Pleurnicharde nous voilà !

- Aller on recommence
- Bééééé
- Oui c’est ça et là
- Gééééé
- BRAVO ! je suis fière de vous jeune fille. Comme promis voilà votre friandise.

Charlemagne lançait en l’air un bout de viande séché que la louve gobait au vol. Un sourire aux lèvres, elle mâchouillait joyeusement. Charlemagne et elle avaient élue domicile dans une auberge de Tern. Le robot avait aménagé un coin de la chambre en salle de classe il s’était débrouillé pour trouver un tableau noir des craies, et une grande règle d’écolier. La cohabitation n’était pas évidente. Charlemagne avait du procéder a plusieurs reprises à des réparations sur sa propre personne quitte à des altercations.

- aller on y retourne maintenant.
- Nan, je vouloir voir Hiryu
- Mais la leçon n’est pas finit on avait dit deux heures par jour
- Non. Finit. Je en avoir marre
- On ne dit pas je en avoir marre, on dit : j’en ait marre, ou encore : j’en ait assez, pour être moins vulgaire
- Si toi vouloir
- Si tu veux
- Grrrrr
- Euh. Fichtre.
- Toi te taire maintenant je parler à Hiryu.

La louve regardait l’anneau à son doigt, elle ne cessait de jouer avec depuis qu’elle l’avait. A vrai dire elle le touchait à chaque fois qu’elle pensait à Hiryu, autant dire qu’elle était sans cesse en train de jouer avec. On lui avait expliqué le fonctionnement mais ça restait obscur pour elle. Elle essaya de parler comme lorsqu’elle avait du communiquer avec Hiryu sous sa forme de lame.

- Coucou championne toi entendre moi ? demanda la louve à voix haute
- On dit : Bonjour chérie, est ce que tu m’entends.
- Charlemagne… toi vouloir que je frapper toi ?
- On dit : est ce que…. euh… pardon. Je vais aller nettoyer mes servomoteurs.
- Hiryu est ce que tu m’entends ? Comment tu vas ? tu me manques. Quoi toi avoir fais ces derniers jours ?

Le robot roula des mécanique vers le bureau et commença à sortir des chiffons.

Je n'en pouvais plus... J'étais coincée à la Res Publica depuis la matinée à cause d'un tas de papiers à signer. UN TAS ENTIER. Il avait passé la vigilance et le tri de Taxaris ! C'est pour dire à quel point il y en avait. Et puis, comme si ça ne suffisait pas, Taxaris choisit de me donner quelques cours, comme elle avait pris l'habitude de faire avant que je reparte. Résultat des courses : mon visage était déconfit et toute mon énergie avait quitté mon corps.

Uuuurgh... On peut pas faire une pause ?.. Dis-je affalée sur le bureau.

Elle avait sorti un tableau noir et écrivait des tonnes et des tonnes de choses, m'assommant de ces informations des plus inintéressantes. Son grand sourire du moment s'effaçait légèrement, elle comprenait enfin que je ne pouvais pas ingurgiter tout ça...

-Hm... Que pourrions-nous faire donc ?.. Ah ! Je sais ! Tu n'as qu'à me parler de la "vérité" sur les légendes. C'est toujours enrichissant.
-Et qu'tu notes tout pendant qu'j'te répètes encore les mêmes choses ?
-... C'est parce que je trouve toujours de nouveaux détails et de nouvelles interprétations à ces histoires. Si tu ne veux pas, on peut toujours repartir sur le sujet initial.

Je ne répondis rien, et elle reprenait sa leçon. À croire qu'elle faisait l'étalage de ses connaissances plus par plaisir que pour m'apprendre quelque chose ! J'amenais mon attention à mon bras droit, regardant mon tatouage, puis mon anneau. Voilà la solution pour sortir de ce calvaire ! Et puis, la louve me manquait terriblement. La manière d'utiliser l'anneau était simple, il suffisait d'y penser, comme pour activer un pouvoir ou certains enchantements. Très similaire à ma télépathie de contact sous forme de lame aussi. Hop, je sentis la connexion se faire avec l'anneau jumeau. Il ne manquait plus qu'à trouver quoi lui dire, pleins de phrases me vinrent à l'esprit, mais tous sonnaient mal... Je pris plusieurs minutes à trouver, puis finalement, je commençais la communication.

