La vague du siècle

Le printemps réchauffait à peine les terres frigorifiées, les entremondiens reprenaient goût aux sorties bucoliques, le soleil ces derniers jours aidaient grandement à cet état d'esprit plus heureux, plus serein.

Le ciel clair avait un autre avantage : il facilitait l'observatoire céleste. L'Astronome et ses équipes travaillaient jour et nuit, mais surtout la nuit.
Ce rythme approprié pour leur drôle de métier donnait, rarement, comme résultat de faire se lever aux aurores même les maitres les plus bougons.

Sauf ce matin là. Epsilon paniqué au téléphone, je voyais Ayame pâlir. Sa peau solaire n'était pas faite pour avoir la même couleur que mon lait chaud. Il me regardait d'un oeil terrible.

-J'ai fais quoi ce coup-ci ?

L'elfe active le haut-parleur, d'abord, les cris stridents d'Azolvya nous parviennent. Elle était d'une joie folle si tôt le matin, une voix de harpie à vous déboucher un maitre mal embouché de bon matin...
Ai-je déjà signifié à mes ouailles que je ne suis pas facile au réveil ?
Elle n'en a cure.

-L'astéroide va frôler l'eplipse de notre planète dans quelques heures. Il emportera avec lui une partie de la ceinture d'astéroides qui nous protège mais également Moïrïn, l'île va être éjectée de l'atmosphère.

-Et la lune, fis-je très curieux.

-Elle ne sera pas de ce côté-ci, sa masse et la gravité de la planète devrait la conserver chez nous. Wergeld, tu te rends compte que ça signifie des catastrophes planétaires, n'est-ce pas ?

Prudent, je gardais le silence.

-De quelle ampleur, demandait Ayame.

-A voir avec les experts de Cerclon et les universitaires, je calcule facilement un problème de type raz-de-marée gigantesque. A notre défaveur...

-Assez pour laver Ing ?

-Assez pour transformer Munghor en lac.

-Ah...

C'est ainsi que démarra cette journée d'évacuation urgente.

Ceci est un poisson d'avril.

L'évènement se termine le 7 avril.
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