Le chaos c'est bien, à deux c'est mieux ! [PV Meïna]

Honnêtement, j'aimais ma vie avec Siegfried. Je n'avais plus fait de mal à personne depuis notre arrivée dans ce monde étrange, je ne voulais plus risquer de mettre la vie de mon bien-aimé en puéril. Je n'avais pas gagné de cœur pour autant, en tout cas pas de sentiments pour qui que ce soit qui n'était pas mon bel albinos. Mais fabriquer des jouets m'occupait et au final je trouvais cela plutôt amusant et intéressant. Je fabriquais autant des jouets en bois qu'en métal, même si étonnamment ceux en bois avaient beaucoup plus de succès. Il faut dire que j'y prend un soin particulier et que les petites démonstrations de Siegfried quand il leur donne temporairement la vie plaisent beaucoup aux clients.

Mais voilà, si cette vie bien rangée me convenais je sens que quelque chose bouillonnait en moi. Quelque chose me poussait à m'arrêter quand je voyais une bagarre dans la rue, à lire le journal pour m'arrêter sur les accidents et autre faits divers mortels. Je n'en avais pas pris conscience mais...j'avais besoin de sang, d'explosion, de faire bouger ce monde trop parfait autour de moi. Ce n'était même plus pour mon idéologie: juste pour le plaisir.

18 ans à me retenir mais aujourd'hui, c'en est trop. Je savais que Siegfried serait prit pour la journée par une mission de chasse importante, j'avais donc décidé de faire ma propre chasse. Depuis quelques jours, des clients nous rapportaient des attaques de bandits. Rien de très impressionnant ici, ce n'étaient même pas si grave puisqu'ils se contentaient de voler leur victime avant de filer. Mais ils avaient fait pleurer une petite fille, une cliente de chez nous, et j'avais vu Siegfried s'énerver contre ces chiens. Je me suis dis qu'il retrouverait le sourire si quelqu'un se débarrassait d'eux non ?

Enfilant donc mon long manteau blanc et mes bottes assorties, je me dirigeais vers la route qu'ils semblaient emprunter le plus souvent. C'était vraiment des amateurs, trouver leur camp fut assez simple. Ils étaient installés au bord de la forêt, leur tentes entouraient leur feu de camp. Ils semblaient en plein repas...

Je me cachais dans un bosquet et sortit de mon sac un petit train électrique télécommandé. Je l'avais modifié pour qu'il puisse rouler sur le sol de la forêt. Je fermais les yeux et me concentrais pour faire fonctionner mon pouvoir. L'intérieur du jouet se modifia, se transformant en bombe artisanale. En le mettant contre mon oreille, je pouvais entendre le "tic tac" de la minuterie. Parfait.

Un large sourire éclairait mon visage alors que je posais le train au sol. Je pris la télécommande et le mit en route, le dirigeant grâce à la petite manette au centre du camp, tranquillement.

- Hn ? C'est quoi ça ? Fit un des bandits en se levant de son rondin de bois.
- J'en sais rien. Ca fait parti du butin ?
- Qui joue avec ?

"3...2...1..." Je visais le campement, mon sourire s'agrandissant encore alors que je claquais des doigts.

L'explosion fut aussi rapide que brutale. Les tentes furent soufflées et les corps des trois hommes qui étaient tout près de l'innocent train détruits. Je pouffais de rire, bien caché, protégé par les arbres. Cette sensation, cette vibration... C'était si excitant !

Qu'est ce qui ne faut pas faire pour essayer de trouver des richesse … Il faut croire que les missions, ce n'est pas vraiment ce qu'il me faut. Même quand j'essaye de me tenir à carreau je finis par tuer quelqu'un. Non pas que j'ai de scrupules, mais les plans ne se déroulent que rarement bien quand mon envie meurtrière prend le dessus. En attendant, pour m'enrichir, je tente de voler les gens.