'Lut K'ya ! Tu m'entends ? Ça va toi ?.. Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu ! J'veux t'revoir vite... Tu... Euh... Tu m'manques.

Je soupirais longuement, levant un œil vers Taxaris qui n'arrêtait pas son débit de paroles alors que je ne la regardais même plus. Je repensais à Kiyiya, me disant peut-être qu'elle n'avait aucune idée du comment activer l'anneau. C'est vrai que j'avais déjà mon sac qui avait un enchantement similaire, et je connaissais déjà la télépathie, mais pas elle.

S'tu veux m'parler avec ton anneau au fait, faut qu'tu penses très fort à l'activer et qu'tu penses très fort à m'parler. C'est magique.

Je soufflais dans ma chaise, attendant une réponse. Il était hors de question d'entendre uniquement la conseillère. Un vrai moulin à paroles.

Pas de réponse la louve fronça les sourcils, dépitée.

- Ça cassé ?

Elle enlevait l’anneau et commençait à l’examiner. Pas de rayures, pas de traces de rouille… Elle souffla dessus pour le recouvrir de buée, puis elle l’astiqua avec son débardeur. Débardeur choisit par Charlemagne d’ailleurs. Dessus s’était écrit : « Veni, Vedi, Vici » Il lui avait affirmé que cette phrase lui allait comme un gant. Elle avait haussait les épaules.

- HIRYU fit elle après avoir remit la bague.
- Non moi c’est Charlemagne.
- Pas à toi que je parler.
- Ce n’est pas à toi que je parle
- Hein ?!... A qui est que toi parler alors
- A vous.

La louve se gratta la tête perplexe. Ne trouvant pas le sens de cette conversation, elle abdiqua. Soudain la voix de sa championne résonna dans sa tête.

- Oh Hiryu ! coucou ! ça aller et toi ? Toi aussi tu m’a manqué Championne.
Pas de réponse.
- Hiryu ?

La voix résonna à nouveau lui expliquant comment se servir de l’anneau. Sa compagne la connaissait bien visiblement. La louve tenta de faire un effort de formulation se rappelant les mot de Charlemagne elle formula dans son esprit.

* Boon-jour ché-rie, est ce que tu m’en-tends.*

Fière de sa phrase elle reprenait plus simplement.

*Toi aussi tu me manquer ! Je avoir plein de chose à raconter toi ! Quand on se voir ? Toi être très occupé ses derniers jours. Faut que je présenter toi Chalemagne. Il être ch*ant mais lui apprendre à écrire à moi ! Il faut que je montrer toi ce que je appris ! Pourquoi on plus se voir ? Tu faire quoi là ?*

Un vrai moulin à pensée, elle était tellement heureuse de pouvoir parler à Hiryu qu’elle avait oublié qu’il fallait faire des pauses pour lui laisser le temps de répondre.

* Boon-jour ché-rie, est ce que tu m’en-tends.*

J'éclatais de rire instantanément, c'était tellement forcé, tellement pas elle, tellement ridicule et tellement mignon... Taxaris haussait un sourcil en s'arrêtant, se demandant ce qui avait bien pu me faire rire dans des théories sur l'autre côté de la faille. Elle me fixait du regard, perplexe.

Tu m'excuses, Hiryu ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'hésitais à lui dire la vérité, de peur de sa réaction de savoir que je ne l'écoutais même pas un peu. Réfléchis, réfléchis, réfléchis ! Trouve quelque chose !

Je... Je r'pensais à une chasse... Euh... Marrante.

D'accord... Tu pourrais te concentrer tout de même. C'est important de connaître le monde qui l'entoure, surtout quand on le dirige.

Ouais, ouais.

À peine eus-t-elle le temps de reprendre sa lecture que je me remis à parler à la louve. Elle avait posé un tas de questions pendant que je réfléchissais à une parade pour la lectrice folle.

J'aimerais bien t'voir tout d'suite, mais j'crois que j'vais avoir quelques problèmes pour fuir... Et c'est qui Charlemagne, hein ? ... Je marquai une pause avant de réponse à ses dernières questions. Je sais pas, j'veux t'voir vite. Là, j'suis un cours sur... Euh.. Attends j'vais t'dire.

