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Constance

Mer 26 Jan - 13:46


Chez Constance.
hôtel restaurant.
Spécialités de la mer.

Une enseigne en bois peint qui tremble sous la brise marine, les fenêtres donnent sur une petite ruelle à l'odeur de l'iode et du poisson. La porte s'ouvrit, tira sur une corde qui fit tinter une petite cloche.
Une jeune femme derrière un large bar me sourit, elle faisait briller des verres à pieds à la lueur d'une petit lustre. Un jeune homme serveur et réceptionniste vint me voir, il souriait et son torchon était à peine froissé sur son bras.

-Monsieur, vous déjeunez seul ?

Depuis le temps que je n'étais pas revenu, Constance avait fait évolué cet endroit en bien. Je me souviens d'une vieille auberge toujours pleine de marins ivres, et là, des tables et des nappes blanches, des vitres propres et des fleurs, des costumes pour le personnel... C'était méconnaissable.

-Je viens voir Constance.

Le serveur perdit son sourire. Il indiqua de l'index les portes des cuisines. Je m'y aventurais sans appréhension... Jusqu'à ce que j'ouvre l'une des portes. Soudain une rafale assourdissante me fit fermer les yeux de surprise. Deux personnes se hurlaient dessus depuis un moment déjà et le grondement de tonnerre appartenait sûrement au géant. Un pas sur le carrelage étincelant. Je me penchais pour regarder à gauche et à droite dans la petite allée qui séparaient les plans de travail des étagères où on disposait sûrement les plats terminés...

Les voix se sont tût. Je me suis avancé de quelques pas dans l'allée et au loin je vis comme un bref mouvement sous les hauts meubles.

-Wergeld ? Gamin c'est toi ?

Une montagne enfermée dans une blouse blanche et sous une haute toque de cuisinier se détacha dans l'allée. Constance et ses mains énormes me soulevèrent de terre dans une étreinte trop chaleureuse. Il comprima mes blessures et je lâchais un "Aïe" sonore avant qu'il ne me repose à terre et me tapote le dos dans une grand sourire tout plein de larmes.
Constance était l'homme le plus grand que je connaisse et quand mon père n'était pas dans le coin c'était un homme adorable. Souriant et jovial, qui aimait la bonne cuisine. Sensible comme jamais...

-Ah Petit ! C'est tellement bon de te voir sur tes pattes, y a tous ces journaux qui te mettent devant Sharon en personne, mais tu vas bien hein, p'tit gars ?
-J'ai la forme, Constance, je suis recousu de partout mais je vais bien ! Et toi aussi t'as l'air de bien vivre !


Il avait du ventre et une mine rougie de bonheur et de trop nombreuses soirées à boire du vin (chaud ou froid). Il essuya une larme au coin de l'oeil de son énorme main, et se retourna.

-Viens par là, y a quelqu'un qui veut te voir.

Je l'ai suivi jusqu'à une porte qui donnait sur un petit appartement. Il la referma derrière nous et il m'indiqua quelqu'un assit sur un canapé, fais pour des humains normaux et minuscule comparé au fauteuil indécemment grand qui trônait près de la cheminée éteinte.
Je vis une touffe de cheveux châtains, deux larges épaules sous une chemise en laine. Je me suis approché dans un silence religieux, j'ai contourné le meuble et je l'ai vu de profil. Il regardait par la fenêtre et souriait de tout son visage, jusqu'à ses rides étoilées aux coins des yeux. Il tourna la tête vers moi.

-Et bien Wu tu ne viens pas embrasser ton père ?

C'était vraiment lui. Il s'est levé, comme un tigre se redresse, il dégageait toujours la même assurance, la même force tranquille. Il s'est approché et m'a prit dans ses bras en riant silencieusement.

-Tu m'as manqué, fit-il. Ayame n'est pas avec toi ?
-Je... Non, il est resté sur K'ouen. Il me remplace pendant ma convalescence.

Il s'est écarté et m'a regardé de la tête aux pieds.

-C'est vrai que t'as l'air incapable de bosser derrière un bureau... Ironisait-il en soulevant ma chemise et il siffla, quand même, jolie blessure de guerre. Un tauracle... Je ne t'ai pas appris à éviter de te placer sur le chemin d'un animal enragé ?

Son sourire avait perdu toute chaleur et je voyais trop bien ses canines.

-Longue histoire...