J'ai entendu parler d'un camp à proximité de la forêt, un groupe de bandit semble t-il. Pourquoi ils ne sont pas enfouie dans la forêt et de rester au bord ? Qu'ils mettent une pancarte « On est là ! » la prochaine, je les trouverai aussi facilement. Je me cache à un arbre assez épais pour me cacher et observer ce que font ces andouilles. Entre ceux qui mangent tranquillement et qui passent d'une tente à l'autre, j'arrive à en compter six.

Maintenant, vérifier qu'est ce qui pourrai me servir d'arme sur le tas. Je note que certains ont posé leurs armes à côté d'eux, mais il ne sont pas bien attachés. Des chances que je suis utiliser ma télékinésie pour attraper une dague. Une épée c'est risqué, trop lourd et je risque de vite me fatiguer.

J'observe et remarque quelque chose d'intrigant, un petit objet qui roule tout seul … Un train électrique ? C'est une blague ?! Mais d'où il sort ?

C'est beaucoup trop gros, il y a quelqu'un dans les parages, ce n'est pas possible. Je regarde aux alentours si je ne vois pas quelqu'un, qui sait … Peut-être quelqu'un qui veut me voler mon spot. Ou un fou dangereux ? Trois mecs commence à s'approcher de l'étrange engin miniature.

Puis une explosion. J'ai eu le temps de me plaquer contre l'arbre derrière lequel je suis cachée, mettant ma tête dans mes bras par réflexe et poussant un gémissement dû à la surprise. Qu'est ce que ça peut être ? Ce n'était pas le train tout de même ?! Si c'est ça …

C'est du pur génie.

Après que tout se soit calmé, je remarque les trois hommes désintégrés. Je tente d'évacuer la fumée devant moi de mes petits bras et regarde le lieu de l'impact. C'était bien le jouet. Qui a eu une idée aussi diabolique pour en venir à ça ? Tout ce que je sais, c'est que ça me plaît, preuve en est, je sourit bêtement, telle une jeune femme qui vient de se faire déflorer.

J'entends un survivant. Un étrange humanoïde couvert de fourrure avec des espèces d'antennes à l'arrière de son crâne et de très longues oreilles d'elfe qui rampe et tente tant bien que mal à essayer de se relever. Avec ma pensée, je réussi difficilement à soulever le pic à broche qui a volé après l'impacte et finit par vite le planter dans l'épaule droite de la vermine au sol.

Alors qu'il hurle d'agonie – parce que c'est vrai que ça doit faire mal un pic de cette largeur dans l'épaule – je récupère la dague qui se trouve dans sa propre poche, m'allonge sur son dos dans une position plus que sensuelle, souriante à pleine dents, lui met ma main libre sur le front et faufile le couteau sous sa gorge de mon autre main.

- Dites moi mon cher. Je vois qu'il s'est passé un incident très fâcheux dans votre camp. C'est que votre camp doit être réputé pour que ça arrive sans même que j'ai eu le temps de faire quoi que ce soit.

- J-je je ne sais pas de quoi vous voulez parler !

- Oh vraiment ?

J'amène de ma main libre son oreille prêt de ma bouche, lui mordant le bout, je l'entend même gémir timidement à ce moment là. Ça m'excite.

- Où sont vos richesses ?

- Nous n'avons rien pour vous !

- Oh … Et bien dans ce cas.

Ma lame finit par trancher la gorge du malheureux qui n'avait rien demandé. J'aurai peut-être dû profiter de lui, pour une raison que j'ignore il m'a beaucoup excité, j'en suis encore toute chaude. Serai-ce l'idée du jouet explosif qui m'a mit dans cet état ?

Je finit par utiliser mon pouvoir pour lui planter le plus profondément possible la dague dans son crâne, le tout accompagné par mon rire habituel, un rire à gorge déployé qui résonne dans tout le camps, voire tout le bosquet.

