Les Sirènes d'Ancalïme

Un étrange groupe avait quitté Cerclon pour se rendre dans la Forêt d'Ing. Composé d'une androïde, d'une louve-renarde rose et d'une panthère noire, rien ne pouvait laisser croise que ces trois là étaient faits pour bosser ensembles. Surtout quand on voyait les regards noirs que se lançaient mutuellement la renarde et la féline.

Le chemin jusqu'à Ancalïme allait être long, Cixi ne se souciait pas trop de la longueur du trajet, même si elle aurait préféré y aller seule, elle y serait surement allé plus vite. Elle pourrait chasser en chemin pour se nourrir, elle ne savait pas, en revanche, si les deux autres avaient prévu des provisions.

Ils entraient enfin dans la Forêt d'Ing, mais la route était encore longue, l'idéale était de faire un léger détour pour se rapprocher de l'Arcos, se serait plus simple pour se repérer, la renarde commença donc naturellement à bifurquer dans cette direction en silence... ses oreilles bougeaient dans tous les sens à l'écoute du moindre bruit. Dieu sait combien de créatures étranges rôdent en ces lieux

Uriko n'avait absolument rien prévu pour boire ou manger, elle avait l'habitude de se trouver elle-même sa nourriture dans la forêt d'Ing, que ce soit en prenant des oeufs dans les nids ou certaines larves d'insectes particulièrement juteuses. Les mains derrière la tête, elle s'était placée à la droite de l'androïde pour être la plus éloignée possible de la renarde qui se trouvait à sa gauche.

« Bon, en route pour Ancalïme! C'est pas tout mais y'a de la route! »
[i]Se murant dans un nouveau silence, elle remarqua que la renarde bifurquait un peu en direction de l'Arcos... bon ben visiblement ils allaient longer le fleuve. En même temps, c'était pas plus mal puisqu'au moins ils arriveraient forcément jusqu'à la cité des sirènes...

« Bon, quitte à faire la route ensembles, autant taper la discute! »

Elle baissa les yeux de côté vers la renarde

« Ouais bon toi tu peux pas causer, mais je suppose que tu peux au moins écouter? »

Elle se tourna donc vers l'androide

« A votre avis, pourquoi les sirènes se sont mises à attaquer les hommes lions d'à côté? Il y en a un qui en a mangé une par erreur? »

La forêt. Un lieu bien singulier. C'est à l'extérieur, et pourtant c'est couvert. Un plafond naturel, haut tapis de verdures, surplombe le petit groupe improbable qui s'enfonce dans les bois. Les effluves, les arômes, les couleurs, les sons. Constantine ne les a pas perçus depuis un bon bout de temps. Son monde lui manquait, parfois. Pas pour ses humains kamikazes, mais pour ses paysages. Des paysages comme cette forêt étaient rares, mais elle eut l'occasion d'en voir un dans son existence, et là elle y retourne. Elle ne s'attendait pas à autant de choc.

Perdue dans ses sensations, Constantine remarque tard que le son des pas de la louve s'éloigne sur sa gauche. Elle revient à elle et la rattrape. Elle a bifurqué en direction d'un bruit d'écoulement. Elles se rapprochent du fleuve.

Là, la grande féline ouvre la conversation. Insultant au passage la canine rosée, elle demande à Constantine une potentielle raison qui aurait poussé les sirènes à s'en prendre aux hommes-lions.
Constantine choisit de lui répondre, passant pour le moment sur le froid entre le chat et le loup.

"C'est une possibilité qu'il ne faut pas écarter, mais la probabilité qu'un tel évènement se produise est faible, même en tenant compte du précédent mythe réel de l'Oiseau de feu. De plus, le pourcentage de chance qu'elles changent toutes aussi brutalement suite à un accident tel que tu le décris est incohérent. Il faudrait qu'il en ait mangé une vingtaine, d'après mes calculs. Ou alors qu'il ait dévoré violemment leur maître. Non, la raison la plus évidente, statistiquement parlant, serait un conflit territorial ou de possession de biens. Sûrement y a-t-il un artefact convoité là-bas par les deux clans. Aussi peut-ce être une rixe pour offense violente par un homme-lion envers les sirènes. Il pourrait également y avoir quelque substance chimique dans l'eau qui aurait pu provoquer un quelconque dérèglement dans le cerveau des sirènes. On a déjà vu des chats devenir fous de rages à l'entente d'un son, aussi..."

