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Re: Une rencontre inattendue
Mar 18 Aoû - 19:27
Mahaut s'en voulu de n'avoir pas mieux tourné ses mots, car il voyait désormais le désarroi faire vaciller sa soeur. Elle entre toutes et tous vouait à l'Infini un amour et une confiance sans faille. Le savoir incapable d'éradiquer les huit... devait être une véritable blessure pour Astrid, une des rares que le donjion ne pouvait prendre pour lui. Pourtant, Mahaut ne voyait pas cela comme une faiblesse de son dieu de n'avoir châtier ses ennemis. Au contraire, si ensemble ils n'avaient pu se dresser contre l'Infini, Mahaut y voyait une preuve de la puissance inégalée de son dieu et ce n'était pas à lui de remettre en question sa sagesse divine.
La réponse de Mahaut pour énigmatique quelle soit tranchait avec sa gestuelle qui indiquait à Astrid qu'elle aurait le temps nécessaire pour étudier ces textes. L'Aînée des Prédicains alla s'installer à la fenêtre et Mahaut ne pu s'empêcher d'admirer cette femme si fière et sa présence indéniable.
Mahaut se battait pour la survie de son peuple, aucunement pour récupérer des terres qui n'étaient plus celles de son peuples depuis maintes générations. Accepter la perte de cette patrie depuis longtemps perdue n'a jamais été un problème pour le donjion.
Et Mahaut parti d'un petit rire. Bertrand l'avait prévenu naguère que les occasion de rires de l'Aîné des donjions étaient aussi rares que précieuses. Aussi Mahaut, non content de les apprécier, les provoquaient comme il le pouvait et aussi souvent qu'il le pouvait.
Evoquer leurs amis d'enfance redonnait le sourire à Mahaut, mais il était teinté de tristesse car il était celui de la nostalgie. Une nostalgie passagère qui prenait parfois le donjion et elle frappait souvent la nuit.
Un demi sourire souleva les lèvres du donjion, car pour plaisanterie, elle ne l'était qu'à moitié. Mahaut était à se point dévoué au sien que sa propre existence ne faisait pas partie de ses priorités.
Le donjion rejoignit sa soeur à la fenêtre et lui donna un petit coup d'épaule taquin.
L'idée était plaisante. Un jour, il faudrait qu'ils le fassent... Un jour.
Etrange n'est-ce pas que nous ayons toujours besoin de davantage de temps, alors que nous en ayons toujours si peu.
La réponse de Mahaut pour énigmatique quelle soit tranchait avec sa gestuelle qui indiquait à Astrid qu'elle aurait le temps nécessaire pour étudier ces textes. L'Aînée des Prédicains alla s'installer à la fenêtre et Mahaut ne pu s'empêcher d'admirer cette femme si fière et sa présence indéniable.
Et j'aurais aimé que nous nous retrouvions à la Citadelle. Cette terre est peut-être celle de nos ancêtres, mais elle n'est pas mon foyer...
Mahaut se battait pour la survie de son peuple, aucunement pour récupérer des terres qui n'étaient plus celles de son peuples depuis maintes générations. Accepter la perte de cette patrie depuis longtemps perdue n'a jamais été un problème pour le donjion.
... Même si cela aurait retiré au cadre son côté... exotique !
Et Mahaut parti d'un petit rire. Bertrand l'avait prévenu naguère que les occasion de rires de l'Aîné des donjions étaient aussi rares que précieuses. Aussi Mahaut, non content de les apprécier, les provoquaient comme il le pouvait et aussi souvent qu'il le pouvait.
Que dire, Astrid ? La Citadelle me manque... J'ai gagné quelques nouvelles cicatrices et je n'apprécie pas particulièrement le mode de vie de ce côté de la faille. Rachel, Gregor et le vieux Asturien me manquent également.
Sigfried est mort peu avant mon départ. Je me rappelle encore courir les couloirs glacés de la Citadelle à ses côtés alors que nous étions enfants.
Maintenant, il a rejoins ses ancêtres, comme bon nombre de notre génération.
Sigfried est mort peu avant mon départ. Je me rappelle encore courir les couloirs glacés de la Citadelle à ses côtés alors que nous étions enfants.
Maintenant, il a rejoins ses ancêtres, comme bon nombre de notre génération.
Evoquer leurs amis d'enfance redonnait le sourire à Mahaut, mais il était teinté de tristesse car il était celui de la nostalgie. Une nostalgie passagère qui prenait parfois le donjion et elle frappait souvent la nuit.
Quant à moi, toujours fidèle au poste... Je veille encore et toujours.