J'écoutais un instant du cours, on avait encore dérivé de sujet apparemment. Cette fois-ci, c'était sur le commerce ou juste des mathématiques. Des formules compliquées et des tableaux de partout, ça ne pouvait être que ça. Faut croire que j'avais tout de même retenu des choses par rapport au taux d'ennui et au taux de complexité.

On parle d'maths, j'crois. J'sais plus si j't'avais dis, mais j'suis d'vnue Maître d'miroir. Donc... Euh.. J'ai une conseillère qui m'donne des cours. J'en peux plus...

Je marquai une nouvelle fois une pause, réfléchissant à faire l'école buissonnière, j'avais bien une idée de quoi faire, alors... C'est parti.

Tu veux qu'on s'voit maint'nant ? J'vais fuir à Clodis, j'voulais retrouver une amie disparue, ça t'dit de m'accompagner ? On pourra rester ensemble longtemps comme ça ! J't'attends à l'auberge s'tu veux.

Je n'attendis pas plus longtemps, me baissant pour toucher Amarok qui était sous le bureau en train de dormir, et utilisant mon perçant pour me rendre à Clodis.

J'vais y aller, bye Taxa- Je finissais ma phrase une fois arrivée à Clodis. -Ris.

*Charlemagne être robot, je avoir trouver lui dans déchets, il être cassé je amener lui chez docteur pour robot. Mais lui plus me lacher.*

Hiryu lui expliquait ensuite qu’elle était en cours. Depuis quand avez-elle besoin de cours ? Elle était tellement plus forte que K’ya. Elle n’en avait pas besoin.

*ça quoi maths ? toi pas besoin maths.*

Elle lui annonçait ensuite qu’elle était devenue maître de Touen, la louve ouvrit des yeux rond impressionnée. Charlemagne, intrigué par le facies que présentait la louve, s’arrêta devant elle et agita une main devant ses yeux. Elle l’ignora royalement.

- Tout va bien madame ?

Décidément elle était vraiment forte cette Hiryu.

*ouah comme Wergeld ? Trop forteeee ! C’était dur ? Y a eut des combats ? Du sang ? Des monstres ? Toi tout me raconter hein !*

Hiryu enchaînait et lui proposait de retrouver une amie disparus la réponse de la louve ne se fit pas attendre, si elle pouvait voir sa complice, il n’y avait pas à tortiller.

*je arriver !*

Carquois jeté sur l’épaule, hache à la ceinture, elle posait une main sur Charlemagne, et sans prévenir utilisait son perçant pour se rendre sur la plateforme de téléportation de Clodis.

- Saperlipopette ! s’exclama Charlemagne. Que s’est-il passé ? Nous étions dans la chambre et d’un seul coup pouf… Les mots me manque. Sapristi !

Le robot s’agitait sur la plateforme, faisant rouler ses mécaniques, tremblantes sous l’effet du stress, il replaçait nerveusement son nœud papillon. La louve le laissa à ses élucubrations et se jeta sur la silhouette familière de son aimée

- Hiryuuuuu ! Félicitation championne ! Maître de Touen ! Toi être la meilleure.

La louve posa vivement ses lèvres sur les siennes, heureuse de la voir, elle laissait le baiser se prolonger indéfiniment. Caressant son visage d’une main, plongeant l’autre dans ses cheveux. Elle activa son anneau sans le vouloir. *Je aimer toi* pensa t-elle.

C’est la voix de Charlemagne qui interrompit leur échange de tendresse.

- Hum Hum Mesdames… Un peu de retenue je vous prie, pas en publique.
- Hiryu ça être Charlemagne. Toi pas faire attention à lui. Il racontait beaucoup de truc bizarre.
- Enchantée, Hiryu ! J’ai beaucoup entendu parlez de vous. Madame ne cesse de vanter vos exploits ! Vous êtes maître de Touen c’est bien ça ? c’est un honneur de pouvoir côtoyer une personne aussi importante que vous.

Charlemagne lui tendit la pince, un sourire affiché sur le camembert en métal qui lui sert de tête.

