Prêt à donner un coup de patte, m'dame !

Le matin se levait peu à peu lorsque qu'un rayon de soleil traversa le rideau de la chambre du jeune alcatordiens. Il était encore tôt et Carfil était encore fatigué de la veille, mais il se leva tant bien que mal. Il étira ses ailes, ses bras et baya un grand coup, avant de prendre sa sacoche et de descendre manger une boite de sardine et un fruit en guise de petit-déjeuné. Ce matin, il devait quitter sa charmante et minuscule maisonnette de Northrives pour rejoindre le quartier de Cerclon. Tout avait commencé hier soir, pour gagner des pims il donnait un coup de main à droite et à gauche, de part et d'autres de la ville. Et c'est en nettoyant les ruelles d'Ordea, qu'on lui à dit que la bibliothèque de Cerclon proposait des misions, quêtes et autres services plutôt bien payer.

Sortant de chez lui, la lumière du jour l'aveugla doucement, il longea la rivière avant de prendre une embarcation fluviale qui l'emmènerait tout près de la bibliothèque. Une fois arrivée là-bas, il zyeuta les étagères remplies de livres en tout genre. La Tour du Savoir était immense et il lui faudrait certainement plusieurs heures, voire plusieurs jours pour y en faire tout le tour.

Une fois trouvée le panneau d'affichage des requêtes, il les examina toutes une par une attentivement, le problème c'est qu'il n'était pas vraiment équipé et apte à faire les quêtes qui payaient le mieux, puisque c'était également celles qui étaient les plus dangereuses. Il en avait tout de même deux ou trois qui pouvait très bien convenir, alors il réfléchit profondément et finit par en choisir une qui était faisable dans l'immédiat.

Il décrocha une mission demandant de l'aide pour un inventaire de la bibliothèque, ce n'était pas ce qui avait de plus épique et palpitant, mais il fallait bien commencer par le début de l'échelle avant d'en arriver au sommet. Il tourna un moment parmi les étagères croisant les regards de plusieurs personnes qui l'observèrent de bas en haut. Il en avait pris l'habitude depuis le nombre d'années qu'il était coincé dans l'Entre-Monde, rares étaient ceux qui connaissaient la race de jeune Gogoniant. Il était peut-être même le seul représentant de son espèce ici et voir un gros pingouin de plus d'un mètre cinquante avec des ailes d'anges et une sacoche n'était pas une vision habituelle.

Arrivé au bureau de la bibliothécaire, il attendit son tour dans une petite file d'attente avant que son tour arrive enfin.

- Bonjour, je m'appel Carfil Gogoniant et j'ai vu que vous avez besoin d'un coup de main ici. Fit-il en tendant la mission. Je suis prêt à commencer tout de suite si je peux. Il était impatient, car la récompense était de taille et il pouvait une fois celle-ci finit assez vite progresser et cette pensée lui donna des flammes dans les yeux.

mission express:

Un robot flottait dans l'air. Kip, récemment promu membre du miroir Ken (car avant il était plus proche de la cafetière de la salle de pause que d'une machine pensante) tournait en rond. Non pas qu'il n'avait rien à faire mais ses programmations subissaient un stress intense. Pas des moindre !
Moi-même, coincée sous mon apparence de louve et donc incapable de travailler ainsi, l'invectivait de grondement sourd chaque fois qu'il manquait d'oublier un élément essentiel : comme remettre le pâquetage au groupe partant, penser à créditer les primes, à noter les missions accomplies.
Pour une machine, ce robot avait la mémoire la plus faillible de tout le règne animal ! Sa mémoire tampon devant être à peine aussi grande que celle d'un poisson rouge.

-Grrr... fire-mes mâchoires proches de l'un de ses bras flexibles.
-Kip a encore oublié ! Monsieur monsieur monsieur ! s'exclama-t-il en lévitant jusqu'au personnage qui s'en allait.

Il lui remit le titre permettant de rejoindre Mirinar et s'excusa longtemps.
Vraiment longtemps.

