Re: Ils vécurent heureux mais pas trop longtemps

Ils vécurent heureux

mais pas trop longtemps

Pourquoi Honey émet des doutes sur Gilo, c’était un type qui était prêt à risquer sa vie pour aider ses deux malheureux tombés, il nous avait guidé et mener ici, il avait une bonne tête aussi. Elle était en train d’insinuer qui nous avait traîné jusqu’ici pour nous voir ensevelir sous cette marée de neige pour… pour quelles raisons il aurait pu faire ça, je n’en voyais aucune mise à part un plaisir sadique de perdre des filles dans la montagne?

J’essayais de coller tous les bouts à l’histoire, je voyais rien d’incohérent, c’était un chic type, je ne pouvais pas penser autrement.

- Il a peut-être été emporté dans l’avalanche, on s’en sait rien Honey, il ne faut pas commencer à douter de tout le monde !

Mais elle continue son discours complotiste n’était pas faux, je commençais à me poser des questions. Si elle avait raison, on avait un “ traître “ avec nous mais c’était quoi son intérêt ? Est-ce que c’était comme dans les films, c’est l’amant de sa femme qui est dans le trou, il veut sa mort et il veut s’en assurer, c’est lui qui les a poussé sinon ou pire, il veut l’héritage ! Non, non Moana ne fait pas des films… ne fait pas des films, tu vas émettre un jugement alors que ta mission te demande juste de sauver des malheureux, c’est tout.

Même si Gilo est la cause de tout ça ou autre, la mission dit de sauver les deux hommes, on ira faire ce que l’on demande, on ne peut pas les laisser mourir ou laisser leur corps aux charognards

On s’occupera du cas du guide de montagne plus tard, bête et disciplinée, on devait suivre l’ordre de mission, c’était notre devoir, libre à Honey de me suivre ou non. Je ne voyais aucune trace de Gilo, ce n’était plus deux mais trois victimes maintenant et si je demande à ma coéquipière de m’aider à le retrouver, j’ai peur de recevoir un refus. Bon réfléchis Moana, soit il a été emporté et il est plus bas soit il connaît les lieux comme sa poche et il s’est protégé.

Bref j’ai rien pour m’aider et je vois le regard suppliant d’Ørkãn, qu’est-ce que je pouvais bien faire, aider les deux hommes ou retrouver notre guide.

- Ørkãn essaye de trouver une piste du barbu, au moins une direction

Je regarde alors la femme à côté de moi, elle jouait avec des billes ou un truc qui s’y ressemble, est-ce un tic ou autre ?

- Dis moi, tu joue souvent avec ça dans ta poche, tu peux y faire quelque chose avec ? Les transformer ou c’est plus relaxant ou autre

Ørkãn vient dans notre direction, il avait l’air de trouver quelque chose.

Ils vécurent heureux mais pas trop longtemps - Page 2 Orkan113

-Véreux ou pas, faut aussi qu'on le retrouve. Pour le cas où il serait aussi bon qu'il le prétend... Dans l'autre cas, je te montre ce que je sais faire avec des billes.

Tu suis la créature, tes billes jouent de la musique dans ta poche. Ton angoisse te reprend, tu te focalises sur le son régulier qu'elles font à chacun de tes pas. C'est bon, ça te détend, tu sais qu'elles sont toutes là prêtes à te sortir du pétrin. Dans l'autre poche, tes feutres. L'encre de la marque s'est effacée depuis le temps. Ils sont là eux aussi, plus fidèles que tous les humains, plus simples à utiliser qu'une arme à feu. Tellement dangereux quand on sait comment s'en servir. Tu les aimes aussi tes feutres et savoir qu'ils roulent sous tes doigts, ça te rassure un peu plus.

Orkan longe la crête rocheuse, elle dépasse à peine sous la mer de neige molle. Si molle qu'il suffit de ne pas y faire attention et s'enfoncer d'une demi-jambe dedans. C'est la troisième fois que ça t'arrive en dix pas. Tu jures, tu regardes Moana, tu jures encore et tu te redresses.
L'autre bestiole continue d'avancer dans une direction au hasard. Elle ne vous rapproche pas de la localisation espérée des randonneurs perdues, elle ne vous en éloigne pas non plus de beaucoup... C'est peut-être Gilo...

-Je sais que j'ai l'air fêlée, tu sais.

T'en avais l'air avant aussi. C'était un autre type de folie, on va dire.

-Mais les embrouilles comme celle-là, j'en ai vu des centaines. Je suis peut-être parano ou bien j'ai appris à déceler les signes. A toi de choisir.

