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Une rencontre inattendue
Dim 26 Juil - 21:49
Providence. L'auberge devenue point de ralliement de la Silnà. Mahaut y logeait depuis qu'il était arrivé de ce côté de la faille et il s'y sentait presque chez lui. Presque, car s'il était entouré des siens, ils étaient tous entourés de profanes et le fait qu'ils soient des alliés de circonstance ne le rassurait pas le moins du monde.
La nuit perpétuelle invoquée par les Huit pour punir les habitants de l'Entre-Monde cachait en son sein tout un tas de leurs agents et si l'Aîné ne craignait pas pour sa sécurité, celle de chacun des siens le concernait. Depuis quelques heures déjà, Mahaut s'était retiré dans sa chambre et, absorbé dans ses pensées, il briquait son armure et nettoyait ses armes.
Dans sa tête se heurtait tant et tant de choses. Il pensait à Azurée, Syel et Zakariann et cela le rassurait de voir ses frères et soeurs capables de survir dans ce monde hostile. La seconde d'après son esprit se laissait attirer par ces sphères mystérieuses qu'il avait laissé aux prédicains de la Citadelle et il ne pouvait s'empêcher d'y voir un possible salut. Et puis, irrémédiablement, ses pensées se tournaient vers Elzear et Astrid.
Mahaut se forçait à croire qu'ils allaient bien et étaient occupés quelque part où il n'avait pas pensé à fouiller, mais leur absence à un moment si crucial ne lui laissait que peu d'espoir. L'Aîné des donjions avait cherché Elzear pendant plus de deux ans, pour ensuite partir en quête de l'Aînée des prédicains pendant presque une année. Il avait délaissé la citadelle tout ce temps pour les ramener tous deux. Sans succès. L'Infini seul savait ce qu'il était advenu d'eux.
Dans de pareils moments, quand sa tête n'arrivait pas à trouver le calme et la paix, Mahaut avait pour habitude de se draper dans une fourrure et d'aller veiller sur les remparts de la Citadelle des Muses. Ici, ni remparts, ni muses... rien qu'une chambre simplement fournie. Un lit et une commode coutoyaient une petite table, un coffre et deux sièges.
Mahaut était entrain d'aiguiser les tranchants de son bouclier quand on frappa deux coups secs à sa porte. A travers le bois, la voix du frère qui tient le bar s'infiltre. Il annonçait que quelqu'un souhaitait voir le Donjion. Quel ne fut pas la surprise de Mahaut lorsqu'il vit une femme blonde aux yeux entièrement noirs.
La stupeur laissa Mahaut figé sur place, incapable d'en dire plus. Pourtant, il arborait un sourire franc et teinté de soulagement. Des trois aînés, elle était la plus jeune et celle qu'il connaissait le moins. Elzear et Mahaut avait pour ainsi dire grandit ensembles, leur amitié profonde s'était forgée par leurs voyages. Au contraire, il n'avait jamais parcouru les routes avec Astrid et il avait bien moins de souvenirs avec la prédicaine. Néanmoins, il gardait en souvenirs quelques unes de leurs conversations, toujours intéressantes, toujours plaisantes. Il avait le plus grand respect pour Astrid, et comme tous les frères et soeurs de sa génération Astrid avait une place particulière dans le coeur de Mahaut.
Mahaut remercia son frère aubergiste et laissa sa soeur entrer.
La nuit perpétuelle invoquée par les Huit pour punir les habitants de l'Entre-Monde cachait en son sein tout un tas de leurs agents et si l'Aîné ne craignait pas pour sa sécurité, celle de chacun des siens le concernait. Depuis quelques heures déjà, Mahaut s'était retiré dans sa chambre et, absorbé dans ses pensées, il briquait son armure et nettoyait ses armes.
Dans sa tête se heurtait tant et tant de choses. Il pensait à Azurée, Syel et Zakariann et cela le rassurait de voir ses frères et soeurs capables de survir dans ce monde hostile. La seconde d'après son esprit se laissait attirer par ces sphères mystérieuses qu'il avait laissé aux prédicains de la Citadelle et il ne pouvait s'empêcher d'y voir un possible salut. Et puis, irrémédiablement, ses pensées se tournaient vers Elzear et Astrid.
Mahaut se forçait à croire qu'ils allaient bien et étaient occupés quelque part où il n'avait pas pensé à fouiller, mais leur absence à un moment si crucial ne lui laissait que peu d'espoir. L'Aîné des donjions avait cherché Elzear pendant plus de deux ans, pour ensuite partir en quête de l'Aînée des prédicains pendant presque une année. Il avait délaissé la citadelle tout ce temps pour les ramener tous deux. Sans succès. L'Infini seul savait ce qu'il était advenu d'eux.
Dans de pareils moments, quand sa tête n'arrivait pas à trouver le calme et la paix, Mahaut avait pour habitude de se draper dans une fourrure et d'aller veiller sur les remparts de la Citadelle des Muses. Ici, ni remparts, ni muses... rien qu'une chambre simplement fournie. Un lit et une commode coutoyaient une petite table, un coffre et deux sièges.
Mahaut était entrain d'aiguiser les tranchants de son bouclier quand on frappa deux coups secs à sa porte. A travers le bois, la voix du frère qui tient le bar s'infiltre. Il annonçait que quelqu'un souhaitait voir le Donjion. Quel ne fut pas la surprise de Mahaut lorsqu'il vit une femme blonde aux yeux entièrement noirs.
Astrid...
La stupeur laissa Mahaut figé sur place, incapable d'en dire plus. Pourtant, il arborait un sourire franc et teinté de soulagement. Des trois aînés, elle était la plus jeune et celle qu'il connaissait le moins. Elzear et Mahaut avait pour ainsi dire grandit ensembles, leur amitié profonde s'était forgée par leurs voyages. Au contraire, il n'avait jamais parcouru les routes avec Astrid et il avait bien moins de souvenirs avec la prédicaine. Néanmoins, il gardait en souvenirs quelques unes de leurs conversations, toujours intéressantes, toujours plaisantes. Il avait le plus grand respect pour Astrid, et comme tous les frères et soeurs de sa génération Astrid avait une place particulière dans le coeur de Mahaut.
Je t'en prie entre.
Mahaut remercia son frère aubergiste et laissa sa soeur entrer.
- Spoiler:
- J'espère que mon post résume bien la situation de la Silnà. Je vais essayer tout au long du rp de te mettre au courant du maximum de trucs sur ce qui passé pour la Silnà depuis qu'elle est arrivée en Entre-Monde. Si tu as des questions ou des propositions hésite pas à me mp.
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Dim 26 Juil - 23:07
La petite auberge ne payait pas de mine, elle était à l'intérieur plus grande qu'on ne l'imagine. Ou bien était-ce l'effet d'une quelconque magie comme elle est si courante. Il se pourrait aussi qu'on eu gagné de la place en réduisant à proportions égales la largeur et la hauteur des couloirs. Astrid s'y sentait à l'étroit.
Elle épuisa les sujets pouvant distraire son esprit durant la montée des escaliers et elle se trouva muette et impatiente devant la porte la séparant de Mahaut.
Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Ses yeux lui dévoilèrent des détails qu'elle n'avait jamais remarqué auparavant. Le sourire de Mahaut la tira de ses pensées, elle le lui rendit et entra dans la chambre. Ses yeux parcourent le décor, ils observèrent l'armure. Astrid se doute de la guerre qui coure, elle aurait même souhaité arriver plus tôt en ce pays :
─ Je ne voulais pas te surprendre, dit-elle enfin. Comment vas-tu ?
Pieux mensonge, elle s'accusait seule d'un sourire amusé. Elle ne pouvait pas ignorer l'effet que produiraient de soudaines retrouvailles.
─ Mais il me tardait de te revoir.
Il y a une décennie de cela, Astrid parcourait pieds nus les hauts couloirs de la Citadelle. La femme d'aujourd'hui pouvait se souvenir de la lutte intérieure qui faisait rage en elle. Ses espoirs naïfs d'une vie simple mais paisible derrière leurs remparts et sa peur grandissante de savoir la Silnà si proche de l'extinction.
Comme chaque fois, l'absence de réponse la bouleversait. Comme chaque fois, elle se tournait vers l'autel. A genoux elle priait et lorsque ses tuteurs lui demandaient d'étudier plus que de prier, elle emportait avec elle de quoi étudier devant l'autel.
Elle ne voyait aucun mal à vouloir grandir dans Son giron. Même maintenant, elle ne voyait aucun mal à tourner ses pensées vers l'Infini. Elle lui était reconnaissante de l'avoir conduite ici. Elle le remercia secrètement d'avoir trouvé le chemin qui conduisait à Mahaut, elle était certaine que ce chemin la conduirait à Elzear aussi très bientôt.
Car pendant longtemps chercher Mahaut revenait à chercher Elzear et vice-versa. Peut-être n'était-ce plus une vérité absolue, ils le sauront bien assez tôt...
Elle épuisa les sujets pouvant distraire son esprit durant la montée des escaliers et elle se trouva muette et impatiente devant la porte la séparant de Mahaut.
Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Ses yeux lui dévoilèrent des détails qu'elle n'avait jamais remarqué auparavant. Le sourire de Mahaut la tira de ses pensées, elle le lui rendit et entra dans la chambre. Ses yeux parcourent le décor, ils observèrent l'armure. Astrid se doute de la guerre qui coure, elle aurait même souhaité arriver plus tôt en ce pays :
─ Je ne voulais pas te surprendre, dit-elle enfin. Comment vas-tu ?
Pieux mensonge, elle s'accusait seule d'un sourire amusé. Elle ne pouvait pas ignorer l'effet que produiraient de soudaines retrouvailles.
─ Mais il me tardait de te revoir.
Il y a une décennie de cela, Astrid parcourait pieds nus les hauts couloirs de la Citadelle. La femme d'aujourd'hui pouvait se souvenir de la lutte intérieure qui faisait rage en elle. Ses espoirs naïfs d'une vie simple mais paisible derrière leurs remparts et sa peur grandissante de savoir la Silnà si proche de l'extinction.
Comme chaque fois, l'absence de réponse la bouleversait. Comme chaque fois, elle se tournait vers l'autel. A genoux elle priait et lorsque ses tuteurs lui demandaient d'étudier plus que de prier, elle emportait avec elle de quoi étudier devant l'autel.
Elle ne voyait aucun mal à vouloir grandir dans Son giron. Même maintenant, elle ne voyait aucun mal à tourner ses pensées vers l'Infini. Elle lui était reconnaissante de l'avoir conduite ici. Elle le remercia secrètement d'avoir trouvé le chemin qui conduisait à Mahaut, elle était certaine que ce chemin la conduirait à Elzear aussi très bientôt.
Car pendant longtemps chercher Mahaut revenait à chercher Elzear et vice-versa. Peut-être n'était-ce plus une vérité absolue, ils le sauront bien assez tôt...
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
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Re: Une rencontre inattendue
Mar 28 Juil - 16:17
Pour un autre peuple, des retrouvailles si simples pourraient paraître inimaginables, mais pas pour l Silnà, pas pour Mahaut.
Répondit-il en fermant la porte. Il n'y avait la aucune complaisance, car le simple fait de savoir qu'il n'était plus le seul Aîné de retour lui fit le plus grand bien. D'un geste, il invita Astrid à s'asseoir, avant de débarrasser la table de ce qui n'avait pas lieu d'y être. Il apporta ensuite deux gobelets et un pichet d'eau. Il n'avait guère mieux à proposer car Mahaut aimait avoir l'esprit clair. Clair le fut aussi son rire qui naquit du commentaire de sa soeur.
Il aurait pu lui dire qu'il l'avait cherchée pendant des mois et que chaque jour, il s'était inquiété de son sort ainsi que de celui d'Elzear, mais à ce moment précis ceci n'avait plus d'importance. Elle était là et c'était tout ce qui comptait. Pourtant son visage s'assombrit un peu alors qu'il ouvrait de nouveau la bouche.
En attendant sa réponse, la nature de Mahaut repris le dessus et il inspecta chaque centimètre d'Astrid à la recherche d'une cicatrice qui ne devrait pas y être, de signes de captivité ou de torture. Il ne fit pas l'affront à sa sœur d'essayer de cacher son regard inquiet. Il était un Donjion et jamais cela ne changera. Né pour défendre et protéger les siens.
Mahaut emplit les deux gobelets et en tendit un à Astrid. Il était curieux de savoir ce qu'elle avait fait ces dernières années, mais il n'allait pas la presser de questions. Elle racontera ce qu'elle voudra raconter et quand elle le voudra.
Mieux, maintenant que je te sais saine et sauve.
Répondit-il en fermant la porte. Il n'y avait la aucune complaisance, car le simple fait de savoir qu'il n'était plus le seul Aîné de retour lui fit le plus grand bien. D'un geste, il invita Astrid à s'asseoir, avant de débarrasser la table de ce qui n'avait pas lieu d'y être. Il apporta ensuite deux gobelets et un pichet d'eau. Il n'avait guère mieux à proposer car Mahaut aimait avoir l'esprit clair. Clair le fut aussi son rire qui naquit du commentaire de sa soeur.
C'est bon de te retrouver.
Il aurait pu lui dire qu'il l'avait cherchée pendant des mois et que chaque jour, il s'était inquiété de son sort ainsi que de celui d'Elzear, mais à ce moment précis ceci n'avait plus d'importance. Elle était là et c'était tout ce qui comptait. Pourtant son visage s'assombrit un peu alors qu'il ouvrait de nouveau la bouche.
Ton voyage a été fructueux ?
En attendant sa réponse, la nature de Mahaut repris le dessus et il inspecta chaque centimètre d'Astrid à la recherche d'une cicatrice qui ne devrait pas y être, de signes de captivité ou de torture. Il ne fit pas l'affront à sa sœur d'essayer de cacher son regard inquiet. Il était un Donjion et jamais cela ne changera. Né pour défendre et protéger les siens.
Mahaut emplit les deux gobelets et en tendit un à Astrid. Il était curieux de savoir ce qu'elle avait fait ces dernières années, mais il n'allait pas la presser de questions. Elle racontera ce qu'elle voudra raconter et quand elle le voudra.