Assez pour qu'une louve impatiente se demande pour la centième fois aujourd'hui qu'elle idée elle avait eu de laisser des machines tenter de la séparer de son loup intérieur. Depuis l'aube, j'étais ainsi sous une forme lupine. Seule bonne nouvelle, le loup grincheux qui me pourrissait les pensées d'ordinaire était endormi.
Je le sentais, mais il était comme profondément endormi.
Les hommes ne devraient pas essayer de défaire ce que les dieux ont fait. C'était une bonne leçon.
Mais bien difficile à gober quand le poli Carfil se présenta devant le comptoire. Il n'y avait que moi, abandonnée par Kip encore en train de tenir la jambe du groupe.
Parler sous cet état était impossible. Sourire ? Ce serait encore pire que mes mauvaises têtes habituelles.
Les habitués attendant encore dans la file se plaisèrent à glousser devant l'étrange scène. Ils me reconnaissaient assez bien et c'était ça le pire. Eva coincée à quatre pattes sur un haut tabouret et pas moyen de tenir un crayon.
Alors lui expliquer ce qu'il y avait à faire ? Désespérée, je posais ma tête sur le comptoire en poussant un soupir plaintif. Jusqu'à ce que Kip revienne tout sourire sur son écran digital.

-Kip ! Bonjour monsieur !

Et si c'était madame, vil robot malpoli...

-Il y a beaucoup de travail à la bibliothèque aujourd'hui, Madame Eva -un grondement sourd s'éleva de mon museau- Mademoiselle Eva ne peut pas assurer le travail, alors il faut la remplacer dans les étages. D'accord ?

Brave Kip, encore une erreur et je te recycle en taille crayon.

Un animal était à la place légitime de la gérante des lieux et ne bougeait pas d'un poil. Même après que Carfil c'était présenté, peut-être que le loup n'était qu'un loup banal sans être doté d'une intelligence plus développée, c'était assez dur de savoir qui et qui ici, quand on peut croiser tout et n'importe quelle créature incroyable au premier coin de rue. Ce fut un robot un peu étrange qui vint à sa rencontre. Apparemment la bibliothécaire était indisposé à travailler ne voulant pas paraître impoli, il ne demanda pas pourquoi, en même temps ce n'était pas ses affaires. Mais encore faut-il connaître les tâches qui étaient attendues de lui.

- Bon très bien et donc ça consiste à quoi exactement ? Monsieur Kip.

Sur l'annonce il était clairement indiqué qu'il fallait ranger des livres, mais encore fallait-il savoir où les mettre. Il avait déjà une quantité impressionnante de livres et autres ouvrages et il pensait au fond de lui qu'il serait certainement inutiles d'en rajouter, mais pour les grands penseurs de ce monde qui ne vouent leur vie à la connaissance c'était sûrement plus que nécessaire.

Un souci, même que mineur aller probablement être une petite gêne. Même si depuis qu'il était dans l'Entre-Monde, il avait déjà touché un ordinateur ce n'était pas un de ceux qu'on pourrait appeler un professionnel ou quelqu'un d'assez doué. Mais il arriverait bien à ce débrouiller un moment tout seul ce n'était pas non plus sur-pingouin comme tâche.

- J'aurais peut-être également besoin qu'on m'explique un peu le fonctionnement de l'ordinateur si c'est possible.

Soudain, quelque chose frappa son esprit, il était écrit que le travail était conséquent, c'était sans doute que cela allait prendre un certain temps. Et en tâtant dans sa sacoche, il constata qu'il n'avait rien pris pour déjeuner à midi. Le voilà dans une situation bien inconfortable du coup, sans vraiment vouloir demander ça directement, il questionna en détournant un peu la question.

- Y a t-il, beaucoup de rangement à faire ici, enfin pensez-vous que ça sera long ? Non mais comme ce n'est pas indiqué et que je n'ai pas pensé à prendre de quoi manger, je me le demandais.

Et bien oui Kip ! En quoi consiste le travail ?
Le robot buga. Aussi sûr que j'ai quatre pattes, ma cafetière pensante personnelle (mon assistant) venait de s'arrêter de fonctionné. Perplexe le robot mis quelques secondes avant de retrouver sa contenance.
Cette immobilisation soudaine m'avait surprise, d'autant que je n'étais pas habituée à le voir réfléchir. Je crois bien que c'est sa première fois ! Un coup de patte dans le dos, je le bousculais assez violemment pour qu'il dérive d'un bon mètre.

