Le Jour des Dieux, seconde édition !

Aussi étrange que cela puisse paraitre, Lys affectionnait bien plus le Dieu Loup que tous les autres. Elle aurait pu se sentir plus proche de K'ränessa en raison de son ascendance féline, mais elle savait que le Lu'faol était le dieu de l'accomplissement.
Il s'était conçu d'un rien, voyageais à travers le monde. Il était libre.

La fine fourrure de ses oreilles teinte en noir, le visage peint et de l'or soulignant ses paupières et irisant ses bras, Lys apparu sur l'estrade drapée de voiles sombres, de ceintures d'or et d'un fourrure posée sur l'épaule.
Epaisse, les poils duveteux lui caressaient le visage et se mélangeaient à sa chevelure claire.

Elle marcha, féline comme toujours, avec souplesse devant l'assemblée.

Un amuseur dans la cohue parla plus fort que les autres, il avait trop bien retenu le discours du prêtre de K'ränessa... :

-Elle n'est pas à mariée celle-ci ?

Lys en profita pour montrer les dents, dévoilant ses canines incurvées et, par un stratagème, fit se hérisser toute la fourrure qu'elle portait sur le dos.

Concours de déguisement... En temps normale je ne m'y serais pas trop attardée, mais je devais bien avouer que les prix n'étaient pas banales. Et puis ça promettait d'être distrayant.

Sans hésiter, je décidais de créer une mise en scène avec pour thème Ho'una... Pourquoi? Parce qu'il est représenté par le cheval et qui a dit que le déguisement, c'est nous qui devions le porter ? Après tout, je ne vois aucunes règles qui stipulent le contraire.

Pour réaliser l'idée que j'ai en tête il va me falloir pas mal de choses... Dont des assistants. Il me faut un cheval ressemblant à Ho'una, tant qu'à faire, des fumigènes, des ventilateurs, de la peinture luminescente pour les tatouages et une partie des crins, si j'en crois la représentation. Et une corne en cristal, lui aussi luminescent. Bien une fois tout ça réuni je peux commencer à déguiser le cheval et préparer tout la salle.

Les ventilos ici et là, les fumigènes prêts à être activés pour créer un brouillard. Le cheval est teint, les tatouages sont effectués et brillent comme il faut, la corne en place et brillent tout pareil... Tout est en place. Le dernier concurrent quitte la salle, les lumières s'éteignent, le brouillard s'installe et les ventilos créent le vent nécessaire. Les gens dans la salle, commencent bien sûr à se demander ce qui se passe.

Les portes de la salle s'ouvraient violemment, laissant passer un cheval au galop accompagné d'étonnement venant des personnes présentes. Le cheval se devinait à travers le brouillard, les tatouages luisants étaient la seule chose de parfaitement visible. On pouvait néanmoins supposer la présence d'une personne sur le cheval. Le cavalier arrêta nette sa monture devant la scène là où le brouillard était mois épais. De profil, le cheval se cabra et là on distingua le cavalier, vêtu d'une cape à capuche noire masquant son visage. Puis il reparti au galop, faisant le tour de la salle. Les gens suivaient avec peine son déplacement à cause du brouillard, mais le bruit des sabots guidaient leurs regards.

Le tour touchant à sa fin, le cheval sauta sur la scène, bien assez grande pour ça et le brouillard parcourait le sol. De là on pouvait voir le cheval dans son ensemble. Il se mit face à la salle, gratta la scène de son sabot et dès que le cavalier mis pied à terre, le cheval reparti au galop, fonça dans l'allée et reparti par les portes encore grandes ouvertes.
Les yeux qui avaient suivi le cheval, revinrent sur la scène où se tenait le cavalier toujours sous sa cape. De ses mains brillantes des même tatouages que le cheval, il défit sa cape et ôta sa capuche pour laisser apparaître... Un visage luisant de tatouages, aux cheveux de la même couleur que les crins du cheval.

"Vous vous attendiez à voir une corne aussi ?"

Personnellement, je ne me voyais pas en porter une.

Un crâne à trois cornes sur la tête, sous l'os du bovidé j'étais tétanisé. A l'autre bout de l'estrade, Lys me menaçait silencieusement de payer mon pari raté ou bien... Ou bien je le regretterai. J'étais assez informé de son amour des armes à feu pour ne pas tenter le diable.

A moitié nu, une jupe en cuir de crocodile, des tatouages balafrant tout mon corps, luisant sur les cicatrices toutes aussi nombreuses et un collier d'os, je suivais à la lettre le trame du rôle attribué (de force) par une semi-féline que j'aime trop pour oser la remettre à sa place.

Je suis un Maitre ! Il y a de gros durs qui ne se permettent même pas d'élever la voix en ma présence. J'ai terrassé des ours et des requins, des lions et taureaux ! Comment une femme qui pèse moitié moins lourd que moi toute mouillée arrive à obtenir un tel résultat ?

En parlant de résultat... Des rochers roulent autour de mes pieds, animés à force de concentration et de migraines qui menacèrent de me faire tourner de l'oeil jusqu'au bout de l'estrade.
Si N'haciryv ne s'étouffe pas en riant, j'espère au moins qu'il apprécie le spectacle !

Un cri de guerre, les rochers s'élèvent d'un mètre quand je frappe du pied au sol et retombent lourdement.
Pour jouer un barbare, il faut avoir l'esprit ouvert, surtout quand on voit mon petit gabarit tout sec... Et cette jupe. Elle me le paiera ! Elle m'a déjà déguisé en romain (en jupe aussi) on dirait que ça l'amuse, en plus.

Est-ce que quelqu'un m'a reconnu ?
Si ce n'était pas le cas, je ne me sentirai pas aussi nauséeux.
Est-ce qu'ils ont bien nettoyé ce crâne au moins, ça sent un peu la charogne là-dessous...
Je noierai cette humiliation dans des litres d'alcool !