De toute façon, l'autre chat shooté aux hormones de croissance fait des ronds entre des rochers et des congères. Il cherche quelque chose.

-On sera vite fixées.

Tu restes à distance, tu as deux billes dans la main droite et un feutre décapuchonné dans l'autre main.

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Ørkãn essaye de trouver une piste, je ne savais pas trop ce qu’il essayait de faire mais lui comme nous, il avançait difficilement dans toute cette neige, Honey grognait dans son coin, elle avait l’air ravie de la tournure de la mission et sa réflexion au sujet de Gilo me tiraille. Si c’était lui qui avait poussé les deux personnes ? On fait quoi après ça et comment on fait pour s’en échapper ? Je ne pouvais pas non plus le laisser seul dans cette montagne sur de simples soupçons, c’était à la justice de trancher sa culpabilité, surtout que je n’étais pas sanctuari…

Bon dans tous les cas, Honey semble assez confiante sur l’utilisation de ses billes, ça me rassure un peu si elle ne les utilise pas contre moi puis avec la chance que j’ai, elles seront en verre et je ne contrôle pas la silice alors une bille bien placée peut tuer un homme, je vais devoir aussi me méfier d’elle. Je vais finir par faire attention avec qui je pars en mission si nous avons des fous partout maintenant…

- Tu n’es pas fêlée comme tu le dis, tu exprimes tes ressentis, chacun voit les choses comme ils veulent mais restons prudentes, c’est toujours la meilleure des solutions.

Je renferme mieux mon manteau, le vent se lève, j’espère qu’une autre tempête ne pointe pas le bout de son nez, une ça suffit, on ne tiendra pas une seconde. Ørkãn semble avoir trouver quelque chose et je me dirige dans sa direction, ma coéquipière en retrait. Elle ne l’aimait vraiment pas ce guide de montagne, je vais devoir faire attention à ses réactions, si Gilo fait le moindre mouvement louche, elle risque de lui faire la peau et le nombre de victimes va augmenter et je ne sais pas que ça à faire de porter je ne sais combien de corps.

- Alors Ørkãn, tu as trouvé quelque chose ?

Mon Lorfang redresse la tête, plutôt heureux de sa découverte. Maintenant à son niveau, je trouve un Gilo protégé d’une pierre, tranquille, sirotant une boisson chaude. Je lève un sourcil dans sa direction, j’étais perplexe.

- A ce que je vois, vous vous la coulez douce non ?

L’homme me fusille du regard, peut-être Honey avait raison, je n’en savais rien mais maintenant c’était sûr, je ne pouvais plus lui faire confiance, il serait capable de nous éloigner de notre but.

- Nous sommes encore loin car le temps presse et dépêchez-vous de ranger ça.

Gilo grommèle et nous indique que nous étions maintenant à moins de cinq cents mètres du ravin et qu’il fallait marcher vers l’Ouest. Je décide de me rapprocher de Honey pour lui demander son avis en toute discrétion.

- On tente l’Ouest ou tu as une autre idée ?

Ørkãn revient dans ma direction, se posant à côté de nous deux, tel un protecteur.

Tu le vois assis et serein et tu sens, Honey, comme il te met hors de toi. A l'intérieur tu fourmille de l'envie de lui mettre une balle entre les deux yeux. Juste pour la peine de t'avoir fait venir jusque là. Pendant que tu étais sous la neige, le gars prenait le thé ? Parfait, maintenant tu sais à quoi t'en tenir avec le bonhomme. Tes billes chantent dans ta main. Elles dansent sous tes doigts.

Il vous dit d'aller à l'ouest et pour toi, ça te semble être sa cartouche de secours.
Éveiller ses soupçons maintenant ne vous aiderait pas, alors comme il vous dit d'aller à l'ouest, tu t'y fais. L'important c'est de trouver les personnes perdues. Ensuite, tu aviseras.

-Va pour l'ouest, je n'ai pas de meilleure idée.

Comme ça, Moana aussi a senti le vent tourner ? Elle te plaît de plus en plus cette aventurière. Avoir la tête sur les épaules ce n'est pas donné à tout le monde.
En parlant de ça, Honey chérie, tu devrais vraiment te faire soigner… Et arrêter de jouer avec tes billes, elles vont s'abîmer.

La pente descend, angle faible, vent maximal. Si tu avais voulu sniper ce gars, là haut ce serait idéal. Mais t'es interdite de fusil. Tu t'en souviens ? Au mieux tu auras le droit à un pistolet à billes.
Ce serait même très utiles, même si les billes sont trop petites pour être intéressantes.

