Petits imprévus [PV Wu]

[hrp : ce rp se déroule un bon moment après le rp censuré avec Virgile]

J'avais rendez-vous à Tern, dans un hôtel étrange pour livrer une commande mais je ne tenais pas à connaitre les détails de la vie privée de mon client. Aussi je ne fis aucun commentaire sur la chambre dans laquelle je fus reçu. Il m'avait été commandé un couteau à lame ouvragée par une personne importante du quartier. La commande avait été passée par l'intermédiaire de Virgile que je voyais maintenant assez régulièrement depuis plusieurs mois, mais seulement entre deux représentations malheureusement. Mais l'avantage que nous trouvions tous les deux dans cette relation était qu'aucun d'entre nous ne critiquait l'autre pour son travail trop prenant, ce qui était le cas pour chacun d'entre nous. J'allais de temps en temps dans Tern avec Virgile, je commençais à connaitre un peu mieux le quartier à présent. Elle s'était presque moquée de moi la première fois que j'y avais été avec elle, ayant que très rarement quitté ma forge depuis que je l'avais ouverte 8 ans plus tôt.

Je pénétrais dans l'hôtel et une fois la chambre trouvée, je fus surpris d'y trouver un jeune homme avec mon client. Un jeune homme beaucoup plus jeune que lui. Mais de ce que m'avait expliqué ma compagne, le couteau était un présent pour cette jeune personne en cachette de l'épouse du client en question. Je ne voulais vraiment pas connaitre la vie de mes clients... Une fois la commande livrée et mon argent en poche, je sortais de la chambre et reprenais le couloir qui menait à l'escalier, afin de retourner à mon travail. Virgile étant en représentation pendant encore quelques jours, je ne pourrais pas la voir avant un moment et je ne tenais pas à l'embêter pendant ses répétitions, elle avait assez de travail comme ça elle aussi...

Dans K'ouen l'humeur était loin du beau soleil qui régnait sur la ville... Le bureau sentait le renfermé, même si on avait ouvert les fenêtres pendant deux jours et deux nuits pour en chasser cette odeur, résultat de ma longue absence de ces dernières semaines. Tous ces évènements, toutes ces choses qui m'étaient tombées sur les épaules m'avaient rendu acerbe, froid et plus distant que jamais. Ayame parla peu pendant le retour, à peine osait-il prononcer un "bonjour" au réveil. Téméraire ou plutôt suicidaire je voulais rentrer rapidement on est repassé par les marais et c'est ainsi qu'on a croisé le chemin d'un couple de vers... Bizarrement ça ne m'a pas étonné et c'est avec fureur qu'on s'en est débarrassé.

Au moment d'entrer en ville nous étions tous deux si sales et en si mauvais état qu'on nous refusa l'entrée, il fallut rappeler aux gardes qui j'étais et leur montrer le sceau des maîtres pour qu'ils se confondent en excuses et appellent quelqu'un pour nous chercher... Le palais de K'ouen n'a jamais été aussi silencieux. Dans le hall du palais quelques notables et fonctionnaires cherchèrent à m'assaillirent d'attentions, de questions et de sujets dont je n'avais fichtrement rien à faire avant que je ne les chasse d'un regard noir et de quelques mots assez lourds de menaces pour qu'ils prennent la fuite. La rumeur s'est répandue comme une trainée de poudre et voilà la raison pour laquelle dans les couloirs ça chuchotait sur mon passage et dans les bureaux quand j'entrais personne ne parlait.

Je finis par me réfugier dans mon bureau envahit de paperasses que j'avais bien envie d'envoyer dans un broyeur de Tern, sauf qu'Aya bien qu'il soit prêt à me laisser du temps pour me refaire une santé ne l'était pas pour que je puisse prendre des vacances. Il s'amusa deux jours durant à glisser à la chaine sur le bureau chaque dossier et formulaire que je devais lire, accepter ou refuser... Vint bien rapidement celui pour le nouveau maire d'Atlantis. Le précédent faisait déjà ses bagages... Je signais la feuille et recommandais un nom. S'en était terminé pour aujourd'hui.

-Tu as besoin de te détendre, Wu.
-Me détendre ? Comme si je savais ce que c'était.
-Sérieusement depuis que Fafnir t'a embrassé tu es...
-Il m'a pas embrassé ! Femer la !

