Les bons thés font les bonnes rencontres

S'il y a un endroit au monde où les loups sont à l'aise, c'est bien Magna. Noirs ils se confondent dans les coins obscurs, blancs, ils passent dans les ruelles comme des armes sur pattes. Vous agresseriez un loup pour lui soutirer ses pims ? Non, vous irez trouver un être humain convenable.
Mais ce n'est qu'une théorie. N'ayant jamais été agressée dans ces ruelles sous cette forme je n'ai jamais pu la vérifier sinon par ce constat simple : touche-moi et je te mords.

Ma fourrure blanche prenait la pluie, les oreilles dressées, j'avançais fierement sur le trottoir. Et dedans la bête espérait s'exprimer. C'était toujours ainsi, tant que je suis humaine elle a bien du mal à prendre le pas sur ma volonté mais lorsque je me transforme... Je renifle les odeurs et les étudie une par une, mes yeux observent les gens autours et les gens derrière sans sourciller. Un enfant s'approche de trop, le poil de ma nuque se hérisse et mon poitrail vibre d'un bruit sourd.

J'ai l'air d'un chien errant.

Oh ! Mais que vois-je ? Une auberge ? Cette auberge là ? Parfait ! Des gens sortent j'en profite pour entrer dedans. Et j'avance, ma queue frôlant les genoux et les bras qui dépassent des chaises. Je l'ai trouvé.
Un lutin haut comme trois pommes qui m'a fait l'affront de s'inscrire à des missions pour avoir la seule joie de prendre l'argent destiné aux frais de voyage.

Mon poil s'assombrit, il se teinte de gris.

Je gronde arrivé à sa hauteur et...
Un Pouf!, une seconde je suis un loup, la seconde d'après je suis Eva. Le lutin a posé sa main sur son petit coeur et me regarde le dominer de mes talons hauts.

-Madame Eva ?
-Mademoiselle Eva.

J'ai tendu la main, il a bien regardé autour s'il pourrait s'échapper mais... on n'échappe pas à un loup garou aussi facilement. Il le sait, je le sais, il sait que je le sais, et je sais qu'il sait que je le sais... Donc, il sortit de sa poche sa bourse et mon argent, rien qu'au poids je sus qu'il en avait gardé un peu pour lui.

-Je ne croise pas souvent des gens qui aiment s'endetter envers moi...

J'insistais et il finit par tout me rendre en pleurant de chaudes larmes qu'il avait une famille à nourrir et tout le tintouin. Ce à quoi j'ai répondu :

-On cherche des bras sur les chantiers, travaille !

Je ne sais pas si j'ai aboyé ou crié, mais il a sursauté et s'est enfui en courant. Tant pis pour la clientèle de... De qui déjà ?
Carine aime les auberges, elles sentent souvent la viande chaude et l'odeur de nombreuses proies humaines, il s'excite à l'intérieur, il tourne en rond et renifle encore et encore. Il pourrait sentir des truffes plongées dans du vinaigre.
Mes paupières retombèrent et derrière la barrière des cils clairs je fouillais mon âme pour calmer un mauvais chien aux babines retroussées.

Assise sur la banquette, je suis restée immobile et sans bouger un long moment.

Il y a des jours où tout vous semble tranquille et c'était le cas aujourd'hui. Mikail était donc dans sa cuisine à travailler sur ces nouveaux menus qui remplaceraient bientôt les anciens toujours d'actualité pour le moment, et oui on peut pas faire tout en trois jours et il s'était d'abord assuré d'avoir du bon personnel.
La porte de la cuisine s'ouvrit et une voix lui parvint aux oreilles:

"Patron j'prend ma pause, y a personne en salle et les clients s'amène."

Levant la tête, Mikail posant son crayon, rangea ces papiers et en deux enjambés rejoignit son serveur:

"Va, je prend le relais, au fait, pense à me laisser les CV des serveuse ce soir, je les étudierai."

"Ok chef, à toute."

Un signe de la main répondit au jeune homme et Mikail passa le tablier sur son fidèle pantalon noir qu'il portait, beaucoup moins salissant quand il bossait que tout autres couleurs. Prenant les cartes, il regarda dans la salle et aperçut une personne qui venait de s'asseoir, la rejoins en quelques enjambés et lui offre avant les cartes, un magnifique sourire éclatant:

"Bien le bonjour amie et bienvenue à l'Auberge Providence, Mikail pour vous servir."

Penchant la tête sur le côté, il pose les carte devant elle et ajoute:

"Je vous laisse choisir en précisant par avance que les cartes et menus sont en cours de refonte et certains produits indiqués dessus ne sont pas servit actuellement. Cependant je peux vous conseiller si vous le désirer."