Gilo vous fait signe d'avancer avec lui vers le ravin. Il vous attend et toi tu trouves rien de mieux à dire que.

-Je ne vais pas trop m'approcher. Je flippe un peu. Le vide, quoi…

T'as déjà l'air d'avoir une araignée au plafond. Il peut imaginer qu'il te manque aussi quelques cases, ça te va très bien. Tout ce qui compte c'est de ne pas prendre le risque de s'approcher du vide.
Voilà, à dix mètres tu te sens très bien. Il fait froid quand même...

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Bon si elle est d’accord pour l’Ouest, allons dans cette direction car de toute façon on n’a aucune autre idée sous le coude. Je donne une caresse affectueuse à mon Lorfang et nous partons vers le ravin, je comptais sur lui si il y avait le moindre problème mais il ne pouvait rien faire contre une avalanche de plusieurs tonnes mais ça me rassurait de la savoir près de moi.

Nous voilà enfin devant le ravin tant attendu et je constate que ma camarade s’arrête à quelques mètres quand Gilo nous demande de nous approcher, elle a le vertige, j’essaye de me contenir mais partir dans une mission de sauvetage en montagne et avoir peur du vide, ce n’était pas compatible, qu’est-ce qu’il lui a pris de venir, elle ne nous sera d’aucune aide et en plus je sens qu’elle se méfie du guide mais on va éviter de se lancer dans une grande discussion et me taire.

- Bon je vais voir comment c’est alors…

Je n’étais pas trop convaincue la situation mais j’y allais quand même, Ørkãn à mes talons. Je m’approche du vide et l’homme pointe du doigt une zone un peu plus bas.

- Voilà leurs traces, ils sont peut-être dans une grotte ou un renforcement pour se mettre à l’abri, il faut descendre mais ils n’ont pas dû aller très loin.

Bon, on ne pouvait pas se permettre de hurler à la mort sans causer une catastrophe donc je m’apprête à descendre quand je sens un grand coup entre les deux omoplates et bascule en avant. Je l’entends ricaner et entame ma chute vers ce sol neigeux, génial Honey avait raison, ce Gilo était louche. Ørkãn fera son job, il va essayer de l’immobilier au sol pour que ma coéquipière s’en occupe, il sait qu’il n’y aura pas de soucis pour moi.

Je me retourne et active un touret pour qu’une fiche se plante dans la façade, il me restera à me rattraper avec douceur, chose que je n’arrive jamais sans quelques bleus mais pour l’instant, essayons de se faire passer pour morte pour l’effet de surprise et pouvoir aider Honey par la suite.

Tu te sens désolée pour Moana. Elle aurait mieux fait de pousser l’homme par-dessus bord au lieu de se pencher sur le vide… On a ce qu’on mérite, sauf que ça te fait monter la moutarde au nez. C’est injuste. Ce gros tas de montagnard est un sale type et il va devoir en répondre devant quelqu’un.
Hors de question de le laisser s’en tirer comme ça. S’il n’y a pas de dieu vengeur dans les nuages, alors toi et tes billes tu vas lui faire payer son crime.
La première frappe de plein fouet le sommet de son arrête nasale, il part en arrière. La seconde le frappe à la tempe. Juste assez fort pour le désorienter. Un chat gros comme une petite voiture termine le travail, l’homme tombe en arrière avec un cri d’effroi. D’un coup de pied bien placé tu l’assommes pour de bon. Il a la bouche ouverte comme un bébé endormi, ses lèvres sont rouges avec la neige sur sa barbe.
Tu te précipites au bord du promontoire, la neige est instable, piétinée, elle fond sous tes gants.

-Moana ?!

Mais ne crie pas comme ça, andouillette ! Ce n’est pas en causant une autre avalanche que tu vas l’aider ! Encore faudrait-il que la montagne assume une troisième coulée de neige. Après deux raz-de-marée, difficile de croire qu’il y en aurait un autre.
En plus, faudrait que tu descendes la rejoindre. Elle te semble morte, allongée sur sa corniche. Elle pourrait être presque morte et ça ferait toute la différence. Ça n’en a aucune. Tu ne peux pas soulever trois cadavres…
La bête pourrait-elle t’aider, tu le penses sérieusement en regardant le grand félin. Sans Moana pour donner des ordres à Orkan, tu n’as pas confiance en ta maitrise de l’animal. C’est dommage, il aurait pu t’être utile celui-là.
Il te faut descendre, vérifier si Moana est en vie et si oui, la remonter. Ce serait bien plus facile de tuer tout le monde. Une balle chacun et ce serait régler.
A condition de pouvoir se servir du fusil. A condition aussi d’avoir un contrat sur chacune de leurs têtes… Et à condition de retrouver les deux autres paumés.