J’étais aux anges. Cette explosion, ce sang… Tout était parfait. J’en avais des frissons dans tout le corps. Ça faisait si longtemps… Comment avais-je tenu tout ce temps sans ces sensations délicieuses ? Je me rendais aussi compte que j’aimais ça bien plus qu’autrefois. Autrefois j’avais des idéaux, des raisons de détruire un monde que je haïssais. Maintenant… Je sentais que c’était le chaos lui-même qui me plaisait. Juste la destruction la plus pure et simple.

Je sortis de ma transe quand un des survivants se retrouva soudain avec un pique à broche dans l’épaule. Comment il s’était débrouillé ? L’explosion ne l’avait pas envoyé là pourtant ! La réponse me vint sous la forme d’une étrange créature, assez petite, qui lévita jusqu’au pauvre survivant. Sa pose aurait été sensuelle si j’étais intéressée, mais plus que ses airs obscènes, c’était sa façon de tuer qui m’intéressait. Elle avait une façon de parler, d’agir qui insinuait la terreur au sein de l’esprit de sa victime, avant d’enfoncer la dague du bandit dans son crâne, offrant un doux son d’os brisé à mes oreilles. Elle était un poil plus brutale que moi mais j’aimais beaucoup son style !

Impossible de rester caché dans ces circonstances ! Je sortis alors de ma cachette, un grand sourire aux lèvres. D’ordinaire, les clients trouvent mon sourire agréable et avenant, dans ce contexte il devait plutôt paraître malsain.

- Quel spectacle ! Incroyable ! Du génie !

J’applaudis même mais continuais de sourire avec sincérité.

- Vraiment… Comment as-tu fais pour le pic ? Tu peux le manipuler à distance ?

Je devais avouer que ce genre de pouvoir était intéressant… Même si je doutais pouvoir l’utiliser un jour, malheureusement.

Je n'ai pas eu le temps de me remettre de ma besogne que j'entends une voix et des applaudissements derrière mon dos. Mon instinct m'alerte, me dit que c'est certainement un potentiel témoin. Mais pourquoi applaudir dans ce cas, ce n'est pas logique …

Je tourne vite la tête sur le côté pour repérer l'étrange personnage qui tape joyeusement des mains, un grand sourire au lèvre. Qui est ce type ? J'ai hésité un moment à savoir si c'était un homme ou une femme, mais en écoutant sa voix, aucun doute. C'est bel et bien un homme aux cheveux roses.

Il est clair que dire que ce que je venais de faire est du génie caresse mon ego, mais dois-je réellement lui répondre comme-ci de rien était ? Je plissais les yeux, gardant une certaine distance avec mon interlocuteur et le regardant du coin de l’œil.

- Je suis télékinésiste.

Je ne vois vraiment pas quoi répondre, faut dire qu'il me prend au dépourvu, ça en a même calmé mes pulsions qui étaient pourtant fortes … Je finis par me retrouver face à lui, toujours cette distance qui nous sépare.

- Qui es-tu ?

Puis je me rappelle de la maquette de train. J'ouvre grand les yeux, une commissure aux lèvres. Non ce n'est pas possible, peut-être que …

- Attends, c'est toi le responsable de cette explosion ?

Je veux en avoir le cœur net. Ce serai lui le génie auquel je pense depuis tout à l'heure ? Je devrai être flattée d'avoir reçu de tels compliments de sa part dans ce cas, mais je reste méfiante. Qui sait, je m'emballe peut-être alors que ce n'est pas lui. Je me suis jamais trouvé aussi hésitante devant quelqu'un. Je ne sais pas quoi penser …

Évidemment la créature se méfiait de moi. Qui ne le serait pas en se faisant ainsi accosté ? Mais ça ne me rebuttait pas. Elle sembla comprendre que j'étais le créateur du petit train et je vis bien une lueur d'intérêt dans ses yeux. Flatté, je lui fis une révérence théâtrale, un peu excessive comme à mon habitude.

- Klaus Ackermann, pour vous servir. Mademoiselle....?

