Re: Que les voiles de la nuit s'étendent sous nos pas

Au lever de rideau, une scène plus absurde que farcesque. Sans deus ex machina pour les sauver. L’homme et la machine sont seuls, face à un miroir contradictoire. Un non sens.
Le bois vint s’abattre sur son ossature, inébranlable. Des débris jonchaient le sol, des messes basses, des regards inquiets, des incitations, des oeillades curieuses, des cris de haine, des visages enflammés. Ces silhouettes ondulaient comme les émanations d’un mirage, mais en tournant la tête il pouvait apercevoir une masse grise. Un corps taillé dans une roche volcanique.

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>profil_eydel
>diplomatie… (en attente)
>diplomatie : HOSTILE

Un ennemi au centre du pandémonium. L’eau n’étanchait plus la soif de ce sol aride et infécond. Son corps tourna en sa direction, prêt à charger son assaillant jusqu’à entendre ses os fragiles craquer lentement sous le poids et l’effort. Détruire, transformer la phalange en sable. Rendre ce corps minéral. Anéantir l’organique jusqu’à la moindre cellule. Et voir ce dernier regard que les robots ne dévoilent pas. L’âme s’envole et le temps se fige. Et l’univers continue son mouvement perpétuel. Seul l’os témoignera.
Cette scène, il la voyait, il la vivait. Une réalité virtuelle qui laissa place aux étoiles en combustion. Puis au cosmos, le vide dans sa splendeur infinie. Un lieu de méditation, créé pour comprendre. Comprendre cette violence, ce poison exhalé de ces lèvres. Comprendre la situation de communication. Analyser différemment, ajuster de nouvelles variables, additionner les grilles de lecture. Un océan de savoir que ses programmes ne traiteraient pas à temps. Il faut réagir, la bulle se resserre. L’aiguille de l’horloge tangue.
Alors, sans comprendre, réagir raisonnablement. Confondre la raison pure de l’Homme, et les certitudes infaillibles de la machine. Réagir.

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>profil_eydel
>diplomatie… (en attente)
>diplomatie : NON HOSTILE

Son corps tourna en sa direction, les jambes solidement arquées sur le sol.

- "Vous n’êtes pas prêt. En réalité… nous ne sommes pas prêts. Pas maintenant. Pas ici."

Il s’élança loin de la foule, se fondant dans l’obscurité. Passé les portes de l’Avalon, il s’engouffra dans une des ruelles du labyrinthe de gratte-ciels qui l’encerclait. Poser son ossature, ralentir ses processeurs, et réfléchir.

Jarr'hal détenait la vérité et Eydel le regarda partir sans réagir, en acquiesçant, mentalement. Les bras croisés sur le torse, la tête tombante, ses yeux rivés sur le sol. Il réfléchissait à ses dires.

Être prêt. Il ne l'avait jamais été, sa vie est dictée par la précipitation et les ordres. Les projets accomplis ne l'ont jamais concerné.
Eydel devait se mettre en quête de « vérité », celui de ce qu'il voulait devenir et être. Celui qui serait prêt à toute éventualité et qui prendrait les meilleures décisions. L'homme éduqué.

Alors que l'étau se resserrait autour de lui, il leva la tête, des troupes, des gens, des êtres vivant et le serveur s'agglutinaient, se plaignaient et s'offusquaient qu'un homme est encore créé des problèmes.
Ah... Ces hommes. Était-ce aujourd'hui qu'il deviendrait prêt ? Non. Ce merveilleux serveur cru bien le comprendre quand ses pupilles froides le prirent pour cible. Il ne pouvait pas échapper à cet être qui avait l'enveloppe d'un ange mais l'âme d'un déchu.
Eydel lentement se redressa, il désarticula son corps pour saisir le verre que le serveur lui eut servi.

- Ce présent vous appartient non ? Voyez comme je m'améliore, j'aurais pu vous l'écraser contre votre tête. Mais je me contenterai de vous ruiner.

Il renversa le contenu sur le haut du crâne du serveur. Ruiner avait le plus le sens d'humilier. Sans demander son reste il parti d'un pas leste et rapide en claquant la porte derrière lui. Des grondements se firent entendre, ils jurèrent que jamais plus cet homme ne mettrait les pieds ici, mais le meilleur fut quand des robots décidèrent de se mettre à ses trousses.
A nouveau couvert, il se savait suivi et d'un pas rapide. Il n'en attendait pas moins, il aimait l'action. Eydel se mit à courir, comme à son habitude à bifurquer de ruelle en ruelle pour disparaître dans la pénombre de Cerclon. La nuit noire était un avantage, et ne pas connaître un quartier ne le désavantageait pas, aussi silencieux qu'un cambrioleur, il grimpa sur un escalier de secours et s'introduit dans un appartement pour s'y dissimuler. Le temps que les traqueurs abandonnent leur proie.

Pour un simple verre ils vont vite abandonner. Heureusement que je ne l'ai pas tué.

Une fois la tempête passée et quelques victuailles dans les mains il reprit sa route à la recherche d'un abri et d'un temps de réflexion.

Jarr'hal et lui devaient écrire leurs souhaits pour mieux appréhender leur avenir.