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Mer 30 Déc - 17:41


A providence c'était l'ébullition. Les frères et sœurs s'étaient entendus pour mettre dehors tous ceux qui n'appartenaient pas à la famille. Pour faire cela discrètement en attirant l'attention uniquement là où c'était nécessaire, Astrid avait proposé à Voger de déclencher une bagarre générale. Des dés et des cartes volaient encore dans tous les sens quand un par un on priait violemment certains inconnus à s'en aller. Les moins habitués quittèrent les lieux d'eux-mêmes. L'aubergiste, un brave frère plutôt malin, proposait à ceux qui ne savaient s'ils devaient intervenir, appeler les sanctuaris ou bien s'en aller, de faire place nette. Quand un duo de sanctuaris entra dans la taverne, les membres de la Silnà s'étaient calmés. Pas une seule trace de lutte ne subistait…

- C'est ici qu'il y a eu un problème demanda bêtement l'un de deux officers.
- Non m'sieur, de l'autre côté de la rue je crois.
- On m'a signalé Providence…
- Y se sont trompés, si vous voulez vous pouvez passer par l'arrière cour. Ça sent un peu mauvais mais c'est plus rapide.

Les deux hommes prirent congés sans s'essayer à "l'arrière-cour". L'aubergiste rangea son mauvais accent dans la poche et s'adressa à Astrid restée près du feu.

-Aînée, pourquoi fallait-il mettre dehors la moitié de la clientèle. Ce n'est pas bon pour les affaires et nos frères me coûtent plus que je ne gagne déjà…

Elle posa ses yeux noirs sur lui et en y lisant de l'incompréhension se radoucit.

-Je suis désolée de t'avoir contraint à vider ton auberge mon frère, mais j'ai une information importante à relayer aux nôtres. Au plus grand nombre possible.

Elle se leva. L'aubergiste lui proposa un tabouret pour se hisser dessus. Elle le convainc qu'il n'était pas nécessaire qu'elle se place au dessus d'eux pour se faire entendre. Tous les regards étaient déjà braqués sur eux. Il alla verrouiller la porte et se posta devant la fenêtre, ses épaules massives et les rideaux empêchant quiconque de voir à l'intérieur de l'établissement.

-Mes frères, mes sœurs et mes amis, dit-elle en regardant Voger. Bien que je ne parle qu'en mon nom, sachez que Mahaut et moi nous sommes mis d'accord avant de vous tenir ce discours.

Certains ne seront pas heureux d'apprendre la nouvelle.

-Je sais qu'il en coûtera à chacun d'entre-vous, au moins ayez l'assurance que nous ne vous forcerons pas. C'est à vous seul de décider ce qu'il sera bon de faire. Nous souhaitons que vous regagniez la Citadelle.

Il n'y eut pas de protestation verbale de la part de sa petite assemblée. Mais elle pouvait deviner l'amertume naissante chez plusieurs frères et sœurs.

-Cela ne signifie pas que nous renonçons à chercher notre Sire, cela ne signifie pas que nous abandonnons ces terres aux faux-dieux. Aujourd'hui, nous avons plus que besoin de vous tous à la Citadelle. Dépeuplée, elle est menacée de disparaitre, de s'appauvrir au point que nos enfants, nos frères et nos sœurs ne puissent plus y vivre. Voger, mon compagnon ici-présent fera transiter tous ceux qui acceptent de regagner notre foyer. Quant à ceux qui souhaitent rester ici, Mahaut et moi avons une première mission à leur confier.

Voger se leva et se posta à une table. Une sœur fit le premier pas en s'asseyant près de lui. Tenant son conciliabule avec elle, d'autres se joignirent à leur table, parfois debouts parfois assis. Il fut bientôt invisible.
Ceux qui restaient s'approchèrent d'Astrid.

-Commencez par trouver nos frères et sœurs disséminés sur le territoire. Nous allons leur porter ce message : "Chacun est libre de retourner à la Citadelle ou de rester. Ceux qui partent doivent venir à l'Auberge, ceux qui restent doivent se faire connaitre de Mahaut et moi." Cherchez tous ceux qui vous pouvez. Cela dit… Ne vous souciez pas des frères et sœurs nés sur ce sol avant l'ouverture de la frontière. Ils sont bien plus chez eux ici qu'ailleurs.

Astrid finit sa phrase d'un léger sourire, leur offrant la possibilité de la questionner. L'un d'eux se passa une main nerveuse sur le menton.

-Aînée, ne crains-tu pas que l'Entre-Monde prenne notre départ pour une fuite ou une trahison ?

-Je ne crains rien de l'Entre-Monde.

Elle senti la fierté, la force de certains s'exprimer au travers eux. Ils approuvaient en cœur cette affirmation.

-Ils ne peuvent nous empêcher de faire rentrer chez eux ceux qui se sont égarés. Mahaut mènera les nôtres sur ces terres. Nous ne laisserons pas tomber l'Entre-Monde et nous n'abandonnerons pas tout ce que nous espérions en venant ici. En même temps, nous ne pouvons être si nombreux à vivre dans ce pays. Notre Citadelle n'est plus aussi forte qu'avant, il est important que nous la préservions. C'est notre priorité. Sachez que si l'Entre-Monde a besoin de nous, ils sauront nous trouver, je ne sous-estime pas leur intelligence. Notre Sire saura lui aussi où diriger ses pas le jour où il nous reviendra. En attendant ce temps là, nous allons faire de notre mieux pour protéger ce qui est important.

A la fin, elle envoya plusieurs d'entre-eux fouiller les villes et villages pour trouver les frères et sœurs qui n'ont pu entendre ce message. Sur leur sac était noués les cordes de chaque tiers. Elle espérait ainsi attirer l'œil même des plus méfiants des leurs.

Voger planifiait déjà son premier voyage au lendemain. Ne lui manquait qu'un titre perçant et des vivres pour plusieurs jours. Il indiquait à tous de se parer pour le froid la fatigue et la faim. Les autres riaient en lui répondant qu'ils savaient mieux que lui où se trouvait la Citadelle et comment y accéder.
Ils avaient raison et tort à la fois. Astrid se gardera bien de le leur dire.
Astrid des Prédicains
Astrid des Prédicains

Féminin Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
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