Du grabuge au grenier

- TROIS !

Je m'avançais, les coins de la couverture tenues fermement entre mes mains, pour contrer la force des chauve-souris qui se sont engouffré en nombre dedans, malgré la pléthore de griffures qui parcouraient mes mains et mes bras.

Une fois les chiroptères pris au piège, je rabats les coins vers Lilou et me hâte de sortir une corde pour fermer solidement la couverture-sac. Les chauve-souris s'agitaient dedans, et donnaient à ce sac une forme grotesque de baluchon prit de maux violents d'estomac... si tant est qu'un tel baluchon existe.

La tempête qui s'agitait autour de nous a laissé place au silence, et au bruit étouffé des chauve-souris retenues contre leur gré dans la couverture. Dans un soupir de soulagement, et un peu d'épuisement :

- Victoire ! On a enfin pu en finir avec les chauve-souris...

*Flap-flap*

- Qu'est-ce que c'était ?

*Flap-flap*...*Flap-flap*...

Quelques unes d'entre elles ont évité le filet, et se sont réfugiées sur les poutres apparentes des combles. Je me tourne vers Lilou, et lui dit :

- Rhhaaa.... Quand y'en a plus, y'en a encore...C'est vraiment que 20 pims cette mission ??? On est pas assez payé pour ce job...

Sans trop savoir comment ils réussirent à empaqueter l’ensemble de la nuée dans cette couverture. Du moins c’est ce qu’ils crurent, mais on entendait dans un coin de la pièce les bruissements d’ailes d’irréductibles chauves-souris.

Durant une de ses ennuyeuses tentatives de lecture botanique, Lilou avait dérivé vers la lecture d’un livre traitant d’animaux nocturne, le livre bourré d’images avait obtenu avec facilité son approbation. Elle se souvint qu’alors, elle c’était attardé sur le mode d’alimentation des chauve-souris, intrigués par la légende des vampires ce point l’avait particulièrement marqué. Certaines espèces de chauve-souris se nourrissaient d’insectes, d’oiseaux ou encore de sang, mais il s’avérait qu’une espèce était plutôt du style à aimer les fruits : la roussette.

Lilou fit le vide dans son esprit, elle avait remarqué que son pouvoir lui permettait quelques fois d’identifier une espèce, elle l’avait déjà fait pour une plante, mais jamais pour des animaux. Elle essaya d’identifier l’espèce à laquelle ils avaient à faire. Elle ressentit une soudaine envie de glace… 5 boules, avec 5 parfums, parce qu’elle avait vraiment faim… Elle venait d’entrer dans l’esprit de Richye. C’était malin ça ! Maintenant elle mourrait littéralement de faim ! Elle se reprit tant bien que mal et essaya d’ignorer l’aura perturbatrice de son acolyte. Elle réussit enfin à se connecter aux chiroptères restants. Parmi les 3 chauve-souris restantes, deux d’entre elle étaient des roussettes, et la 3 éme une vampire. Elle retourna dans son propre esprit.

- Bonne nouvelles je sais comment on vas pouvoir attraper deux d’entre-elles, est ce que tu as des fruits ? On va pouvoir les appâter avec. Par contre la dernière je ne sais pas comment on peut faire…

Elle sortie de son sac une petite flasque contenant un mélange à base de pavot, destiné à aider la personne qui l'ingurgiterais à trouver le sommeille.

Quand on sera sorti de là, j'irai me remettre de mes émotions avec une glace... Une maxi glace 5 boules, avec supplément coulis caramel et amandes.... Ah ! Ce n'est pas le moment de me perdre dans mes pensées. Là, dans l'instant, il faut en finir avec ces $@|€t€$ de chauves-souris.

- Des fruits ? je dois bien avoir quelques baies sur moi...

La voyant sortir un flacon, je sors des baies de mon sac, ainsi qu'un mortier et un pilon. J'intègre une partie de la poudre que me donne Lilou à la mixture, et la verse dans un petit récipient, que je pose en hauteur pour attirer plus facilement les chiroptères restant. Mais cette a quand même une odeur assez forte, mais avec mon "don", ça devrait passer au goût....

En attendant que l'appât fasse effet, il faillait aussi en finir avec la troisième.....