Je m'énervais pour rien, je savais que c'était exactement ce dont il avait besoin pour me convaincre. Son sourire large comme jamais, il enfila ses gants et ajusta sa veste sur ses épaules. Le coquet Ayame était prêt pour sortir s'amuser... Hélas pour moi j'étais convié à ses excentricités.

-Affaire conclue, habilles-toi petit maître je t'emmène rencontre une de mes amies.
-Une amies ?
-Oui oui ! Tu vas voir cette sortie te fera du bien t'as besoin de te défouler un peu et autrement qu'avec une épée... Faut avouer que la jouissance n'est pas la même.

Ma tête valait le détour, son oeil unique fermé pour ne pas voir ma tête et s'en moquer assez pour que je lui tranche la sienne, j'enfilais ma veste j'allais prendre mon épée quand il m'empêcha de l'enfiler, elle restera donc dans le bureau... Mains dans les poches je quittais l'ambiance morne et répétitive de K'ouen pour le plus grand bonheur de tous ceux qui travaillaient dans le coin et je suivais Ayame tout sourire de m'embarquer dans ses délires.

On quittait K'ouen à bord d'une nacelle armée de deux pigeons géants pour nous emportés rapidement droit vers Tern. Normalement je devais éviter de m'y rendre avec l'elfe, mais le bon côté d'être un maître, je protégeais Ayame avec ce truc qu'on appelle l'immunité diplomatique. Arrivés aux abords du quartier on prit un taxi qui nous emporta jusqu'à l'enseigne d'un genre de Love Hôtel plutôt propre pour le genre de commerce qu'on y faisait... J'haussais un sourcil interrogateur quand Aya me pria de descendre du véhicule. Là posé devant le Bordel de Tern j'attendais de voir si c'était vraiment une farce ou non... Bah non, Aya entra dans le bâtiment sans même une quelconque appréhension, on le salua comme un habitué et quelques jeunes femmes à l'entrée rougirent de le voir accompagné -par moi en plus, même ici j'étais connu- j'eus assez de sang froid pour ne pas l'encastrer dans un mur au premier tournant. Il continua son avancée dans un couloir, il était sûr de lui je ne sais pas jusqu'où il comptait aller mais là, dans ce couloir je croisais le seul homme que je pensais ne jamais voir ici... comme quoi, le monde est petit.

-Caël ?

Je haussais un sourcil en reconnaissant les deux personnes qui arrivaient face à moi. Et autant je ne voulais pas connaitre la vie de mes clients, autant je ne tenais pas à en savoir plus non plus sur celle de mes amis. Surtout leur vie sexuelle... Je devais avouer que je m'en fichais royalement... Mais là, j'avais pas le choix... Je venais de tomber nez à nez avec eux... J'affichais quand même un grand sourire aux deux hommes que je n'avais pas vu de ce qui me semblait une éternité. Donc même si le lieu de la rencontre était surprenant, je n'en restais pas moins content de les voir.

- Tiens ! Bonjour ! Et avant que l'un de vous dise quoi que ce soit, surtout toi Ayame... Je ne veux pas savoir ! Et non, je suis là pour le travail !

J'avais préféré prendre les devant avant qu'on me colle une aventure douteuse ou qu'Ayame me sorte une vanne encore plus douteuse sur ma présence ici, ou la leur... Comme je disais je ne veux pas savoir ce que le maitre de K'ouen fait de ses journées de repos... Surtout que vu la taille de son arme et la facilité avec laquelle il la manie, je ne veux pas trop me frotter à lui... L'ignorance est la meilleure des protections des fois... Même si j'étais quand même un peu curieux de savoir pourquoi ils étaient là tous les deux... Surtout dans ce genre d'endroit... J'avais failli leur demander quoi de neuf, mais connaissant ce cher Ayame, c'était pas une très bonne idée de poser la question de cette façon...

- Ça fait un moment... Vous devenez quoi ? Ayame, pas d'insinuations je te prie...

Ayame se pencha vers moi et tout sourire me chuchota :

-Il a dit deux fois qu'il voulait pas m'entendre, et t'as vu il anticipe même mes questions... Il a quelque chose à se reprocher, non ?