Difficile pour moi d'oublier cette guerre qui nous concerne tous, difficile aussi de te dire comment je vais car honnêtement, je n'en sais rien.
Je prendrais soin de moi quand je serais mort.
Difficile pour moi d'oublier cette guerre qui nous concerne tous, difficile aussi de te dire comment je vais car honnêtement, je n'en sais rien.
Je prendrais soin de moi quand je serais mort.
Un demi sourire souleva les lèvres du donjion, car pour plaisanterie, elle ne l'était qu'à moitié. Mahaut était à se point dévoué au sien que sa propre existence ne faisait pas partie de ses priorités.
Cependant, je trouve parfois le temps de m'exercer au Luth.
J'espère un jour pouvoir t'en faire profiter autour d'un bon feu et d'un bon repas. Il faudra au moins ça pour que tes oreilles puissent me pardonner.
J'espère un jour pouvoir t'en faire profiter autour d'un bon feu et d'un bon repas. Il faudra au moins ça pour que tes oreilles puissent me pardonner.
Le donjion rejoignit sa soeur à la fenêtre et lui donna un petit coup d'épaule taquin.
Qu'est que tu en dis, tu pourrais même m'accompagner en chanson !
L'idée était plaisante. Un jour, il faudrait qu'ils le fassent... Un jour.
Et toi, si je devais te retourner la question ?
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Sam 22 Aoû - 13:31
Astrid trouvait les mots de Mahaut très justes. Cette terre n’est plus celle de la Silnà depuis trop longtemps maintenant. Le moment est venu de se battre pour ce qu’ils ont et non pour ce qu’ils ont eu. C’est pourquoi l’aînée aimerait ramener à la raison ses frères et sœurs. S’exiler ici pour y trouver le Sire ou pour une tout autre raison ne fait qu’accélérer leur chute. Si le Sire devait revenir de sa longue absence, il le fera en temps voulu et il saura où les trouver.
Son regard perdu dans les ténèbres, elle releva un regard surpris sur le donjion. Y trouvant alors autant de tristesse et de force. Les leurs sont habitués à perdre ceux qui leurs sont chers, enfants comme parents. C’est là leur fardeau. Au moins, Sigfried a rejoint l’Infini, il vivra éternellement à ses côtés. Il n’y avait donc pas de bonnes nouvelles dans le discours de Mahaut.
─ Ainsi Mahaut, tu oses me dire que nulle femme n’a trouvé grâce à tes yeux ? Je suis pourtant certaine d’en avoir vu quelques-unes espérer tes regards à la citadelle…
Rester fidèle à son poste, à son devoir, jusqu’au bout était une force de Mahaut. Chaque petit élément de leur grande famille, après une vie à accomplir leur tâche pour le bien de tous, les ont quittés pour un repos bien mérité. Astrid craignait avec une ferveur croissante l’approche de la fin pour ses plus proches camarades.
L’Aînée chassa ses mauvaises pensées et offrit un sourire rayonnant au donjion.
─ Ainsi présentée, je ne peux refuser l’invitation. Je t’accompagnerai avec plaisir.
Le retour de sa propre question l’a pris par surprise. A n’importe qui elle aurait répondu avec le naturel qui sied à l’habitude d’une réflexion dirigée vers leur dieu. Pour Mahaut, elle préféra se montrer honnête.
Elle baissa les yeux sur la ruelle. Des lueurs éparses dévoilaient la vie cachée dans ce quartier plus noir que les ombres communes.
─ Je vais mieux aujourd’hui, les dernières semaines ne se sont pas passées comme je l’imaginais. Mon arrivée dans l’Entre-Monde fut sportive, je n’aimerais pas recommencer. C’est à un ami éclairé que je dois d’avoir retrouvé les nôtres dans cette ville.
Elle songea alors que présenter Voger à Mahaut pourrait créer plus de problèmes qu’en résoudre… Le mal était fait, elle sera bientôt amenée à réunir les deux hommes. Elle savait bien ce que pensais les siens des profanes. Les serviteurs ne sont pas mieux traités.
Elle lui parlera une autre fois de cette personne. Mahaut n’avait pas besoin des détails ce soir. Il en aurait à profusion le moment venu.
─ J’ai entendu dire qu’un des huit se montrait plus raisonnable que les autres. J’aimerai initier le dialogue avec lui.
Pour peu que l’annonce surprenne son frère, Astrid savait à quel danger elle s’exposait. Elle en frissonnait d’avance. Ses sourcils se rejoignirent pour préciser d’un regard qu’elle était déjà déterminée à mettre son plan à exécution.
