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Le nouveau chapitre

Dim 17 Juin - 10:10


A l’hôpital Lawaren a soupiré. Une fois, deux fois, trois fois… Vingt fois au moins en me voyant allongé dans un lit, des ecchymoses sur tout le corps.

-Rien de cassé pour cette fois, tu t’en sors bien.

Cette affirmation suivait une courte convalescence perturbée par les allées et venues d’Ayame. Il ne cessait d’entrer et de sortir de la chambre du sanctuaire, parfois furieux, parfois inquiet, parfois très sérieux ou encore très heureux.
Cette girouette venait d’apprendre la disparition de Fafnir. Grande, merveilleuse nouvelle à ses yeux. Il était bien content que je sois enfin débarrassé de cette source de problèmes. Seulement, une disparition de commissaire ne passerait pas inaperçue, d’autant plus que ledit fonctionnaire vivait sur K’ouen depuis une bonne année. Voilà qui allait encore jaser.
Je ne lui ai rien raconté sur Ho’una et l’expulsion forcée de l’assassin. Ni sur la plante qui aurait pu nous tuer, car nous n’avions rien évalué du tout. Non, nous voulions tous les deux nous confronter, dans les pires conditions possibles, à une créature extrêmement dangereuse, voilà tout. Il avait su ce que les autres ont vu, on m’a repêché dans le désert, j’étais déshydraté et un peu amoché par le soleil et la plante. Avec moi, un inconnu qui irait droit en prison. Rien d’autre. Pas de trace de la tempête, pas de trace du demi-dieu.

Lawaren détacha le document qu’il venait de signer et plutôt que de me le donner, il le tendis à Ayame.

-Droit de sortie. Signe-moi ça et videz les lieux avant qu’il, regard pour moi, n’attire toutes les infirmières du sanctuaire.

Voilà un truc qui m’avait manqué…

Une impression ne me quitte pas depuis que je me suis réveillé. Celle d’avoir perdu deux années entières. Que s’était-il passé durant tout ce temps ?
Je n’avais qu’un prénom en tête, et pourtant ils étaient nombreux ceux qui avaient croisé ma route. J’ai vécu tant de choses que j’en ai tout oublié. Ne me reste que le goût d’une pièce de monnaie sur la langue.

Rabattant les draps, je sautais dans un pantalon sans un mot. Aya signa la feuille et nous quittions dix minutes après les odeurs amères de l’hôpital sous les recommandations que Lawaren avait tenté de ne pas prononcer jusque là… Autant dire qu’il n’a pas pu s’empêcher de tenter le coup !
A force, je les connaissais par cœur, alors je l’ai salué de loin et j’ai sauté dans une calèche tirée à la force de deux sauriens bipèdes.

Sur la banquette, le semi-elfe trouva l’occasion trop bonne. Il s’assit en face de moi. Son œil perçant me traversait de part en part. Je déteste quand il fait ça. Auparavant, je croyais qu’il lisait en moi, il savait tout et ça avait un côté rassurant. Il pensait quand moi je cognais. La vie était simple…
Aujourd’hui. Il pense savoir et me scrute en cherchant des indices qui prouveraient qu’il ne se trompe pas. Mais il n’en sait rien.
De ce sentiment vraiment étrange que je partageais avec l’assassin. De la solitude qui me pèse sur le dos depuis mon réveil. Et maintenant, de l’envie de tout foutre en l’air. De filer à l’anglaise à dos d’une baleine géante pour fuir dans la zone inconnue. Je voulais me sentir seul dans une nature inconnue. Vivre ou mourir. Cette question est si simple… Deux choix. Pas d’alternative possible.

Ici, tout est différent. Vivre a mille déclinaisons possibles. Et mourir possède mille autres façons qui n’en sont pas vraiment…

-Lys voudrait que tu viennes dîner ce soir, qu’en penses-tu ?

Tout mais ne pas retourner de suite à K’ouen.
Il le compris à mon silence, je vivais un chagrin d’amour.