-Kip ne sait pas ce qu'il y a à faire à la bibliothèque !

Mes coussinèrent martelère mon museau (à défaut de ne pouvoir appliquer violemment ma paume sur mon front en signe de pronfonde lassitude). Je restais ainsi la tête basse, devant le comptoire à regarder Kip dans le noir de son écran digital tout en songeant sérieusement à demander à Cerclon un autre assistant.
Un androïde : qui parle, marche, pense, sait faire le café et peut assurer autre chose que les bourdes.

Je jappais ouvertement vers le robot. Interpellé il me suivit docilement en s'exclamant :

-Madame Eva va nous montrer.

Soupir. Je les embarquais à l'étage où un chariot remplis de libre déplacés ou à ranger gardais tout juste l'équilibre.
Je poussais le chariot vers Carfil.

-Elle nous dit qu'il faut ranger ce qui est sur les chariots dans les étages , traduisait le robot dont l'intelligence semblait plus proche de l'animal que de l'humain. Et vous aurez pas besoin d'ordinateur vous m'avez moi !

Développant de plus en plus de fonctionnalités le robot ajoutat :

-Vous en avez de la chance, je suis l'un des ordinateurs les plus perfectionnés, mentait-il (pour la première fois aussi), on va faire du bon travail !

Son écran digital indiqua successivement des plans des étages, les salles d'archives et les réserves encore en attente d'enregistrement des ouvrages et surtout de rangement. Chaque étagère recelait un thème particulier. Ma cafetière-assistante avait donc tout mémorisé jusqu'à l'emplacement officiel du moindre ouvrage.
Kip fit soudain apparaitre l'emplacement de la machine à café sur sa carte :

-Vous pouvez demander tout ce que vous voulez, j'ai une interface d'appel pour commander à tous les restaurants de Cerclon et des environs !

Car on ne mange pas que des boulons à Cerclon.

Spoiler:

A la demande, le robot chargé d'aider la gérante de la bibliothécaire se mit à réagir d'une manière des plus étranges et ce, jusqu'à ce que l'animal bouscula l'être de métal. L'automate qui reprit ses esprits conclut en disant qu'il n'avait aucune idée du travail recherché. Et se fut le loup, qui était apparemment une louve et par la même la bibliothécaire apparemment, qui donna la réponse. Le travail était simple, plusieurs chariots étaient remplis de livres et Carfil devait les ranger avec l'aide de Kip, ce qui ne le rassurait pas totalement. Faut dire que visiblement ce n’était pas un robot très fonctionnel, même s'il se disait être l'un des ordinateurs les plus performants.

-Très bien, on va commencer par celui là. Dit-il en montrant un chariot bancal contenant de gros livres poussiéreux.

- Vous n'avez qu'à me montrer le livre pour que je vous donne l'emplacement. Il n'y a rien de plus simple.

Il commença à ranger les livres pendant quelques heures. Il avait déjà fini deux chariots des plus chargés et était sur le point de finir un troisième, il ne lui restait plus qu’à ranger un livre sur la plus haute étagère de l'endroit. Ne voulant pas perdre de temps à expliquer la tâche à Kip, ni à prendre une échelle. Le jeune Gogoniant se souleva de ses blanches ailes jusqu'à être situé en face de la place du bouquin. Il le posa et se retourna sur son partenaire pour lui demander un café et s’il pouvait lui commander un filet de saumon, afin de lui redonner de l'énergie avant de continuer avec les derniers ouvrages.

Après une petite demi-heure de pause on lui apporta le repas qu'il consomma à une vitesse folle, il ne lui restait qu'une dizaine d'oeuvres à classer à l'autre bout de la salle d'après l'assistant automate. C'était à cet instant qu'il le trouva. Il était entre deux toiles d'araignée comme si personne ne l'avait remarqué. Après tout, qui aurait fait attention à une boite en fer caché dans un espace minuscule.

Mais par chance, une lumière frappa sa surface poli et Carfil l'aperçut. Il termina sa mission avant d'extirper le cube. L'objet métallique était sale, mais en assez bon état, ce n'était visiblement pas un coffre, mais simplement un cube. L'Alcatordiens était comme fasciné par la chose même s'il ne savait pas ce que c'était.