C'était toujours pareil avec lui. Quand on discutait... Il y avait toujours un moment où nous étions prêts à nous écharper. Plus jeune je ne disais rien, je râlais et m'éloignais mais maintenant, c'était différent. J'étais adulte et j'avais appris à vivre sans lui.
Constance le savait pour toutes les fois où je me suis réfugié chez lui, alors aujourd'hui il appliqua ses énormes mains sur nos épaules et nous invita à nous assoir.

-Allons, les gars, pas aujourd'hui ! Je fais apporter une bonne bouteille ! T'as le droit boire gamin ?
-Non, pas avec les antibiotiques qu'on m'a collé au sanctuaire.


Un regard pour mon père.

-Eönwë aurait sûrement été content de te revoir. Tu restes combien de temps ?
-Tu leurs passera le bonjour, à lui et à Ayame. Je ne reste pas, je voulais juste te revoir. Un cheval m'a conseillé de venir te voir.
-Un cheval ?


Constance remplit mon verre de jus de pomme et celui de Caleb de whisky... Avant aussi, dès qu'il nous recevait il préparait du jus de fruit lui même pour me donner autre chose que de l'eau du puits.

-Oui, un magnifique cheval. Tu comprendras bientôt ! T'es devenu maitre alors, je me disais bien que ça arriverait ! On trinque ?

Il leva son verre, j'ai laissé le miens sur la table.

-T'es parti sans rien dire, du jour au lendemain et tu veux qu'on trinque. Par respect pour Constance je ne t'enfonce pas le crâne à toi aussi. Et crois-moi, un tauracle penserait plus de bien de toi en te fonçant dessus. Pourquoi tu t'es tiré ? Où t'étais toutes ces années ? Qu'est-ce que t'as foutu ? Pas un indice nulle part, t'avais totalement disparu. Je t'ai cherché de Termer à Valérian sans succès, j'ai fouillé les montagnes et Ing d'un bout à l'autre et rien. Tu t'étais volatilisé.

À quinze ans j'étais seul au fond d'une auberge. Sans un sous en poche et juste une épée aussi haute que moi. Et depuis, je suis resté avec Ayame, qui s'est occupé de moi parce que j'étais bien incapable de le faire seul, je fonçais dans tout ce qui pouvait faire mal, sans me soucier de l'état dans lequel je laisserai ceux qui me connaissaient.

Constance n'a rien dit, il a reposé son verre et s'est mit à regarder par la fenêtre, les yeux dans le vague.

-J'ai vu des choses extraordinaires Wu, je n'ai pas choisi de partir mais j'ai dû le faire. Si tu savais...
-Si je savais quoi ? Misha est morte de tristesse à force de pleurer de ne plus te voir ! Et tous ceux qui comptaient sur toi ont fini par compter sur moi ! Mais je n'avais que quinze piges, et on m'appelait de tous côtés pour venir m'occuper des monstres. Parce que Caleb, le grand, le fort, avait tout abandonné derrière lui.


Son regard s'est fermé, il me regardait et je sus qu'il ne me voyait pas. Les dents serrés j'ai fini par me calmer. Je me suis levé et adossé à un mur j'ai repris là où on s'en était arrêté.

-T'étais où tout ce temps ?

Son regard changeait. Il ne voyait plus le gosse râleur d'avant, il me regardait comme s'il ne me connaissait pas. Et j'étais triste de voir que plus personne ne me reconnaissait, moi non plus. Depuis Atlantis, je suis perdu.

*Alors, t'es passé où quand je me perdais moi-même ?*
Wergeld
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Constance FICHEConstance FEUILLETConstance DEMEUREConstance PIMS


Titre : Optimus - Noble, Héros, Voyageur, Artisan, Acolyte, Perçant, Precision, Fashion, Bling-Bling, Make-Up, Rockstar, Voleur, Tchi, Daya, Titan, Abracadabra, Arcturi, Cir

Race : Humain mutant
Statut : Maitre du miroir K'ouen/ Quartier : La zone extérieure
Notes : Taranis : monture Cabow
Heimdall : familier Loup Cyber
Soare : familier panthère
Mornir : Cyliong
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Titre débile : Wu, Wuzord

https://www.facebook.com/Dodonosaure/

Re: Constance

Mer 26 Jan - 21:11


Constance s'est levé subitement pour déballer un meuble où s'accumulaient de vieux journaux. Il déplia l'un d'eux daté de quelques semaines, et un sourire immense naquît sur ses traits, il l'envoya à mon père pour qu'il l'observe. L'autre aussi se mit à sourire.

-Il passe bien en photo le môme. Si t'avais vu quand ils l'ont nommé maitre, tout un journal rien que pour lui et les commentaires de la journaliste... Fameux ! Attends je crois que je l'ai encore dans un placard.