J'attendais qu'elle me donne son nom en l'observant. Quelle drôle de créature n'empêche... Elle ne ressemble à rien de ce que je connais. Une sorte de créature de l'ombre qu'on croirait sortit d'un jeu vidéo. C'était assez étonnant !

- Pardon pour ma question impolie mais: quel genre de créature es-tu ? Je n'en ai encore jamais vu qui te ressemble ! Et tu semble avoir pas mal de pouvoirs en plus de la télékinésie.

Alors que nous discutions je vis quelque chose bouger derriere elle. Ce qui semblait être un cadavre était en fait le seul survivant de notre massacre essayait d'attraper un morceau de bois piur frapper la créature. Rapide, je m'avancais vers elle, la poussais, pris la dague dans le crâne du bandit et la planta dans la gorge du survivant. Un peu de sang éclaboussa mes gants que je retirais et lançais dans le feu qui était en train de dévorer une tente.

- Je te propose de faire connaissance ailleurs. La cavalerie ne devrait pas tarder à arriver avec tout ce bazar...

J'hésite longuement avant de donner mon nom. Dois-je vraiment me fier à ce type à la courbette exagérément théâtrale ? Certes il a des méthodes de tuer plus qu'intéressantes en misant sur l'innocence des gens - d'où mon intérêt pour lui. Mais qu'il m'accoste aussi soudainement.

Je peux peut-être au moins lui donner mon prénom et pas le nom de famille horrible dont on la affublée à mon arrivée dans ce trou qu'est l'Entre-Monde. Je me dis qu'avec un peu de chance, une autre fille porte mon prénom.

- Meïna.

J'avais un ton posé mais plutôt frileux. Je ne sais toujours pas ce que je dois faire de lui. Jusqu'à ce qui le demande mes origines. Ce ne serait pas la première fois, les gens sont souvent intriguées de voir une créature sanguinaire avec un tel physique.

Je serrais les poings, dû à la frustration de ma réponse à venir.

- Je suis une déesse bannie. Et mon exile ici m'a arraché quasi la totalité de mes pouvoirs.

Ils ont été sympa pour une chose : ils m'ont laissé l'un des plus utile de tous.

Mais voilà que sans même crier garde, l'homme s'approche rapidement vers moi. Je n'ai pas le temps d'utiliser ma télékinésie pour prendre une arme. M**de ! Qu'est ce qu'il ça me faire ?!

Il me bouscule alors que le côté. J'ai paniqué et perd l'équilibre, me retrouvant par terre, sur un tissu de tente qui a échappé aux flammes et observe le dénommé Klaus achever le manant qui a tenté de m'attaquer en traitre.

Comment ai je fais pour ne pas le voir, ni même l'entendre celui-là ? Il va falloir que je sois bien plus vigilante que ça à l'avenir.

Mais pourquoi ? Pourquoi Klaus l'a t-il tué ? ... pourquoi m'a t-il aidé ?! Je restais béate devant lui, toujours au sol sans pouvoir sortir le moindre mot suite à mon incompréhension la plus totale. Je fini par survoler le sol comme à mon habitude, sans quitter l'homme des yeux.

Faire connaissance dis-tu ? Qu'il en soit ainsi. J'ai bien trop de questions à te poser au stade où nous en sommes.

- Tu connais le quartier de Fumeroles ? Je connais un bar sympa là bas.

Je lui montrais un léger sourire, tentant au mieux de cacher mon ignorance sur sa dernière acte.

La pauvre Meïna semblait abasourdi par mon geste. Je sais bien que je ne suis pas un enfant de chœur mais empêché une nouvelle connaissance de se faire poignarder était-il si étonnant que cela ? Je supposais que oui. Mais j’aimais bien la lueur d’intérêt dans son regard, visiblement je lui plaisais d’une certaine façon. C’était parfait ! Il est toujours utile d’avoir une déesse dans sa liste de contact, même une déesse aux pouvoirs limités…

- Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de visiter Fumerolles mais je te fais confiance pour me servir de guide !

