L'oscar du monstre le plus réaliste est décerné à...

- Revenir là ! Rendre moi Hiryu !

Kiyiya hurlait ses cordes vocales de loups lui donnant une voix plus grave et imposante, sortant d’outre-tombe.
La créature avait une bonne longueur d’avance et Hiryu était toujours planté dans sa gorge. Mais pourquoi ne reprenait elle pas forme humaine ? Son cœur se serra. Et si elle ne pouvait plus ? Avait elle perdu connaissance ? Comment savait-on qu’une lame avait perdu connaissance d’ailleurs ? Est ce qu’elle devrait lui faire du bouche a bouche ? Mais elle est ou sa bouche ?

Une foule de questions se bousculait dans son esprit, le reflet de sa peur grandissante.

- HIRYUUUU !

Sa championne était revenue, elle sortait de la gueule du monstre et passait sur son dos. Les yeux de K’ya s’illuminèrent, rassurée, elle se demandait comment elle avait pu douter des capacités de sa complice. Hiryu ne laissait aucun répit à la bête l’attaquant sans relâche. En bonne stratège, la lame lui indiquait ou se placer avec Amarock pour encercler la bête.

Hiryu glissait du dos de la créature. Celle-ci se mit à l’arrêt. Hiryu sur le devant, Amarock à l’arrière gauche, K’ya à l’arrière droite. La bête ne pouvait plus fuir. Elle n’avait plus d’autre choix que de combattre.

Ils se lançaient tous trois dans une attaque simultanée. Kiyiya mordit le muscle de sa patte arrière, imité par Amarok, elle arrachait un nouveau morceau de chaire qu’elle brandissait fièrement. La riposte se fit immédiate, la créature lui donna un coup de patte qui la fit reculer un peu. Elle cracha la viande avant de repartir ses yeux luisant d’une lueur carnassière, un sourire d’humaine s’étirait sur ses babines lui donnant une allure particulière.

La créature dansait pour éviter les attaques qui l’assaillaient de toute part, donnant lieux à une danse à 4, ils tournaient au milieu d’une scène imaginaire. Les forces de la bête se tarissait, ses mouvement était plus lent, des râles d’agonie se faisait entendre. Un grognement s’élevait de la gorge de la louve. Elle regarda Hiryu et hocha la tête comme pour se mettre d’accord, elles allaient donner le coup final. Ensemble.

L'affrontement final était sur le point de commencer. La bête nous toisait de son regard fou, alors que nous l'amenions dans notre piège. La formation était faite, chacun avait un flanc tandis que je m'occupais de la tête. C'est parti ! Nous nous mîmes en action, courant vers elle. Kiyiya attaquait une de ses pattes tandis qu'Amarok fit de même de son côté. Ils arrachaient sa chaire, la bête les envoyait plus loin et tentait de bloquer le loup robot comme elle pouvait. Il était trop lourd pour être projeté...

De mon côté, je jouais avec mes deux épées en m'approchant. Une patte arrivait sur ma droite, je passai Seitoshi en double lame et l'empêchai de me frapper en faisant tourner ma lame avec vitesse. Ce mouvement permettait de lui déchiqueter sa patte alors qu'elle me désarmait. Je partis de suite vers la gauche, plantant mon épée dans sa patte et appuyant dessus pour la trancher. La bestiole me donnait un coup de tête pour me faire partir et je profitais de ce moment pour lui envoyer une projection en pleine gueule.

Je me relevais, désarmée. Mes armes étaient trop éparpillées pour que je puisse m'en servir... Bon bah... On passe à ce qui reste. J'invoquais Isla et Mine, les dagues de Thanïlle depuis mon sac. Je ne pensais pas les revoir pour me battre tiens. On repart à l'assaut ! Je chargeais à nouveau la bestiole qui fatiguait de plus en plus, elle avait perdu trop de sang. Kiyiya m'indiquait d'un signe de tête qu'elle voulait en finir maintenant avec moi.

Surinant au passage la bête, je me transformais en venant vers Kiyiya.

C'est parti !

Nous frappions dans sa tête, ses pattes, son corps, encore et encore. Les entailles ne cessaient de croître en nombre et en profondeur. Elle n'avait même plus l'énergie de se débattre. Le dernier coup était à infliger maintenant. Un dernier coup était à infliger, et nous n'eûmes pas à nous entretenir pour être d'accord là-dessus. Il fallait retenter le coup de tout à l'heure. Je rentrais dans sa gorge. Kiyiya me retira d'un coup net et la bête tombait finalement au sol en même temps que la lueur de ses yeux s'éteignaient peu à peu.

Je me retransformais et fis un highfive à la louve, elle avait l'air d'aimer ça pendant notre chasse aux dindes alors pourquoi pas. Puis, en guise de récompense finale, je lui volai un rapide baiser et affichais un énorme sourire.

Bien joué K'ya ! Trop forte ! Plus qu'à toucher la récomp-... Ah la fille au fait, elle va bien ?

Je partis en même temps chercher mes épées, retirant celle plantée dans la patte du monstre, et ramassant la seconde qui avait été éjectée.