Constance fouilla, ça faisait un boucan de tous les diables ! Pendant ce temps je m'étais approché de Caleb pour voir par dessus son épaule l'article de presse, je lâchais un juron sonore et lui commençait à rire. Il a les épaules qui se soulèvent quand il rit. Le géant cria "Banko" en extirpant d'une masse de papier une vieille page datée d'il y a deux ans.
Ça me touchait qu'il ait gardé tant de choses à mon sujet. Constance, c'était un peu le parrain qui manquait quand Caleb partait faire une chasse où "la place d'un gamin n'est pas conseillée". Avec le temps je l'ai vu moins souvent, mais je revenais toujours de temps à autre, sa femme se faisait un sang d'encre pour nous et puis il faut avouer que sa cuisine était la meilleur qu'on connaissait.

-Regarde ça, un vrai bourreau des cœurs le petit !
-Hey !


Ils m'ont regardé rougir en se bidonnant sur ma pomme, et Caleb feuilletait les journaux un air triste aux coins des lèvres. J'ai fini par me rassoir autour de la table, sous le regard compatissant de cuisinier.

-Je croyais que vous deux c'était fais d'insultes et de menaces de mort, lui dis-je.
-On pardonne tout avec le temps.

Il hocha du menton en direction du chasseur de monstre disparu et puis soudainement de retour. J'ai soupiré quand j'ai entendu :

-Tu as pardonné à Fafnir que je sache, pourquoi pas à moi ?

*oh m*rde. Oh p*tain de...*

Il releva lentement les yeux du journal. Je n'eus pas vraiment la décence de rougir, j'ai pâlis. Assis sur cette chaise que je trouvais trop dure j'esquissais un imperceptible mouvement pour me préparer à partir et vite.

-On ne cache rien à son père, Wergeld. Et on ne cache rien à Ayame très longtemps non plus.

Des yeux ronds comme des soucoupes, je l'ai regardé et il m'assena une claque magistrale derrière le crâne. Et il rit. Il rit comme un bien heureux.

-Il vaut mieux pardonner de notre vivant ou on finit comme tante Berth, tu sais...
-Hantée par un fantôme plein de regrets, ouai je me souviens de celle là
, coupais-je. Tu as eu des nouvelles d'Ayame alors.
-Oui, mais quand il a comprit que tu ne voulais pas l'emmener avec toi, il s'est dit qu'il te laisserait tranquille. Mais son coup de téléphone fut plein de surprises. Je pensais que tu te trouverais une femme agréable et courageuse...
-Je n'ai pas vraiment choisi.
-J'ai crû comprendre.


Un silence s'ensuivit. C'était tout, rien de plus si ce n'est ce regard au plafond comme une vaine prière à Dieu de lui avoir fourré un garçon aussi stupide.

-Si tu es conscient de chaque jour alors même les erreurs valent le coup. La vie est courte Wergeld, profites-en et ne regrette rien.

Il en avait plein en stock des jolies phrases comme celles là. Ces leçons à lui. Elles sont détestables à entendre mais quand on y pense on les graves comme un souvenir précieux. Elles sont utiles.

-Je n'ai pas le droit à une réprimande sur l'homosexualité ou sur le côté autodestructeur de sortir avec un dingue ?
-T'es déjà un peu fêlé gamin, ça te changera pas du quotidien !


Constance a toujours le mot pour rire.

-Je vais vous chercher de quoi becter et je vous laisserai tranquille, on va avoir besoin de moi en cuisine. Faites-moi plaisir, si vous tentez de vous cogner dessus, faites-le dehors. Ma femme supportera pas qu'on abîme sa colection de musaraignes.

Son pouce par dessus son épaule désignait une vitrine de petite souris faites de toutes les matières possibles et imaginables... Incrédules exactement de la même façon on l'a regardé en hochant de la tête. Et il est sortit balayant la pièce de son rire tonitruant. Caleb abandonna les journaux et son regard me pris par surprise. Une intensité rare que je ne lui ai connu qu'une fois lors d'une enquête toute particulière.

-As-tu déjà songé à aller dans la zone inconnue ?

Pris au dépourvu j'ai détourné les yeux.

-J'y ai pensé, mais j'ai déjà beaucoup de travail avec la zone du dehors. Et on a toujours pas trouvé un moyen efficace de passer la faille au delà des montagnes.
-Les vents de cette faille ont une âme propre, même si vous utilisiez une montagne pour faire un pont ils se seraient adapter au poids à faire décoller...