Elle déblatère des raisons toutes plus poussées les unes que les autres, se marchant sur la queue et se mordant les pieds, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on la coupe.

Cixi avançait tranquillement en suivant la direction de l'Arcos, n'écoutant qu'à moitié les idées tordues de la panthère alors qu'en revanche, les propositions de la droide était plus intéressante. Cependant, ces choses là avaient énormément de mal à rentrer dans sa petite tête canine et elle préféra continuer sa route sans trop intervenir. Elle n'était pas vraiment là pour savoir pourquoi, elle était là pour essayer de résoudre le problème.

L'oiseau de feu la fit frissonner en revanche, un tremblement qui lui parcourut l'ensemble de l'échine alors qu'elle se souvenait qu'elle était près de l'Antre à ce moment là, avec sa mère, lorsque les démons de feu avaient attaqué. Elle s'était sentie à la fois en sécurité d'être loin de l'attaque, mais terriblement effrayée à l'idée de ce que les gens pouvaient vivre là bas. Avec effroi, elles s'étaient avancé jusqu'à la lisière de la forêt pour voir l'une des îles de Ciel sombrer sur les remparts, les flammes s'élever dans les airs comme des vagues d'or et de lumière. Elles n'avaient pas eu le choix alors, elles avaient foncé. Mouna avait grimpé sur le dos de Cixi et elles s'étaient précipité pour essayer d'apporter toute l'aide qu'elle pouvait. Sur le chemin, la terre avait tremblé, manquant de les faire tomber dans une crevasse qui s'était dessinée près d'elles, les fleuves semblaient sortir de leur lit, inondant les abords comme pour éteindre un feu qui n'était pourtant pas présent sur les plaines... les louves se demandaient alors si elles parviendraient à rejoindre la ville, mais elles avaient réussi. Utilisant leur flair pour fouiller les décombres, la fée utilisant sa force pour dégager les blessés, le chaos, la panique... la renarde n'avait jamais eu aussi peur de sa vie.

Ce souvenir encore frais dans sa mémoire, elle avait les oreilles couchées et un goût de bile lui remonta dans la gorge. Elle avait eu l'impression d'être une totale inutilité à ce moment là, il y avait eu tant de blessés, tant de disparus, surtout avec le quartier des Fumerolles qui s'était effondré en embarquant des morceaux de Magna. Mais sa mère l'avait rassurée, si tout le monde aide un peu, c'est déjà un grand pas, et c'était mieux que rester planquée dans sa forêt à attendre que ça passe. Cixi pensa que c'était à ce moment là que Mouna avait voulu travailler plus activement au Sanctuaire des Braves, mais elle n'en était pas sure. Toujours est-il que l'oiseau de feu lui rappelait de douloureux souvenirs, traumatisants même.

Les rives de l'Arcos se dessinèrent enfin devant eux, et la louve se rendit compte qu'elle n'avait pas écouté la fin de la conversation entre la panthère et Constantine... tant pis, de toute manière, elle verrait plus tard.

Elle se dirigea doucement vers le bord de l'eau et lapa le précieux liquide en plusieurs gorgées afin de se désaltérer. Puis elle se figea... cette sensation désagréable le long de sa colonne vertébrale? Comme des milliers d'épines qui la traversaient de part en part? Non! Pas eux! Elle s'éloigna rapidement des deux autres pour rejoindre la cîme des arbres et se cacher... des oiseaux carnivores. Leurs cris perçants se faisaient entendre alors que le groupe passait au-dessus d'eux, guettant une proie...

Pourquoi fallait-il qu'elle ait cette couleur rose si voyante? Deux d'entre eux quittaient déjà leur groupe, alors qu'ils s'approchaient du groupe, on pouvait mieux les distinguer. De grandes ailes d'un noir de geai, chacune à peu près de la même taille que leur corps et recouvertes aussi bien de plumes que d'écailles, le buste à peu près semblable à celui d'un aigle royal et une tête plus large affublée d'un bec qui pourrait rendre jaloux les toucans si on ne tenait pas compte de la belle rangée de dents qui dépassaient de la mâchoire inférieure et un oeil étrangement rond bordé de rouge...

