[Mission] La face cachée de l'arène

- Pas pour l'instant, il est hors de question que je fasse un pari sans savoir ce que valent les combattants.

Dans sa tête c'était plutôt « Hors de question de donner de l'argent pour de tels horreurs » mais elle doit jouer le jeu. La féline commence à bouillir de l'intérieur, sans pour autant le montrer à l'extérieur. L'enthousiasme du garde pour les combat qui ne lui donne que l'envie de lui mettre une gifle, le combat horrible qui s'apprête à commencer et Morok, seul près de l'arène, il était plus que difficile pour elle de garder le sourire, même si elle le doit. Cela reste une mission d'infiltration.

Les dernières paroles de Morok ne l'avait pas plus rassurée que ça. Elle sait que c'est un Sanctuari, qu'il a déjà eu affaire à ce genre de mission et qu'il sait ce qu'il fait, mais l'esprit de camaraderie de l'hybride en prend un coup. Elle se rassure en se disant que le crocodile est suffisamment imposant et fort pour se défendre et qu'Ayren va bien et qu'il est à ses côtés. Mais elle reste méfiant vis à vis du garde qui les accompagne.

Désormais installés à leur place, Leiline entourée par garde et le forgeron, le combat est le sur le point de commencer.

*Et c'est partit pour l'horreur ...*

Des cris et des gémissements résonnent dans les nombreuses cages et prisons qui décorent les couloirs sordides des sous-sols du puits sordide qu'est cette arène.
Morok suit d'un pas lourd le garde armé, celui-ci jetant parfois un regard nerveux en arrière. Le Charan n'est pas connu pour sa discrétion et son corps de prédateur ne rassure pas souvent.

Faisant mine d'observer les alentours sans vraiment s'arrêter sur quoique ce soit, le Sanctuari enregistre le plus possible d'informations : Les lieux à couvert, les armes, les gardes ou les prisonniers les plus aptes à aider, etc...
Un minotaure couverte de cicatrices le regarde passer lentement, ses mains épaisses posées sur les barreau de fer de sa prison, un type maigrichon rogne ses ongles au fond d'une cage rouillée, une créature semblant faite d'eau pleure silencieusement dans un cube de fer et de verre... Les prisonniers sont hétéroclites et en très mauvaise santé...

Le garde fait son boulot, guidant Morok au travers les couloirs vers une grande salle commune. Une petite dizaine de gardes ayant un accès direct aux couloirs attendent la, assis à tes tables ou devant des machines. Tous sont équipés, prêts à intervenir en cas de besoin. Dans un coin de la salle, un grand écran plasma est installé, transmettant en direct le combat qui fait rage à l'intérieur de l'arène.

Morok s'adosse à un mur, bien en vue pour ne pas éveiller les soupçons et regarde les premiers instants du combat. La gamine contre l'espèce de tank sur pattes. Écoutant les commentaires et les vivas des gardes, il finit par ouvrir la gueule quand la fille laisse place à un dragon criard.

° Votre type, là. J'parirai pas sur lui.

Les gardes tournent la tête, surpris, avant que certains n'éclatent de rire en prétextant que le crocodile ne connaissait pas la Gorgone. Un type blindé d'ajouts mécaniques et d'armes en tout genre sortis directement des Forges de Cuivre. Un arsenal plus que suffisant pour réduire en poussière toute chose vivante qui oserait poser la main sur lui.

° J'connais pas les Forges de Cuivre. Moi, j'me fournis ailleurs.
- Ah ouais ? Et chez qui donc tu t'équipes toi, pour te la ramener ?
° La Caserne.

Un silence d'une seconde passe dans la salle avant qu'un coup de feu résonne dans la salle. L'un des gardes s'écroule et la panique gagne le groupe des gardes qui mitraillent dans la direction du Charan. Malheureusement pour eux, le portail créé par Morok grâce à son Miroir laisse pénétrer en plein cœur du complexe deux Santuaris, un Centaure et un cyborg, armés de boucliers magnétiques et d'Arcturus. La petite équipé profitant de l'effet de surprise, ils neutralisent rapidement les gardes, mais doivent faire face aux renforts qui déboulent dans la pièce, armes aux poing.

"Morok ! Pas de folie cette fois, c'est une mission de sauvetage, pas un stand de tir !"
° La ferme et tire, le robot !
"Tick, tu t'occupes des prisonniers. Morok et moi, on avance progressivement vers l'a- MOROK !"

Le Charan s'est jeté en avant, son fusil lourd calé contre l'épaule. Reversant un ou deux soldats, il tire deux ou trois rafales avant de se mettre à couvert derrière un mur.