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
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Re: Une rencontre inattendue
Mer 29 Juil - 14:07
Astrid senti avant de voir le regard inquiet de Mahaut. Son cœur se serra. Oublié les épreuves pour arriver jusqu’ici, oubliée la solitude et sa propre peine. La sœur interpréta cette inquiétude au nom d’Elzear plutôt qu’au sien…
Elle se doutait du vide laissé par l’absence de leur frère aîné et le cœur foncièrement bon de Mahaut devait souffrir plus que celui de quiconque de ces incertitudes. Avant de lui proposer une banalité sans nom, elle préféra poser une main sur son bras. Pour le peu de réconfort qu’elle saurait lui apporter, elle espéra qu’il suffise à faire disparaitre cette mine inquiète.
– L’Infini le protège. Il va bien, j’en suis persuadée.
Astrid avait la foi. De cette croyance sans doute ni question, il n’était pas non plus question de stupidité. Astrid croyait, avec force, et elle se doutait aussi qu’il s’agissait d’espoir. Elzear allait bien tant qu’il n’irait pas mal.
Astrid assise sur cette chaise laissa courir son regard sur les murs de la pièce. Il faisait encore bon dans l’auberge, une chaleur humaine existait dans ces couloirs. Restes imparables d’une famille réunie à l’autre bout du monde.
Seule femme entre deux hommes, Astrid veillait depuis sa nomination à paraitre accessible à chaque frère, à chaque sœur et à chaque enfant. Douce et simple, elle aimait la chaleur d’une étreinte et la privilégiait aux prières sans esprit.
Les prières, ils les prononcent tous à leur rythme et à leur façon. Les étreintes en revanche manquent trop souvent… C’est le lot de ceux qui vivent aussi peu de temps.
Pour Astrid, ce n’est pas une malédiction de naître parmi la Silnà. Au contraire, c’était une chance de faire partie d’une famille soudée et aimante. Un corps uni aux nombreuses têtes, aux nombreux espoirs…
Comme son sourire s’effaça, elle repensa à ses derniers mois de voyage. Quitter la Citadelle était une nécessité, elle devait apprendre du monde avant de s’en forger une opinion. C’était aussi une déchirure, elle avait dit au revoir à sa demeure et à sa famille pour se plonger dans une monde qui hait les siens au nom des dieux.
– Nous nous sommes séparés après Namkuar, dit-elle soudainement. Il était bien trop désolé pour mes yeux, j’ai su alors que nous ne pouvions plus voyager ensemble. Il avait besoin de temps et de solitude.
Astrid ne lui en voulait pas. Ses yeux n’étaient pour ainsi dire que des organes, si l’Infini a jugé bon de l’en séparer et bien qu’il en soit ainsi. Elle ne nourrissait aucune rancœur pour Elzear, ni regret de ce voyage en sa compagnie. Il avait été d’un secours inestimable pour lui restituer la vue. Une vue bizarre, mais une vue tout de même.
– J’ai beaucoup appris au contact d’Elzear et aussi au cours de ce voyage. Bien que certaines expériences m’ont laissé un goût… Inoubliable.
A peine arrivée sur ce territoire, Astrid s’était bien vite rendu compte que pour retourner à la Citadelle il lui faudrait faire plus d’efforts que pour en partir. La guerre avait éclaté le lendemain, lui ôtant tout espoir de s’en aller. A présent, elle n’avait plus l’intention de partir, trop de ses frères et de ses sœurs étaient engagés dans ce conflit. Le soutien de leurs aînés est la moindre des choses qu’ils puissent espérer.
– Et toi Mahaut, cela fait si longtemps… Dans quelles circonstances es-tu arrivé ici ?
Par ici, elle entendait Entre-Monde. Elle s’était imaginé la terre de ses ancêtres d’un autre genre. Même au travers de ses murs elle sentait la présence du rempart. Concept d’une technologie profane éblouissante, elle le voyait comme une prison.
Une prison gardée par un corps de créatures conscientes mais sans libre-arbitre, qui respirent la logique et ne possèdent aucune âme.
Parler de leurs voyages était sans doute une manière élégante de progresser vers les discussions les plus importantes.
Elle se doutait du vide laissé par l’absence de leur frère aîné et le cœur foncièrement bon de Mahaut devait souffrir plus que celui de quiconque de ces incertitudes. Avant de lui proposer une banalité sans nom, elle préféra poser une main sur son bras. Pour le peu de réconfort qu’elle saurait lui apporter, elle espéra qu’il suffise à faire disparaitre cette mine inquiète.
– L’Infini le protège. Il va bien, j’en suis persuadée.
Astrid avait la foi. De cette croyance sans doute ni question, il n’était pas non plus question de stupidité. Astrid croyait, avec force, et elle se doutait aussi qu’il s’agissait d’espoir. Elzear allait bien tant qu’il n’irait pas mal.
Astrid assise sur cette chaise laissa courir son regard sur les murs de la pièce. Il faisait encore bon dans l’auberge, une chaleur humaine existait dans ces couloirs. Restes imparables d’une famille réunie à l’autre bout du monde.
Seule femme entre deux hommes, Astrid veillait depuis sa nomination à paraitre accessible à chaque frère, à chaque sœur et à chaque enfant. Douce et simple, elle aimait la chaleur d’une étreinte et la privilégiait aux prières sans esprit.
Les prières, ils les prononcent tous à leur rythme et à leur façon. Les étreintes en revanche manquent trop souvent… C’est le lot de ceux qui vivent aussi peu de temps.
Pour Astrid, ce n’est pas une malédiction de naître parmi la Silnà. Au contraire, c’était une chance de faire partie d’une famille soudée et aimante. Un corps uni aux nombreuses têtes, aux nombreux espoirs…
Comme son sourire s’effaça, elle repensa à ses derniers mois de voyage. Quitter la Citadelle était une nécessité, elle devait apprendre du monde avant de s’en forger une opinion. C’était aussi une déchirure, elle avait dit au revoir à sa demeure et à sa famille pour se plonger dans une monde qui hait les siens au nom des dieux.
– Nous nous sommes séparés après Namkuar, dit-elle soudainement. Il était bien trop désolé pour mes yeux, j’ai su alors que nous ne pouvions plus voyager ensemble. Il avait besoin de temps et de solitude.
Astrid ne lui en voulait pas. Ses yeux n’étaient pour ainsi dire que des organes, si l’Infini a jugé bon de l’en séparer et bien qu’il en soit ainsi. Elle ne nourrissait aucune rancœur pour Elzear, ni regret de ce voyage en sa compagnie. Il avait été d’un secours inestimable pour lui restituer la vue. Une vue bizarre, mais une vue tout de même.
– J’ai beaucoup appris au contact d’Elzear et aussi au cours de ce voyage. Bien que certaines expériences m’ont laissé un goût… Inoubliable.
A peine arrivée sur ce territoire, Astrid s’était bien vite rendu compte que pour retourner à la Citadelle il lui faudrait faire plus d’efforts que pour en partir. La guerre avait éclaté le lendemain, lui ôtant tout espoir de s’en aller. A présent, elle n’avait plus l’intention de partir, trop de ses frères et de ses sœurs étaient engagés dans ce conflit. Le soutien de leurs aînés est la moindre des choses qu’ils puissent espérer.