Le loup arquait les pattes et alignait son buste comme une flèche au bout d'un arc tendu. L'homme devant m'a pris par surprise, je le regarde en silence tout d'abord. Beau et souriant, comme les gens de varvandel, humain comme moi. Le loup a faim c'est intenable.
J'ai pris les cartes et les lui rendit.

-Un thé me suffira.

*Je dois couper l'appétit à mon loup domestique, ces bêtes là mangeraient n'importe quoi, vous y compris.*

J'ai fermé les yeux une seconde et les rouvrait sur le gérant.

-Vous avez quoi de bon à me proposer ?

J'ai froncé les sourcils subitement. Les garçons comme lui sont toujours souriant et bien sur eux, et quand ils approchent c'est qu'ils ont flairé leur proie. Ils vous sentent à trois kilomètres avec vos cheveux blonds ramenés sur vos épaules et votre parfums féminin. L'animal à l'intérieur gronde, mes mains tremblent, ses dents apparaissent dans le noir de sa fourrure et son regard vert affole le miens.
Dompter la bête c'est jouer avec le feu.
J'ai cherché à sourire.

-J'aime bien les thés fleuris.

"Et un thé pour la Demoiselle."

Souriant, Mikail avait établis depuis son arrivée une ambiance assez chaleureuse dans l'établissement, d'ailleurs, on l'interpella au comptoir et il répondit assez fortement:

"Non mais t'inquiète nanard tu l'auras ton demi, mais tu n'es pas le seul a fréquenter mon humble établissement!"

Levant les yeux au ciel, le jeune homme finit par la secouer avant de reporter son attention sur cette charmante créature en face de lui. Elle était tout à fait charmante et à son goût aussi, cela lui rappela au passage qu'il n'avait pas fréquenter une personne de la gente féminine depuis son départ de Trinity, quel calvaire!
Revenant à la question, il passa les cartes sous son bras et commença à énumérer les thés fleuris qu'il avait en stock:

"Menthe, jasmin, lilas, une petite merveille que j'aime beaucoup rose loukoum, freesia, et un thé que j'ai ramené dans mes bagages de Trinity et qui est lui aussi une petite merveille un thé à l' Osmanthe."

C'étais tout ce qu'il avait niveau thés fleuris, après ce n'était plus la même catégorie. Croisant les bras, il ajouta:

"Je peux ajouter des pâtisseries faites maison, si vous n'avez pas peur de servir de gouteur à mes nouveaux produits."

Après tout, testé sur lui, ok, mais testé sur les autres s'était mieux pour avoir des critiques constructive non? Cependant, il ne voulait pas forcé la main et ajouta avec 'un sourire enjouleur:

"Mais je ne désire pas vous forcez la main..."

J'allais lui couper la parole à "jasmin" mais il était déjà partit pour en dire plus et mon humble cabot lui aussi me disait des choses, beaucoup de choses. Il sentait la très légère sueur qui s'élève des hommes, l'acidité du champoing du serveur, l'âpre saveur du savon qu'il utilise pour ses mains, pour la vaisselle. Mon nez capte l'air sans rien y trouver et le loup décrypte des substances extraordinaires, l'absinthe dans une bouteille rangée, la reine des prés qu'un homme a tissé en amulette sous son cou...

Le mot pâtisserie me fait sortir de mes pensées infernales. Je me dévissais le cou pour voir le serveur au dessus de moi et...

-Osmanthe et pâtisseries, ça m'ira.

Je ne sais pas ce qu'est l'osmanthe, mais j'espère pour lui que le thé sera assez chaud pour ébouillanter la bête. Et des gâteaux, j'ai bien envie de gâteaux, cela fait longtemps, tellement que je n'ai pas manger des sucreries. On ne peut pas dire que j'ai un fin gourmet pour compagnie...
J'ai levé la main, un sourire et une idée soudaine. Le loup voulait de la viande mais la sensation d'être repus le calmerait sûrement, après tout nous sommes dans le même corps lui et moi. Le calcul est vite fait...

-Faites moi goûter à toutes les pâtisseries que vous faites, toutes sans exception.

J'espère qu'il a déjà vu une fille avaler son poids en pâte feuilleté et crèmes au beurre...

