Enquête : Le Voleur d'Or et de Cœur

Tôt le matin, 49821 est allée retrouver la Caserne et ses collègues. Silencieuse, elle est restée un peu en retrait, analysant les données qu’elle avait assimilées depuis qu’elle avait rejoint les rangs des Sanctuaris et scannant la majorité d’organiques l’entourant pour les identifier, mettant en parallèle leurs photos et leurs visages. Les recherches concernant la disparue nommée Leiline avancent correctement, mais lui laissent énormément de temps libre, donc il aurait été préférable que la droïde se rajoute quelques tâches. Elle finit par s’adresser à une de ses collègues à la peau translucide pour lui demander si elle a besoin d’aide ou si elle a connaissance de missions nécessitant du personnel. L’organique secoue la tête mais lui indique la direction de la Bibliothèque où elle pourra trouver de quoi satisfaire ses interrogations, quitte à partir sur plusieurs jours à l’aventure pour chasser du gros bestiaux. L’unité A.u.r.o.R.a hoche la tête et la remercie avant de partir.

Le soleil embrase l’horizon, ses rayons passant à peine par-dessus les remparts de Cerclon, laissant la cité dans la fraîcheur matinale qui est loin de déranger la synthétique. Les rues commencent à se remplir des gens partant travailler et la foule se fait de plus en plus dense. Qu’importe. Ça lui rappelle l’ambiance de la Cite-Planète Thyton sur laquelle elle était déployée, des organiques – certes en minorité – et surtout des synthétiques, comme elle, clignotant de leurs LEDs multicolores se mêlant aux néons des magasins empilés les uns sur les autres. Ici, on ‘’respire’’ beaucoup plus et A.u.r.o.R.a peut accélérer le pas sans avoir à écarter la populace de son passage. Puis, ici, on peut voir le ciel et les nuages.

Bientôt, elle arrive en vue de la Bibliothèque, bâtisse impressionnante de par sa taille et son architecture semblable à celle de son monde d’origine. Elle pousse les portes et entre, ralentissant le pas pour observer les alentours afin de repérer le tableau des missions. A priori, ce serait là où s’attroupent déjà quelques personnes. Puis, enfin devant ce dernier, elle parcoure du regard les quêtes proposées, s’attardant en particulier sur les enquêtes et les missions de sauvetage. Problème, elle est seule et les missions nécessitent un minimum de deux personnes. La droïde se dit qu’elle aurait peut-être du demander à un de ses collègues de l’accompagner, mais ils avaient l’air occupés ou bien juste pas très motivés, comme souvent chez les organiques. Il lui faudrait trouver un partenaire, mais surtout se focaliser sur une mission. Ses capteurs oculaires se focalisent sur celle intitulée Voleur d’Or et de Cœur car elle lui semble assez simple, histoire de réactiver ses circuits rouillés.

Quelques instants à peine s’étaient écoulés entre le moment où 49821 s’est dit qu’elle n’aurait pas du venir seule et celui où une organique est venue se placer près de la synthétique. A.u.r.o.R.a a-t-elle pensé à voix haute ? Ou simplement est-ce la programmation du destin qui a fait que cette vivante se soit approchée d’elle… pour lui parler, d’autant plus. La droïde tourne la tête vers elle et tique lorsque l’inconnue cite le nom de l’Organique Roben , haussant vaguement son arcade sourcilière, ou plutôt là où sont supposés être son sourcil… inexistant. Cet être connaît donc sa collègue au kimono qui lui avait demandé de l’aide quant à un problème informatique.

« - Bonjour, Organique. Effectivement, mais nous ne voyons pas beaucoup d’intérêt à être en congés. Nous voulons nous décrasser les circuits et travailler est le meilleur moyen pour cela. Un peu d’aide ne serait pas de refus. »

Puis, elle tourne la tête vers le tableau d’affichage et pointe de l’index la mission qu’elle avait choisi « Le Voleur d’Or et de Coeur ».

« - Nous avons porté notre choix sur celle-ci. Vous convient-elle ? »

Puis, elle regarde autour d’elles, scannant les visages et les êtres présents.

« - Savez-vous à qui il faut s’adresser pour lancer cette mission ? Nous n’en avons pas encore fait jusque là et nous ne savons pas trop comment procéder. »

L’organique semble avoir chargé l’intégralité de ses batteries et avoir même intégré une extension Énergie +++, le genre de vivante à faire danser même les nuages tant elle vibre de vie. Quelque chose dit à 49821 que cette mission s’annonçant plutôt simple a des chances de devenir rocambolesque. Elle hoche la tête à la première remarque de la brune, puis la suit. Celle-ci lui annonce qu’elle connaît parfaitement la Bibliothèque et c’est parfait, étant donné que la gynoïde n’a pas encore téléchargé tout ce qu’il y a à savoir sur ce lieu et son fonctionnement. Puis, elle se présente, Moana.

« - Nous sommes A.u.r.o.R.a 49821. Mais les organiques préfèrent généralement juste dire A.u.r.o.R.a. Nous sommes enchantée de faire votre connaissance, Organique Moana. »

Puis, elle lui emboîte le pas, baissant juste le volume d’entrée de ses capteurs sonores, un peu dérangée pour le bruit strident de la sonnette. Tout à coup, une jeune femme, armée lourdement entre en scène, l’air visiblement peu ravi que l’on dérange la quiétude du lieu, rapport aux écriteaux qui, en plus, invitent au silence. Ah, ces organiques.. La synthétique esquisse un bref sourire en coin, tandis qu’elle scanne la personne en face d’elle. D’après le croisement des fichiers de la Caserne et de ceux qu’Ambre lui a transféré, puisque celle-ci s’est gentiment moqué d’elle quand elle lui a dit ne pas savoir qui était Leiline Devalle, il s’agirait d’une certaine Eva, la bibliothécaire. Sous son nom, une annotation : Organique importante. Une Organique importante… mais dotée d’un air peu commode qui transpire par tous ses pores, mais surtout par les armes qu’elle tient en mains. Une once de respect envers cette vivante naît au creux des circuits de la droïde.

-Je te conseille de remplir ce formulaire aussi vite qu'il t'est possible d'écrire...

A nouveau, un sourire se glisse sur les lèvres de synthèse de 49821, y a pas à dire, les organiques tempêtes-qui-grondent, ce sont ses préférés. Un bref regard vers le formulaire, puis vers Moana, se disant qu’il vaut mieux pour elles qu’elles restent en un seul morceau pour effectuer cette enquête, mais comme sa toute récente acolyte connaît mieux qu’elle le fonctionnement des lieux, elle la laisse le remplir. Pendant ce temps, elle regarde la bibliothécaire et baisse la tête, comme une salutation sobre.

« - Excusez notre comportement, nous veillerons à nous faire plus silencieuses à l’avenir. »