Les deux oiseaux fonçaient maintenant sur eux

Spoiler:

La féline gardait résolument les mains derrière la tête tout en avançant... l'oiseau de feu hein? Elle n'avait pas trop assisté au bazar sur Entre-Monde, elle était dans sa tanière dans les montagnes du Sud à ce moment là, mais n'empêche, ça avait drôlement secoué. Elle avait craint alors qu'elle ne soit obligée de fuir en laissant son précieux butin si durement gagné toutes ces années, mais non. Sa grotte avait tenu bon.

Elle écoutait les propositions de l'androïde, jetant de temps en temps un regard sur la boule de poils qui leur indiquait la route du fleuve... un conflit de territoire? Mouais... depuis le temps qu'ils vivaient en harmonie, ce serait quand même bizarre que tout d'un coup, ils se battent là dessus. Par contre, le truc de l'artefact était plus intéressant! Et si elle pouvait se le garder pour elle au passage, ce serait bien sympa!

Elle fut piquée au vif lorsqu'il manifesta la folie possible des chats par rapport aux sons

« Hey! Les chiens aussi peuvent devenir tarés avec des sons! »

Elle regarda Cixi et haussa juste les épaules

« Ouais.. un artefact convoité par les deux clans peut être... mais ça doit être un truc sacrément balèze pour qu'ils en viennent à se taper dessus! »

Elle laissa ses pensées vagabonder sur l'artefact en question... une idole d'or et de pierres précieuses? Une machine secrète qui permettrait de disparaître?

« Sinon, l'idée du poison dans l'eau... ce serait ennuyeux car il faudrait chercher qui l'a mis là! J'espère que cette quête ne va pas nous emmener dans une histoire secrète de politique ou autre! »

Elle soupira et continua de discuter avec l'androïde. C'était pratique que le caniche ne puisse pas parler. Elle arriva enfin à leur trouver le fleuve. Elle s'approcha à son tour pour boire un peu d'eau lorsque le cri strident des touvores se fit entendre

« On se planque! »

Heureusement qu'elle était habillée en noir, mais la renarde rose allait poser problème. Déjà deux volatiles se précipitaient vers eux

« Et merde.. »

Elle se mit à courir alors qu'un touvore fonçait vers elle, ses serres bien en avant, elle se retourna brusquement, sortant les griffes avant de pousser un puissant feulement... elle bondit sur le côté pour esquiver la première attaque de l'oiseau, heureusement, ils n'étaient pas très doués une fois au sol, elle roula sur elle-même et se remit sur ses quatre pattes avant de bondir sur son dos et de le mordre violemment à la nuque. A force de traverser Ing pour rentrer chez elle, elle avait appris à cerner ces bestioles et savoir ce qui les faisait fuir. Elle se lança dans un étrange rodéo, priant pour que les petits copains de ces piafs assoiffés de chair et de sang ne débarquent pas à la fête.

L'oiseau réussit à se débarrasser d'elle et elle roula sur le côté à nouveau, plantant ses griffes dans le sol alors qu'il tournait la tête pour la regarder de son oeil rond et inexpressif.

« Ne crois pas que je vais me laisser bouffer si facilement! »

La canopée s'est faite moins dense aux abords du fleuve. La louve s'est précipité sur l'eau pour la boire, contre toute attente. Juste après, elle s'est tendue, et a viré pour s'élancer sous un arbre. L'androïde a d'abord cru que l'hypothèse du poison était justifiée. C'était avant d'avoir analyser l'origine et la nature de cette onde sonore, référencée comme le cri du touvore, oiseau de proie carnivore. Deux de ces bestioles fonçaient sur eux à vitesse ... de touvore en piqué, toutes serres brandies.

Les animaux arrivaient, et Uriko, qui juste à côté de l'androïde s'est mit à courir en lançant un appel à la retraite. Constantine l'a regardé fuir la bête, l'attaquer, se faire malmener ; tandis que la louve était tranquille sous son arbre. Constantine, en ce moment, se considère chanceuse. Le métal ne réussit pas aux touvores.