Autant dire que j'expirais bruyamment pour ne pas entendre la fin de sa phrase, qu'Ayame s'amuse c'est son problème moi j'avais déjà un peu de réputation à sauver de la faillite avec toute cette histoire. Au moins le forgeron était lui aussi souriant, ça me donne presque envie de sourire aussi, sauf que je souris pas si souvent que lui et Aya... Quoique Ayame un rien le met dans tous ses états, un hochet ferait le même effet je crois que je sais ce que je vais lui offrir à la prochaine fête du pays.
Je deviens quoi, ça aussi c'est une bonne question. Un rien ferait l'affaire... J'allais répondre mais Ayame me devança, pour une fois je lui en étais reconnaissant, parler des derniers évènements à Caël n'était pas une bonne idée.

-Ce que tu deviens est plus intéressant forgeron, sur K'ouen on a entendu quelques rumeurs, il parait que tu n'es plus célibataire... Je te le dis tout de suite certaines des jeunes femmes de l'île sont déçues et presque désespéré que le célèbre forgeron d'Ordae se soit si vite trouver quelqu'un.

Vu le sourire d'Ayame je compris qu'il cachait quelque chose. Ce ramasse potins avait une ou deux informations en poches qui semblait l'électriser, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi heureux. Peut-être que vivre avec moi lui fait perdre ce côté joyeux qui le caractérisait avant qu'on ne se rencontre. Je devrais penser à embaucher quelqu'un d'autre. J'allais saluer Caël puisqu'un silence s'éternisait, je n'en eu pas l'occasion non plus. J'avais l'impression qu'Aya m'empêchait de parler sciemment. Soit, écoutons ce qu'il a trouvé à dire pour combler le vide à ma place.

-Comment s'appelle l'heureuse élue ?

C'est tout ? Il veut juste connaitre la vie du forgeron à défaut de lui demander ce qu'il peut bien faire dans le bordel... Dans un sens ça nous évite de répondre à la même question, je me vois mal répondre à Caël que mon garde trouve que je ne m'amuse pas assez et qu'il m'emmène ici pour profiter des plaisirs de la vie. Déjà ça ne me ressemble pas vraiment et puis c'est pas crédible pour un maître de squatter un bordel. Ce genre de contradictions me donnent mal au crâne. J'ai même pas envie d'être ici, je tournerai bien les talons pour laisser les deux hommes discuter -à la terrasse d'un café se serait plus propre- et filer à l'anglais là où je pourrais souffler un peu. Mais je sais qu'Ayame ne me laissera pas ruminer seul, il se doute de ce qui peut bien encombrer mes pensées en ce moment même. Il tâtonne pour trouver un dérivatif... Je doute que le sexe soit suffisant.

Je haussais un sourcil à la réponse d'Ayame. Des rumeurs ? Quelles rumeurs ? Mais qu'elles laissent ma vie privée tranquille ces commères. De quoi je me mêlais ? Est-ce que j'allais m'occuper de qui couchait avec qui sur K'ouen ? C'est pas vrai ça... Je poussais un soupir à déraciner un arbre. Bon, autant satisfaire la curiosité de l'archer avant de me retrouver dans un interrogatoire en bonne et due forme, sinon j'allais y passer le reste de la journée...

- Je fréquente effectivement quelqu'un en ce moment et ce depuis plusieurs mois. Et si les "jeunes femmes désespérées de K'ouen continue de te casser les pieds, tu n'auras qu'à leur dire que je suis resté célibataire assez longtemps et que si vraiment elles avait tant envie que ça de faire ma connaissance, il suffisait qu'elles viennent me voir. Je ne suis pas devin, juste forgeron...

Nouveau soupir, cette fois blasé, à cause de la curiosité mal placée de l'elfe.

- Ayame... Tu me fais quoi là...? C'est une basse vengeance pour la dernière fois...? Je te rappelle que si vous n'aviez pas triché avec Eleyn, tu serais rentré sans zigzaguer... D'ailleurs en parlant d'Eleyn, il vous passe le bonjour !

J'eus un sourire tout ce qu'il y a de plus ironique avec cette phrase, Eleyn m'ayant clairement dit qu'après la cuite de la dernière fois, il ne voulait plus voir ces deux-là à moins de trois mètres de lui. Je fus quand même assez aimable pour répondre à sa question.

- Et "l'heureuse élue" comme tu dis, s'appelle Virgile, et avant que tu ne me pose la question, elle est actrice. Elle travaille aujourd'hui, donc tu ne la verras pas, j'avais rendez vous avec un client à qui je devais livrer une arme... D'autres questions ?