Un sourire se dessine sur les lèvres de l'aubergiste, justement, il venait de finir une fournée de gâteaux et de pâtisseries qui n'attendaient qu'une seule chose, être goûté. Et comme il se méfiait de l'avis de ces employés, qui n'avaient qu'une seule peur, s'est d'être viré, il cherchait à les faire goûter histoire de voir lesquels seraient susceptible de plaire où pas.
Baissant les yeux sur la jeune femmes, il reprit:

"Vraiment? Vous voulez bien les goûter et me dire ce que vous en penser? Non parce que voyez vous, l'ennuis avec mes employés c'est qu'ils trouvent tout parfait, de peur d'être virer sans doute si ils disaient le contraire, alors je cherche des personnes désirant bien me dire franchement leur avis."

Toujours utile et très pratique. Posant les menu sur une desserte non loin de la table Mikail sortit d'une de ces poches une feuille soigneusement plier en quatre et la tendit à sa cliente:

"Voilà, c'est la liste des desserts, je vais vous en apporter une première assiette, quand au choix du thé, excellent je dirai, vous allez voir ce léger soupçon d'abricot que dégage ce thé extraordinaire. Je vous apporte ça de suite."

Offrant un de ces sourires à sa cliente, Mikail se dirigea vers le comptoir où il demanda la préparation du thé à Anne, la seule serveuse du moment à l'Auberge, puis il entra dans la cuisine et se dirigea vers le frigo. Là, il en sortit un plateau garnis de pâtisseries et le posa sur une des banques en acier. Refermant la porte du frigo, il prit une assiette sur une des piles propre et disposa dessus quelques petits fours sucrés qu'il avait confectionnés ainsi que d'autres gâteaux. Il n'en mit pas trop, histoire non plus de ne pas la dégoûter.

Il présenta le tout correctement et prit l'assiette pour l'amener en salle, repassant devant le comptoir, il posa l'assiette et le thé sur le plateau qu'il amena à sa cliente:

"Et voilà Mademoiselle, votre thé et les gourmandises."

Posant thé et assiette devant elle, il y ajouta une serviette en papier et une petite fourchette à pâtisserie.

"Je vois du monde passé, mais je n'avais pas encore eut l'honneur de vous voir. Simple passante où habitué des lieux?"

Autant se renseigner non? Puis elle était bien mignonne la petite... Pourquoi pas en profiter hein?

Il est parti chercher les pâtisseries et j'ai grimacé dès qu'il eut le dos tourné... de l'abricot ? J'avais dis fleuris, non ? pas fruité. Ah, les hommes. Dites leur qu'une tomate est un fruit ils vous contrediront avec pour argumentaire : on le mange salé.
Mais ce n'est pas moi qui parle, là, c'est le loup. Le prédateur qu'il est s'exaspère de ne pas pouvoir sortir mordre le jarret du premier péquin du quartier qu'il croiserait. Il avait une envie de sang, tellement que je m'empêchais de me mordre l'intérieur de la joue. Il est comme un drogué en manque...
Et quand le loup est agacé, je suis agacée. Il déteint sur moi.

L'assiette colorée glisse sous mes yeux, ce n'est pas moi qui ai suivit chaque mouvement du gérant, c'est le loup, intrigué par l'habileté, méfiant de son assurance. L'odeur du thé remplit mes narines et je souffle. Je respire profondément pour faire taire ce loup qui s'exprime beaucoup trop aujourd'hui.
Ma vie tourne autour de lui, et là c'est moi qui m'exaspère.

-Merci !

J'arme la fourchette et je teste un coin de tarte aux baies rouges. Je lève lentement la main jusqu'à ma bouche et je me stoppe en plein mouvement.
La bête renifle et moi je réfléchis. Je goûte et je lui réponds après, ou je réponds et je goûte... Ah ! Je fais les deux, en même temps. La faim parle pour moi.

Le goût sucré et acidulé du dessert me crispe le fond de la gorge mais c'est bon, c'est frais, et le loup vient de bondir de joie. Un large sourire se dessine sur mon visage : Encore une victoire de canard !

-C'est excellent ! Complimentais-je avant même d'avaler.

Les mauvaises habitudes ont la vie dur ! Et comme je vis seule avec un chien timbré dans ma tête il m'arrive de parler la bouche pleine chez moi, souvent pour le calmer et lui répéter que "non je ne mangerai pas plus vite, non je ne plongerai pas ma tête dans mon assiette et non, c'est moi qui mange, pas toi"... Alors sincèrement...

-Pour vous répondre, simple passante. J'ai trop de travail à la bibliothèque pour sortir.

*et les gens me prenne le chou...*

Ma fourchette alla picorer un autre dessert. Il n'était pas acide, il était fondant et sucré. Un autre saut de joie dans ma tête et un sourire immense se dessine sur mon visage. C'est tellement rare qu'il soit content.