Le second oiseau l'a pris pour cible et pique droit sur elle. Calculs presque instantanés, elle détermine la date à laquelle il lui faudrait s'écarter pour surprendre l'animal et lui éviter de s'en rendre compte et dévier sa trajectoire. Résultat : trop court ; elle ne pourra pas le faire. Elle se retourne alors et engage ce mouvement de course qu'elle déteste, et ressent un choc dans le bras. Un coup d'œil derrière elle lui apprend qu'elle a cogné et déformé le bec de l'oiseau avec son coude. Comme quoi être dur et lourd pouvait avoir du bon.

Constantine s'approche de l'oiseau, qui se relève avant qu'elle n'arrive, s'envole et préfère se concentrer sur la cible comestible la plus proche, cette grande panthère noire.

Spoiler:

Cixi tremblait et trépignait pendant que la panthère s'était déjà lancée dans un combat acharné pour sa survie. Alors que l'un des touvores avait eu la mauvaise idée de s'en prendre à l'androïde (décidément, ces oiseaux étaient encore plus stupides qu'elle ne le pensait),Uriko s'était libérée de son adversaire et le fixait de son air éternellement mauvais. Etait-il possible que la panthère se mette à sourire un jour?

Profitant que l'oiseau de proie ait le dos tourné par rapport à elle, elle remarqua que le deuxième avait délaissé Constantine pour se diriger vers la féline

* Non!*

La louve bondit alors, sautant par dessus le premier touvore et Uriko pour se précipiter vers l'autre qui s'apprêtait à l'attaquer par derrière. Cixi n'était pas une combattante, mais elle savait quand même utiliser ses crocs et ses griffes et un violent coup de patte partit sur le bec du touvore qui bougea à peine avant de se mettre à pousser un cri strident, elle restait donc devant lui, le poil hérissé, grognant les babines retroussées et la bave aux lèvres... les deux touvores battirent alors des ailes en même temps et s'envolèrent. Ils n'étaient pas faits pour se battre au sol, mais ne croyez pas qu'ils avaient choisi de partir, ils cherchaient seulement à reprendre de l'altitude pour plonger à nouveau, rapidement rejoints par deux autres petits camarades

* C'est pas vrai!!*

Elle se planta sur ses pattes pour voir arriver la bête sur elle et se mit alors à courir en sens inverse, droit vers un arbre alors que l'oiseau criait à l'annonce d'un délicieux repas rose. Au dernier moment, suivant l'exemple de la panthère, elle roula sur le côté et l'oiseau alla se planter dans l'arbre, son bec épais fendant l'écorce comme un simple cure-dent et il se retrouva totalement coincé. Ses ailes s'agitaient dans tous les sens, les plumes et les écailles volaient et la louve se retrouva aveuglée et ébouriffée par la furie du touvore cherchant à se dégager. Tant pis, il finirait bien par se fatiguer! Elle préférait voir où en étaient les autres maintenant...

La féline écarquilla les yeux lorsqu'elle vit la louve sauter sur le touvore et se jeter sur elle... non mais elle avait perdu la tête ou quoi? Lorsqu'elle lui passa finalement par-dessus et alla s'occuper d'un autre qui s'apprêtait à lui bondir dessus

« Je ne t'ai rien demandé la boule de poils à la fraise! »

C'est alors que son adversaire s'envola et qu'elle pesta en ricanant

« Bon débarras! »

Mais non, fallait pas rêver, ils revenaient à la charge et en plus, deux petits copains se pointaient en prime! Ouais ben zut! Elle se dirigea vers la rivière, sentant le bruit des battements d'ailes dans son dos et le cri strident du touvore ravi de bientôt dévorer sa proie

* Même pas en rêve crâne de piaf!* pensa la féline en continuant à courir jusqu'au fleuve, au moment où elle avait l'impression de sentir le bec lui chatouiller l'omoplate, elle sauta et plongea dans l'eau, rapidement suivie par un touvore pris par sa propre vitesse qui plongea à son tour. Elle refit rapidement et souplement surface, trouvant un rocher qui pointait pour s'y agripper et se secouer un peu avant de voir la bête emportée par le courant en poussant des cris de plus en plus stridents

« Echec et mat! »

Elle se secoua à nouveau et chercha du regard les deux autres touvores, ils ne devaient pas être bien loin, la renarde rose s'était occupée du sien avec intelligence, elle était bien obligée de le reconnaître, quoi que c'était peut être aussi un coup de bol. Une bestiole pareille pouvait-elle avoir pensé une seule seconde que le bec d'un oiseau de proie comme le touvore pouvait se planter ainsi dans un arbre?