Je fixais Wergeld d'un œil inquisiteur, je l'avais connu dans un meilleur état que ça... On aurait dit une souris qui cherche un trou pour se cacher. J'attrapais Ayame par le cou pour le rapprocher de moi, et dû me pencher pour atteindre son oreille et chuchoter.

- Wergeld n'a pas l'air d'aller bien... Qu'est-ce qui s'est passé ?

Puis je décidais de jouer les curieux aussi, tenant toujours Ayame par le cou, l'empêchant de se sauver avant qu'il ne me réponde. Histoire que je ne sois pas le seul à subir un questionnaire embarrassant.

- Et vous alors ? Qu'est-ce qui vous emmène dans Tern ?

Des remontrances, un côté quasi protecteur, agressif que nous ne connaissions pas chez l'artisan suffit à Ayame pour obtenir ce qu'il voulait. Il avait touché pile le point sensible et maintenant que le forgeron était prêt à parler il ne lui restait qu'à le cuisiner et à continuer de touiller sa soupe jusqu'à obtenir les informations qui lui occuperait l'esprit assez longtemps pour que je respire un peu. Au moins pour une fois ce n'était pas moi qui subissait la curiosité maladive de l'archer. Ayame était de plus en plus souriant si c'est encore possible, son bonheur ne faisait que croître à mesure que Caël lui révélait sans broncher tout ce qui l'intéressait... Pauvre forgeron il ne sait vraiment pas dans quoi il s'embarque.

-Outch, j'ai mis dans le mile du premier coup, me chuchota Ayame.

Il n'obtint qu'un soupire de plus, mon envie de lui encastrer la tête dans les épaules grandissant à mesure qu'il s'amusait... Et diminuant en même temps que je le voyais sourire. J'allais pas l'empêcher d'être heureux tout ça parce que j'étais pas d'humeur. Je reniflais et détournais les yeux... Le bonjour d'Eleyn sonnait surtout comme une politesse, moyen comme un autre de meubler la conversation et puis... Quand Caël nomma son "heureuse élue" j'ouvris les mêmes yeux ronds que l'elfe... Virgile, LE Virgile ?
On échangea un regard perplexe quand Ayame sourit l'air d'avoir gaffé... Je pris les devants.

-Ne parlez pas de moi comme si j'étais pas ...
-Virgile ?!

Ayame s'exclama avant que je ne finisse ma phrase plus que mal lunée... Vaut mieux qu'il s'exclame plutôt que j'envoie balader l'une des rares personnes qui n'a pas à me supporter chaque jour.

-Oh ! Je... Je ne savais pas que tu aimais les hommes, j'aurais cru l'inverse vu ta carrure.

J'imaginais déjà les tournures étranges qu'Ayame était capable d'inventer dans son esprit tordu... Un client, virgile, le bordel... Juste parce que je n'avais pas envie de garder l'image de dépravé imaginé avec tant de force que je pouvais l'entendre d'ici... Je dus remédier à l'état d'esprit de mon gardien. Je ne pus m'empêcher de décocher une tape derrière la tête de l'elfe qui bascula en avant et se rattrapa de justesse... Il se massa le crâne en se redressant et me lança un regard presque suppliant... C'est vrai que ça doit faire mal, je contrôle pas ma force ces jours ci, j'ai même casser une poignée de porte sans le vouloir... Je l'emmènerai consulter un médecin en repartant se serait dommage que je le tue par inadvertance.
Levant les yeux sur Caël qui me dépassait d'une tête, je fronçais les sourcils en répondant à sa question.

-Je vais bien.

Je fus un instant surpris en voyant le regard qu'ils échangeais lorsque je mentionnais ma compagne actuelle, ils semblaient la connaitre... Mais je ne fis aucun commentaire et attendais de savoir ce qu'ils allaient dire à son sujet. Je fus très surpris d'entendre parler d'homme. Je haussais un sourcil et finis par éclater de rire.

- Oh non ! Je peux vous garantir que c'est bel et bien une femme. Vous devez confondre avec quelqu'un d'autre...

Je me souvenais que lors de notre première rencontre avec Virgile, elle avait mentionné le fait que Pan était avec un homme avant qu'elle ne le récupère. Ils devaient surement confondre avec lui, eux aussi. Je rattrapais de justesse Ayame avant qu'il ne finisse dans le mur d'en face à cause de la claque de Wergeld. Il n'y avait pas été de main morte. Aussi je fus de nouveau surpris lorsqu'il me répondit qu'il allait bien. Je n'en croyais pas un mot, le dernier souvenir que j'avais de lui était un jeune homme souriant en train de faire une démonstration de force dans la rue devant ma forge. Une épée entièrement réparée à la main, comme un enfant qui avait obtenu un nouveau jouet. Mais je ne fis aucune remarque et me contentais de hocher la tête, septique.