- Kip dites-moi savez-vous ce que c'est ?

- Ce n'est pas un livre, monsieur et d'après ma base de données. Ceci n'est pas censé être ici.

- Alors, je peux la garder ? La demande était sortie toute seule comme une impulsion instinctive

- Hé bien puisque ce ne doit pas être là, vous pouvez.

Sa réponse était directe et enchanta 'Fil et il ne chercha pas à demander l'accord de la propriétaire des lieux bien qu'elle seule pouvait donner son accord. Comme ils avaient fini, il retourna à l’accueil et demanda son dû au robot cafetière. La journée fut longue et pas des plus palpitante, mais bon ce fut une bonne journée et il se faisait assez tard, sans parler qu’il fallait encore traverser toute la ville pour retourner à Notherives.

Kip n'est jamais fatigué, il pourrait détruire le monde avec ses maladresses qu'il serait encore en pleine forme, car, hélas, c'est un robot. Une machine infernale qui affichait sur son écran digital un vaste sourire lorsque rien d'autre ne devait y être.

-Kip !

Fut pour dire "allons au bureau régler cette longue journée de travail". Quand ils arrivèrent, je me trouvais en grande conversation avec un chercheur du sanctuaire qui tentait de me convaincre de retenter l'expérience avec un autre dosage.
J'avais retrouvé mes jambes et mon apparence humaine au grand détriment de Carine qui de nouveau ronflait dans mes pensées. L'animal n'était pas mécontent d'être de retour. Moi non plus !
Ma réponse était facile à deviner avant qu'elle ne m'échappe :

-Même pas en rêve, trouvez-vous un autre cobaye !

Me tournant vers Kip, celui-ci s'empressa de récupérer mon attention.

-Kip doit payer monsieur Gogoniant !
-Mais Kip va juste aller faire du café, répondis-je, je vais m'occuper de ça.

Changement de programme pour le petit robot qui fila vers la cafetière, seul appareil qu'il maitrisait à la perfection.

-Alors !

D'un sourire je pris la direction du bureau. Sur l'ordinateur je cherchai l'enregistrement de l'ordre de mission.

-La prime pour la journée est en cours de paiement, vous la recevrez très bientôt sur votre compte en banque.

J'en oubliais de me présenter, mais en cela, s'il revenait ici il comprendra bien vite que mes manières sont expéditives. Bien plus lorsque la fin de la journée approche.

-Merci pour votre aide ! Si vous voulez un dernier café, servez-vous à volonté, Kip a l'air d'oublier qu'à cette heure ci la bibliothèque est proche de la fermeture...

Les aventuriers ne savaient pas lire l'heure eux non plus ! Avec l'arrivée des zeppelins en provenance de la côte, de nombreux groupes de missionnaires venaient de débarquer sur tous les quartiers. Dont Ken, en prévision d'une visite à la bibliothèque. Eux aussi, venaient se faire payer leurs primes.
Je m'en allais à la rencontre du premier groupe investissant mon hall d'entrée.

Spoiler:

Le robot disposa par ordre d'Eva, la bibliothécaire qui avait retrouvé sa forme originel d'humaine. Qui devait sans nul doute être plus agréable pour accueillir les aventurier ou les bibliophiles, que sous la forme d'une bête sauvages même des plus dociles qu'elle avait jusqu'à présent. Elle lui donna une bourse contenant l'argent du service que Carfil avait effectué pour l'aider aujourd'hui. Ses pensées se confirma par Mademoiselle Carine, mais avant de partir d'ici l'alcatordiens comptait bien retourner au panneau d'affichage pour prendre une autre quête peut-être un peu plus épique que ranger des livres.

Mais pour l'instant encore fallait-il faire des coudes pour se frayer un chemin entre de nouveaux aventuriers qui revenait d'une quête un peu tardivement. Il se fit bousculé jusqu'à enfin réussir à s'extirper d'un groupe de colosses qui ne le sentirent même pas quand il se cognait sur leurs jambes.