– Et toi Mahaut, cela fait si longtemps… Dans quelles circonstances es-tu arrivé ici ?
Par ici, elle entendait Entre-Monde. Elle s’était imaginé la terre de ses ancêtres d’un autre genre. Même au travers de ses murs elle sentait la présence du rempart. Concept d’une technologie profane éblouissante, elle le voyait comme une prison.
Une prison gardée par un corps de créatures conscientes mais sans libre-arbitre, qui respirent la logique et ne possèdent aucune âme.
Parler de leurs voyages était sans doute une manière élégante de progresser vers les discussions les plus importantes.
- Spoiler:
- Merci pour les infos. Je me renseigne petit à petit sur la Silnà, j’ai encore des montagnes à lire mais ça avance.
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
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Re: Une rencontre inattendue
Sam 1 Aoû - 0:08
Mahaut posa sa main libre sur celle d'Astrid. Ce simple contact lui réchauffait le coeur et lui redonnait de la force. Au cours des années, il avait remarqué ce don que détenait Astrid d'apporter réconfort et espoir tant par ses paroles que par ses gestes et cela le frappait encore aujourd'hui. Et que pouvait-il répondre à l'affirmation de sa soeur... si ce n'est ce qu'il pensait comme il le faisait toujours.
Mahaut sourit puis se mit même à rire en se rappelant certains de ses périples avec l'errant. Nombre de ses cicatrices prouvaient l'intrépidité d'Elzear. Ensuite, il écouta Astrid évoqué son passage par Namkuar. Le donjion bu une gorgée d'eau et opina de la tête. Il avait entendu l'histoire à son retour à la citadelle. L'Infini savait à quel point Mahaut se méfiait des profanes et des impies, mais il fallait bien leur rendre grâce pour avoir rendue la vue à sa soeur. Il rit de nouveau à la dernière remarque d'Astrid. Il leva son verre et tout sourire.
Il bu quelques gorgées et puis son visage s'assombrit de nouveau. Le poids sur ses épaules qui s'était envolé depuis l'arrivée de sa soeur, retomba brusquement. Une simple question venait de le ramener à la réalité.
Mahaut parlait distinctement, mais sa voix tressaillit alors qu'il pensait aux morts et aux disparus. Des frères et soeurs de sa générations, il restait moins de vivants que de morts.
Mahaut parlait sans reproche et sans rancune. Il exprimait ce qu'il pensait et ce qu'il ressentait sans détours certes, mais uniquement pour être tout à fait honnête.
Mahaut fit une pause dans son récit. Il ne savait pas si Astrid s'attendait à une réponse si dense, mais les circonstances qui avaient poussé le donjion à venir de ce côté de la faille remontaient à loin.
Mahaut finit son gobelet et plongea son regard dans celui de sa soeur. Il savait que ses paroles n'exprimaient que gravité et doute, mais on pouvait lire sur son visage tout autre chose. Une détermination sans faille et un espoir grandissant.
De fait son voyage avait durer deux mois et s'était avéré assez pénible par moments, mais ni plus ni moins qu'un banal voyage à pieds. D'un geste de la main, Mahaut fit mine de balayer tout ces tracas pour en revenir à une chose simple, vraie et immédiate.
Il y avait un fossé entre ce qui était bon, bien et ce qui vous rendait heureux. Sa soeur n'avait parlé que d'Elzear car elle savait que Mahaut et lui étaient proches, mais qu'elle ne se trompe pas, le donjion chérissait Astrid tout autant et la voir là, devant lui en terre impie était un réel bonheur.
L'infini a du boulot dans ce cas, parce qu'Elzear finit toujours dans les ennuis !
Mahaut sourit puis se mit même à rire en se rappelant certains de ses périples avec l'errant. Nombre de ses cicatrices prouvaient l'intrépidité d'Elzear. Ensuite, il écouta Astrid évoqué son passage par Namkuar. Le donjion bu une gorgée d'eau et opina de la tête. Il avait entendu l'histoire à son retour à la citadelle. L'Infini savait à quel point Mahaut se méfiait des profanes et des impies, mais il fallait bien leur rendre grâce pour avoir rendue la vue à sa soeur. Il rit de nouveau à la dernière remarque d'Astrid. Il leva son verre et tout sourire.
A Elzear ! Le seul, l'unique, l'inoubliable !
Il bu quelques gorgées et puis son visage s'assombrit de nouveau. Le poids sur ses épaules qui s'était envolé depuis l'arrivée de sa soeur, retomba brusquement. Une simple question venait de le ramener à la réalité.
Pendant des années, j'ai parcouru le monde pour parfaire ma maîtrise des armes. A chaque voyage j'ai beaucoup appris, mais à chaque fois que je retournais à la Citadelle il y avait de moins en moins de monde à qui transmettre mon savoir...
Mahaut parlait distinctement, mais sa voix tressaillit alors qu'il pensait aux morts et aux disparus. Des frères et soeurs de sa générations, il restait moins de vivants que de morts.
Alors j'ai tout simplement décidé de rester pour de bon à la citadelle pour aider au mieux nos frères et nos soeurs. Et puis... tu es revenue mutilée de Namkuar. Je me suis dit alors qu'il fallait que cela cesse. Sans le Sire, nous voguions à la dérive et nous Aînés ne faisions qu'errer sans véritable but, sans vision. J'ai alors quitté notre foyer, bien décidé à ramener Elzear chez nous, même si cela devait me prendre des années.
Mahaut parlait sans reproche et sans rancune. Il exprimait ce qu'il pensait et ce qu'il ressentait sans détours certes, mais uniquement pour être tout à fait honnête.
J'ai échoué à le retrouver et entre temps j'ai croisé un errant qui m'a appris que tu avais quitté la Citadelle. L'Infini me pardonne j'ai juré un jour durant ! Incapable de trouver mon errant de frère, je me suis mis à ta recherche. Pendant presque un an j'ai retourné ciel et terre pour te retrouver. Là encore sans succès.
Mahaut fit une pause dans son récit. Il ne savait pas si Astrid s'attendait à une réponse si dense, mais les circonstances qui avaient poussé le donjion à venir de ce côté de la faille remontaient à loin.
De retour à la Citadelle, j'ai entendu dire que la faille n'était plus étanche et que la terre de nos ancêtres était accessible. Si les années qui venaient de s'écouler avaient forgé la certitude qu'un aîné seul ne pouvait offrir un avenir à notre peuple, ce jour là j'ai acquis la certitude que cet avenir se jouerait non pas à la Citadelle, mais bel et bien ici.
Mahaut finit son gobelet et plongea son regard dans celui de sa soeur. Il savait que ses paroles n'exprimaient que gravité et doute, mais on pouvait lire sur son visage tout autre chose. Une détermination sans faille et un espoir grandissant.
Voilà pourquoi je suis venu. Quant au comment et bien... Ils ont construit un pont, j'ai emprunté le pont et c'est à peu près tout ce qu'il y a eu de notable.
De fait son voyage avait durer deux mois et s'était avéré assez pénible par moments, mais ni plus ni moins qu'un banal voyage à pieds. D'un geste de la main, Mahaut fit mine de balayer tout ces tracas pour en revenir à une chose simple, vraie et immédiate.
