulaire des Animés.

« Ou compagnons. Ou compagnonnage. Ou compagnes. Êtes-vous en accord avec la proposition, Kallistrat Rusia, Têk ? »

Contrairement aux êtres vivants pourvus d’un visage, Vaïna n’avait pas besoin de faire face aux personnes auxquelles il s’adressait. Ou plutôt, il faisait face à son interlocuteur quelque soit la direction ! C’était parfois perturbant pour les Animés, mais lui trouvait ça plutôt utile. Par exemple, il pouvait, sans être offensant pour personne, partager son attention entre Kallistrat, le Bibliothécaire et Têk. Mieux, en même temps que ces trois-là, il pouvait aussi pousser un tentacule de lumière ténue, presque invisible, en direction de l’endroit qui l’intriguait. Peut-être qu’un contact lui en dirait plus ? Le filament pâle sinua paresseusement vers la tache rouge, puis se dressa, hésita une seconde, et avança avec curiosité.

… poke ?


Spoiler:
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)

Jeu 5 Aoû - 18:01


Kallistrat tourna son énorme tête vers Têk, la fixant d'un air dubitatif après les « paroles » prononcées par Vaïna. Attendait-il vraiment de demander son avis à cette insupportable persifleuse ? Bah... Il parlerait en son nom. Ce n'était qu'une lâcheuse de toute façon. Elle s'était redressée sur son épaule, se grandissant du mieux qu'elle pouvait, hérissant jusqu'au plumeau qu'elle avait sur la tête pour avoir l'air encore plus haute. Et puis un autre oiseau interrompit le trio. Un oiseau rouge, vraiment ? Et à la taille du Chertan, s'il vous plaît ! Ça sentait la proie... ça sentait la chasse... Aussitôt, l'instinct accourut au grand galop, bandant chaque muscle, focalisant les pupilles sur la future victime, faisant s'agiter la queue comme un gouvernail prêt à ordonner l'assaut. Un repas à portée de pattes, tout juste si les lèvres ne se retroussaient pas pour pousser ces petits « gniak-gniak » caractéristiques du prédateur excité. Qu'elle s'approche, la petite chose mouvante sous son nez de gros chat. Il avait faim, tout à coup. Faim jusqu'à ne plus faire attention à ce qui se passait autour de lui. Hummm ? D'accord ? D'accord avec quoi ? Ah oui ! La mission !

Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad) Kallistratdial
« D'accord. » murmura à peine le Chertan, soucieux de ne pas effrayer sa future proie.

Têk s'invita d'elle-même en poussant un sifflement digne d'un adolescent émoustillé sifflant une jolie fille. Et en un bond curieux, elle quitta l'épaule de son garde-manger préféré pour aller à la rencontre de la forme rouge qui l'intriguait. Comment faisait-elle pour voler sans battre des ailes ?

« Cui ? fit-elle en passant devant. Cui ? En passant derrière. Cuicui ? » En faisant le tour à tire d'ailes.

Oh ! C'était humain ! En tout cas, ça y ressemblait. D'avantage même que Kallistrat lui-même, ne lui en déplaise.


Dernière édition par Kallistrat Rusia le Jeu 3 Mar - 18:15, édité 1 fois
Invité
Invité
Anonymous


Re: Une chose à chaque place et chaque chose à sa place... (Kallistrad)


Contenu sponsorisé


Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

- Sujets similaires