- Tant mieux alors.

J'eus de nouveau un sourire vers Ayame.

- Vous ne m'avez pas répondu d'ailleurs... Qu'est-ce qui vous amène ici ?

Je ne pensais pas que ce soit pour le travail, Wergeld n'était pas du tout sur son territoire. Et s'il avait rendez-vous avec un haut dignitaire de Tern, je ne pensais pas qu'un hôtel de ce genre soit le meilleur endroit pour un rendez-vous d'affaire... Et puis ce cher Ayame était trop louche pour que ce soit la cas...

[hrp : C'est nul... J'ai un manque d'inspi flagrante en ce moment... Désolé...]

Une femme, Virgile ? Le Virgile qui a joué sur la scène privée de K'ouen pour le plaisir d'un notable dont j'ai dû décoré l'anniversaire ? Ah non, je me souviens bien de ce grand brun, pas très épais et du genre frivoles, plus qu'Eleyn et Ayame réunis... Et si je me souviens bien d'une chose c'est qu'il s'agissait d'un homme. Quoique j'ai entendu parler de sa race d'origine. Il semblerait que Virgile ait hérité de son père, bien que nombreux sont ceux qui croient qu'il est juste humain.

Ayame alla ouvrir la bouche, plutôt que de le taper une fois de plus et risquer de perdre mon équipier, je lui coupais la parole en cours de route. Je n'avais aucune intérêt à cacher à Caël ce genre d'informations et il faut l'avouer, le bougre ne devait pas être au courant puisqu'il affirmait qu'il s'agissait d'une femme. Sauf que sur son dossier à K'ouen il y a bien marqué "masculin" noir sur blanc. Je le sais pour avoir eu son dossier sous le nez après qu'il ait fait des siennes sur Tern et qu'il soit recherché pour je ne sais quel outrage à un officier... J'ai classé l'affaire sans suite et j'ai promis aux autorités locales de les envoyer ramer au Nord s'ils ne trouvaient pas mieux pour s'occuper... Le bon côté d'être un maitre et d'avoir une jolie part d'humain dans cette ville.

-Virgile est un homme, et une femme. C'est un changelin, Caël.

Ayame se racla la gorge, j'y avais mis aucune forme, pas l'ombre d'une émotion et puis je ne voyais pas le mal dans cette histoire, surtout parce qu'il ne m'atteignait pas. Je détournais les yeux, dans le fond du couloir un couple de filles passablement dénudées nous firent quelques salues évocateurs. Je tournais les yeux vers l'elfe qui souriait et commençait à perdre patience... En fait il voulait pas m'y emmener, il avait juste envie d'aller s'amuser. D'une pierre deux coups... Ou d'une pierre et je luis fends le crâne. Non mauvaise idée, il est utile.

-Tiens en y pensant, K'ouen aurait besoin des services d'un bon forgeron, j'aurais une commande à passer, tu penses avoir du temps à me consacrer ?

Ayame tente de sauver les meubles, et il le fait mal. J'observe son sourire et son air jovial. Blesser le forgeron ? Non, ce n'était pas mon intention, mais il est grand et adulte, ce genre de choses il doit pouvoir les encaisser, non ? Ou peut-être que c'est pas comme ça que ça se passe en ville, moi j'encaisse, lui aurait sûrement préféré ne pas savoir. J'enfonçais mes mains dans mes poches, je me sentais coupable d'infliger ça à Caël qui méritait pas que ma mauvaise humeur et mon manque d'éducation lui brise son couple. Après tout, Virgile est aussi une femme, j'avais juste à omettre qu'il était aussi un homme.

-Désolé.