Non, je n'avais pas besoin de maths, c'était pour ça que je préférais fuir, même si j'allais devoir affronter la colère de Taxaris à mon retour. Le genre de choses que vous ne voulez pas vivre, et surtout ne pas revivre dans mon cas.

La réaction de la louve me fit chaud au cœur quand elle apprit pour ma "promotion", bien que tout ce qu'elle pensait était totalement faux. Il y avait moins de monstres, de sang et de baston... Ma conseillère m'avait dit qu'après une période passée, il n'y aurait plus tant que ça besoin que je vienne chaque jour à la Res Publica, mais en attendant, il y a avait tous les jours de la paperasse, et la secrétaire avait toujours besoin de moi... Il faudrait que j'achète des baladeurs, ça me permettrait de partir et de faire ce que j'ai à faire à distance, comme Wergeld.

J'te raconte tout plus tard, on s'voit sur place !

J'entendis un bruit derrière moi, c'était un robot qui tournait sur lui-même paniqué, et à ses côtés, la louve. Je lui offrais un large sourire et des yeux écarquillés à son arrivée, si heureuse de pouvoir la revoir.

K'yaaa ! Merci !

Elle posait ses lèvres sur les miennes et je l'enlaçais en intensifiant ce baiser. J'étais au paradis avec ce contact retrouvé. Ses pensées arrivèrent dans ma tête, et je lui renvoyais le même message avec l'anneau.

Le robot nous stoppait dans nos retrouvailles en commençant à parler. S'il commençait comme ça, je n'allais pas l'aimer... Kiyiya me présentait donc Charlemagne. Il avait beau me complimenter et me tendre sa main, habillé de son sourire, il nous avait interrompu. C'était impardonnable !

'Lut Rourouille.

Je regardais sa main en croisant les bras, lui faisant comprendre que je ne voulais pas la serrer. Mon regard indifférent se posa sur ses yeux, puis je finis par lui sourire légèrement. Je devais tout de même le remercier pour certaines choses.

Merci d'avoir pris soin d'K'ya et d'lui apprendre des trucs, c'sympa' !

Je patpatais la tête du robot et me tourna ensuite vers Kiyiya. Amarok s'approchait de Charlemagne et commençait à le renifler en attendant. Il avait l'air d'être assez surpris par la présence d'un petit robot dans le groupe.

'Fait ! J'ai un cadeau pour toi !

Je fis apparaître mon sarkina dans ma main, et fis apparaître l'Arroc à côté de nous. Il se dirigea directement vers la louve, la reniflant, il avait apparemment compris qu'elle était assez similaire.

Tada ! C'est un Arroc ! T'as une monture maint'nant ! Par contre, il a pas d'nom, donc à toi d'trouver. J'te montrerais plus tard, mais j'ai un ch'val aussi.

La louve pouffa en faisant gonflé ses joues.

- bwahaha Rourouille, ça t’aller comme un gant !
- Diantre, quel familiarité ! un des nombreux privilège de maître je suppose. Je vous affirme que pas une seule trace de rouille ne prolifère sur ma surface. Regardez moi je suis comme neuf et ceux grâce aux bon soin de l’ingénieur.

Hiryu le remercier ensuite.

- Mais je vous en prie c’est tout naturelle après ce qu’elle a fait pour moi il ne pouvait en être autrement. Je mettrais à point d’honneur à parfaire son éducation. Foie de Charlemagne.

En disant cela, il portait une main à son nœud papillon de façon solennelle comme si celui-ci attestait de sa bonne parole. Prestance qui fut bien vite effacé par le patpat que lui prodiguait Tou’en.

Hiryu fit ensuite apparaître un loup blanc, en indiquant que c’était un cadeau pour K’ya. La louve écarquilla les yeux, puis son visage s’illumina d’un large sourire. Le loup venait la renifler, il reconnaît son odeur comme étant celle d’un loup.

- Ouah toi folle ! ça être trop ! Merci Hiryu ! ça être bon début pour notre grande meute !

Elle s’en occuperait comme s’il ce loup avait était le fruit de leur amour. Kiyiya plongea ses yeux gris dans les pupilles sombres du loup blanc. Son sourire s’effaçait, elle cherchait à l’intimider. Le loup baissa la queue puis s’allongea, mettant son museau entre ses pattes, il venait de la reconnaître comme son alpha. Kiyiya retrouva son sourire et se mit à caresser la tête de l’animal.