Je décidais de lui faire confiance et de la suivre. N’ayant pas de titre Perçant ni elle, ni moi, nous nous rendions à pieds jusqu’à l’Entre-Monde, pour ensuite nous diriger vers le quartier de Fumerolles. Descendre vers le sous-sol de la capitale pouvait être inquiétant, mais j’étais surtout curieux. Tout était sombre dans ce quartier, aucune lumière naturelle pour y voir plus clair. Ca avait quelque chose de mystérieux, d’effrayant même. J’adorais ça ! J’avais l’impression de retrouver le quartier général de ma secte, il y a longtemps, dans une autre vie. Je voyais autour de moi de nombreuses âmes en peine, ou des créatures qui sentaient le mal et le chaos. Un sourire amusé illuminait mon visage, je faisais tâche dans ce monde sombre avec mon manteau blanc et mes cheveux roses. Mais c’était trop amusant !

Meïna me conduisit dans une auberge qui me sembla identique à de nombreuses autres auberges. Je m’assis à une table avec elle et la laissais faire la commande, lui proposant de lui offrir, tout en observant ce qui m’entourait avec intérêt.

Pour une fois, je me suis faite plus discrète que d'habitude dans les tunnels de Fumeroles. Enfin, la plus discrète que puisse être une déesse avec mon physique accompagnée d'un homme aux cheveux rose habillé tout de blanc … Mais après tout, n'y a t-il pas autant de gens farfelus dans ce quartier sous-terrain ?

Je jette régulièrement des coup d’œil derrière moi, histoire d'être sûre qu'il me suive et surtout qu'il ne me fasse pas une crasse dans le dos. Il a beau avoir fait une bombe artisanale digne de ce nom, je ne sais toujours pas qui il est. Si c'est un Sanctuaris, je suis mal barrée.

J'ai toujours fait dans la discrétion dans ma manière de faire, mais le coup des ados jetés dans la gueule d'un Sampal affamé et ce en pleine rue a été un sacré pas de travers. Je fais profil bas depuis cette mission. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle mon prochain coup était censé être dans un camp de voleur suffisamment éloigné de l'Entre-Monde, pour que personne me tombe dessus. À croire que je n'ai jamais de chance …

Je trouve la seule auberge de Fumeroles qui m'accepte encore. C'est ça de se s'enfuir pour ne pas payer mes consommations, mais là c'est Klaus qui décide de payer sa tournée. Je ne comprend décidément pas cet homme. Il a l'air d'être très enjoué d'être ici avec moi. Je commande deux pintes de bières ambrées, j'espère qu'il aime ça.

Depuis quand je me fais ce genre de remarque vis à vis de quelqu'un ?

Nos consommations arrivée, j'attrape ma chope et adresse un sourire malicieux à mon compagnon de beuverie.

- À la tienne.

Après une longue gorgé, je me décide enfin à lui poser cette question qui me brûle les lèvres depuis ces dernières minutes.

- Pourquoi t'intéresses tu tant à moi ?

Meïna nous commanda de la bière pour trinquer. Je n'étais pas forcément friand de bière, je préférais le vin ou des alcools plus raffinés, mais je m'en contentais avec le sourire.

- A la tienne.

Je bus une longue gorgée de ma pinte. Bon, ce n'était pas du trois étoiles mais elle restait buvable. J'en avais connu des pires dans certains troquets où Siegfried m'avait emmené, autrefois...

Je sortais de mes pensées nostalgiques quand ma partenaire de boisson me demanda ce qui m'intéressait tant chez elle. Ah je l'intrigue donc à ce point ? Parfait. Plus je l'interessais, mieux le pourrais la ralier de mon côté. J'avais hâte qu'elle me fasse découvrir le côté sombre de l'Entre-monde, même si je ressentais un peu de culpabilité vis à vis de Siegfried. Il a tant fait pour me garder vers la lumière...mais ce n'était pas mon élément.