° J'ai deux civils dans les gradins et une esclave qui va se faire tuer si on avance pas vite. Alors t'agite ton gros *** de cheval et tu m'aides à forcer le passage !

La louve va encore gueuler si le Charan ramène des passoires en guise de collaborateurs.

Le combat débuta, déjà la foule était euphotique. Je suivais le combat distant, froid face à ce spectacle. J'en profitais pour observais les gardes disséminaient un peu partout dans l'estrade, beaucoup était subjugué par ce qu'il se passait dans l'arène.

"Un soleil sur le champ de bataille !"

Flamme contre flamme un souffle de chaleur envahit l'assistance, l'enflammant de bonheur.

Je donnais un coup de coude à Leïline :
- C'est le moment de rejoindre Morok.

Evidemment lorsque notre garde trop occupé à regarder le spectacle se rendra compte de notre absence, nous aurons quelques soucis à nous faire. Mais je comptais sur sa culpabilité de nous avoir lâché du regard pour ne pas donner l'alerte de suite.

Je filais à travers la foule enivrée pour rejoindre une porte que j'avais repéré. Quelques gardes y étaient passés pour se relayer. Plus qu'à espérer ne croiser personne. Je m'y engouffrais, marchant doucement pour ne pas faire de bruit. Chose inutile car très vite des détonations se firent entendre. Des gardes déboulèrent de partout, j'attrapais la femme féline pour la plaquer dans une alcôve. La troupe de mercenaires passa sans nous voir, ça sentait le roussi.

- J'ai bien peur que notre ami Morok ai quelques soucis, soufflai-je à ma coéquipière. Avant de m'écarter de ses formes arrondies.

Je me raclais la gorge avant de reprendre en chuchotant :
- Allons-y, restons prudent. Il faudrait prendre une de leur arme pour nous défendre ...

Nous arrivions dans une salle où un crocodile géant en colère beuglait des ordres, les gardes de l'arène à terre.

- Morok ! l'interpellai-je.

Une situation plus que gênante pour notre hybride, rouge de honte après la réaction du Forgeron à l'arrivée de soldats. Elle n'ose même plus prononcer le moindre mot, ne répondant à son collègue que par des gestes de la tête.

Son cœur bat à cent à l'heure entre ce qui vient de se passer et les pétarades régulière de la salle d'à côté. Même si elle tente de garder son calme, ses oreilles plaquées sur sa tête la trahisse. C'est donc ça le surplus d'adrénaline ?

Alors qu'Ayren conduit l'hybride discrètement un peu plus loin dans le couloir, il réagit à la vu de Morok visiblement en mauvaise posture face aux renforts précédemment croisés, s'étant mit à couvert derrière un mur.

À la réaction d'Ayren, le sang de Leiline ne fait qu'un tour. Même si les bruits de détonations couvrent largement leurs voix, elle prend peur à l'idée que les gardes plus loin les repèrent. Son instinct de survie la pousse à commettre quelque chose qui enfreint tous ses principes et qui commence par un simple murmure.

- Sarkina.

Son arbalète de métal apparaît alors dans sa main. Elle remercie le miracle qui a fait que l'homme de tout à l'heure n'ai pas remarqué son titre. Lorsque Wergeld lui a offert cette arme, trois carreaux se trouvaient déjà dedans, certainement pour donner une occasion à l'hybride de s’entraîner.

Elle pointe vite l'arme vers l'un des gardes, mais son bras tremble. Son père qui lui a inculqué mainte et mainte fois qu'ôter la vie est une acte ignoble, elle s'apprête à détruire tout ce qu'il lui a apprit pour sauver sa propre peau, ça lui fait mal …

Elle expire, tiens son bras avec l'autre pour se stabiliser et tire. Le carreau se plante sous l'omoplate gauche du garde qu'elle visait.

La poussière de la bataille finit par se déposer. Le silence empli la zone alors que le calme retombe.

Les Sanctuari prennent peu à peu le contrôle de la zone, mais un constat amer se rédige alors : Les gérants, les gardes survivants et les prisonniers ont disparus. Sans doute un dispositif d'urgence existait pour réagir au genre de problème que l'arrivé des forces de l'ordre a posé.

Morok jette son arme au sol de frustration alors que les agents prennent les dépositions d'Ayren et Leiline. S'ils n'ont pas pu cesser le trafic, ils ont désormais tout de même fait prendre conscience aux activités illicites locales que les Sanctuari ne laisseront plus la ville sans une surveillance sérieuse.

[MISSION ÉCHOUÉE]