- Toi t’appeleras… Tundra. Toi devoir être aussi mordant que froid du grand nord !
- Excusez moi madame, mais ne s’agirait-il pas plutôt de … Toundra.

La louve lui lança un regard assassin.

- Tundra. Toi pas content Rourouille ?
- Hé bien ma foie c’est vous qui décidait.

Le dénommé Tundra se remit sur ses pattes, et commença à renifler Charlemagne, il lécha un morceau de ferraille puis se mit à gronder. Le robot recula, et la louve explosa de rire.

- Je beaucoup aimer Tundra. Merci Hiryu ça très beau cadeau !

La louve l’embrassait une nouvelle fois.

Charlemagne n’en menait pas large devant Tundra, il était prêt à courir à plein régime au premier signe d’hostilité de la part de la bête.

- Et si vous me disiez ce qu’on fait au beau milieu d’un marécage ?

J'étais toute contente de la réaction de la louve, la surprise était là, et le bonheur aussi. J'étais si contente et fière de moi ! Pour la première fois, j'avais réussi à faire mieux qu'elle en terme de cadeaux et d'arrivée. Je marquais ce jour comme une première réussite dans ma relation amoureuse. Je suis trop forte ! Je lui adressais un large sourire, la regardant découvrir son cadeau et le dresser.

Cela ne prit pas longtemps pour l'Arroc de comprendre qui était la nouvelle patronne. Elle lui donna un nom : Tundra. Sympa ! Le robot fut rapide à être rabat-joie. Il n'était vraiment pas drôle, lui ! Je n'allais pas beaucoup l'aimer... Kiyiya le calma et il finit par s'accorder au choix de la louve, tant mieux, sinon je l'aurais frappé.

Derien K'ya ! J'suis trop contente qu'il t'plaise !

Je l'embrassais longuement et me détachais enfin en lui déposant un baiser sur la joue et une caresse dans les cheveux. Je l'aimais vraiment cette mignonne petite louve !

Charlemagne finit par poser la question du pourquoi nous étions ici, dans un marécage, à Clodis. Je le regardais alors que mes yeux s'illuminaient. Je ne l'aimais pas vraiment, mais au moins, il posait de bonnes questions.

T'poses une bonne question, toi ! Je le pointai du doigt, sourire aux lèvres. On va aller chercher une p'tite fille ! C'est la pleurnicharde, Thanille, elle a des ch'veux blancs, des ailes d'ange, et elle est toute faible !

Je pris une voix plus tranquille, me tournant vers Kiyiya.

C'était pendant ma première mission, ici. Elle a disparu à la fin... Elle a été kidnappée... J'veux qu'on la r'trouve. T'veux bien m'aider ?

Je lui tendais une main, mon sourire était bien plus léger. J'espérais qu'elle accepte de partir avec moi dans l'inconnu. Je n'étais même pas sûre de la retrouver en plus, ça faisait des mois de ça qu'elle avait été récupérée...

Premier arrêt, ce s'ra là où elle a été kidnappée ! Mais ça fait des mois alors... Pas sûre qu'on trouv'ra quelque chose...

Je ne savais même pas pourquoi j'y croyais... Et pourquoi j'avais choisi ce moment précis pour partir à sa recherche. J'aurais dû le faire il y a des mois de ça... C'était tellement débile, mais j'avais de plus en plus envie de la retrouver... Peut-être était-ce à cause de la rencontre avec des personnes lui ressemblant, ou peut-être était-ce car j'avais envie de pouvoir tout lui raconter sur ce qu'il s'était passé dans ma vie... Elle avait été ma première amie, bien que ce fut court, elle m'était précieuse.

- Bien sure que je aider toi. Toi pouvoir demander tout ce que toi vouloir ! je le faire.

Soulevez une montagne, voler, tuer, mourir… elle était prête à tout pour elle et lui donner son aide était plus que naturel. Hiryu n’avait jamais parlé de cette histoire ça devait avoir une certaine importance pour elle. La louve se rendit compte qu’elle avait rarement l’occasion de discuter, faut dire que quand elle se voyait ce n’était pas tellement pour parler. Dans le fond elle n’en avait pas besoin, elle se comprenait sans ça.