─ Nous ne pouvons pas continuellement nous dire châtier par les Huit si nous n’essayons pas au moins de traiter avec l’un d’eux. Et puis…
Son visage se détendit, elle délégua à un sourire le devoir d’apaiser ses mots. Il aurait bien besoin de ça.
─ J’ai eu cette idée quand tu m’as tendu les documents. Voger m’a parlé de la possibilité de visiter le Paradis. J’aimerais avoir l’occasion d’enquêter chez les morts. Quelqu’un aurait peut-être aperçu le sire, dans ce monde ou dans un autre. Nous pourrions résoudre ce problème de fuite de notre famille hors de la Citadelle si nous étions fixés sur Son sort. Il en va de même pour nombre des nôtres dont je n'ai plus de nouvelle. Je pourrais obtenir quelques informations sur ces sphères par la même occasion.
Cela voulait dire qu’elle devait entrer dans un temple et se soumettre à l’un des huit pour accéder à la porte du Paradis. Autant tendre le cou pour le bourreau ! Mais Astrid trouvait le risque moindre au regard de tout ce qu'elle pourrait découvrir. Sa maison dépeuplée, elle était bien la seule en mesure d'aller fouiller cette solution aujourd'hui.
Son regard perdu dans les ténèbres, elle releva un regard surpris sur le donjion. Y trouvant alors autant de tristesse et de force. Les leurs sont habitués à perdre ceux qui leurs sont chers, enfants comme parents. C’est là leur fardeau. Au moins, Sigfried a rejoint l’Infini, il vivra éternellement à ses côtés. Il n’y avait donc pas de bonnes nouvelles dans le discours de Mahaut.
─ Ainsi Mahaut, tu oses me dire que nulle femme n’a trouvé grâce à tes yeux ? Je suis pourtant certaine d’en avoir vu quelques-unes espérer tes regards à la citadelle…
Rester fidèle à son poste, à son devoir, jusqu’au bout était une force de Mahaut. Chaque petit élément de leur grande famille, après une vie à accomplir leur tâche pour le bien de tous, les ont quittés pour un repos bien mérité. Astrid craignait avec une ferveur croissante l’approche de la fin pour ses plus proches camarades.
L’Aînée chassa ses mauvaises pensées et offrit un sourire rayonnant au donjion.
─ Ainsi présentée, je ne peux refuser l’invitation. Je t’accompagnerai avec plaisir.
Le retour de sa propre question l’a pris par surprise. A n’importe qui elle aurait répondu avec le naturel qui sied à l’habitude d’une réflexion dirigée vers leur dieu. Pour Mahaut, elle préféra se montrer honnête.
Elle baissa les yeux sur la ruelle. Des lueurs éparses dévoilaient la vie cachée dans ce quartier plus noir que les ombres communes.
─ Je vais mieux aujourd’hui, les dernières semaines ne se sont pas passées comme je l’imaginais. Mon arrivée dans l’Entre-Monde fut sportive, je n’aimerais pas recommencer. C’est à un ami éclairé que je dois d’avoir retrouvé les nôtres dans cette ville.
Elle songea alors que présenter Voger à Mahaut pourrait créer plus de problèmes qu’en résoudre… Le mal était fait, elle sera bientôt amenée à réunir les deux hommes. Elle savait bien ce que pensais les siens des profanes. Les serviteurs ne sont pas mieux traités.
Elle lui parlera une autre fois de cette personne. Mahaut n’avait pas besoin des détails ce soir. Il en aurait à profusion le moment venu.
─ J’ai entendu dire qu’un des huit se montrait plus raisonnable que les autres. J’aimerai initier le dialogue avec lui.
Pour peu que l’annonce surprenne son frère, Astrid savait à quel danger elle s’exposait. Elle en frissonnait d’avance. Ses sourcils se rejoignirent pour préciser d’un regard qu’elle était déjà déterminée à mettre son plan à exécution.
─ Nous ne pouvons pas continuellement nous dire châtier par les Huit si nous n’essayons pas au moins de traiter avec l’un d’eux. Et puis…
Son visage se détendit, elle délégua à un sourire le devoir d’apaiser ses mots. Il aurait bien besoin de ça.
─ J’ai eu cette idée quand tu m’as tendu les documents. Voger m’a parlé de la possibilité de visiter le Paradis. J’aimerais avoir l’occasion d’enquêter chez les morts. Quelqu’un aurait peut-être aperçu le sire, dans ce monde ou dans un autre. Nous pourrions résoudre ce problème de fuite de notre famille hors de la Citadelle si nous étions fixés sur Son sort. Il en va de même pour nombre des nôtres dont je n'ai plus de nouvelle. Je pourrais obtenir quelques informations sur ces sphères par la même occasion.