J'encaissais la nouvelle avec toute la dignité dont j'étais capable, mais difficilement quand même. Ce n'était pas tant le fait que Virgile était un homme qui me faisait le plus mal, c'est le fait de savoir qu'elle/il n'avait même pas eu le courage de me dire la vérité dès le début. Etais-je donc si peu fiable que ça ? Cela faisait des mois qu'on se voyais, des mois que l'on passait nos journées et nos nuits ensemble, et je n'en savait rien... Elle/il n'avait rien dit... Il fallait que je découvre la vérité par l'intermédiaire d'un étranger. Je me sentais trahi quelque part. Je pensais la connaitre un minimum, mais au final, cette relation était seulement basée sur un mensonge. Et ça, je ne l'encaissais pas. Mais je tentais de faire bonne figure devant les deux hommes. C'était mon problème après tout, je n'avais pas à les mêler à ça. Ne pas fuir. Surtout ne pas fuir.

Je tentais de garder le contact avec la réalité et la question que me posait Ayame. Une commande ? Je réfléchissais un instant, tentant de remettre mes idées en place, évinçant mon pincement au cœur comme je pus.

- Tu n'as qu'à passer à la forge quand tu auras du temps, je verrais en fonction de mes commandes, mais pour le moment ça devrait être bon.

J'eus un sourire triste quand Wergeld s'excusa. Ce n'était pas desa faute, il fallait bien que je l'apprenne un jour ou l'autre, même si j'aurais quand même préféré connaitre la vérité de la bouche de la principale concernée. Je posais la main sur son épaule et la serrais brièvement.

- T'inquiète pas... Merci quand même...

Je reposais mon regard sur Ayame.

- J'allais rentrer à la forge. Si tu veux passer, je ne pense pas en bouger pendant quelques jours, sinon, demande à ce qu'on vienne me chercher et je passerais sur K'ouen pour qu'on discute de ta commande.

Penser au travail, détourner mon attention de ce qui faisait mal, je ne pouvais faire que ça...

- Bon, je me sauve ! Vous savez où me trouver de toutes façons ! A plus !

Cacher ma tristesse et faire comme si de rien n'était... Et tenter de sourire. Impossible. Elle m'a trahi.

[hrp : J'arrête là, si tu veux rajouter un truc pour clore !]

Ayame soupira quand Caël s'enfuit littéralement, j'avais tendance à faire fuir tout le monde en ce moment mais de là à attrister une personne qui ne le méritait pas... J'en avais assez gros sur les épaules pour qu'Ayame oublie notre excursion dans ce love hôtel pour riches, les prostituées à l'extérieur ça manquait pas non plus. Je tournais les talons l'archer à mes côtés, il ne disait rien et sentait qu'il ne devait rien dire pour le moment. Il m'observait en silence comme toujours pour comprendre l'exactitude de mes pensées sans que je n'ai à les formuler.

On regagnait les rues goudronnées de Tern, et dans l'odeur âcre de la pollution de ce quartier on a commencé à déambulé, du moins, je déambulais sans but précis et Aya me suivait sans rien dire. Ses talons martelaient le sol au rythme de miens, je pouvais entendre le frottement de ses manches sur sa veste mais sa respiration restait inaudible pour mes oreilles humaine. Il ne restait de lui que la présence familière, l'amitié et cette chaleur fraternelle qui l'animait et dont je m'étais accommodé. Si un jour je prétend n'avoir plus aucune famille je pense pouvoir m'assurer du contraire rien qu'en regardant l'elfe. Toujours à mes côté ce soutien imparable, quand la tempête menace d'ébranler mes convictions et mes forces, ne m'a jamais trahit jusqu'à aujourd'hui et je doute que demain il le fasse. Sa fierté n'a pas de poids quand il s'agit de me céder le passage, je pense que c'est ça un frère, s'il paraissait plus vieux j'aurais pu croire qu'il ait pris la place d'un père puisque je n'en ai plus depuis longtemps.

-Jusqu'où comptes-tu aller comme ça, K'ouen ?

Je le regarde sur le côté, il ne sourit pas, il regarde devant lui et fixe de son oeil unique un point au fond de cette ruelle sombre dans laquelle nous venons d'entrer.

-Je sais pas, loin, très loin.
-Tu fuis.
-Non, je cherche.

Il poussa un soupire assez long et marquer pour montrer toute l'exaspération qu'il ressentait, qu'il évacuait. Il baissa les yeux, sourit, redressa la tête et laissa ses lèvres se détendre. Je n'ai pas vu son bras s'élever pour me frapper à la nuque. La seule chose dont je me souviens c'est le noir qui envahit mon champs de vision. Il n'y avait ni douleur ni rancoeur, juste le rêve d'une nuit qui en serait totalement dépourvue.

[rp clos]