- Quoi être arrivé ? ça être passé ou ? raconte.

Charlemagne était restait pensif, il se décida enfin à faire entre sa voix.

- Un kidnapping ! Mais c’est terrible ! La pauvre enfant. Je ferais de mon mieux pour vous aider Touen je puis vous l’assurer !

La louve saisissait la main d’Hiryu, le regard confiant, elle la suivrait jusqu’au bout du monde. Elles se mettaient en route main dans la main. Tundra, Amarock et Charlemagne à leur côté, ils formaient une drôle de famille.

Clodis n’était pas le meilleur des endroits pour chasser, les créatures des marécages n’étaient pas très appétissante, la louve espérait qu’ils sortiraient de la zone rapidement pour qu’elle puisse chasser leurs repas, Tundra devait avoir un appétit aussi prononcé que le sien, et Hiryu avait besoin de force, elle mettrait un point d’honneur à nourrir tout ce petit monde.

Je me grattais la tête, cherchant le plus de détails utiles dans ma mémoire pour raconter mon histoire. Un peu par-ci, un peu par-là... Et voilà. Une histoire à peu près ficelée. Il faut croire que j'avais pris beaucoup d'expériences à Ordae à force de raconter mes aventures aux gosses. Je me raclais la gorge, prenant une voix plus grave tandis que Charlemagne m'annonçait toute sa volonté à m'aider.

Tout a commencé à Cerclon... Je marquais une pause, me disant que je n'étais pas obligée de commencer d'aussi loin. Euh... Bah... En gros, j'devais tuer des loups qui attaquaient les gens et les mangeaient. Des méchants loups, hein. Et j'suis v'nue avec elle. Et donc, j'les ai presque tous tué, parce qu'elle était pas douée. Elle m'avait prêté des dagues en plus ! Celle que j'ai toujours... Et donc, euh... Pendant qu'j'reprenais mon souffle, et que j'pansais mes blessures, une caravane a approché la route, un gros type est sorti et à pris l'ange ! Et puis, 'sont partis... C'était vers Clodis. Ah. Donc, pas b'soin d'aller là-bas du coup. Vaut mieux qu'on pose des questions ici.

La louve prit ma main, et me tira vers l'auberge. Une bonne idée sachant qu'il se rappellerait peut-être de moi. Nous entrions, laissant Amarok et Tundra à l'extérieur.

-'Lut ! 'Vous souvenez d'il y a quelques mois ? Des loups qui attaquent des gens ? J'suis v'nu les tuer, et j'avais quelqu'un avec moi, l'avez vu ?
-Non m'dame. Je ne m'en souviens pas...
-Ok.

Je sortis de suite de la taverne, on avait pas de temps à perdre. Prochain endroit... Le rebouteux. Il avait vu Thani', et il se souvenait de nous non pas comme des voyageurs, mais bien comme des aventuriers qui s'occupaient de son problème ! Peut-être qu'il se souvenait de l'ange et avait vu la caravane.

Le vieux type s'occupait d'un corps lorsque j'entrai avec K'ya.

-Yo. Tu t'souviens moi, papi ? J'étais avec un ange il y a un moment ! On avait tué des loups et tout...
-Oh oui ! Merci encore de votre aide, sans vous, beaucoup d'autres seraient morts...
-Ouais, ouais, enfin on a un problème, elle a été enlevé, t'as vu une caravane le même jour ?
-Ah bon ? C'est terrible... Pauvre petite... J'ai effectivement vu une caravane, j'étais d'ailleurs très étonné, c'était comme un signe que vous aviez sauvé ces gens.
-'Sont partis où ?
-A l'Est. Vers la côte.
-Ok, merci papi ! A plus !

Je tirais une nouvelle fois la louve hors de la boutique. Je sortis ma carte holographique. A l'Est... Il y avait Jura à l'Est, un port, proche d'un temple.

Bon bah... On part à l'Est ? Jura, ça t'dis ?

Je lui montrais la carte, lui laissant le choix de la route à prendre.