Cela voulait dire qu’elle devait entrer dans un temple et se soumettre à l’un des huit pour accéder à la porte du Paradis. Autant tendre le cou pour le bourreau ! Mais Astrid trouvait le risque moindre au regard de tout ce qu'elle pourrait découvrir. Sa maison dépeuplée, elle était bien la seule en mesure d'aller fouiller cette solution aujourd'hui.
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
Messages : 80
Re: Une rencontre inattendue
Mer 16 Sep - 9:47
Mahaut se crispa alors que sa soeur lui annonça à mots couverts qu'elle avait failli rencontrer la mort en venant de ce côté de la faille. Le donjion ne dit mot pourtant, préférant ne pas couper sa soeur. De plus, il lui semblait inutile de se focaliser sur ça, alors qu'Astrid avait l'air en bonne santé. Il garda aussi pour lui ses questions sur cet 'ami éclairé' dont elle avait fait mention.
Puis la douche froide. Plonger dans un torrent de montagne en plein hiver n'aurait pas saisit avec autant de violence l'Aîné. Jusque là acoudé au rebord de la fenêtre, il se tenait désormais aussi droit qu'une statue, immobile et il fixa longuement Astrid. Il se forca à l'écouter jusqu'au bout, fit les cent pas pas alors qu'elle parlait et peut-être y avait-il de la sagesse dans les propos de sa soeur, mais Mahaut ne voyait que le danger d'une telle entreprise.
Perdu devant le sourire confiant de sa soeur, le donjion ne savait quoi dire, quoi répondre, ni comment réagir. En quelques mots et un projet, elle venait de lâcher une bombe dans l'esprit de Mahaut. Il sentait poindre la panique et luttait pour ne pas se laisser envahir.
Il aimait sa soeur et il l'admirait, quelque minutes auparavant il l'enjoignait de suivre sa voie sans laisser de place au doute, mais là... Tous les instincts de Mahaut lui criait de mettre un terme à cette folie ! Pourtant, il se fit violence.
Mahaut souffla pour évacuer la tension qu'il venait d'accumuler. Il sourit ensuite à sa soeur et s'approcha d'elle. Il entoura le visage d'Astrid entre ses mains et déposa un baiser sur son front.
Il partit d'un rire léger et à la fois nerveux.
Mahaut n'avait jamais été très ouvert à ce sujet. Il tolérait les profanes et les sang-mêlés mais ça s'arrêtait là. Ils n'étaient pas de la Silnà et ne le seront jamais. Cette méfiance était de notoriété publique à la Citadelle. C'était dire les efforts qu'était prêt à accomplir le donjion pour Astrid.
Puis la douche froide. Plonger dans un torrent de montagne en plein hiver n'aurait pas saisit avec autant de violence l'Aîné. Jusque là acoudé au rebord de la fenêtre, il se tenait désormais aussi droit qu'une statue, immobile et il fixa longuement Astrid. Il se forca à l'écouter jusqu'au bout, fit les cent pas pas alors qu'elle parlait et peut-être y avait-il de la sagesse dans les propos de sa soeur, mais Mahaut ne voyait que le danger d'une telle entreprise.
Astrid... tu n'es pas sérieuse...
Perdu devant le sourire confiant de sa soeur, le donjion ne savait quoi dire, quoi répondre, ni comment réagir. En quelques mots et un projet, elle venait de lâcher une bombe dans l'esprit de Mahaut. Il sentait poindre la panique et luttait pour ne pas se laisser envahir.
Bien sûr que tu es sérieuse.
Il aimait sa soeur et il l'admirait, quelque minutes auparavant il l'enjoignait de suivre sa voie sans laisser de place au doute, mais là... Tous les instincts de Mahaut lui criait de mettre un terme à cette folie ! Pourtant, il se fit violence.
Très bien Astrid. Si tu crois que c'est ce qu'il faut faire alors fais-le.
Cependant, il n'existe aucun monde où tu m'empêcheras de venir avec toi.
Alors n'envisage même pas d'entamer ce périple sans moi.
Cependant, il n'existe aucun monde où tu m'empêcheras de venir avec toi.
Alors n'envisage même pas d'entamer ce périple sans moi.
Mahaut souffla pour évacuer la tension qu'il venait d'accumuler. Il sourit ensuite à sa soeur et s'approcha d'elle. Il entoura le visage d'Astrid entre ses mains et déposa un baiser sur son front.
Rencontrer l'un des Huit... Tu auras ma peau !
Il partit d'un rire léger et à la fois nerveux.
Je veux rencontrer ce Voger. Un impie qui a su gagner ta confiance et ton estime mérite au moins que je lui donne une chance.