D'ailleurs :

- Mais dis-moi, Lilou, c'est laquelle, parmi les trois, celle qui ne mange pas de fruits ?

À l’aide d’un mortier, Richye mélangea de petites baies avec les graines de pavot en poudre. Il plaça le mélange obtenu en hauteur, pour mieux attirer leurs proies, puis lui demanda laquelle des 3 il leur resterait à attraper.

La différence entre les deux espèces se voyait physiquement, la Roussette comme son nom l’indique avait un petit pelage roux, et une bouille plutôt mignonne, tandis que la Vampire, avait les poils rats, un nez écrasé et des oreilles en pointes. C’était à se demander comment deux espèces si différentes pouvaient se côtoyer.

- c’est simple la Vampire c’est celle qui as un nez de Cochon et le poil rat.

Elle mima le nez de la chauve-souris en écrasant le sien… Evidement Richye savait à quoi ça ressemblait un nez de cochon, mais parfois, des gestes parlait d’avantage que des mots.

- Fais attention celle la doit mordre

Lilou regarda autour d’elle, elle trouva une petite boite en fer ou de vieux dessins effacé à moitié représentait des gâteaux sec. Elle l’ouvrit, vide, elle ferait un réceptacle parfait pour enfermer leurs dernières cibles.

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand j'ai vu Lilou faire sa grimace quand elle parlais du nez de cochon.
Je la vis également préparer une boîte en métal pour notre fugitive, mais encore fallait-il l'attraper, car elle s'est réfugiée sur une des poutres. J'étais parti pour un peu d'escalade.

Une fois arrivé sur la poutre, je profitais d'une courte pause pour reprendre mon souffle et observer les deux frugivores qui festoyaient sur la collation préparée plus tôt. Je les montre du doigt pour signaler à Lilou :

- Prépare toi à réceptionner ces deux-là. D'ici quelques minutes elles vont avoir du plomb dans l'aile.

À califourchon, j'approche doucement de la créature apeurée... doucement... tout doucement

- ARGH !!! ÇA FAIT UN MAL DE CHIEN !!!

La paume ouverte, elle s'est littéralement jeté dedans pour me mordre à pleins crocs. Dans la douleur, la fatigue et l'énervement, je serre la prise (un peu trop, peut-être) , Et perd l'équilibre, puis tombe...

M'occasionnant quelques blessures supplémentaires, je tends mon bras autant que faire se peut, et intime à Lilou :

- Mets-la dans la boîte ! Vite !

- hé oh, ne ris pas ! c'est pas drôleuh !

Gardant une mine un peu boudeuse, elle observa Richye grimper à la poutre, d’ordinaire c’était plutôt elle qui s’attelait à ce type de tâche mais pour une fois que quelqu’un se dévouait à sa place, et bien, elle allait savourer ça.

Elle alla récupérer les deux malheureuses Roussettes qui gisaient sur le sol. Avec précaution pour ne pas abîmer leurs ailes, elle les déposa dans la boîte. Elle fût prie d’un doute, et se demanda si la décoction ne les avait pas tué… Une petite boulle naquit dans son estomac, mais elle décida de garder cette réflexion pour plus tard.

Dos tourné à la scène, elle ne vit pas la chute de Richye, mais accouru dés qu’elle entendit le gros boom. Elle attrapa la petite Vampire qui avait décidé de mordillait l’index de son acolyte jusqu’à ce qu’il lâche prise. Le plus rapidement possible elle l’as mit dans la boite, poussa ses ailles qui ne voulait pas rentrer, et referma. Elle poussa un petit soupir de soulagement.

- Mission accompli, fit elle la mine réjouit

Elle s’assit prés de Richye, et ne lui laissant nullement le loisir de discuter, le fit se redresser en postions assise. Elle nettoya sa main et l’entoura de bandelette en tissus.

- Tu t’es fais mal ? Enlève ta chemise que j’y regarde !

La chute m'avait sonné. J'eus un mal fou à remettre mes idées en place. Quand je repris conscience complète, j'étais assis, et voyais Lilou en train de panser ma main.

- Aïe... Tu... tu as pu enfermer les chauve-souris ?

Je sentais un engourdissement tout le long du bras gauche, et à la demande de Lilou, j'enlevais la moitié gauche de ma chemise pour présenter mon épaule. Et avec un petit air de désinvolture :

- Oh... ça ne doit pas être bien grave, juste le choc...

