Sur les traces des Sombrelunes !

Les Beautés de Du Dehors a écrit:Sombrelune :

Vit dans les montagnes. Nyctalope. A l'état sauvage, il est actif la nuit. [...]
Sa Corne a l'apparence fragile mais elle est très solide. […] Elle est cependant son point faible. Il suffit de lui attraper la corne pour l’immobiliser. Sa Corne, dites en cristal de lune, source de sa force est aussi une cause de sa rareté dans l'Entre-Monde. Bien qu'il s'agit d'une espèce protégée, ils ont longtemps étaient pourchassés pour la valeur de leur corne. C'est pourquoi, les Sombrelunes vivent dans les montagnes les plus inaccessibles d'Entre-Monde. [...]
A ce jour, il en existe une trentaine, disséminé en plusieurs petits groupes se répartissant dans les montagnes bordant la Zone du Dehors.

Je refermais le livre sur lequel j’avais maintenant passé plusieurs heures.
Isolée et installée confortablement dans un des petits fauteuils disséminés à chaque coin de la Bibliothèque, je profitais du silence qui régnait autour de moi. La tour, perpétuellement animée par les aventuriers cherchant des quêtes à accomplir était très calme loin du panneau d'affichage. Ainsi, j'avais pus me concentré dans ma lecture durant trois longues heures à feuilleter et étudier ce livre sur les créatures de l'Entre-Monde. Ouvrage sur lequel j'étais tombé lors de mon travail en tant que larbine au service d'Eva, la bibliothécaire.
S'il y avait bien quelque chose qui me fascinait c'était bien les créatures fantastiques qui peuplaient ce monde. Mon carnet étaient remplis de croquis de divers spécimens que j'avais pu rencontrer ici et là et, tant que la découverte ne possédait aucun tentacule, je ne me lassais pas de l'étudier sous toutes ses formes, croquant sans relâche la créature. Partir à la recherche de ces monstres, quel qu’en soit la taille ou la forme – du moment qu'il ne s'agissait pas d'une espèce de pieuvre tentaculaire -, était devenue pour moi mon passe-temps fétiche à Entre-Monde. Plus qu'un loisir, je m'en faisais des quêtes personnelles dont la récompense n'était rien de moins que la satisfaction d'avoir griffonné une page de plus sur mon carnet.

Et aujourd'hui, j'avais jeté mon dévolue sur cette splendide créature qu'était le Sombrelune. Il était une espèce proche de l'Hyppogriffe, abordant fièrement la tête et les sert d'un aigle pour ses membres antérieurs et le corps d'un puissant cheval jusqu'aux membres postérieurs. Mais à la différence de son cousin, le Sombrelune, outre son plumage aux couleur d'une splendide améthyste, possédait une longue corne en forme de croissant de lune. On la disait source de l'incroyable force de cette créature qui pouvait tuer un homme d'un coup de sabot et soulever des charges importantes. Je brûlais d'envie d'en croquer une.
A peine rentrée de vacance – et quelle vacance!- j'étais déjà prête à repartir à l'aventure. Je me levais d'un bond, griffonnant les dernières indications dont j'avais besoin pour me mettre en route. En m'étirant je réveillais Fay qui une fois de plus dormait au creux de mon cou. La jeune hybride comprit très vite que nous partions pour de nouvelles aventures et pour manifester sa joie, elle vint griffer mon oreille, jouant avec mon pendant. Je soupirais, la laissant faire en réprimant des grimaces lorsqu'elle plantait maladroitement ses griffes. Je replaçais le livre au bon endroit et tentai de retrouver mon chemin à travers les rayons.

«  Cette fois, on va aux Montagnes du Sud de Grâce. On va en trouver un de Sombrelune, et j’essaierais de ramener un souvenir... » annonçais-je à Fay, tout en pensant tout haut.

Une plume de Sombrelune. C'était rare et jolie. Je la voyais déjà, ornée mes cheveux ou le manche de mon fouet. Marchant dans les allé de la bibliothèque, je m'exprimais une nouvelle fois tout haut en soupirant.

«  J'envie les commerçant de l'épicerie. Il y a des montures formidable là-bas... Tu imagines, Fay, m'occuper d'un Sombrelune ? »

Je souris amusé par mes fantasmes, m'apprêtant à gagner la sortie.

Ma première réaction fut d'écarquiller les yeux et marquer une grande pause tandis que mon esprit s'interroger. Wait what ? Cependant, la créa' s'étant rendue compte que je n'étais pas censé parler une autre langue, ma seconde réaction fut celle de rester bouche bée devant la femme féline.

