Bois et métal [Légion]

Ama poussa un soupir déchirant. Elle se sentait épuisée.
L'Entre-Monde était une terre qui lui restait définitivement étrangère et elle se sentait trop loin des siens. Les dieux lui manquaient. Et pas les dieux d'ici, non, ceux là elle ne les voyait jamais bien qu'elle ai eu vent de leur existance. Non, elle ce qu'elle voulait c'était les dieux de son monde. En temps que maîtresse dans son domaine, elle les connaissait tous plus ou moins intimemment et être séparée d'eux c'était comme être séparée de sa famille. Elle était désormais seule dans cet univers étrange auquel elle ne s'habituait pas. Même après tout ce temps. Assise sur un rocher couvert de mousse, la jeune femme en kimono entourait ses jambes de ses bras et avait le menton posé sur ses genoux.
Le ciel était d'un bleu magnifique au-dessus de la forêt et le soleil du début d'après-midi brillait bien fort. Un vent frais faisait frissonner les branches des arbres et le murmure des feuilles semblait raconter une histoire. Les bruit de la forêt était entraîné par la brise. Amateratsu les connaissait tous. Ceux des plantes, ceux de l'eau, ceux des animaux. Elle ne trouvait la paix que dans la solitude des bois. La ville était trop différente, trop grande, trop bruyante. Elle n'aimait pas la ville en temps normal mais celle de l'EM encore moins. C'était un territoire interminable fait de rues, de maisons, de gens, de bruits, de bousculades. La pierre ou le ciment couvrait la terre et la flore n'était présente que dominée et attrofiée sous forme de petits jardin ou de plantes mourantes en pot. La jeune femme se sentait mal à chaque fois qu'elle s'y rendait aussi n'y allait-elle plus. Les endroits isolés étaient préférables.
Ama finit par se lever. Le vent souleva son épaisse chevelure et la ramena sur son visage. Il n'y avait plus qu'à errer dans la forêt jusqu'au soir puis à rentrer au temple.
La jeune femme s'était crée un temple en tout point pareil à celui qu'elle avait chez elle. Il lui avait fallu des années pour trouver les pierres, les tailler avec sa magie, les assembler et pour finir, protéger sa demeure d'un voile magique. Elle avait demandé de l'aide à un être divin rencontré par hasard mais qui avait eu le bon coeur de l'aidée. Elle était resortit de cette construction épuisée, amaigrie, faible mais satisfaite. Personne n'avait jamais trouvé son abri. Et personne ne le trouverai jamais à moins qu'elle n'y consente. Les technologies ne pourraient rien contre les murs, rien ne pourrait le détruir. C'était son refuge, hors du temps et de l'espace, là où elle retrouvait un bout de chez elle. Elle y cultivait les plantes et apprenait tout de ce monde qu'elle trouvait effrayant.
Ama se demanda s'il n'était pas plus avisé de rentrer directement... Avec un haussement d'épaule, elle fit volte-face et prit le chemin de chez elle. Elle ne pensait à rien et laissait son esprit divaguer. Elle n'entendait presque plus la forêt tant elle y était habituée. Aussi un bruit étrange la fit-elle sortir de sa rêverie. Un bruit métalique. Ce n'était pas normal.