[TERN] Appartement Lin & Kaname

Je sourie dans le vide, j’aime la voir réagir comme ça. C’est comme cela que j’aime la voir, énergique et souriante. Maintenant que je l’ai retrouvée, je compte bien veiller à ce qu’elle reste loin des cellules de la Caserne. Je ne survivrai pas à un nouveau séjour en cellule de ma compagne. Et encore plus, si c’est pour me laisser toute seule avec une ou plusieurs mini-Kana ! Sa réplique à ma question sur l’envie de fonder une famille des succubes me fait rigoler. Cela veut tout dire, je crois qu’elle veut que j'arrête de lire les livres de la bibliothèque…

Tu es certaine de cela mon amour ?

Je la taquine gentiment même si je doute que l’on puisse catégorisé son frère de “comme tout le monde”. Sa démonstration se tient plutôt pas mal, admettons donc qu’elle puisse un jour ressentir l’envie de faire des enfants. La question est quand ? Je doute que l’on ait exactement la même espérance de vie à mon plus grand déplaisir. Quand on regarde, j’ai déjà bien entamée ma vie d’humaine… Je rebondit sur sa remarque concernant mon travail pour éviter de me déprimer en pensant à un futur encore lointain.

J'étais une petite fille très sage quand j'étais enfant, cela viendra donc de toi si nos filles ne sont pas sages !

Oups, j’ai lâché le fait que nous aurons uniquement des filles ensemble… Il faut vraiment que je fasse plus attention à ce que je dis. Décidant enfin que j’ai le droit de me blottir contre elle, Kana me prend dans ses bras pour un câlin improvisé. Me laissant aller, je m’installe plus confortablement pendant qu’elle me caresse la nuque puis joue avec mes cheveux nettement plus long qu’avant son incarcération. Le programme de ses prochaines journées me réconforte un peu, elle semble bien partie pour reprendre le cours de sa vie. Même si cette lettre de son école n’est certainement pas une bonne nouvelle.

Heureuse de la voir ainsi, je glisse mes mains dans ses cheveux et l’imite en déposant un baiser bruyant sur son front.

Il va falloir attendre encore quelque jours pour ça Kana. Je prend quelques jours de congé et on part en vacances en amoureuses. Est-ce que cela te convient comme programme à plus longue échéance ?

En réalité, ces congés me sont un peu imposé par mon assistante. Elle doit en avoir assez de me voir… Mais cela n’est pas pour me déplaire si ça me permet de passer un peu de temps en tête à tête avec celle que j’aime. Mais avant les vacances, il y a le Gala de la Caserne… J’ai un peu peur d’évoquer le sujet avec elle. Je ne veux pas qu’elle se sente obligée de venir et passe un mauvais moment.

Dans une semaine, il y a un Gala à la Caserne… On organise une vente aux enchères dont les bénéfices iront pour les enfants victimes des criminels d’Entre-Monde....

Comment lui dire que je voudrais qu’elle y vienne et se tienne à mes côtés ? Je ne veux pas la brusquer…

En tant que prétorienne, je dois y être… mais… est-ce que… tu voudrais m’y accompagner ?

C’est dit ! Je baisse les yeux, je ne veux pas la faire souffrir. Je comprendrais qu’elle refuse, elle a toute les raisons du monde de ne pas vouloir s’y rendre...

L’idée de partir en vacance semble séduire ma belle succube. Rien que nous deux au calme chez nous, un vrai rêve. J’espère que la maison lui plaira, je l’ai choisi spécialement pour qu’elle soit notre havre de paix à toutes les deux. Je ne pense pas qu’elle connaisse cette île, cela nous fera une bonne occasion pour quelques balades dans la nature sauvage !

J’ai déjà tout prévu, j’espère que cela te plaira ! Mais je n’en dit pas plus, c’est une surprise ! J’étripe celui qui osera essayer de venir me chercher !