Très juste. La faille soufflait de telles bourrasque qu'elle ferait d'un navire de guerre un frêle cerf-volant.
Il laissa filer le silence, les pas du géant résonnèrent près de l'entrée et il nous apporta un grand plateau de fruits de mer et des galettes de pomme de terre. Mangez ! Qu'il nous dit de bon cœur avant de repartir en sifflotant. Caleb l'observa jusqu'à ce qu'il ai fermé la porte derrière lui et :

-J'y suis allé.

Une galette dans la bouche et un crabe à décortiqué dans les mains, j'ai relevé la tête sur lui et j'ai mâchouillé un :

-Oucha ? (Où ça ?)

Il a froncé les sourcils... M'a regardé avec une exaspération que je n'aurais jamais pensé revoir chez lui.

-Toujours aussi bonne convive, ne me parle pas la bouche pleine, sale gosse.

J'ai avalé.

-Mange ou tu repars l'estomac vide, menaçais-je.

Il ne se fit pas prier quand je lui tendis une pince du pauvre crabe.

-Pour te répondre, j'étais dans la zone inconnue.

J'ai toussé, une serviette devant les lèvres j'ai laissé passer la surprise et quand je l'ai regardé j'ai bien vu qu'il ne plaisantait pas.
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Re: Constance

Jeu 3 Fév - 21:02


On a mangé en silence, un long moment de silence. Sans nous regarder. Il avait jeté son dévolu sur la vue donnant sur l'océan, j'avais choisi de garder les yeux rivés sur mon assiette. Et j'ai mangé jusqu'à ce que la peau de mon ventre tire à m'en faire grimacer de douleur derrière la blessure encore fraiche.

La zone inconnue. C'est un rêve. Un rêve douloureux pour tout chasseur qui se respecte. On ne sait rien de ce qu'il y a de l'autre côté, rien de ce qu'il y à notre porte. Et on inspire chaque jour des vents qui viennent d'au delà des montagnes. On lève les yeux au ciel et on aimerait être un nuage l'espace de quelques instants pour voir ce qu'il y a en dessous de ce ciel immense.
Mais cet extérieur c'est aussi une énigme, qui nous a pris des amis, des parents.

Un an après avoir rejoint Caleb, il m'a présenté un de ses vieux amis, ils étaient assez proche pour se bousculer en riant, pour boire au goulot d'une même bouteille et finir ivres l'un sur l'autre comme deux ivrognes. Nous avons séjourné chez lui une semaine entière jusqu'à ce que Caleb se fâche avec lui. Car mon père avait tendance à se fâcher avec tout le monde, moi y compris. La dispute avait explosée au beau milieu de la nuit.
L'un avait conçu une machine destinée à propulser un petit vaisseau par dessus la faille et ses vents terrifiants, l'autre était décidé à l'empêcher de se tuer. Pas besoin d'être un vieil archimage pour savoir que la faille est vivante, elle vous souffle un zef qui vous décoifferait toute la ville en un instant, alors un petit vaisseau...
Combien de vaisseaux ont déjà été soufflé comme de frêles insectes alors qu'ils tentèrent de passer par dessus la frontière naturelle qui nous sépare de la zone inconnue ? Des centaines, peut-être même des milliers !

À mon âge je savais déjà que c'était du suicide.

Alors quand il est mort, Caleb n'est pas venu assister à son enterrement. Nous n'avions rien retrouvé de lui de toute façon, juste le propulseur et quelques affaires abandonnées là. De ce jour il n'avait plus parlé de la zone inconnue avec le sourire. Jamais.

Sauf maintenant. Un léger sourire apparu sur son visage alors qu'il avait les yeux perdus sur l'écume des vagues. Quel effet ça fait de revenir chez soi des années après y avoir été soustrait ? Etait-il heureux d'être de retour ? Etait-il heureux de me revoir, ou de revoir Constance ?
Assaillit de doute j'ai gardé le visage fermé. Et je l'ai observé, comme on examinerait une toile de maitre sans voir le temps passer.
Quand il me fit de nouveau face, j'eus un hoquet de surprise. Quelque chose avait changé chez lui, mais quoi, je n'aurais pas su le dire.

-Tu as l'air surpris, Wu.
-Pas autant que je le devrai.
-Tu ne me crois pas ?
-Si je te crois, et c'est ça le problème. J'avais déjà l'impression d'être tombé sur la tête ces derniers mois, alors, là...
-Tu es tombé sur la tête bien avant. Quel gamin sensé aurait accepté de suivre un vieux chasseur de monstre sans un sous en poche ?
-Moi. Moi seul sûrement.
-Tout juste. Et j'ai été assez fou pour accepter.