Première étape, prendre le matériel de Gilo. Dans son sac tu trouves des rations, un duvet, des cordes et des piolets. Il avait la ferme intention de mener une petite escalade le gaillard. Un vrai de vrai gars de montagne. La sournoiserie en plus.

Tu fixes la cordes en harnais serrés autour de tes cuisses et de ta taille. En passant, tu dois redoubler d’ingéniosité pour faire des nœuds. Car le Lapin, il tourne autour de l’arbre et puis il fait un petit saut… Sous le regard d’Orkan.

-Ne me juge pas, toi.

Deux mousquetons ferment les nœuds. Il te reste le nœud coulant par lequel la corde se faufile en frottant. Quelle bonne idée il a eu là… Pieux, piolets, tu jettes un regards à Orkan et tu commences lentement à descendre quelques centimètres. Tout ça en priant pour que la corde soit solide et que tes mains ne gèlent pas.

-Mais non, Gilo, il est gentil. C’est un bon gars ce sacré Gilo. Il n’ferait pas ça, voyons. T’es franchement trop parano Honey… Prochaine fois, j’écoute mon instinct.

Tes mains sont glacées, tu ne sens pas ta poigne se desserrer sur la corde et tu descends trois mètres d’un coup. Pas assez long pour crier mais assez pour te donner le mal de l’air et là tu sens tes feutres s’échapper des poches trop grandes de ta parka. Ils glissent et s’enfuient vers la corniche. L’un d’eux rebondit sur le bord et puis, loin, très loin, il s’en va dans la neige et les brumes. Les autres échouent sur Moana comme une pluie dans un monde consommé.

-La montagne, ça vous gagne… Un aller simple pour un p*tain de cercueil. Le bon Gilo me doit une nouvelle pochette de feutres. Voilà !

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Bon les quelques bleus se sont résumés à s’éclater la face contre la paroi glacée, je m’y attendais à ce retour de manivelles, d’habitude j’arrive à mieux me rattraper mais avec le froid, la fatigue, je me suis prise comme un manche. Combien de temps j’étais restée inconsciente, aucune idée, j’ai cru entendre mon nom, Honey doit s’inquiéter mais je pense qu’elle a du faire un carnage avec Gilo, toujours se méfier de l’eau qui dort à ce qui paraît mais je ne me fais pas de soucis avec Ørkãn, il sait que j’ai dû me rattraper, il va certainement aider à maîtriser le garde forestier.

Mais je reçois des projectiles sur la tête, je regarde sur la corniche qui est peut-être deux mètres, c’était des feutres pour enfants, je relève péniblement les yeux et je vois une masse descendre en rappel, je cru reconnaître Honey, je pensais qu’elle avait peur du vide. J’élève alors légèrement la voix.

- Tu comptes me vider tout le contenu de tes poches sur la tête ?

Je lui fais un sourire pour essayer de la rassurer et active un autre grappin de ma poche et va à sa rencontre, je lui tends le feutre que j’ai réussi à rattraper.

- Voici le dernier survivant.

Je tends ma main vers elle, c’était peut-être la première fois que je m’approchais autant d’elle, j’avoue avoir un peu de mal à la comprendre mais au fond, c’était elle qui avait raison de se méfier du garde-forestier, il était louche et je me pensais au pays des bisounours.

- Tu veux que je t’aide à descendre au niveau de la corniche ?

Je ne voulais pas la brusquer, la dernière fois que j’ai forcé quelqu’un à descendre, j’ai perdu une oreille avec Leiline, certes l’idée de se jeter dans le vide sans prévenir était une excellente raison d’hurler. Je lève le bout du nez, je vois Ørkãn allongé, la truffe dans le vide, il voulait nous rejoindre mais il sait très bien qu’il était trop gros et qu’il allait faire un massacre en descendant donc je lui fais un signe de tête pour qu’il reste sage, il avait un méchant à surveiller.

- Tu as dû t’occuper de Gilo n’est-ce pas ?

Je finis par descendre tout doucement, aidant Honey si elle le souhaitait pour rejoindre cette fameuse corniche, je finis par me pencher légèrement, on voyait des traces de présence humaine, comme si on avait tiré quelqu’un.

- Bon prête pour les dix derniers mètres ?