Je suis heureux que tu sois là Astrid.
Il y avait un fossé entre ce qui était bon, bien et ce qui vous rendait heureux. Sa soeur n'avait parlé que d'Elzear car elle savait que Mahaut et lui étaient proches, mais qu'elle ne se trompe pas, le donjion chérissait Astrid tout autant et la voir là, devant lui en terre impie était un réel bonheur.
- Mahaut des Donjions
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Re: Une rencontre inattendue
Sam 1 Aoû - 1:39
Elle se sentait coupable. Coupable d’être partie sans prévenir, coupable de s’être absentée lors de ces heures sombres. Le destin avait tracé sa route jusqu’à ce moment, comment pourrait-elle lui en vouloir. C’est en voyant Mahaut retrouvé un peu de joie qu’elle cessa de se sentir comme une criminelle, une traitre.
─ Ta sincérité m’avait manqué.
Elle leva son verre, heureuse.
─ A Elzear !
C’était la plus stricte vérité. Depuis son arrivée ici, Astrid avait vécu une autre vie. Une vie où les étrangers ne se parlent pas, n’échangent pas. Comment s’informent-ils de l’état de leur ville, de leurs voisins ? Ils ne le font pas, tout simplement.
Comme ils étaient bien trop nombreux, ils ont perdu le besoin simple de s’enquérir des membres de leur communauté. Si on peut encore parler de communauté dans cette ville hors norme.
Mahaut lui parlait d’avenir, elle pensait futur. Elle rêvait secrètement d’une citadelle peuplée à nouveau. De ses enfants, de ceux de ses sœurs et de ses frères, des anciennes et des nouvelles générations.
─ Je ne crains pas l’avenir. Je rêve plus que toi ou bien j’ai perdu l’esprit ces derniers mois, mais la peur n’est plus ma seule compagne…
Elle baissa les yeux pour y voir ses mains, celles de Mahaut. Elle aimait le contact de son frère aussi décida-t-elle de tenir sa main dans la sienne. A la façon la plus simple du monde d’une sœur aimant son frère.
─ J’ai espoir. Je le vois parmi ceux qui se réunissent en bas pour dîner ensemble, je le vois quand je te regarde.
Elle lui sourit, ses yeux noirs se portèrent sur le visage de Mahaut. Elle avait la vue la plus performante de tous ses frères, on ne pourrait pas contester l’exactitude de ses visions.
─ Je sais que la Silnà n’est pas finie, nous avons encore de beaux jours devant nous, nous devons seulement les faire nôtres.
Astrid, peut-être bien la première des prédicains à penser ainsi, trouvais que l’Entre-Monde était surfait. La Citadelle des muses est aujourd’hui la seule demeure de la Silnà et celle de l’Infini. Ils pouvaient bâtir du bon au-delà des murs. L’infini ne les avait-il pas dotés d’une grande résistance au froid dans ce but ?
─ Ce pont dont tu me parles pourrait suffire à nous sauver tous.
Elle avait conscience que l’époque de la paix et de la vie sans conflit terrés à la Citadelle était révolue. Grâce à un simple pont reliant le monde reconstruit et les vieilles terres, c’est l’héritage de tout l’Univers qui s’ouvre à eux.
Les aînés se regroupaient dans l'Entre-Monde et tout comme le donjion, Astrid voulait croire que l’Entre-Monde était une opportunité. Sa démographie affolante, sa technologie ahurissante entre les mains de la Silnà pourraient devenir des solutions pour eux qui disparaissent avec le temps.
─ Comme j’aimerais avoir une vie entière de plus pour te parler de tout ce à quoi je songe aujourd’hui ! Son visage s'illumina, il était certain qu'Astrid avait une vision nouvelle, révolutionnaire. Un rêve qui lui donnait un véritable espoir.
─ Je rêve de voir les nôtres vieillir heureux, je rêve de voir la fin des maladies, des famines, de ces chasseurs qui reviennent avec des baleines et des blessures trop profondes pour être soignées.
Son regard s’assombrit plus encore, une ombre tombait sur son visage.
─ Nourrissez-en trente en échange l’un d’eux périra…
Elle se tut. Son discours parfois trop téméraire ne lui avait pas toujours apporté que de bonnes choses. Son sourire s’en alla.
─ Pardon mon frère, je t’assomme de mes hypothèses avant d’être sûre d’être sur le bon chemin. Je souhaite seulement te le dire honnêtement, je pense que nous avons commencé une aventure qui pourrait être le signe d’un renouveau de la Silnà. Je veux y croire avant qu’il ne soit trop tard. J'y suis préparée...
─ Ta sincérité m’avait manqué.
Elle leva son verre, heureuse.
─ A Elzear !
C’était la plus stricte vérité. Depuis son arrivée ici, Astrid avait vécu une autre vie. Une vie où les étrangers ne se parlent pas, n’échangent pas. Comment s’informent-ils de l’état de leur ville, de leurs voisins ? Ils ne le font pas, tout simplement.
Comme ils étaient bien trop nombreux, ils ont perdu le besoin simple de s’enquérir des membres de leur communauté. Si on peut encore parler de communauté dans cette ville hors norme.
Mahaut lui parlait d’avenir, elle pensait futur. Elle rêvait secrètement d’une citadelle peuplée à nouveau. De ses enfants, de ceux de ses sœurs et de ses frères, des anciennes et des nouvelles générations.
─ Je ne crains pas l’avenir. Je rêve plus que toi ou bien j’ai perdu l’esprit ces derniers mois, mais la peur n’est plus ma seule compagne…
Elle baissa les yeux pour y voir ses mains, celles de Mahaut. Elle aimait le contact de son frère aussi décida-t-elle de tenir sa main dans la sienne. A la façon la plus simple du monde d’une sœur aimant son frère.
─ J’ai espoir. Je le vois parmi ceux qui se réunissent en bas pour dîner ensemble, je le vois quand je te regarde.
Elle lui sourit, ses yeux noirs se portèrent sur le visage de Mahaut. Elle avait la vue la plus performante de tous ses frères, on ne pourrait pas contester l’exactitude de ses visions.
─ Je sais que la Silnà n’est pas finie, nous avons encore de beaux jours devant nous, nous devons seulement les faire nôtres.
Astrid, peut-être bien la première des prédicains à penser ainsi, trouvais que l’Entre-Monde était surfait. La Citadelle des muses est aujourd’hui la seule demeure de la Silnà et celle de l’Infini. Ils pouvaient bâtir du bon au-delà des murs. L’infini ne les avait-il pas dotés d’une grande résistance au froid dans ce but ?
─ Ce pont dont tu me parles pourrait suffire à nous sauver tous.
Elle avait conscience que l’époque de la paix et de la vie sans conflit terrés à la Citadelle était révolue. Grâce à un simple pont reliant le monde reconstruit et les vieilles terres, c’est l’héritage de tout l’Univers qui s’ouvre à eux.
Les aînés se regroupaient dans l'Entre-Monde et tout comme le donjion, Astrid voulait croire que l’Entre-Monde était une opportunité. Sa démographie affolante, sa technologie ahurissante entre les mains de la Silnà pourraient devenir des solutions pour eux qui disparaissent avec le temps.