À dire vrai, je ne sais pas qui j'essayais de rassurer le plus : elle ou moi ?
Je changeais de sujet, pour oublier un peu la douleur et l'épuisement :

- Et pour en finir avec ça, il va falloir descendre ce sac de chauve-souris... et après ça te dirait, une glace, pour se remettre de toutes ces émotions ?

- oui c’est bon elles sont dans la boîte

Il fanfaronnait un peu comme si ça ne lui faisait pas mal, mais Lilou sans le vouloir avait à nouveau connecté son esprit au sien. Elle tira la langue de douleur.

- Pas la peine de jouer les héros, t’es tombé d’au moins deux mètres quand même !

Elle examina son épaule, les contours d’un bleu se dessinait à l’endroit ou une bosse c’était formé, la blessure était plus sérieuse qu’il n’y paraissait, et Lilou n’était pas en mesure de le soigner, elle appliquât tout de même avec délicatesse un baume à base d’arnica, plante réputé pour les bleus et les contusions. Elle le laissa se rhabiller en lui sifgnifiant qu’il devrait consulter un guérisseur, et empoignât le gros sac de chauve-souris.

- oh ouiiii ! une grosse glace avec plein de boulle ! s’exclame t’elle. Je te laisse la boite

Elle ouvrit la porte et interpella Kip qui passait par là.

- Kip ! Tu ne sais pas où on peut se trouver une glace par hasard.

Le petit robot émit de petits bips sonore et s’en alla. Ils descendirent les escaliers interminables de la tour du savoir, et a bout de souffle s’arrêtèrent devant le bureau d’Eva. Lilou avait les cheveux complétement entremêlés et ébouriffé, les vêtements un peu déchirés par endroits et des égratignures sur le visage et les bras.

- Et voilà Madame Eva, mission accompli voici les chauve-souris

et elle posa le sac vivace sur le bureau de la bibliothécaire

Kip regardait successivement la petite fille et moi. Parfois ses capteurs optiques regardaient Richye qui semblait avoir besoin de soin. Il ne sut quoi faire en premier : Appeler un guérisseur ou bien appeler la sécurité.
A me voir pâlir et mes yeux lancer des éclairs, il penchait de plus en plus pour appeler un sanctuari rapidement... Ou n'importe qui d'assez fort pour retenir une louve furieuse.

Les chauve-souris dans leur sac et le tout sur le bureau d'Eva dégageait une vague odeur de cendre et d'humidité. Je pouvais ressentir l'état de Carine qui couchait les oreilles d'incompréhension. Quant à moi, je n'osais même pas toucher le sac de peur qu'elles ne s'échappent.

- Mais...

Pourquoi ?

On ne m'avait encore jamais fait un coup comme celui-là, je demande de chasser les chauve-souris et ils me les apportent dans un sac.

- Dites-moi vous deux, vous ne vous seriez pas pris un coup sur la tête pendant votre travail de nettoyage ?

Je repérais Kip toujours aussi perdu.

- Kip ! Va me les mettre dehors, hors Cerclon !

Le petit robot arriva pour récupérer le sac et tout ce qui contenait des chauve-souris. Il s'en saisit difficilement et les hissa au dessus de son cube. Le poids était suffisant pour le faire chuter d'un bon mètre. Il flotta jusqu'à la sortie en rasant le dallage.

- J'hésite entre vous payer et vous mettre dehors. Je crois que je vais faire les deux, dis-je d'une voix blanche. Reste-t-il des nuisibles dans mon grenier ?

- Non, il n'en reste pas une seule , dis-je en posant la boîte sur le sac que tenait Kip, Les trois dernières sont dans cette boîte

Je me tourne alors vers Lilou :

- Par contre, avant la glace que je t'ai promis, on va aller faire soigner nos blessures au sanctuaire des braves. Il ne faudrait pas que ces petites bêtes nous aient laissé un cadeau avant de partir

En effet, j'étais dans un état plutôt lamentable. Ma chemise trouée, mon bras gauche complètement endoloris et ma main droite bandée, sans compter les multiples éraflures et griffures. Et je n'aimerais pas aggraver ça avec une maladie ou un parasite en plus...