Je profite de ce laps de temps pour checker si j'ai rien perdu, si je ne saigne pas ou autre, ça avait l'air d'aller, juste encore quelques étoiles mais je n'avais envie de vomir, il faut que je fasse attention de ne pas trop me secouer sinon je vais rejeter le reste de mon petit déjeuner...

Tout le contenu de tes poches, ça lui ferait mal. T'as un calo bien rangé au fond de ton sac de billes. S'il tombe à cette hauteur, tu lui ferais don d'une sieste et d'un ticket d'entrée au parc d'attractions médicales des fumeroles... Tu serres les dents, descendre les quelques mètres restant c'est comme les cours de sport, humiliant et épuisant. Tes pieds touchent terre, tu as chaud et tous tes muscles sont crispés sur le corde. Le harnais te scie les cuisses.
Tu te sens encore plus ridicule quand elle te rend ton feutre survivant. Ça t'oblige à remettre à plat votre relations.

-Tu sais, si quelqu'un en mission en montagne te dit qu'il a le vertige, juste après t'avoir conseillé de te méfier, ça veut peut être dire qu'il ne faut pas s'approcher du bord.

Tu dis ça, mais t’es bien contente qu’elle soit encore en vie et pas trop abîmée. C’est bien Honey, s’inquiéter pour les autres, il parait que c’est une bonne chose. Même si le sentimentalisme ce n’est pas trop ton délire. Ça fait juste de toi une gentille momie, ce n'est pas si grave.
Tu renifles, pas un mouchoir avec des princesses ne traine dans tes poches. Alors, tu ajoutes quelques mots. Comme si parler allait empêcher la gravité de faire son job avec ton nez qui coule..

-Gilo doit avoir une fracture du nez et quand il se réveillera il aura une bonne migraine. Si t'es pas blessée, on peut aller chercher nos randonneurs avant qu’il ne se réveille. Ensuite, on les emmène à l’hosto et Gilo on le confie à un baraqué de la Caserne.

Tu lui montres les affaires de Gilo que tu portes. Tu t'es servie allègrement dans son matériel d'escalade.

-J'ai assez de corde pour remonter les blessés.

Et tu as des piolets. C'est un peu lourd dans tes mains, ça doit faire assez mal si bien placé... Dommage, tu en as juste assez pour fixer les cordes jusqu'aux randonneurs.

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La descente se fait sans encombre enfin du moins à première vue, je regarde ma camarade qui semble vivre un calvaire, ce n’était qu’une petite descente, il n’aurait pas fallu qu’elle travaille à la police de Républic City où se jeter du haut d’un dirigeable était si commun que d’aller chercher du pain.

Sa remarque me fit sourire quand elle me parle de son avertissement sur le vertige, je n’avais pas vu la chose de cette manière, je pensais vraiment qu’elle avait le vertige, chose qui est devenu si banal même si partir en mission avec cette phobie n’est pas une bonne idée mais bon chacun affronte ses démons à sa manière.

Elle avait pris tout l’équipement du garde-forestier, ça va nous servir pour l’évacuation.

- Oh si tu ne l’a pas trop amoché, la Caserne ne dira rien, des fois ils sont un peu pointilleux sur certains aspects d’agression mais dépêchons nous, leur temps est compté la-dessous.

Je fouille dans le sac, de la corde, je ne sais pas si on arrivera à avoir assez de longueurs, on allait le faire en plusieurs étapes. Nous venons de faire une quinzaine de mètres avec mes tourets, il restait les trois mètres pour atteindre le sol puis voir où ils se sont planqués. J’attrape alors le piolet et l’enfonce avec force dans le sol.

- En espérant que ça ne bouge pas.

Je lui fis un sourire et fixe la corde sur le manche avec les noeuds adaptés. Je passe la corde autour de ma hanche et glisse mon sac sur le dos.

- Tu sais descendre en rappel ? c’est tout simple, tu passes la corde ainsi, un peu petit noeud ce genre et tu donnes plus ou moins du moue quand tu veux descendre puis au pire je te rattraperai !

- J’attends les dernières questions et me met en position, dos au vide.

Allez hop c’est parti, on se retrouve en bas Honey.
Descendant bond par bond, j’arrive enfin sur la terre ferme et me délivre de ma corde pour laisser ma coéquipière descendre, je cherche tout autour de moi des traces de prédateurs ou autres mais le vent a fait des siennes, on ne voyait rien mais ça voulait par dire qu’on était en sécurité.

- Ohé, il y a quelqu’un ?

Peut-être les deux hommes finiront par se manifester...