-Elle voudrait tester sur toi ses dernières inventions culinaires !

Il sourit. Un beau et grand sourire. Sincère et plein de bonheur caché quelque part. Je me demande encore… Comment quelqu’un qui a tant souffert dans sa vie peut-il sourire aussi bien ?

-Je suis partant dans ce cas. Comment va-t-elle ?
-Tu veux dire depuis qu’elle a enfin mis les pieds dehors ? Mal. L’autre soir un garçon de Tern s’est présenté à ma porte. Il disait vouloir parler à Mademoiselle Lys… Et puis quoi encore !
-Père jaloux ?
-Père protecteur !
-Et tu lui as répondu quoi ?
-Qu’il s’était trompé de porte…

Et me voilà parti dans un grand éclat de rire interminable. Ayame qui ment pour abuser les prétendants de sa fille, c’était une grande première. La belle Lys m’avait toujours paru discrète et effacée, ménagère consciencieuse et jardinière de talent, constamment enfermée chez elle. Je crois qu’elle avait développé un genre d’agoraphobie depuis son enfance tumultueuse auprès du semi-elfe. Depuis quelques années, elle sortait. Un peu. Et puis récemment, elle s’était décidée à commencer à vivre par elle-même. Ayame lui avait même trouvé du travail à l’épicerie… Evidemment, Lys prenait son envol sous les yeux terrifiés de son presque-père. Bien plus terrifiés encore depuis qu’il avait pu constater à quel point sa fille appréciait les armes à feu ! « Ce n’est pas une passion pour une fille… » disait-il les sourcils froncés, soucieux que sa fille n’aille pas s’attirer des ennuis ou qu’elle ne se blesse par imprudence.

En arrivant à Northrives, nous descendions sur la berge et c’est sur une gondole que nous gagnions l’îlot fluvial sur lequel résidait Lys et son père.
Celle-ci nous accueillie vêtue d’une jolie robe blanche. Dans l’entrée, nous étions deux, perplexes, devant cette vision magique. La jolie Lys nous sourit en tournant sur elle-même :

-Elle est jolie, hein ?

-C’est toi qui est magnifique
, lançais-je aussitôt sous le regard furieux d’Ayame.

Le pauvre était bien forcé d’admettre que sa fille était sublime habillée ainsi. Et l’idée que les « garçons » puissent la voir au sommet de sa beauté… Il aurait voulu m’enterrer sur une montagne de limon puant.
Je l’ai ignoré et j’ai suivi la jeune femme dans la cuisine ; elle me fit découper une viande sortant du four…
Dans le salon Aya plaçait deux verres et dégainait une collection indécente de bouteilles. Le dîner se passa à moitié dans le silence, l’autre moitié, nous discutions de tout et de rien, comme le ferait une famille.
Elle nous parla de son travail, des clients les plus amusants ou les plus étranges et elle fut même quitte pour un fou rire quand on lui expliqua que certains des plus bizarres étaient titrés commissaires. On en vient à parler de la zone inconnue, Aya et elle spéculaient sur ce qu’on y trouverait. Je me contentais d’écouter, de digérer aussi, mes pensées allaient autre part.

Je voulais partir là bas, trouver Caleb. J’avais besoin d’une claque derrière la tête.
Mais on n’a pas toujours ce que l’on souhaite. Demain j’irais sur K’ouen et je travaillerais comme si de rien n’était. Affaires courantes, urgences, rendez-vous obligatoires…

-Tu me sers un verre ?

Lys trouva le moment pour s’éclipser. La nuit était bien avancée, et après un premier verre, Aya et moi ne nous apercevions même plus qu’elle était sortie ce soir. Nous écumions les fonds de bouteille jusque tard dans la nuit. Quand elle rentra, nous étions deux pauvres types assis sur des fauteuils faces au jardin et son jasmin entêtant.
Dans mon rêve je l’entendis rire. Un son cristallin qui allait si bien à cette nuit mélancolique.
Wergeld
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