Elle replongea dans l'eau pour revenir sur le rivage, le courant l'avait porté un peu plus en arrière et elle dut courir pour revenir là où la bataille faisait rage, ses vêtements étaient trempés, son poil gouttait par endroit, mais elle savait que ça sécherait vite, même si ça ne l'empêchait pas d'être de mauvaise humeur pour le coup

Cixi a sauté en direction d'Uriko. Il était facile pour Constantine d'anticiper la trajectoire du saut, aussi ne s'est pas le moins du monde inquiétée pour la survie de la féline. Effectivement, la louve a sauté par dessus la féline pour atterrir sur le dos de l'oiseau qui venait de lâcher l'androïde. Un sermon feint et un petit roulé boulé plus tard, les oiseaux s'envolaient.

Constantine s'approchait des deux autres, qui gardaient les yeux aux cieux. La louve rose se mit à courir vers un arbre, tandis que Constantine constatait que les battements d'ailes se rapprochaient, et étaient plus nombreux. Un coup d'œil en l'air lui apprend la triste vérité : ils revenaient à la charge, avec des renforts.

Quand les laisseront-ils tranquilles ?

Les oiseaux plongeaient. Un d'entre eux s'est planté dans un arbre, un autre dans l'eau du fleuve. Les deux autres, un peu plus en arrière arrivent tous les deux sur Constantine. La vitesse d'approche et la distance sont dans des conditions optimales pour éviter l'impact.

Juste avant la date critique, Constantine désactive totalement ses moteurs et débraie le tout, laissant ses membres libres. Elle tombe donc à terre, comme une marionnette que l'on lâcherait, laissant les pious planter leur becs dans le sol.

Toutes trois ont donc utilisé la même stratégie. Le meilleur moyen de neutraliser un touvore est donc de se laisser charger, puis d'éviter le coup. C'est une information à retenir.

Le chat revient maintenant, trempé jusqu'aux os.
"Que vous est-il arrivé ?"

Cixi se rapprocha de l'androide, elle ne voyait plus la panthère, où était-elle passée? S'était-elle enfuie? le touvore qui l'avait attaquée avait finalement réussi à se décrocher de l'arbre, elle se remit en position d'agressivité, les quatre pattes écartées, les crocs dévoilés, mais non. L'oiseau de proie avait décidé d'abandonner, sa tête titubait comme s'il avait le tournis, d'un autre côté à s'agiter comme il l'avait fait, il devait avoir mal au cou!

Il battit des ailes et s'en alla, rapidement rejoint par les deux autres qui s'en étaient pris à Constantine, en revanche, aucune trace de celui qui avait poursuivi Uriko alors qu'elle leur revenait trempée comme une soupe. La louve était tout de même rassurée qu'elle soit saine et sauve et s'approcha d'elle

Ca va? Vous n'avez rien de cassé?

Puis elle revint vers l'androïde pour lui poser la même question avant de poursuivre

Je pense qu'on peut repartir, mais il vaudrait mieux rester sous les arbres au cas où, tout en suivant le fleuve, on ne sait jamais, les touvores sont assez courants dans le coin.

Et ils n'étaient pas les seuls. La Forêt d'Ing était vraiment réputée pour ses bestioles en tout genre. Elle se souvenait de l'épisode de l'anaconda ou des tartentules, résultat, elle vérifiait bien qu'elle ne voyait pas de buissons bouger tous seuls. Sans trop attendre de voir si tout le monde était prêt, Cixi commença à repartir, c'est qu'ils avaient encore du chemin pour rejoindre Ancalïme!

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