Mahaut n'avait jamais été très ouvert à ce sujet. Il tolérait les profanes et les sang-mêlés mais ça s'arrêtait là. Ils n'étaient pas de la Silnà et ne le seront jamais. Cette méfiance était de notoriété publique à la Citadelle. C'était dire les efforts qu'était prêt à accomplir le donjion pour Astrid.
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Jeu 17 Sep - 14:01
Astrid hochait du menton dès la première remarque de Mahaut, elle ne s’arrêta de bouger frénétiquement sa tête qu’avec la promesse qu’il lui soutira de l’emmener avec elle. Toujours à vouloir être là pour les autres ce Mahaut, sauf que le donjion avait déjà fort à faire avec leurs frères et la guerre, ce n’était pas le moment de lui promettre de l’emmener vivre des périls encore plus grands. Elle céda à contrecœur et uniquement parce qu’il l’embrassa sur le front. Elle ressenti pour lui un tel amour que sa détermination à lui refuser cette dernière requête s’envola.
− Mahaut, un seul de nous dans un temple c’est déjà beaucoup, nous ne devrions pas nous mettre tous les deux en danger. Que se passera-t-il s’il nous arrivait malheur en même temps ? Elzear seul aux commandes… As-tu la moindre idée de la catastrophe que ce serait !
Elle lui sourit, amusée, car Elzear serait en réalité un très bon aîné suppléant pour leurs deux tiers. Son seul défaut était d’être toujours absent. Y compris aujourd’hui où son soutien leur serait si précieux.
Astrid lui fit cette promesse d’un simple baiser déposé sur une joue.
En dehors de cette pièce, le reste du monde trouverait cette complicité déplacée. Elle-même se demandait si les aînés n’étaient pas trop proches les uns des autres, elle craignait par-dessus tout de devenir inaccessible pour ses autres frères. Au fond, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier et provoquer ces moments. Ils étaient sa famille, un petit peu plus que les autres.
− Je te préfère en vie et en bonne santé, mon frère. Si ce n’était toi qui l’avait demandé, rien au monde n’aurait pu me convaincre de te mettre en danger ainsi.
Ainsi Mahaut participerait à cette aventure. Astrid cédait bien trop vite quand on le lui demandait ainsi… Vraiment.
La boutade au dépend d’Elzear ne fit pas disparaitre la proposition de Mahaut de rencontrer Voger. Si elle était honnête, elle n’aurait qu’à emmener son frère dans la salle commune à l’étage du dessous. Voger y attendait Astrid, peut-être jouait-il quelques objets venus d’ailleurs aux cartes ou bien il se contentait de regarder l’âtre les bras croisés. Astrid ne pouvait deviner ce que faisait le lynx, mais elle savait comment il parlerait au donjion et elle pouvait deviner l’avis de Mahaut qui en découlerait. Elle n’était pas pressée de les présenter.
Tous deux équipés d’une forte personnalité, la journée était déjà assez sombre pour ne pas en rajouter. Elle se garda de le lui dire exactement comme cela.
− C’est une bonne personne, dit-elle. Ne précipitons pas les choses, je tiens à le garder parmi mes amis. Je sais comme il te sera difficile de lui accorder du crédit, mais je t’assure que jusqu’à présent il s’est révélé être un allié précieux. Il le sera encore pour nous accompagner vers les Huit.
Cette histoire de rencontre Voger lui avait à peine ôté de l’esprit son plan. Les yeux sur un détail du mur qu’elle ne regardait pas vraiment, Astrid expliqua à haute voix les conditions de son idée.
− Na’keisarin semble le plus simple à aborder pour essayer d’ouvrir le dialoguye. Nous pourrions contacter son prêtre, j’ai entendu dire qu’il était une personne sensée et non trop pieuse.
Une indécision inhabituelle sur ses traits changea son visage.
− Puis, nous devons nous rendre au Paradis… Ou bien seul l’un de nous pourra y aller. C’est une partie de mes idées qui n’a pas abouti. Je ne suis pas certaine de la marche à suivre une fois que nous aurons trouvé un passage.
Quand elle a su pour les Huit, elle s’est demandée pourquoi l’Infini ne possédait pas un portail vers le monde des morts dans son temple.
Par la suite elle s’était rappelé pourquoi le temple de l’Infini était si éloigné dans les terres enneigées. Parce qu’ils ont été contraints à l’exil. En conséquence de quoi, il existe un autre temple dans les environs.
− Nous pouvons avoir une autre solution. Il est possible qu’un temple de l’Infini, celui de l’origine, existe encore quelque part dans ce pays. Si nous pouvions le trouver, nous pourrions peut-être trouver son passage vers l’au-delà… Mais cela prendra encore plus de temps.