-Mettez ces trucs sur votre menu officiel et vous me verrez souvent ! Très souvent même !

Troisième fourchette plantée dans l'assiette et quand je goûte c'est l'apothéose, la fiesta pour un loup garou. Ah ça oui, je vais venir souvent, aussi souvent que ce loup aura besoin que je l'engraisse pour l'apprivoiser.
On donne bien des bananes et des cacahuètes aux singes... Pourquoi pas des tartes aux loups ? Je proposerai mon idée à K'ouen, c'est révolutionnaire comme méthode de dressage !

Pour le coup, au vu de la façon dont elle engloutissait les pâtisserie, Mikail se prit à se demander si elle avait pas sauter les trois derniers repas. Il n'était pas habituer à voir les femmes manger autant, il y avait toujours une raison à leur appétit de moineau, leur tour de taille principalement...
Parfois, songea l'aubergiste, la gente féminine pouvait être bien difficile à comprendre...

Mais les compliments qu'elle fit, fit grand plaisir à Mikail qui se permit même de prendre place face a elle. Il aimait les avis sincère et là, à voir son visage, elle l'était totalement:

"Et bien cela me fait bien plaisir de voir que vous semblez satisfaite. J'ai un mal fou à savoir réellement quand je pose la question à mes employés, à croire que si ils disent que c'est pas bon, je les virent."

Dans un geste, je reprend la carte que j'ai posé et l'ouvre au niveau des pâtisseries:

"J'avoue adoré plus que n'importe quoi d'autre cuisiné des pâtisseries et autres douceurs sucrés. C'est une de mes spécialités."

Elle a évoqué la bibliothèque, l'aubergiste réfléchit quelques secondes, car oui, il est peut être blond mais pas totalement stupide et reprend:

"Eva Carine si je ne m'abuse. On parle de vous dans le journal d'Entre Monde. La nouvelle bibliothécaire qui a enfin permit à Virigile de se retirer de son rôle d'intérimaire pour ce consacré à sa passion."

Bibliothèque, pas sûr qu'elle y croise l'aubergiste un jour, non pas qu'il n'aimait pas ce lieu, mais les quête pour lui très peu, et puis franchement, il n'allait pas avoir bien le temps pour ça. Déjà au vu de la fréquentation ces derniers jours de l'établissement, à croire que tous s'était donné le mot pour venir visiter la nouvelle Auberge.

"Nouvelle biblio et nouveau aubergiste... On était fait pour ce rencontrer visiblement!"

Un nouveau sourire apparut sur les lèvres de Mikail puis il désigna la tasse de thé:

"Il est fleuris... Mais les notes de cette plante assez spéciale rappelle celle de l'abricot..."

-Vous devriez les virer pour ça, laissais-je trainer en croquant la pâte croustillante d'un fond de tarte.

Le loup s'impatientait, il voulait tout avaler d'un coup. Mais mes mains ne suivaient pas le rythme, le temps de couper les aliments avec la petite fourchette l'animal dansait le hip-hop avec les battements de mon coeur.
Ce n'était pas bon de se laisser ainsi submerger par la nature épicurienne de son loup intérieur. J'ai posé soudain la fourchette sur la table et j'ai fermé les yeux une seconde pour inspirer.

Aller calme toi gros nounours, j'ai besoin de respirer.

Je n'avais pas honte d'avoir engloutis si vite tant de choses. Je mange et ça n'est pas censé intéresser le reste du monde la vitesse à laquelle je le fais. Je devrais faire courir le bruit que je suis un "vrai" loup garou. Personne ne s'aviserait de me regarder de travers avec la crainte que je ne les griffe ou les morde... Sauf que ce serait un beau mensonge. La vie est mal foutue.

-Virgile a sauté de joie quand on m'a engagé, il était prêt à m'offrir son satané singe en papier pour marquer le coup.Qu'il garde son animal fou furieux. J'en ai déjà un à gérer, pas la peine de m'en rajouter. Malgré moi j'ignorais totalement les potentiels sous-entendus dans ses phrases. Ai-je déjà dit que les gens m'ennuient profondément (pour ne pas être vulgaire) ? Oui je le dis tout le temps, je le pense tout le temps aussi. J'aime ma solitude et ma liberté même si ces deux là ont été rencardez à un autre rendez-vous depuis l'arrivé du loup.
En parlant de moi, et de lui, Carine est mon nom de famille, et son prénom. C'est plus facile de lui parler à haute voix de cette façon, les gens pensent alors que je m'invective moi-même... ça passe mieux que si je l'avais appelé choupette.

-On va goûter ce thé maintenant.

