Table n°4

Demi-dieu. 115 ans. La vache il a presque 5 fois mon âge ! Cent quinze années entières, imaginer un frère vivre aussi longtemps ressemble à espérer un miracle. Ce que nous pourrions faire avec ce temps à disposition... Lui, il est technomage dans un bâtiment qui ne le respecte QUE parce qu'il paye les salaires.
Il aurait dû s'épargner ce détail. Demi-dieu... On est un dieu ou on ne l'est pas, non ?

-Merci.

J'ai quand même entendu le compliment. J'en ai reçu quelques uns ce soir. Je me levais et plutôt que de prendre sa main, je saisis son bras et l'emmenais avec moi.

-Commençons par quitter le navire. Je ne danserai pas ici. Tu as proposé un verre, emmènes-moi dans un lieu qui n'est pas un vaisseau volant.

J'ai mal démarré mes rencontres avec les machines infernales de l'Entre-Monde... Ils cherchent aussi. Les bateaux c'est fait pour flotter !

-Si on doit refaire les présentations quand même...

J'insistais un peu. Il fallait jouer le jeu pour éviter les sous-entendus qui nous vexeraient. Parce que je suis sur le qui-vive, je scrute ses mouvements et je décortique ses mots. Au cas où il ferait une remarque déplacée...

-Je m'appelle Syel Wolt, tu sais ce que je suis, J'ai 20 ans et mon métier c'est de protéger. Mais d'habitude je dis que je suis chasseuse. C'est vrai aussi, je ne me bats pas tous les jours...

J'essayais un sourire, il se tenait bien depuis quelques minutes, ça méritait une petite récompense.

Quelques bons points pour Corben ! Le compliment était plus ou moins passé, elle avait dit « pas ici » pour la dance, et elle le voulait ce verre !
Se faire trainer par une chasseuse n’a rien très valorisant quand même. Aussi récupérais-je mon bras avec toute la délicatesse qu’il était possible d’avoir dans ce cas là pour ne pas brusquer la demoiselle.
J’avais l’impression d’être constamment sur des charbons ardents avec Syel, et au final, ce n’était probablement pas qu’une impression.

Ne laisse pas les jolis sourires te faire perdre tes moyens, Corb’. Je te rappelle que tu as toujours la menace de retrouver un carreau entre tes yeux, un matin.

J’eu assez d’intelligence pour ne pas retenir le « ce que je suis ». Le thème de la Silnà était toujours un sujet frileux.

– je t’assure que tu ne le regretteras pas. Ciel ne possède pas de technologies susceptibles de… te déplaire.

J’avais retenu un « t’effrayer », j’étais quasi-sûr qu’elle l’aurait mal pris.
Je fis une brève révérence en otant mon chapeau et en indiquant du bras gauche la direction à suivre. La taverne ne se trouvant pas loin des embarquadaires, nous n'aurions pas longtemps à subir la morsure du froid de la nuit.
Je lui proposais mon manteau, même si je doutais qu'elle accepte. Pour plusieurs raisons.

La principale venait de la très faible confiance qu'elle avait en moi, la deuxième venait de son caractère. Elle avait probablement l'hibitude de vivre dans des conditions un peu plus rèches que les miennes, et le froid ne la dérangait peut-être pas.

(suite dans Ciel. Je posterais dans les jours qui viennent)

RP CLOS