Elle leva son regard sombre sur le visage de Mahaut, cherchant chez lui un nouvel avis.
− Mahaut, un seul de nous dans un temple c’est déjà beaucoup, nous ne devrions pas nous mettre tous les deux en danger. Que se passera-t-il s’il nous arrivait malheur en même temps ? Elzear seul aux commandes… As-tu la moindre idée de la catastrophe que ce serait !
Elle lui sourit, amusée, car Elzear serait en réalité un très bon aîné suppléant pour leurs deux tiers. Son seul défaut était d’être toujours absent. Y compris aujourd’hui où son soutien leur serait si précieux.
Astrid lui fit cette promesse d’un simple baiser déposé sur une joue.
En dehors de cette pièce, le reste du monde trouverait cette complicité déplacée. Elle-même se demandait si les aînés n’étaient pas trop proches les uns des autres, elle craignait par-dessus tout de devenir inaccessible pour ses autres frères. Au fond, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier et provoquer ces moments. Ils étaient sa famille, un petit peu plus que les autres.
− Je te préfère en vie et en bonne santé, mon frère. Si ce n’était toi qui l’avait demandé, rien au monde n’aurait pu me convaincre de te mettre en danger ainsi.
Ainsi Mahaut participerait à cette aventure. Astrid cédait bien trop vite quand on le lui demandait ainsi… Vraiment.
La boutade au dépend d’Elzear ne fit pas disparaitre la proposition de Mahaut de rencontrer Voger. Si elle était honnête, elle n’aurait qu’à emmener son frère dans la salle commune à l’étage du dessous. Voger y attendait Astrid, peut-être jouait-il quelques objets venus d’ailleurs aux cartes ou bien il se contentait de regarder l’âtre les bras croisés. Astrid ne pouvait deviner ce que faisait le lynx, mais elle savait comment il parlerait au donjion et elle pouvait deviner l’avis de Mahaut qui en découlerait. Elle n’était pas pressée de les présenter.
Tous deux équipés d’une forte personnalité, la journée était déjà assez sombre pour ne pas en rajouter. Elle se garda de le lui dire exactement comme cela.
− C’est une bonne personne, dit-elle. Ne précipitons pas les choses, je tiens à le garder parmi mes amis. Je sais comme il te sera difficile de lui accorder du crédit, mais je t’assure que jusqu’à présent il s’est révélé être un allié précieux. Il le sera encore pour nous accompagner vers les Huit.
Cette histoire de rencontre Voger lui avait à peine ôté de l’esprit son plan. Les yeux sur un détail du mur qu’elle ne regardait pas vraiment, Astrid expliqua à haute voix les conditions de son idée.
− Na’keisarin semble le plus simple à aborder pour essayer d’ouvrir le dialoguye. Nous pourrions contacter son prêtre, j’ai entendu dire qu’il était une personne sensée et non trop pieuse.
Une indécision inhabituelle sur ses traits changea son visage.
− Puis, nous devons nous rendre au Paradis… Ou bien seul l’un de nous pourra y aller. C’est une partie de mes idées qui n’a pas abouti. Je ne suis pas certaine de la marche à suivre une fois que nous aurons trouvé un passage.
Quand elle a su pour les Huit, elle s’est demandée pourquoi l’Infini ne possédait pas un portail vers le monde des morts dans son temple.
Par la suite elle s’était rappelé pourquoi le temple de l’Infini était si éloigné dans les terres enneigées. Parce qu’ils ont été contraints à l’exil. En conséquence de quoi, il existe un autre temple dans les environs.
− Nous pouvons avoir une autre solution. Il est possible qu’un temple de l’Infini, celui de l’origine, existe encore quelque part dans ce pays. Si nous pouvions le trouver, nous pourrions peut-être trouver son passage vers l’au-delà… Mais cela prendra encore plus de temps.
Elle leva son regard sombre sur le visage de Mahaut, cherchant chez lui un nouvel avis.
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
Messages : 80
Re: Une rencontre inattendue
Mer 14 Oct - 16:09
Mahaut alla se rasseoir alors qu'Astrid pointait les risques qu'elle préférait le voir éviter. Les jambes croisées et le dos bien calé contre le dossier de sa chaise, le donjion laissa glisser les mises en garde de sa soeur, car sa décision était prise et rien ne le ferait changer d'avis et ce faisant, s'il venait à tomber... un autre prendrait sa place. Ainsi en avait-il toujours été et il en serait toujours ainsi.