Le visage inexpressif au dessus de mes mains tenant la porcelaine.

-Quand je dis fleuris c'est fleuris. Je ne veux pas qu'on me face avaler de l'abricot derrière une fleur. Mais...

J'armais la tasse au bord de mon visage. Les volutes de fumées caressant mon nez. Le loup inspire, l'odeur ronfle dans sa poitrine et il expire. Désintéressé.

-Il sent bon.

Pas de sucre, pas de lait, rien. Juste le thé que je goûte du bout des lèvres. Je me surprends à le regarder sans détour. Ses cheveux blonds son regard clair, ses mains fines. Dans une auberge on ne s'attend pas à trouver l'archétype du serveur d'un café chic de Tern, mais plutôt le bon aubergiste bedonnant assez solide pour supporter ce quartier de malade.

-Pourquoi vous avez repris cette auberge ?
Il y avait mieux comme établissement à racheter en ville... De mon humble point de vue.

Les virer? Mikail haussa un sourcil à cette idée, en soi, elle était pas mauvaise, l'ennui c'est qu'à l'heure actuelle il ne connaissait pas suffisamment la ville et les gens pour pouvoir virer et embaucher du nouveau personnel. Pour le moment, ils faisait du bon boulot, surtout son second et le chef serveur. Ces deux là, on pouvait clairement dire qu'ils n'avaient pas une queue de femelle tauracle dans la main.
Jetant un coup d'oeil à l'assiette quasiment vide, le nouveau patron des lieux se fit la réflexion mentale qu'une femme qui mangeait avec appétit était sans doute la plus belle chose à voir en ce bas monde. Cela changeait tant de ces midinettes qui jonglait avec les calories comme lui pouvait jongler avec les pommes.

Tout en notant sa réflexion sur le thé, Mikail hocha la tête et défit son tablier, tout en regardant autour de lui. L'auberge semblait calme et le fait de prendre une pause allait surement pas déranger. Il fit un signe de la main au serveur derrière son comptoir pour lui signifier qu'il était là, qu'il restait dans le coin.

"L'Osmanthe est disons aussi appelé le Faux-Houx de par la constitution de ces feuilles. C'est un arbres très particulier qui fleuris au printemps. Il y en a quelques espèces à Ing, c'est d'ailleurs là que je m'approvisionne depuis toujours, et même bien avant d'être ici."

Un sourire léger effleure les lèvres de l'aubergiste. Il sent chez cette personne quelque chose de différent, quelque chose... D'animal. Il en a croisé des gens, et même des créatures, dans ce monde il faut s'habituer à tout. D'un naturel très peu froussard, mis à part quand la situation lui est désespéré et qu'il sait ne plus savoir quoi faire, enfin, ça il ne l'avouera jamais, Mikail n'était pas du genre à juger les personne sur leur apparence. Lui, bien au contraire, s'en foutait royalement.

"Je ne connais pas Virgile, disons que j'ai eu échos de tous cela en me tenant informé ces derniers temps. Il vaut mieux, car quand on débarque, c'est très dépaysant."

Mikail suivit du regard un client qui partait, en titubant plus que légèrement et poussa un soupir en secouant la tête, il était du genre vigilant à présent, la dernière expérience en guise de beuverie était celle du maître et de la directrice, bonjour les dégâts fais hein et surtout paie leur crédibilité à l'avenir, songea t-il.

"Et pourquoi pas?"

Et oui, pourquoi pas... L'auberge s'était un de ces rêves, faire ces propres choix, ces propres expériences et surtout se tirer de Trinity. Non pas qu'il n'aimait pas ces parents, mais disons qu'ils étaient un brin étouffant et il le supportait de moins en moins.

"L'offre était abordable, et puis, une envie de changer radicalement. J'étais à Trinity avant de venir m'installer ici. Un dépaysement total, mais je regrette pas. C'est beaucoup plus animé et vivant qu'à Trinity."

Il s'était sentit observé mais n'avait pas relevé, non parce que pour lui s'était une chose habituelle, donc il n'était pas vraiment gêné par ça.

"Et vous? Pourquoi la bibliothèque?"

Faisant un signe de la main, interpellant ainsi le serveur qui était non loin, Mikail se tourna vers lui et fit:

"Amène trois part de fondant, deux au chocolat et un au citron."

Une courbette plus tard, le serveur disparaissait et l'aubergiste reprit:

"Vous allez m'en dire des nouvelles, deux fondants qui était une de mes spécialités quand j'était à Trinity."

Les bons thés font les bonnes rencontres

Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres

Re: Les bons thés font les bonnes rencontres