Deliver'elm

Ayren me proposa le fourreau métallique au prix d'un fourreau normal, et me donna un total de 46 Pims. Ce qui, soustrait à sa commande, lui faisait encore 4 Pims à payer. Je repoussais poliment la carte de paiement qu'il me tendait :

- Dans ce cas, on est quitte chacun pour notre commande. Et pas besoin de passer par des transactions contraignantes. Je fis un rire léger tout en rangeant l'appareil de paiement.

Ayren eut des mots très réconfortants pour les oreilles et l'esprit d'un père inquiet. J'ai toujours en tête énormément de questions, peu importe si je suis en mission ou chez nous. Mais il a su en chasser certaines de ma tête, au moins pour un temps.

- Merci beaucoup Ayren. Je te suis redevable. Et je penserais à toi, si Lilou a besoin d'un tonton protecteur.

Ayren me proposa de nommer ma lame, en la gravant :

- Dans ce cas, j'aimerais que tu y graves un symbole.

Sur une feuille, je dessinais un symbole :

護

Je présentais le dessin à Ayren :

- Dans un dialecte d'un pays de l'Orient lointain, ce symbole se prononce Mori, qui signifie protéger. Je veux dédier cette lame à la protection de tous ceux qui me sont chers : ma fille, mes amis, mes alliés... Je suis certain que ce symbole lui portera bonheur.

Et Ayren me demanda si Lilou souhaitait un quelconque équipement de défense :

- Délicate question que tu me poses. Je ne crois pas vraiment que Lilou soit portée sur les équipements tels que les armures ou les armes. Et j'aimerais qu'elle grandisse dans un monde où on pourrait vivre sans armes, ne pas craindre une attaque de vouivre, d'ours, de vespides géants... Mais si un jour elle a besoin d'un quelconque, fournit lui un équipement de la meilleure qualité possible, et la note sera pour moi. Avec tous mes remerciements. Et surtout, si ce cas arrive, s'il te plaît, préviens-moi, je t'en serais gré.

Ça, et le fait que si je cherchais ouvertement à la surprotéger tout à coup, elle pourrait se braquer.

- c’est parce qu’avec Ice, Thänille et Ayren on a vécu de grandes aventures ! et il m’a porté sur son dos, du coup, je crois qu’il m’aime bien. Hein Tigrou ?

Eylène était chaleureuse et captivante lorsqu’elle parlait, elle entourait Lilou d’une aura de gentillesse, et la fillette ne voulait plus la quitter, son monde était constituait d’homme, et les rares femmes qu’elle avait croisés dans sa vie n’était pas tendre, elle pensait notamment à l’intendante de l’orphelinat, cette vielle chouette revêche à cheval sur la discipline et les règles de bien séance, cette femmes qui lui avait vivre l’enfer durant les 10 premières années de sa vie, l’exact opposés de cette kitsune aimante.

- oui surement, enfin généralement les animaux sont gentils avec les gentilles personnes aussi, mais j’aimerais bien avoir des oreilles comme ça pour voir si ça change quelque chose entre Titou et moi.

L’écureuil retourna sur son épaule.

- Un refuge ? si vous avez besoin d’aide je serai ravie d’y aller, je vais souvent au chenille de dame Gisèle pour l’aider, mais je peux aussi aider ailleurs. Si vous avez besoin de premiers soins pour un de vos animaux je peux me rendre utiles.

La conversation continuait tandis qu’elles nourrissaient Ice et Tea et lorsqu’elles eurent finit, elles retournèrent auprès du forgeron et de l’alchimiste.

Lilou courut vers son père.

- alors on vous a manqué, vous parliez de quoi ?

Elle s’installa sur l’accoudoir du fauteuil où Richye était installé, posant sa tête sur son épaule.

Cela me faisait plaisir de graver un symbole lié à la protection sur une lame. Je savais que Richye en ferait bon usage.

J’acquiesçais à ses paroles, je préférais aussi que Lilou grandisse dans un monde sans arme, sans violence, sans mauvaise surprise. Je savais malheureusement u'il en était autrement sur Entre-Monde.

L'intéressée arriva à ce moment là, nous demandant de quoi nous parlions. Je lui ébouriffais une nouvelle fois les cheveux, vraiment heureux de la voir ici, avant de lui répondre :
- Nous parlions affaire avec ton père, je vais d'ailleurs aller graver la lame si ça te dit de venir voir comment je procède.

Je lançais une tape amicale à Richye avant de disparaître dans l'arrière boutique. Eylène savait que je comptais sur elle pour tenir le comptoir au cas où d'autres clients viendraient.

Tandis que je m'installais avec mes outils de gravure, la femme-renard s'installa derrière le comptoir tout en engageant la conversation avec l'Alchimiste :
- Votre fille est vraiment adorable, lança-t-elle. Cela fait longtemps que vous vivez ensemble ? Je lui avais expliqué que Lilou était la fille adoptive de Richye.