─ Comme j’aimerais avoir une vie entière de plus pour te parler de tout ce à quoi je songe aujourd’hui ! Son visage s'illumina, il était certain qu'Astrid avait une vision nouvelle, révolutionnaire. Un rêve qui lui donnait un véritable espoir.
─ Je rêve de voir les nôtres vieillir heureux, je rêve de voir la fin des maladies, des famines, de ces chasseurs qui reviennent avec des baleines et des blessures trop profondes pour être soignées.
Son regard s’assombrit plus encore, une ombre tombait sur son visage.
─ Nourrissez-en trente en échange l’un d’eux périra…
Elle se tut. Son discours parfois trop téméraire ne lui avait pas toujours apporté que de bonnes choses. Son sourire s’en alla.
─ Pardon mon frère, je t’assomme de mes hypothèses avant d’être sûre d’être sur le bon chemin. Je souhaite seulement te le dire honnêtement, je pense que nous avons commencé une aventure qui pourrait être le signe d’un renouveau de la Silnà. Je veux y croire avant qu’il ne soit trop tard. J'y suis préparée...
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
Messages : 80
Re: Une rencontre inattendue
Lun 3 Aoû - 0:17
Après toutes ces années, il en avait presque oublié la passion qui animait sa soeur. Mahaut but chacun de ses mots et le sourire sur le visage du donjion ne fit que croître et quand Astrid parut s'assombrir, Mahaut se mit à sourire pour deux. Pourtant, il avait le plus grand mal à entrevoir cet avenir qu'Astrid voyait avec tant de clarté. Trop préoccupé par un présent qui l'accapare pleinement, trop tourné vers la défense de ce qui existe déjà, trop Donjion.
Mahaut s'avança sur sa chaise et se penchant en avant, enveloppa les mains d'Astrid dans les siennes.
Au tour de Mahaut d'être passionné. Il venait de le dire à l'Aînée des Prédicains, Mahaut savait qu'il n'était pas celui qu'il fallait pour guider son peuple. Il lui manquait ce quelque chose qui anime sa soeur. Voilà pourquoi, un aîné ne pouvait s'en sortir seul. Voilà pourquoi, ensembles il pouvaient tout surmonter et mieux encore : construire.
Elle seule était assez ouverte pour envisager de traiter avec les impies au-delà d'une simple alliance de circonstance. Si quelqu'un pouvait rendre son avenir à la Silnà c'était elle.
Une légère pression de ses mains pour appuyer ses propos et Mahaut se leva. Il se dirigea vers la commode et ouvrit le premier tiroir en grand. Sous le tiroir, il tira un loquet qui déverrouilla un compartiment secret. Beaucoup de précautions prises pour conserver deux feuillets et un parchemin. Mahaut amena le tout sur la table et se rassit.
Mahaut laissa Astrid se familiariser avec les documents pendant un instant. Sur les deux feuillets se trouvaient des croquis détaillés de l'extérieur et surtout de l'intérieur du temple enfoui. Les bas reliefs représentés sur les murs semblaient raconter comment l'Infini avait créé les miroirs et les avait ensuite donné aux dieux. Récit intimement lié avec le pacte entre les Huit et l'Unique. Et entourées en rouge par Mahaut, apparaissaient huit sphères en tout point identiques à celles découvertes dans le temple. Le parchemin millénaire lui aussi évoquait les petites boules de cristal. Le texte était obscur et le dialecte ancien. Difficile d'en tirer grand chose, mais le donjion en avait tiré quelques conclusion.
Doigts tendus, Mahaut pose une main sur le parchemin. Il regarde Astrid avec un air un peu plus grave, car lui aussi aperçoit un chemin dont il ignore s'il est le bon. Cependant, si l'on demandait à un Donjion ce que l'on fait quand une occasion de frapper un ennemi mortel se présente. A chaque fois, il répondra qu'il faut frapper et frapper fort.
L'Aîné n'en avait encore parlé à personne. Son projet pouvait paraître fou. Lui-même restait prudent en affirmant une telle chose car lui mieux que personne connaissait les blessures de son peuple. Frapper les Huit démons... Beaucoup ont nourris cette ambition et jamais cela n'a porté ses fruits.
Il n'avait encore aucune idée de comment fonctionnaient ces globes, ni l'effet qu'ils produiraient, mais il le découvrirait. Alors ce jour là s'accompagnera d'un lourd choix qu'il ne fera pas seul, mais un choix qui devra être fait.
Le ton de Mahaut s'était peu à peu durcit. Il en était toujours ainsi lorsqu'il se prenait à parler des Huit.
Je ne pense pas être vivant pour voir un tel avenir se réaliser...
Mahaut s'avança sur sa chaise et se penchant en avant, enveloppa les mains d'Astrid dans les siennes.
Mais Astrid, si c'est le futur que tu vois... Incarne-le.
Au tour de Mahaut d'être passionné. Il venait de le dire à l'Aînée des Prédicains, Mahaut savait qu'il n'était pas celui qu'il fallait pour guider son peuple. Il lui manquait ce quelque chose qui anime sa soeur. Voilà pourquoi, un aîné ne pouvait s'en sortir seul. Voilà pourquoi, ensembles il pouvaient tout surmonter et mieux encore : construire.
Seul le Sire pourrait te dire si le chemin que tu veux emprunter est le bon, mais si l'Infini t'as donné ces rêves c'est qu'il y a une raison.
L'inconnu ne nous a jamais fait reculer, alors ne recule pas.
J'ai une confiance absolue en toi.
L'inconnu ne nous a jamais fait reculer, alors ne recule pas.
J'ai une confiance absolue en toi.
Elle seule était assez ouverte pour envisager de traiter avec les impies au-delà d'une simple alliance de circonstance. Si quelqu'un pouvait rendre son avenir à la Silnà c'était elle.
Tu n'as pas à t'excuser devant moi et tu n'auras jamais à le faire.
Une légère pression de ses mains pour appuyer ses propos et Mahaut se leva. Il se dirigea vers la commode et ouvrit le premier tiroir en grand. Sous le tiroir, il tira un loquet qui déverrouilla un compartiment secret. Beaucoup de précautions prises pour conserver deux feuillets et un parchemin. Mahaut amena le tout sur la table et se rassit.
Deux de nos frères ont trouvé un antique temple dédié à l'Infini sur une île de ce côté de la faille.
Ils en ont ramené trois sphères et une histoire intéressante.
J'ai rapatrié les sphères à la Citadelle pour les confier aux soins des prédicains et ils m'ont orienté vers ce vieux parchemin.
Ils en ont ramené trois sphères et une histoire intéressante.
J'ai rapatrié les sphères à la Citadelle pour les confier aux soins des prédicains et ils m'ont orienté vers ce vieux parchemin.
Mahaut laissa Astrid se familiariser avec les documents pendant un instant. Sur les deux feuillets se trouvaient des croquis détaillés de l'extérieur et surtout de l'intérieur du temple enfoui. Les bas reliefs représentés sur les murs semblaient raconter comment l'Infini avait créé les miroirs et les avait ensuite donné aux dieux. Récit intimement lié avec le pacte entre les Huit et l'Unique. Et entourées en rouge par Mahaut, apparaissaient huit sphères en tout point identiques à celles découvertes dans le temple. Le parchemin millénaire lui aussi évoquait les petites boules de cristal. Le texte était obscur et le dialecte ancien. Difficile d'en tirer grand chose, mais le donjion en avait tiré quelques conclusion.