Il ne prie pas la peine d'aller prendre un café, il ne vaut jamais abuser de bonnes choses et il faut dire qu'il en avait déjà bien consommé toute la journée. Autour du panneau d'affichage, il n'y avait pas grands mondes, trois peut-être quatre personnes le contemplaient.

Pourtant, il n'arrivait pas à voir les affiches de sa petite taille en comparaisons aux autres. L'hybride resserra sa sacoche qui contenait sa bourse et le cube métallique trouvée avant de s'envoler à hauteur de la table d'affichage. Il regarda une annonce qu'il aurait pu être effectué sans trop de difficultés pour lui, mais avant d'avoir eu le temps de se pencher et de tendre la patte, qu'une personne l'arracha avant de partir.

- Tant pis ça sera pour une prochaine fois. Fit-il.

Ce n'était pas si grave que ça, mais ce fut à la fin de sa réaction que l'objet en métal lui donna une décharge électrique qui le fit perdre son équilibre en vol, avant de heurter un homme qui se tenait à ses côtés.

Il lui valut quelques secondes afin de reprendre totalement ses esprits et de s'excuser auprès de la personne tout en lui tendant sa patte droite pour l'aider à se relever. Chose un peu idiote puisque la personne pouvait très bien le faire sans son aide, mais c'était dans sa nature d'aider les autres le mieux qu'il pouvait.

- Je suis totalement désolé messire. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris j'ai reçu un coup de jus. J'espère ne pas vous avoir fait trop de mal. Carfil prononça tout ça très vite, comme si en s'excusa vite ses excuse passeraient mieux. Plusieurs personnes se retourna pour voir ce qui fit tant de bruit dans ce lieu ou le silence était d'or.

C'était les retours tardifs, de ceux qui encombrent jusqu'à l'entrée de la Tour. Les groupes se délitaient et avançaient progressivement jusqu'au comptoir de la secrétaire. Quand enfin l'entrée fut libérée, j'accompagnais mon collègue jusqu'au panneau d'affichage.
Ce dernier m'avait promis de me seconder dans une chasse à l'homme à la seule condition qu'il n'y ai pas mieux à faire sur le panneau de la bibliothèque.
L'épaule contre le mur, je l'ai regardé longuement alors qu'il scrutait les affiches se superposant dans un mélange atypiques de termes qui au fond ne voulaient plus rien dire depuis ma position. Il me sembla bien qu'il venait de trouver de quoi le libérer de sa promesse quand un autre chercheur avisé le bouscula.
Ce maigre sanctuari bascula aussitôt. Et pendant qu'il recevait les excuses de celui qui l'avait ainsi envoyé tester la dureté du parquet, je riais sans pouvoir m'arrêter.
Il faut avouer que ce grand garçon était si fluet qu'un coup de vent l'aurait envoyé sur Ciel.

-Ah mais ce n'est rien monsieur !

Il se redressa en étirant son dos. A mon avis ce n'était pas l'endroit de son corps qui avait subi le plus de dégâts. J'oubliais de lui suggérer des glaçons pour ses parties charnues quand en se tournant vers moi il dit ceci :

-Pour ce qui est des coups de jus, mon ami expert dans le domaine !

Après m'avoir accusé d'être le coupable de ce coup de jus (ce qui aurait été étonnant vu ce que supposerait une telle avarie dans mes systèmes), il dégrafa une mission du panneau et me salua avec la feuille volante en s'éloignant.

-Et j'ai perdu mon équipier... Soupirais-je dépité.

Depuis le départ de notre grand patron le travail ne manquait pas à la caserne. En réalité, il y en avait tant que les effectifs n'assumaient plus la surcharge. Les robots d'en mon genre en arrivaient à cumuler les missions. Quand on ne me les ôtait pas des mains pour "ce n'est pas de votre compétence" (traduction : Les grands pontes ne veulent pas qu'on s'attarde trop sur certain phénomènes).

L'homme se releva tout en rassurant le pingouin, il était pas seul apparemment et présenta son compagnon comme l'auteur de l'électrisation. Ce qui devait être fort peu probable puisqu'il l'avait bien senti venant du mystérieux objet qu'il portait dans sa sacoche. Pendant que qu'il songeait à ça, l'humain arracha une quête puis parti sans donner d'explication.