Dans ma tête beaucoup de chose s'entrechoquèrent mais une information s'en sortait beaucoup mieux que les autres. Ma candidature avait été retenue. Mieux. Il semblait que ma candidature soit assez intéressante pour l'actuelle commençante se déplace et prenne la peine de me tester. Mes yeux s'illuminèrent et à l'image de mon cœur, Fay se mit à virevolter furieusement comme si ma joie l'avait contaminé.
J'inspirai profondément et hochai la tête à chacune de ses paroles. Un peu trop même... Car lorsqu'elle me posa un question, j'hochais toujours la tête, bêtement. Je me secoué et m'éclaircit la gorge cherchant avec des geste mal coordonnés le papier que j'avais plié dans ma poche. Je sortis mes notes maladroitement et les présentait à la jeune femme.

«  Justement aujourd'hui, je me lançais à la recherche de cette créature ! »

Je sortais un nouveau papier, moins froissé que le précédent. J'avais recopié l'image sur le livre et la ressemble était presque parfaite. Si ce n'est le surplus de traits lorsque je dessine à la va vite. Je souris, reprenant confiance et désignais le corquis.

«  Il s'agit d'un Sombrelune. C'est une créature qui se fait rare dans l'Entre-Monde mais il n'est pas impossible d'en faire une monture. Ils ne sont pas spécialement agressif mais s'ils le devenaient, il suffirait de leur attraper leur corne pour qu'ils deviennent inoffensif. A vrai dire, à force d'avoir été chassé, ils se sont reclus dans les montagnes et ne sont pas simple d'accès. Quant aux climats qu'ils peuvent supporter, ils sont tous terrain si je puis dire. Leurs territoires bordent la forêt d'Hourya, le désert de Munghor et les régions froides. Ils ont une grande capacité adaptation. »

Je reprenais un peu ma respiration entre ce cours théorique tentant de donner le plus d'information possible.

«  Ce sont des créature très fier et doté d'une grande intelligence. Si nous les traitons avec respect nous n'avons aucune raison de nous inquiéter. Elles feront d'excellentes monture, j'en suis convaincue. »

Je souris pour montrer la plus convaincante possible.

«  J'avais prévue de me rendre dans les Montagnes Sud de Grâce. C'est le territoire le moins rude. Qu'en penses-tu ? »

Je lui laissais mes notes, n'en ayant finalement pas besoin, car visiblement, j'avais retenue bien plus de chose que je ne pensais. Il y avait encore beaucoup à dire mais voyons déjà si Lys accepté sa proposition.

Je souris. Premièrement j'étais ravie que ma proposition lui convienne. Je n'avais jamais vu de Sombrelune de ma vie mais j'espérais vraiment que la vue de ses splendide créatures suffirait à me faire gagner le poste de commerçante. Bon évidemment, il y avait aussi l'épisode de la capture qui risquait de moins me plaire. A la base, je venais seulement pour les observer, pas pour les contraindre à me suivre. Cependant, j'espérais avant tout gagner leur confiance et utilisé la force en dernier recours seulement. Après tout, si les Sombrelunes étaient ramené par la force, contre leur gré, je doutais fortement qu'ils fassent de sage monture.
Deuxièmement, j'étais amusé par la réaction de Lys quand elle prit connaissance de la destination. Personnellement, faire le chemin à pied ne m'aurait pas dérangé. Fay et moi étions habitué à parcourir le territoire avec ou sans monture. Même le Titre de Perçant était rarement utilisé en dehors des quêtes.
J’acquiesçais.

«  A Namusu alors. Après on sera en ligne droite. »

Mais j'ajoutais vivement pour ne pas l'inquiéter du voyage.

«  Je me servirais de mon Perçant pour nous transporter jusqu'à Verdi. Ensuite, on devra continuer le chemin à pied, et seulement à pied. »

En effet, car d'une part le chemin était trop escarpé pour n'importe qu'elle moyen de transport, aussi avancé soit-il, et d'une autre part car une monture ou un tel objet alerterai les créatures alentours et les Sombrelunes convoités. Étant de nature méfiante, ils auront bien fait de changer d'emplacement avant même que nous ne les trouvions. Le parcours ne s'annonçait déjà pas simple alors je préférait prendre toutes les précautions possible.

«  Ça marche ? » Conclus-je avec un sourire.