Le commentaire de l'Aîné avait fusé plus que Mahaut ne l'aurais souhaité. Il n'était pourtant pas question de reproche, plutôt d'une conviction profonde qu'il était incapable de faire taire. Mais déjà l'Aînée des Prédicains développait son plan et face à ses ennemis ancestraux, un allié n'était pas négligeable en effet.
Les épaules du donjion se voutaient peu à peu. Aborder le 'Paradis' de l'un des huit lui hérissait le poil rien qu'en l'envisageant. Mal à l'aise, le donjion l'était indéniablement, inquiet aussi. Tout ce que voyait Mahaut était une gueule remplie de crocs tranchants comme des rasoirs et sa soeur se précipitant dedans.
Garder ses inquiétudes pour lui. Soutenir Astrid sans faillir. La discipline nécessaire à Mahaut pour se concentrer sur ces deux points s'avérait plus conséquente qu'il ne l'aurait cru. Et les paroles qu'il allait prononcé lui coûtèrent.
Que l'Infini le pardonne ! Retrouver le temple originel ne lui semblait pas une bonne idée en temps de guerre qui de plus avait plongé tout le territoire sous une nuit éternelle. Peut-être une fois la guerre remportée et l'avenir de la Silnà sauvé, la recherche du lieu saint serait à envisager.
Le plus clair de ce temps que l'Aîné réclamait serait un temps de réflexion. Une feuille de papier, un crayon et un nom. L'équation semblait simple, mais elle s'avérait ardue pour Mahaut. Bertrand avait-il autant hésité lorsqu'il avait fallu désigner son successeur ?
Un allié, aussi précieux soit-il, n'est ni un frère ni une soeur.
Le commentaire de l'Aîné avait fusé plus que Mahaut ne l'aurais souhaité. Il n'était pourtant pas question de reproche, plutôt d'une conviction profonde qu'il était incapable de faire taire. Mais déjà l'Aînée des Prédicains développait son plan et face à ses ennemis ancestraux, un allié n'était pas négligeable en effet.
Le dragon est peut-être le plus enclin à discuter avec les entre-mondiens mais rien ne garantit qu'il soit de la même humeur avec nous. Ceci étant... Il est vrai que c'est le plus raisonnable des huit. Je n'ai guère porté d'attention à son prêtre, aussi je me fierait à ton jugement.
Les épaules du donjion se voutaient peu à peu. Aborder le 'Paradis' de l'un des huit lui hérissait le poil rien qu'en l'envisageant. Mal à l'aise, le donjion l'était indéniablement, inquiet aussi. Tout ce que voyait Mahaut était une gueule remplie de crocs tranchants comme des rasoirs et sa soeur se précipitant dedans.
Le prête pourra sûrement nous aider à ce sujet.
Garder ses inquiétudes pour lui. Soutenir Astrid sans faillir. La discipline nécessaire à Mahaut pour se concentrer sur ces deux points s'avérait plus conséquente qu'il ne l'aurait cru. Et les paroles qu'il allait prononcé lui coûtèrent.
Retrouver le temple de nôtre dieu prendrait un temps que nous n'avons pas. L'option du dragon de terre me semble plus viable.
Que l'Infini le pardonne ! Retrouver le temple originel ne lui semblait pas une bonne idée en temps de guerre qui de plus avait plongé tout le territoire sous une nuit éternelle. Peut-être une fois la guerre remportée et l'avenir de la Silnà sauvé, la recherche du lieu saint serait à envisager.
J'aurai besoin de quelques jours pour organiser nos frères et soeurs. Ensuite, nous pourrons entamer ce périple.
Le plus clair de ce temps que l'Aîné réclamait serait un temps de réflexion. Une feuille de papier, un crayon et un nom. L'équation semblait simple, mais elle s'avérait ardue pour Mahaut. Bertrand avait-il autant hésité lorsqu'il avait fallu désigner son successeur ?
Notre frère qui tient l'auberge t'a-t-il préparé une chambre ?
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Mar 20 Oct - 11:54
Astrid n’aurait jamais prétendu le contraire. Son respect allait avec ce silence poli qui accueillit la remarque de son frère. Nul ne pouvait blâmer un frère de mettre les siens si haut dans son estime. Malgré tout son amour pour chacun des leurs, la prédicaine ne pouvait refouler toutes les petites pensées sécessionnistes. Mahaut comme les autres ne se rendait pas compte qu’à chaque fois qu’il surélève sa famille, il l’a marginalise un peu plus… Un effet vicieux de leur condition ne faisant que tendre toujours plus vers leur isolement. L’isolement va avec le froid, c’est bien pour cela que les frères et sœurs de la Silnà sont si résistants aux basses températures. Ils s’en accommodent bien.
-Je me charge de contacter ce prêtre. Entre serviteurs d’un temple, nous saurons mieux nous écouter.