Tu m'as confié tes rêves... Les miens ne sont guères différents. Dans mes songes, à défaut d'être prospère, la Citadelle des Muses n'est plus un refuge qui risque la destructionà chaque instant. Je vois une vie à l'air libre. Une existence délivrée du joug des faux dieux. Je vois la fin de l'oppression.
Doigts tendus, Mahaut pose une main sur le parchemin. Il regarde Astrid avec un air un peu plus grave, car lui aussi aperçoit un chemin dont il ignore s'il est le bon. Cependant, si l'on demandait à un Donjion ce que l'on fait quand une occasion de frapper un ennemi mortel se présente. A chaque fois, il répondra qu'il faut frapper et frapper fort.
Je crois que nous tenons une arme capable d'atteindre les Huit.
L'Aîné n'en avait encore parlé à personne. Son projet pouvait paraître fou. Lui-même restait prudent en affirmant une telle chose car lui mieux que personne connaissait les blessures de son peuple. Frapper les Huit démons... Beaucoup ont nourris cette ambition et jamais cela n'a porté ses fruits.
Si les textes sont exacts...
Il n'avait encore aucune idée de comment fonctionnaient ces globes, ni l'effet qu'ils produiraient, mais il le découvrirait. Alors ce jour là s'accompagnera d'un lourd choix qu'il ne fera pas seul, mais un choix qui devra être fait.
Je veux croire que l'on peut redéfinir l'équilibre des forces. Traiter le problème à sa source.
Le ton de Mahaut s'était peu à peu durcit. Il en était toujours ainsi lorsqu'il se prenait à parler des Huit.
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Mar 4 Aoû - 11:26
Astrid voudrait faire renaître l’espoir dans le cœur du donjion. Si elle voulait le bien de la Silnà, elle voulait aussi que ses proches puissent en profiter. Elle serait heureuse d’améliorer le futur de tous les siens, mais à la pensée que Mahaut, Elzear et ses amis à la Citadelle ne puissent que caresser ce futur, le voir au loin sans le toucher… Elle n’avait qu’une seule consolation, si elle réussissait alors sa génération sera la dernière à se sacrifier.
Très rapidement Mahaut en vint à une discussion bien plus factuelle. Elle le regarda fouiller ses effets pour en découvrir des documents. Astrid se saisit des parchemins. Le dialecte était obscur. Astrid était ce qu’on pourrait appeler une érudite de la Silnà. Peu de frères et sœurs ont passé autant de temps qu’elle à étudier leurs anciennes écritures. Sa culture du langage de leur peuple ne l’aidait pas. Les icônes utilisés ressemblaient à leur langage moderne bien que leur signification lui échappe.
Le donjion parlait d’armes au moment où elle observa la gravure des sphères. Mahaut parlait de guerre en parlant des moyens de la mener. Un frisson lui parcouru l’échine. Elle posa les documents à plat sur ses genoux et leva un visage inquiet sur son frère.
─ Es-tu certain qu’il s’agit bien d’armes ? Elles doivent être magiques…
Le temple était situé sur une île. Astrid n’aimait pas savoir un temple éloigné du continent. Ce n’était pas un lieu de culte comme les autres. Les îles sont protégées par la mer, quiconque veut les atteindre soumet sa vie aux caprices des flots. Un tel temple n’était pas voué à recevoir les visiteurs en grand nombre, c’est pourquoi elle s’inquiéta.
Quoique les prédicains gardaient entre ces murs, ce ne devait pas être rendu public. Astrid regarda les textes encore une fois.
─ Me laisserais-tu étudier ces manuscrits avant de… Elle ne terminait pas sa phrase. La guerre ne lui faisait pas honte, c’est la peur de ce qu’elle engendrait qui lui minait le moral.
Les Huit sont des adversaires redoutables, ils ont les moyens de leur faire beaucoup de mal. En ces temps où leur avenir est si fragile, elle craignait qu’une guerre ruine le peu qu’ils leur restent.
─ Je pourrais peut-être en traduire quelques passages ?
Elle pensa aussi qu’il pourrait y avoir un texte dans le texte. C’était une pratique courante, le code en cache un autre plus souvent qu’il n’y parait.
─ Un pacte avec l’Infini, j’ai peine à le croire… Etait-il désespéré au point d’accorder une faveur aux Huit ?
C’est une histoire que Mahaut allait devoir raconter avec plus de détails, Astrid était de toute évidence pendue à ses lèvres.
Très rapidement Mahaut en vint à une discussion bien plus factuelle. Elle le regarda fouiller ses effets pour en découvrir des documents. Astrid se saisit des parchemins. Le dialecte était obscur. Astrid était ce qu’on pourrait appeler une érudite de la Silnà. Peu de frères et sœurs ont passé autant de temps qu’elle à étudier leurs anciennes écritures. Sa culture du langage de leur peuple ne l’aidait pas. Les icônes utilisés ressemblaient à leur langage moderne bien que leur signification lui échappe.
Le donjion parlait d’armes au moment où elle observa la gravure des sphères. Mahaut parlait de guerre en parlant des moyens de la mener. Un frisson lui parcouru l’échine. Elle posa les documents à plat sur ses genoux et leva un visage inquiet sur son frère.
─ Es-tu certain qu’il s’agit bien d’armes ? Elles doivent être magiques…
Le temple était situé sur une île. Astrid n’aimait pas savoir un temple éloigné du continent. Ce n’était pas un lieu de culte comme les autres. Les îles sont protégées par la mer, quiconque veut les atteindre soumet sa vie aux caprices des flots. Un tel temple n’était pas voué à recevoir les visiteurs en grand nombre, c’est pourquoi elle s’inquiéta.
Quoique les prédicains gardaient entre ces murs, ce ne devait pas être rendu public. Astrid regarda les textes encore une fois.
─ Me laisserais-tu étudier ces manuscrits avant de… Elle ne terminait pas sa phrase. La guerre ne lui faisait pas honte, c’est la peur de ce qu’elle engendrait qui lui minait le moral.
Les Huit sont des adversaires redoutables, ils ont les moyens de leur faire beaucoup de mal. En ces temps où leur avenir est si fragile, elle craignait qu’une guerre ruine le peu qu’ils leur restent.
─ Je pourrais peut-être en traduire quelques passages ?
Elle pensa aussi qu’il pourrait y avoir un texte dans le texte. C’était une pratique courante, le code en cache un autre plus souvent qu’il n’y parait.
─ Un pacte avec l’Infini, j’ai peine à le croire… Etait-il désespéré au point d’accorder une faveur aux Huit ?
C’est une histoire que Mahaut allait devoir raconter avec plus de détails, Astrid était de toute évidence pendue à ses lèvres.
