Faire ses courses

On aurait pu croire qu'après une telle aventure à notre précédente visite à Ordae, Ayame aurait pris ses précautions... Mais non ! Le semi-elfe avançait avec le sourire dans les petites ruelles du quartier médiéval. Et pour la première fois, il n'arborait pas son uniforme habituel. Exit le grand manteau à manche retournée, les cavalières et la chemise blanche... Cette fois il avait opté pour un jean, basket et chemise (ah lui et les chemise...). Le tout terminé par une paire de lunette de soleil ! Ayame était en congé, pour une journée du moins et ce jour était exactement celui qui lui manquait pour passer commande.

Approchant de la forge du bien connu Caël, il ne prit pas la peine de frapper et pénétra l'atmosphère brûlante du commerce. Avisant les nouveautés de la forge, il approcha du présentoir où attendait patiemment des arbalètes. Un bruit de pas proche de lui, il continua de sourire, ses cheveux blond réussissant à briller même dans cette fraiche pénombre.

-Il parait qu'un forgeron fait de merveilleuse arbalètes par ici... Si tu le croise, dis lui que je viens en acheter une capable de tirer des coups successifs.

[ma commande Ô grand manitou de la forge : Une arbalète en métal simple (55pims) plus l'amélioration pour tirer des coups successifs (10pims). Je t'aurais bien acheté le carquois mais non.]

-Combien me demanderais-tu pour améliorer l'esthétique de cette jolie chose ?

Ayame souleva l'une des arbalètes et l'examina.
En réalité, son dernier arc avait tant souffert de nos expériences dans la zone inconnue qu'il s'était enfin décider à opter pour une mécanique plus pratique : l'arbalète. Il se sentirait plus utile avec un tel outillage.

Spoiler:

Je venais de finir une commande d'épée quand une personne familière entra dans mon antre. Mon sourire commercial s'agrandit et je tendis la main afin de saluer le nouveau venu.

- Salut Ayame ! Tu trahis ton arc pour une arme moderne ? Je suis choqué !

Je saisis l'arbalète en question et réfléchis quelques secondes avant de me renseigner sur "l'amélioration" qui l'intéresse.

- Celle-ci fait 55 pims, tu veux quoi comme amélioration ? Je doute fort que tu sois tenter par une déco et te connaissant, il reste les coups successifs ou une miniature planquable sous un manteau. Voir même les deux ! Mais là il faudra être plus patient pour l'avoir... Il te faut ça pour quand ?

Je savais que je n'avais plus de coups successif en réserve, j'avais vendu la dernière deux semaines plus tôt. Mais il me faudrait quelques heures seulement pour modifier celle-ci sans problèmes. Il pourrait venir la chercher ce soir, je n'avais pas de commande en cours hormis celle que je venais de finir.

- Comment va Wu au fait ?

C'était rare de ne pas les croiser ensemble ces deux là...

-Mon arc a fini en confetis. Tu connais Wu... Et il va bien. Du moins autant que j'arrive à le maintenir. Il est en bonne santé c'est déjà pas si mal.

Ayame se pencha sur la vitrine. Allait-il demander des gravures et autres jolies choses sur l'arme. Aucune idée. C'est Wu qui régalait et il craignait un instant que ledit Wu ne joue son radin pendant des semaines, voire des mois, s'il abusait sur les dépenses.

-Tout compte fait, si, je veux bien quelques fioritures. J'ai tout mon temps, nous ne partons en voyage que dans... et bien c'est une bonne question. Dans longtemps je suppose...

Il pencha la tête et se questionna intérieurement. Pas de voyage de prévu, pas de grande mission intéressante sur la liste des priorités. C'était bien la première fois depuis des mois qu'il ne devait pas préparer un sac de voyage.

-Arbalète à 55 pims, coups successifs et ornements. C'est Wu qui paye, alors... J'en profite. Prends ton temps, j'ai deux trois choses à faire dans le quartier.

Aya n'était pas assez indiscrêt pour savoir ce que devenait Caël et sa précédente conquête Virgile... Il reviendrait bien un jour pour discuter de choses sans importance. Pour l'heure, il se demandait vaguement si le bureau n'avait pas déjà explosé pris d'assaut par un rhinocéros en colère...

-Combien le petit maitre te doit ?

Abimer une arme, c'est un sacrilège ! Ces deux là sont des sauvages...

- On devrait vous interdire de porter des armes vous deux... Vous faites presque autant de dégâts sur elles que sur vos adversaires je parie...

Je secouais la tête en souriant et réfléchissais au montant que ça allait couter à ce pauvre Wergeld puis sortis une nouvelle feuille de derrière le comptoir avant de commencer à griffonner dessus.

- Alors... Arbalète 55 pims, coups successifs 10 pims et ornement 10 pims. En tout 75 pims. Et je te fait cadeau du carquois.

Je lui tendis la feuille qui servirait de devis.

- Si ça te va, je peux essayer de te faire ça pour ce soir, mais je garantie rien pour l'ornementation. Tu veux un truc particulier où je peux faire selon mon imagination ?

J'avais peut-être une idée, mais je préférais quand même lui faire un truc qui lui plairait à coup sur.

Spoiler:

-Prends ton temps. Je peux revenir demain s'il le faut. Et fais ce que tu aimes, c'est ton oeuvre d'art.

Les décorations ? Il les prenait juste parce que plus le prix sera élevé et plus j'allais lui hurler dessus. En fait, plus je lui hurlais dessus et plus il était content. C'était sa vengeance pour lui faire une vie d'enfer pendant les voyages. Entre les prises de judo le matin et les ordres les plus écoeurants qu'on pourrait recevoir (il se souvient parfaitement de ce moment où je lui ai demandé de découper un vers géant dans les marais...) il avait de la matière pour vouloir me faire une vie survoltée de temps en temps.

Il sortit de sa poche de poitrine le badge que je lui avais confié. Pas un badge de la res publica, non, MON badge, et il se sentait comme investit d'une grande mission en l'ayant dans les mains : celle de me ruiner pour me voir péter une durite.

-Je te laisse faire débiter le prix. Je repasserai plus tard !

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