J’ai hâte qu’elle découvre la maison et la vue. On aura une vue magnifique sur le lac depuis notre chambre. Un peu à l’écart de la ville, on y sera au calme. Un lieu parfait pour des vacances reposantes. Ma demande concernant le Gala met ma compagne mal à l’aise, je le sens. Son corps s’est tendu et sa voix la trahit. C’est certainement trop tôt pour lui faire une telle demande… Je ne sais pas ce qui est le pire, la prison ou le traitement médiatique dont elle a été victime… Il est peut-être mieux qu’elle n’ait pas vu tout ce qui a pu être dit sur elle après son procès. J’ai balayé d’un revers de la main ce qu’on disait sur moi, je m’en fiche royalement. Je sais qu’Hazuki a passé un coup de fils à chaque journal pour faire cesser les attaques contre moi usant d’une diplomatie dont je suis incapable mais elle n’a rien pu faire pour Kaname. Je me redresse, quittant la chaleur de ses bras, lorsqu’elle se qualifie d’ex-criminelle. Je prend son visage entre mes mains et l’embrasse tendrement.

Tu es ma compagne, ex-criminelle ou pas… Tu as été jugée coupable certes mais tu as purgée ta peine, maintenant, tu as le droit de reprendre ta vie comme tu l’entends. Même si nous ne sommes pas mariée, je suis avec toi... Pour le meilleur comme pour le pire, d’accord ?

Personne n’a le droit de dire qu’elle n’a pas sa place à mes côtés. Elle a été punie pour son crime, elle est libre de vivre sa vie maintenant. Et si elle veut la vivre avec moi, elle en a le droit, je veillerai à ce qu’on la laisse tranquille. Finalement, elle ne me promet pas de venir mais ne ferme pas la porte à cette possibilité. Je ne la forcerai pas, elle est libre de venir ou non. Je serai forcément très occupée pendant la majeur partie de la soirée, je ne voudrais pas qu’elle soit écartée par les autres invités…

Ne te force pas, mon amour. Je comprendrai que tu ne veuilles pas t’y rendre.

Je me replace dos contre sa poitrine, une meilleure position pour faire un petit somme dans le canapé entourée par ses bras. Bien installée, j’attrape sa main pour la poser contre mon coeur.

Tu m’as manquée mon Amour.

Il y a eu tellement de choses qui se sont passées pendant ce mois. Poussinette, Maribelle qui se trouve un petit, Livia… J’ai beaucoup de choses à lui raconter !

Dis-moi, tu aimes les renards ?

Question sans forcément d’utilité, je trouve cela amusant de jauger la réaction de Kaname par rapport à ma fausse identité d’hybride renard. La vraie question étant de savoir si je lui montre maintenant ou si je lui fait une surprise. Je grimace un peu lorsqu’elle m’annonce avoir un préférence pour les pandas roux. C’est un animal mignon, c’est vrai mais nettement moins simple pour une personne aux cheveux blancs comme moi. Une idée germe dans ma tête pour nous amuser un peu. Je me libère de ses bras et me relève en toute hâte pendant qu’elle me demande si j’ai en tête d’adopter un renard. La perche est trop belle pour que je ne la saisisse pas. Je prend mon air de prétorienne sérieuse, celui des passages de savons.

C’est presque ça ! Tu vois, il y a eu un problème dans le clan des renards polaires. Tu sais la famille de Maribelle, ma soeur adoptive ? Un petit à perdu ses parents dans une avalanche… Ils cherchent une famille de renards pour l’adopter…

Je lui fait signe d’attendre là et file dans la chambre comme si j’allais chercher une photo ou un truc dans le genre. Je retourne la petite malle contenant une partie de mes affaires à la recherche des serres-tête que Janis m’a offert lors de ma visite à la chapellerie. Je me dépêche avant que Kaname ne décide de venir voir ce qu’il se passe. Les deux serres-tête, l’un noir et l’autre blanc, en main et cachés dans mon dos, je retourne vers le salon. Il faudra que j’aille voir Janis pour faire faire un serre-tête renard à Kaname. On fera la paire comme ça. Par derrière, je lui glisse le serre-tête noir sur la tête avant de revenir dans ses bras, le mien en place.

Cela te va bien les oreilles de chat !

Je me blottit contre elle contente de ma petite blague. Fatiguée par cette journée, toutes ces émotions et peut-être d’avoir jouer le garde-manger de Kaname, je m’endors d’un coup collée contre ma chérie et la tête posée sur son épaule.