Hiryu se jetait dans ses bras en se transformant en lame, Kiyiya se métamorphosais en humaine, l’attrapait en vol et elles repartaient toutes deux dans un ballet mortel. La bête cédait enfin sous leurs assauts et s’écroulaient dans un ultime cri d’agonie.

Hiryu redevenait humaine et lui tapait dans la main. Ky’a la recevait avec un sourire victorieux en fermant les yeux. Ce n’était pas sans rappeler cette chasse aux dindons où elles s’étaient fait la promesse de bâtir une meute. Ce souvenir lui réchauffait le cœur. Un baiser se posa sur ses lèvres, fugace, elle rouvrait les yeux son cœur transporté ailleurs.

- ahah toi beau boulot championne ! rectifia-elle. Je rien pouvoir faire sans toi.

Elles se félicitaient. Puis Hiryu reparlaient de la pauvre fille qu’elle avait remontée. Le regard la louve s’assombrit.

- Elle être morte.

Sa mâchoire se crispa. Elle était responsable. C’était une inconnue… mais c’était sa faute. C’est en silence qu’elles retournaient prés de la rivière. La victoire avait un drôle de gout. Sans la mort de cette fille sans doute auraient elles célébraient leur victoire comme il se doit.

Au bord de l’eau le corps de l’actrice gisait sans vie. K’ya avait encore dans l’espoir qu’elle se soit réveillé et qu’elle serai partit mais celui-ci s’envola. La louve prit la jeune femme dans ses bras et regarda Hiryu.

- Je pas pouvoir la sauver.

Et si ça avait était Hiryu ? La louve serra le cadavre entre ses mains… A présent, elle était animée d’un nouveau désir. Celui d’être plus forte. Pour elle. Pour que ça ne lui arrive pas. Jamais.

Elles sortaient enfin de la forêt, couvertes de sang violets elle empestaient l’odeur du sang. Un cri retentit quand on remarqua enfin leur présence, une femme se jeta sur elle lui prenant le cadavre des bras. Et s’écroulant sur elle au sol.

- Margareth... Margareth.

Elles se ressemblait beaucoup toute les deux sans doute sa sœur. La jeune fille levait un visage plein de larmes vers les commissaires.

- Qu’est ce qui lui ait arrivé ?
- Elle s’être noyé… désolé.
- Et vous l’avez pas aidé ?
- ….

La jeune fille les regardait avec un air accusateur affecté par la perte d’un être chère. La louve prit Hiryu par la main et la tira.

- On s’en aller.

Ses félicitations m'allaient droit au cœur. Je n'en recevais que trop peu, alors quand ça arrivait... Et puis, celles-ci venaient de Kiyiya. Elle avait beau le faire plus souvent que les autres, j'étais toujours aussi heureuse de recevoir des compliments de sa part.

La louve m'annonça aussi la mort de la femme, elle avait l'air d'être plutôt accablée de cette nouvelle tandis que je l'accueillais sans vraiment de remords ou d'amertume. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait penser pour s'affliger de la sorte, peut-être était-ce quelqu'un qu'elle connaissait. Je n'osais trop en dire et trop faire pour ne pas paraître trop froide si c'était bien le cas. D'habitude, j'aurais haussé les épaules et répondu un "Ok, on y va ?" ou "Pas grave", mais je ne me sentais pas vraiment à le faire.

Une fois proche du corps de la femme, elle le prit dans ses bras et me regarda en m'annonçant qu'elle n'avait pas été capable de la sauver.

Euh... C'est pas si grave, hein ? C'est pas d'ta faute, mais celle du monstre, c'tout. Euh... Faut s'dire qu'il n'y en aura pas d'autre, hein ?

J'essayais de trouver les mots pour l'apaiser, je posais une main sur son épaule en lui souriant tendrement tandis que mon regard, lui, dénotait une certaine gêne vis-à-vis de la situation.

Nous partîmes de ce côté-là de la forêt et rejoignîmes les tentes de tout à l'heure. Une femme arrivait et s'écroulait devant nous en prenant le cadavre de la fille. Elle demanda de suite des explications, ce que Kiyiya donna de suite. La femme rétorquait, elle cherchait un coupable du regard, et cela tombait sur nous. Je m'apprêtais à dire ce que j'en pensais, lui disant qu'elle avait qu'à être là pour la sauver, que la louve avait tenté, mais n'avait pas réussit, que nous étions chasseuses de monstres et pas guérisseuses, et pleins d'autres choses du genre pour nous dédouaner, mais la louve m'arrêta en me tirant par la main. J'étais perdue. Mon regard cherchait sur son visage un élément de réponse que je ne trouvais pas, pourquoi accepter cette critique aussi peu légitime ?.. Enfin bref, je me pliais aux exigences de la louve, je sortis mon perçant et hop. Nous arrivions à Cerclon.

Ça va K'ya ?.. Il s'passe quoi ? Tu peux m'dire, hein...

J'avais envie de savoir ce qui la chagrinait autant. Je détestais la voir comme ça, j'étais impuissante. J'avais beau savoir me battre, je n'avais pas de moyen de vaincre sa tristesse à coups de lame.