- Bonne question... Et bien tout d'abord c'est la première fois que je rencontre une déesse comme toi. Tu prend plaisir à tuer, c'est assez étonnant. Mais c'est surtout ta façon de faire que je trouve fascinante... Tu as insinué autant de peur que d'excitation sur ta victime, c'était passionant de voir toute ces émotions se mélanger sur son visage. J'ai l'habitude de rester dans l'ombre, d'envoyer les autres se salir les mains à ma place. Mais aujourd'hui tu m'a montré qu'il était tout aussi gratifiant de prendre soi même la vie. Je suis curieux maintenant de savoir ce que ça fait...

Au final, malgré mes nombreux crimes, je n'ai pris que deux vies directement : Monica, pour mourir avec elle. Et je me tiens responsable de la mort de Siegfried... Le reste, au final, n'a été que jeu de manipulation et mots murmurés au creu des bonnes oreilles. Et la Bibliothèque....

Je reppris une gorgée de bière et plongeais mon regard dans celui de Meïna. J'avais beau porté des couleurs clairs, il n'y avait rien de chaleureux en moi. Je passais ma vie à mentir, ma seule source d'émotions étant Siegfried. Du moins c'etait le cas... Car maintenant la Déesse me provoquait aussi bien des choses. Mes yeux fuschias brillaient d'intérêt, de desir d'en savoir plus sur cette créature aux pouvoirs si intéressants. De cette peut-être, future amie de ténèbres... Je posais un coude sur la table et mon menton dans ma main.

- Je me permet de te retourner la question. Pourquoi ne m'a tu pas tué ? Pourquoi m'écoute-tu ?

Je prend plaisir à commettre des crimes pour une chose, très simple : je suis née à la base pour commettre des désastres. Catastrophes naturelles, maladies en tout genres et j'en passe. Je suis désormais enfermée dans un monde dans lequel j'ai perdu tous mes pouvoirs, sauf la télékinésie et de façon très limitée ce qui m'empêche de faire ce pourquoi je suis née.

Ma seule manière de calmer cette frustration ? Tuer.

C'est ce que je faisais déjà dans mon ancien monde bien sûr, mais tout comme Klaus, je le faisais de manière indirect. Lui manipulait les autres pour faire le boulot à sa place, moi je manipulais les éléments, l'environnement et les autres micro-organismes qui peuvent vite s'apparenter à des virus mortels.

Et pourquoi je ne lui répond pas tout ça à vive voix me diriez vous ? Et bien parce qu'on est dans une taverne et je ne vais pas gueuler ça sur tous les toits !

- Klaus, tu ferais mieux d'être discret sur ce sujet à l'avenir, pour toi comme pour moi.

Enfin, surtout pour moi. Je ne veux pas déjà me faire griller par les Sanctuaris du coin. Ma couverture a déjà assez prit cher avec la précédente mission à cause d'un Sampal dissident, ce n'est pas pour en rajouter une couche par dessus.

Mais ce regard. Ce regard insistant qui me fixe. J'ignore tellement ce qu'il a derrière la tête, ça en devient troublant … Jusque là, j'avais écouté ses paroles sans broncher, sans montrer la moindre expression sur mon visage, mais il retourne ma question. Qu'est ce que je peux répondre à ça ? La seule réponse qui me vient à l'esprit.

- Pour rester vague, on va dire que … J'ai beaucoup aimé ta méthode. Ta manière d'utiliser un truc enfantin pour faire ça.

J'écarte brusquement les bras pour imager une explosion.

- Fallait y penser à ce genre d'astuce. C'est …

Je ne crois tellement pas que je vais réussir à dire ça à quelqu'un, c'est pourquoi je prend une très longue gorgée de bière avant de finir ma phrase.

- C'est du génie.

C'est vrai, qui irai se douter une seconde qu'un petit train téléguidé serai une bombe ?

Je reprend un coup de ma chope et pose alors ma deuxième question.

- Et maintenant ? Que comptes tu faire de moi ?

Le chaos c'est bien, à deux c'est mieux ! [PV Meïna]

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