On se ressemble. Plus que je ne l'imaginais.

-Tu y as fais quoi là bas ?
-Tu le sauras quand tu viendras me voir.


Ce silence plein de mystère, je voulais lui faire avaler de force.

-Je n'irais pas dans la zone inconnue de si tôt.
-Bien sûr que si. Wergeld, je ne suis pas venu juste pour rendre une visite à de vieux amis, c'est un cheval qui m'a guidé ici et qui attend de moi que je te parle.
-Me parler de quoi ?
-De la première exploration de grande envergure organisée par Entre-Monde, avec à sa tête son maitre de la zone du dehors et toute une équipe d'aventuriers prêts à risquer la faille et la colère des dieux.


Qui lui a parlé de dieux, je pensais qu'il venait tout juste de revenir chez nous ? Il a eu le temps de lire les journaux des dix derniers mois sur le chemin ? Il sourit devant mon regard étonné.

-Tu comprendras bien un jour. Ne te pose pas de questions inutiles pour le moment, bientôt tu sauras tout ce qu'il y a à savoir sur moi, la zone inconnue et les dieux. Mais là je dois te parler de quelque chose de très important alors fais fonctionner ce qui te sert de cervelle et imprime.


J'ai hoché du menton. Une vieille habitude lorsqu'il devenait très sérieux.

-Quand tes aventuriers auront dénichés Mirinar, déplace-toi là bas. Cherche le chien noir et demande lui son cœur. Il ne te le confiera pas sans rien demander en échange. Mais quand tu l'auras redescend et trouve le village sur pilotis Aohane. Jette le cœur dans l'eau et prépare toi à la plus formidable des captures que tu auras la chance de mener. Tu devrais absolument capturer la baleine, c'est très important. Quand tu l'auras sous les yeux tu comprendras pourquoi. Tu verras, il te faut...


La porte grinça, Constance revenait de la cuisine en sifflotant. Quand il vit Caleb une main sur mon épaule et un air très sérieux sur le visage il perdit un peu de sa bonne humeur. Il se disait que l'autre devait me fourrer encore plein d'idées dans le crânes, du genre à m'envoyer à la mort trois fois par jour. Et c'était exactement ça qu'il se passait. Comme quoi, quand on le connait, Caleb est très facile à déchiffrer.

Constance croisa ses énormes bras sur sa poitrine et il le toisa comme un gamin qui aurait fait une très grosse bêtise. Je le sentais comme on sent l'odeur du gaz avant l'explosion... Ces deux là allaient passer de la phase retrouvailles chaleureuses à "on hurle et on tape". J'ai reculé d'un pas. Un géant et mon père qui en viennent aux mains, je veux bien voir ça mais certainement pas participer dans mon état.
Le géant inspira une goulée d'air et avant qu'il ne prononce le moindre mot il n'y avait plus que lui et moi dans la pièce.

Pouf ! D'un battement de cils Caleb avait disparu. Il aurait pu s'agir d'une vulgaire apparition, d'un bref mirage, mais je me souvenais encore de la pression de sa main sur mon épaule. Et maintenant il n'était plus là.
J'ai senti mes paupières me brûler, mes joues s'embraser.

Enfonçant mes mains dans mes poches, j'ai baissé la tête.

-Content de t'avoir revu, Constance.
-Pareil le gosse. Ramènes Ayame un de ces quatre, c'est le meilleur gouteur de whisky que je connaisse, j'ai une bouteille à lui filer.
-Ouai. Je lui dirai.


Sur ces mots j'ai quitté le salon, passé la cuisine effervescente, j'ai traversé la salle du restaurant et je me suis retrouvé dans une rue qui sentait le sel et le poisson. J'ai trainé les pieds dans la poussière jusqu'à un poste de gardes non loin. Un garçon tout juste plus vieux que moi vint me rejoindre avant que je ne passe la porte et agrippant mon bras ils nous fit disparaitre à l'aide du dernier gadget à la mode, le titre de perçant.

Pouf ! pour moi aussi. Le coeur au bord des lèvres, mes genoux butèrent contre le bord de la fontaine derrière le palais de K'ouen. Je me suis assis sans un mot pour mon chauffeur.

-Vous allez bien, monsieur ?
-Tu peux y aller. Je ne suis pas maitre aujourd'hui.


Il n'insista pas et s'en alla. Et j'entendais le clapotis de l'eau dans le bassin derrière moi.
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Re: Constance


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