Il n'avait vraiment rien pour lui visiblement, mais il entendit bien contre lui, l'inconnu expert en coup de jus, se plaindre qu'il avait perdu un équipier. Et qui dit équipier dit mission, Carfil pouvait donc très bien le remplacer.

- Excuse moi, mais je t'ai entendu te parler à toi-même et, euh je pourrais peut-être te seconder si tu as besoin de quelqu'un.

Il n'avait pas hésité longtemps pour proposer son aide et cela sans même passer par les politesses d'usages. Mais comme le disait si bien l'elfe Algorda, le voisin et l'ami de 'Fil, une action spontanée est une action instinctive et il faut toujours suivre son instinct pour vivre pleinement sa vie. C'était une créature pleine de sagesse et de bons conseils, mais à l'inverse de sa race il vivait reclus des autres, mis à par 'Fil qui était sans nul doute son seul et unique ami.

- J'oubliais moi, c'est Carfil Gogoniant et malgré mon apparence je peux vous assurer que je sais me débrouiller.

C'était peut-être grossir un peu les apparences puis ce qu'il n'avait pas vraiment fait grand-chose en treize années, mais il avait tout de même appris certaines choses depuis qu'il vit ici. L'artefact se mit à vibrer lorsque qu'il commença à parler légèrement jusqu'à retourner à son état de léthargie, cette chose contenait certainement quelque chose et cela commencer à devenir inquiétant, mais il préféra garder le silence et régler

- Enfin quoi qu'il en soit, si tu as besoin d'aide je suis l'alcatordiens de votre situation. J'ai dans l'espoir qu'un jour je deviendrai un sanctuari et pour ça j'ai besoin de m'entraîner à toute sorte de situation donc si je ne deviens pas trop un poids mort pour vous messire, je serais fort aise de vous accompagner, si vous partez en mission.

L'analyse décrivit cette personne comme un manchot, ou un pingouin. Et comme mon scanner rétinien était incapable de déterminer s'il venait du sud ou du nord, il se contenta d'un "probabilité : oiseau piscivore". Sans déconner ?
Je comparais les instructions de missions et ce gaillard tout en duvet alors qu'il m'assurait être à la hauteur.
Un mètre quatre-vingt de robot et dans les un mètre trente ailes relevées de pingouin pour chasser les méchants.

-Alcatordien Carfil Gogoniant, Je me plaçais face à lui. Je peux t'appeler Carfil ? Si tu es volontaire, je t'engage !

Un beau sourire agrémentait ma déclaration, dévoilant une rangée de dents métalliques.
On pourrait dire que c'est affreux chez un humain, mais pour moi, qui suis robotique de la tête aux pieds, c'était pile dans les bonnes teintes.

J'avais pour intention de l'entrainer sans lui expliquer tout de suite de quoi il retournait. Manquerait plus qu'il se défile et moi j'avais besoin d'un équipier, au moins pour qu'on ne m'accuse pas de malversations dans mon enquête (même si une visite de mes mémoires suffirait à le prouver, mais ce n'est jamais agréable quand on m'ouvre la tête).
Seulement, mon processeur, la partie émotion et comportement humain eu la bonne idée de filer des migraines à mes intentions douteuses. Alors :

-Septembre, tu peux m'appeler Sept.

Je ne lui tendis pas la main, de peur que lui serrer l'aile ne soit impoli.
Energique et désireux de ne pas perdre mon potentiel équipier, je lui désignais aussitôt la sortie. Mieux valait quitter la bibliothèque avant que Eva ne se rende compte qu'on papote dans son hall déjà bondé de monde.
Ce n'est qu'après avoir passé la porte que je lui donnais quelques maigres informations. En désignant le miroir circulaire ornant mon bras :

-Je suis un sanctuari, tu dois reconnaitre ça. Je cherche un petit escroc du nom de Maximilien Heizenheim. Et comme il aime s'emparer de jolies croûtes -des peintures- très coûteuses, on pourrait commencer par visiter les musées, il y en a un à Northrives et plusieurs à Tern. Donc, si t'es partant pour cette mission, on va passer beaucoup de temps ensemble. Au moins jusqu'à ce qu'on ai ramené ce voleur à la Caserne. Prêt ?