Elle ne mettrait pas sa main au feu en pariant là-dessus. Aujourd’hui, elle et Mahaut étaient aveugles pour entamer ce périple. Elle se rongeait l’intérieur d’une joue en pensant une fois encore au danger qui sourdait.
Elle se fia au jugement du Donjion. Leur temple attendra, car ce périple-là attendra que les siens soient unis pour l’entreprendre. Elle n’irait jamais seule sur une pente qui concerne toute leur famille.
-Je suis bien installée, ne t’en fais pas pour ça.
Une moue boudeuse marqua son aveu, elle pouvait bien dormir dans un cloaque ça ne la dérangerait pas, tout ça pour dire, ne te soucis pas de ce genre de détail, tu as déjà assez à penser avec les priorités.
Elle s’inclina avec respect, son regard déjà dirigé vers la porte pour la rejoindre.
-Je viendrai te chercher quand le prêtre sera prêt à nous recevoir.
Sa main sur la poignée, elle pouvait entendre le pas feutré d’un ami de l’autre côté de la porte. On l’attendait… Souriante elle se détourna pour une dernière question à son frère :
-Bien que tous soient dignes de confiance, nos âmes n’ont pas toutes les mêmes ressources de courage. Connais-tu parmi les nôtres dans cette auberge des gens qui se sentent assez courageux pour m’accompagner lors de ma première rencontre avec le prêtre du dragon ?
Astrid rencontrerait ce prêtre en dehors du temple. Dans un endroit neutre, cette rencontre ne nécessiterait pas la présence de Mahaut alors il pourrait peut-être déléguer cette tâche à un autre de son tiers.
-Je me charge de contacter ce prêtre. Entre serviteurs d’un temple, nous saurons mieux nous écouter.
Elle ne mettrait pas sa main au feu en pariant là-dessus. Aujourd’hui, elle et Mahaut étaient aveugles pour entamer ce périple. Elle se rongeait l’intérieur d’une joue en pensant une fois encore au danger qui sourdait.
Elle se fia au jugement du Donjion. Leur temple attendra, car ce périple-là attendra que les siens soient unis pour l’entreprendre. Elle n’irait jamais seule sur une pente qui concerne toute leur famille.
-Je suis bien installée, ne t’en fais pas pour ça.
Une moue boudeuse marqua son aveu, elle pouvait bien dormir dans un cloaque ça ne la dérangerait pas, tout ça pour dire, ne te soucis pas de ce genre de détail, tu as déjà assez à penser avec les priorités.
Elle s’inclina avec respect, son regard déjà dirigé vers la porte pour la rejoindre.
-Je viendrai te chercher quand le prêtre sera prêt à nous recevoir.
Sa main sur la poignée, elle pouvait entendre le pas feutré d’un ami de l’autre côté de la porte. On l’attendait… Souriante elle se détourna pour une dernière question à son frère :
-Bien que tous soient dignes de confiance, nos âmes n’ont pas toutes les mêmes ressources de courage. Connais-tu parmi les nôtres dans cette auberge des gens qui se sentent assez courageux pour m’accompagner lors de ma première rencontre avec le prêtre du dragon ?
Astrid rencontrerait ce prêtre en dehors du temple. Dans un endroit neutre, cette rencontre ne nécessiterait pas la présence de Mahaut alors il pourrait peut-être déléguer cette tâche à un autre de son tiers.
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
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Re: Une rencontre inattendue
Mer 4 Nov - 13:44
Mahaut se leva alors qu'Astrid se dirigeait vers la porte. Il ne fit pourtant pas mine de l'accompagnée jusqu'à celle-ci, car il avait vu l'ombre couper le trait de lumière qui filtrait depuis le couloir, par le jour en bas de la porte. Le donjion n'était pas devin, mais il était prêt à parier que cette ombre appartenait à ce Voger et si Astrid tenait à retarder les présentations, Mahaut respecterait son choix.
Si tu cherches du courage, trouve Syel. Elle en a à revendre. Cependant la diplomatie n'est pas son fort. Ce domaine est plus celui d'Azurée, chez qui le courage est plus fuyant. Je ne saurais trop te conseiller de les emmener tous les deux avec toi. Je serais plus tranquille.
L'Aîné s'inclina en guise de salut et souhaita une bonne nuit à sa soeur. Malgré cette discussion qui avait amené son lot d'inquiétudes, Mahaut se sentait plus léger. Pour la première fois depuis longtemps, le poids sur ses épaules semblait se faire moins lourd.- Spoiler:
- Ce fut un réel plaisir Astrid.
- Mahaut des Donjions
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