- Astrid des Prédicains
- Race : Silnà
Statut : Aîné des Prédicains
Messages : 80
Re: Une rencontre inattendue
Mer 5 Aoû - 22:40
Les craintes d'Astrid quant à une guerre, Mahaut ne les comprenait que trop bien car elles étaient siennes aussi et c'était pourquoi il marquait autant de prudence en parlant de ces armes. Cependant, à persécuter son peuple des millénaires durant, les dieux ne devraient pas être surpris qu'à la première occasion les opprimés répliquent.
Astrid pouvait douter du bien fondé d'une telle voie, mais si elle pouvait être sûre d'une chose c'était que jamais Mahaut ne mettrait en danger son peuple, même pour atteindre un des Huit. Seulement la guerre et les risques qui vont avec... La Silnà y trempait déjà et il n'était plus temps de limiter les risques mais de répliquer. Si les Entre-Mondiens perdaient cette guerre, la Siknà était condamner. Alors si ces armes mystérieuses pouvaient les aider à gagner, elles ne pouvaient être ignorées.
Mahaut s'était renfoncé dans son siège, l'ai un peu moins grave que quelques minutes plus tôt.
Ce sont bien des armes. De cela je suis sûr...Et tu peux garder les documents, je t'en prie.
Sûrement que tu pourras tirer de ces lignes bien plus de choses que moi
et je veux être sûr que nous n'ignorons rien de ces sphères si nous devons les utiliser.
Sûrement que tu pourras tirer de ces lignes bien plus de choses que moi
et je veux être sûr que nous n'ignorons rien de ces sphères si nous devons les utiliser.
Astrid pouvait douter du bien fondé d'une telle voie, mais si elle pouvait être sûre d'une chose c'était que jamais Mahaut ne mettrait en danger son peuple, même pour atteindre un des Huit. Seulement la guerre et les risques qui vont avec... La Silnà y trempait déjà et il n'était plus temps de limiter les risques mais de répliquer. Si les Entre-Mondiens perdaient cette guerre, la Siknà était condamner. Alors si ces armes mystérieuses pouvaient les aider à gagner, elles ne pouvaient être ignorées.
De ce qu'ils ont découverts, L'Infini auraient donné les miroirs qui flottent au dessus de cette immense ville aux Huit et en contrepartie, ils se sont engagés à ne jamais s'en prendre directement à nous.
Mahaut s'était renfoncé dans son siège, l'ai un peu moins grave que quelques minutes plus tôt.
Cela m'a surpris tout comme toi, mais à bien y réfléchir je crois que l'Infini a préféré nous protéger tous, plutôt que de risquer notre perte dans une guerre. Peut-être ces textes t'en apprendront-ils plus. Je l'espère en tout cas.
- Mahaut des Donjions
- Race : Frère de la Silnà
Statut : Aîné des Donjions
Messages : 60
Re: Une rencontre inattendue
Ven 7 Aoû - 11:25
Alors l'Infini a négocié la survie des leurs… Astrid était pensive. Tout en elle rejetait cette idée. L’Infini était tout puissant, jamais de vulgaires créatures comme les huit ne pourraient l’atteindre. A la fois, elle avait confiance en l’aîné des donjions et les écrits sous ses yeux lui paraissent authentiques. Mahaut remettait en question un pan entier de l'Histoire de la Silnà. Si l'Infini a transigé avec les Huit pour les protéger, cela sous-entend qu'il ne pouvait y arriver seul. C’est un blasphème ! Une insulte sa Gloire et une douleur vive au sein de la prédicaine. Elle baissa les yeux pour cacher son desarrois. Mahaut avait raison, la guerre est imminente car les huit ont blessé l’Infini et contraint ses enfants à l’exil. Ils paieront !
─ J’en ai assez entendu pour ce soir, j’étudierai ces documents. Mais, mon frère, laisse-moi un peu de temps pour m’y pencher.
Du temps, elle n’avait plus que ça. Sa présence sur le front lui était interdit, par devoir elle devait d’abord réunir ses frères et soeurs et leur rappeler vers qui tourner leurs regards en ces heures sombres.
Quel mauvais jeu de mots ! Elle ne pouvait pas faire sonner les cloches sourdes de la citadelle, mais elle fera entendre sa voix et celle de leurs pairs ici même, dans l’Entre-Monde. Mahaut aura bien besoin d’aide pour réunir les membres de leurs grandes familles et Astrid savait exactement comment s’y prendre. Voilà une réponse à la question de sa présence ici. Ses pas ont été guidés vers ce moment.
Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. De nuit, les aigles voient très mal, dans la ruelle sombre et sale Astrid ne distinguait rien de plus.
─ Alors nous en sommes là, à mener une guerre contre les huit, Pyrapolis et Taehon réunis. J’aurais aimé te revoir dans des circonstances plus heureuses.
Adossée au linteau de la fenêtre, la prédicaine n’avait aucunement l’intention de se cacher. Elle ne pouvait rassurer les siens en gardant son identité secrète, c’est pourquoi elle ne se dissimulerait pas. L’aînée des prédicains estt présent dans l’Entre-Monde et la Silnà doit le savoir.
─ Parle-moi de toi, mon frère. Si tu devais oublier cette guerre pendant quelques minutes... Comment te portes-tu ? J’aimerai entendre de bonnes nouvelles aujourd’hui.
Elle lui sourit avec l’aisance du naturel. Astrid souhaitait secrètement que son frère trouve un jour une femme pour l’apaiser. La silnà est un peuple maudit et en cela chacun d’eux méritent bien une part de bonheur.
─ J’en ai assez entendu pour ce soir, j’étudierai ces documents. Mais, mon frère, laisse-moi un peu de temps pour m’y pencher.
Du temps, elle n’avait plus que ça. Sa présence sur le front lui était interdit, par devoir elle devait d’abord réunir ses frères et soeurs et leur rappeler vers qui tourner leurs regards en ces heures sombres.
Quel mauvais jeu de mots ! Elle ne pouvait pas faire sonner les cloches sourdes de la citadelle, mais elle fera entendre sa voix et celle de leurs pairs ici même, dans l’Entre-Monde. Mahaut aura bien besoin d’aide pour réunir les membres de leurs grandes familles et Astrid savait exactement comment s’y prendre. Voilà une réponse à la question de sa présence ici. Ses pas ont été guidés vers ce moment.
Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. De nuit, les aigles voient très mal, dans la ruelle sombre et sale Astrid ne distinguait rien de plus.
─ Alors nous en sommes là, à mener une guerre contre les huit, Pyrapolis et Taehon réunis. J’aurais aimé te revoir dans des circonstances plus heureuses.
Adossée au linteau de la fenêtre, la prédicaine n’avait aucunement l’intention de se cacher. Elle ne pouvait rassurer les siens en gardant son identité secrète, c’est pourquoi elle ne se dissimulerait pas. L’aînée des prédicains estt présent dans l’Entre-Monde et la Silnà doit le savoir.
─ Parle-moi de toi, mon frère. Si tu devais oublier cette guerre pendant quelques minutes... Comment te portes-tu ? J’aimerai entendre de bonnes nouvelles aujourd’hui.
Elle lui sourit avec l’aisance du naturel. Astrid souhaitait secrètement que son frère trouve un jour une femme pour l’apaiser. La silnà est un peuple maudit et en cela chacun d’eux méritent bien une part de bonheur.
- Astrid des Prédicains
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