Paralysie pour Arcturien

Spoiler:

Le Cyliong me déposait devant la tour d'Elantra en grognant d'aise. Northrives et ses effluves innombrables étaient parfaites pour détendre son corps immense malgré la fatigue des voyages se suivant de trop près.

-Retrouve moi ici dans une demi-heure, lui ordonnais-je

Ma monture s'éloignait déjà pour suivre quelques humeurs alléchantes.

Les mains dans les poches, de la poussière sur les épaules et le dos voûté j'entrais dans la tour. Il fallut gravir bien des escaliers avant d'atteindre un comptoir plus ou moins accueillant.
Je fis rouler une cloche, d'un coude appuyé sur le bureau du marchand.

-Il y a quelqu'un ?!

Kalyn récurait les sols depuis un bon moment. Sa maladresse légendaire lui avait encore couté une morsure de la part du coffre à patte du maître alchimiste et elle devait maintenant laver le sol sur lequel s'était brisé une potion quand elle s'était débattue. Alors qu'elle replongeait son éponge dans le sceau d'eau, un léger tintement se fit entendre dans la pièce principale. La porte principale avait été ouverte et quelqu'un montait les pénibles escaliers.

La porte s'ouvrit et une voix d'homme parvint aux oreilles de Kalyn. Elle continua à frotter, n'étant sensé s'occuper des clients que quand le maître était absent. Le coffre à pattes la regarda faire, puis se remis a grogner en sa direction. Kalyn n'y pretta pas attention. Le coffre à pattes s'avanca et recommenca. Kalyn releva cette fois la tête, un air étonné sur le visage.

Depuis la grand salle, le nouvel arrivant pu entendre une petite voix féminine un peu effrayée.

Qu'est ce qu'il y.. AÏE!!!! Ehhh arrête !! Mais quoi ! Chut tait-toi, le maître va t'entendre.... AH !

Un bruit d'une course légère, interrompue à un moment par un grand bruit de choc et un gémissement. Puis le client put voir une petite fille entrer par la porte derrière le contoir. Une petite fille frèle, portant une robe blanche, parsemée de petites taches, des embryons d'ailes grisâtre dans le dos et un bandeau de tissu crasseux sur les yeux. Elle entra en reniflant, se frottant le front où une trace rouge était visible, et se saisit à taton d'un tabouret, qu'elle poussa vers le comptoir.

Euh.. Bonjour... Monsieur le maître n'est pas là. Mais je peux peut-être vous aider ? Désirez vous un produit du catalogue ? pour toute question au maître, je pense que vous devriez revenir...

Une voix timide et aigue. Une petite voix un peu effrayée par sa responsabilité actuelle.

Une fillette pour intérimaire.
Je restais un moment silencieux à penser qu'elle serait bien mieux à s'occuper d'autre chose que d'un commerce. Que font les enfants de nos jours... A son âge je jouais dans les rues de Ciel, on avait des glaives en bois dans les mains et on se défiait comme si le monde se résumait à nos épées fantasques.
Dehors les choses changent sans moi.

-J'ai besoin de flèches parésies, pour arbalète. Et deux paquets de tabac blanc.

Immobile derrière le comptoir, je la jaugeais sans mot dire.
Cherchant quoi faire ou quoi dire de plus que cette commande passée à la va-vite. En même temps j'étais pressé par le temps. Décidé, je conclus avec :

-Cela devrait être suffisant.

Quarante flèches pour paralyser un serpent géant et dix doses de tabac blanc pour l'endormir assez longtemps pour l'emmener jusqu'au coeur d'Arcturus. Oui. Tout sera suffisant.
Au calcul sera ferait 100 pims. Peu importe, je serais bien vite remboursé de toute manière.

Edit Wu : deux lots de flèches parésie et deux lots de tabac blanc.

Kalyn hocha la tête et enregistra la commande dans sa petite tête avant de descendre péniblement de son tabouret, et de courir vers le fond de la pièce. Pendant un temps, Wergeld, s'il pretait l'oreille, pouvait entendre différents bruits de choc et de tatonnement. Même parfois quelques chuchotements. Kalyn, en bonne aveugle, mis plusieurs minutes avant de revenir, ses petits bras chargés des biens demandés.

Elle posa les objets sur le tabouret puis passa un doigt sur chacune des étiquettes : le maître alchimiste lui avait gentiment apposé le nom et le prix des objets en braille. Un à un, les objets trouvèrent leur place sur le comptoir.

Un ... et deux lot de 20 flèches Parésie, ca fait 60 pims... Et un... et deux paquets de tabac blanc. C'est écrit qu'il n'y en a que 5 doses par paquet... Euh..Ah oui, 40 pims. Ca fait un total de... Elle compta mentalement... 100 Pims Monsieur, s'il vous plait.

Kalyn n'osa pas trop demander pourquoi il avait besoin de ça. Et trembla un peu quand elle tendit la main pour que la personne lui donne son badge. La cécité avait quelque chose de terrifiant. Si le monsieur devant elle était un énorme barraqué couvert de cicatrices, elle n'aurait même pas osé rentrer dans la pièce.

Euh.... Votre badge s'il vous plait.

Je déposais mon badge dans sa main, fébrile à l'idée de la brusquer. On est toujours méfiant à ce que peux supporter les gens dont un sens s'en est allé. Ma force et moi n'étions d'ailleurs toujours pas très amis...
Sans quitter du regard sa main, le badge tomba sur sa paume d'un demi-centimètre. L'assurance pour moi de ne pas risquer de lui casser le bras en le lui donnant...

-C'est exactement ce qu'il me faut.

Je ramassais les produits, destinés à Ayame pour la plupart. Cet elfe coûtait cher mais cette fois il sera le plus utile des compagnon qui soit.
Mon badge récupéré avec la même délicatesse qu'au départ, je tournais le dos à la boutique et marmonnais un au revoir en quittant les lieux.

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