De mon côté je m'appliquais avec mon burin à graver le symbole que Richye avait dessiné sur l'acier. Ce n'était pas évident, les traits étaient assez rapprochés. J'allumais un petit feu utilisant le soufflet pour augmenter rapidement la température.

J'entendais la voix d'Eylène de l'autre côté et son rire cristallin, cela me fit sourire. Elle continuait de questionner Richye sur ses passe-temps, racontant au passage les siens, sa vie au refuge de ses parents, son envie d'aider, l'annonce que j'avais publié et notre rencontre. Je l'entendis annoncer que sa demeure à la forge était provisoire, juste le temps de se remettre d'aplombs et de louer une petite chambre pour ne pas déranger.

Je finis par la gravure en passant la lame dans le feu afin de lisser l'écriture avant de passer de l'eau salé dessus. Je revins de longues dizaines de minutes plus tard, laissant l'arme refroidir dans l'arrière boutique.
- Tu vas pouvoir récupérer ton épée dans peu de temps, annonçai-je à Richye. Vous voulez visiter Ordae tant que vous êtes là ?

Ça me faisait plaisir d'avoir pu discuter de tout ça avec Ayren, et j'en étais d'autant plus heureux de le compte parmi mes amis, et compagnon le plus fiable. Et en parler leva un poids certain sur ma conscience.

Lilou revenait avec Eylène du jardin, et s'installa sur l'accoudoir du fauteuil où j'étais installé. Je lui fis une bise paternelle sur sa tête :

- Rien d'important. Juste quelques achats que je devais faire.

Ayren lui proposa de venir faire un tour à la forge, voir comment réaliser la gravure sur la lame que j'avais commandé. Pendant ce temps, Eylène fit un compliment à propos de Lilou et me demandait depuis combien de temps nous vivions ensemble :

- Merci. Cela fait maintenant plusieurs mois que j'ai officiellement adopté Lilou. Je l'ai connu le jour où nous étions partis sur une mission sensée être simple, mais..., je retenais un rire, tout ne s'est pas exactement passé comme prévu.

Je repensais avec une certaine nostalgie cette chasse aux chauve-souris, l'expression d'effarement d'Eva, notre détour au Sanctuaire des Braves.

- Et ainsi, Lilou accepta de devenir mon élève, puis ma fille. Et depuis, nous vivons des jours heureux à Elantra.

J'omis volontairement l'examen au sanctuaire, le déroulement de l'adoption, le passage de la tornade Kaïl. Inutile de s'étaler sur ces détails.

Le reste de la discussion s'égraina au fil des sujets. Eylène était d'une charmante compagnie, et le temps fila à toute allure... À tel point que j'eus l'impression que seules quelques secondes s'étaient écoulées entre le moment où Ayren fut parti et le moment où il revint.

Il m'annonça que la lame était presque prête, et proposa une visite d'Ordae.

- Pourquoi pas ? J'ai du temps libre devant moi, et rarement l'occasion de me promener dans le quartier.

Spoiler:

Lilou trouva son poste d’observation légèrement en hauteur, elle avait escaladé un plan de travail qui n’avait pas servit ainsi elle avait une vu imparable sur l’ouvrage d’Ayren, Elle s’assit en indien sur la table joignant ses pieds et posant ses mains par dessus, elle observer de ses yeux pétillant, tout en chantonnant pour insuffler à Ayren un peu d’entrain. Ayren était impressionnant à regarder lorsqu’il s’affairait. Il faisait toute la démonstration de sa force et de sa technicité. Forgeron était un métier plus compliqué qu’il n’y paraissait, il ne fallait pas juste avoir des gros bras, il fallait aussi la subtilité et la finesse d’un artiste. Lorsqu’Ayren attisa le feu avec son soufflet, quelque cendre embrasés volèrent dans les airs, un mini feu d’artifice, il n’en fallait pas plus pour ravir la fillette. Lorsqu’il eut finit, Lilou pu observer la lame de prêt le dessin était très réussi.

- je suis sure qu’il est un peu magicien lui aussi, chuchota elle à Titou

Puis il proposa une promenade à Ordae, le temps que la lame refroidisse.

- Eylène viens avec nous aussi ? ce fut la première question qui lui traversa l’esprit.

Visiter Ordae qu’allaient bien y faire ? Elle connaissait peu la ville c’était une bonne occasion de la découvrir. Avant même qu’ils aient pu dire ouf, elle poussa la porte de la forge pour se mêler au bouhaha et à la convivialité des rues commerçante de cette ville. Un vendeur de chichis ambulant répandait une odeur de sucres dans tout le quartier, à côté de lui un joaillier faisait son ouvrage sous les regards de quelques curieux, et un peu plus loin un portraitiste proposé de faire des caricatures en échange de quelques pims. Lilou avança vivement dans sa direction, les gens qui dessinaient la captivait… Elle épia donc au dessus de son épaule.