La fin des ragondindons...

Mais l'intérimaire n'était pas là. À sa place dans le bureau, dont la porte s'ouvrit à peine quelques secondes après que Corbain y ait frappé, il y avait deux personnes aussi froides l'une que l'autre. Celle qui avait ouvert la porte regardait les deux individus avec un sourire aimable épinglé sur son visage cybernétique. L'alliage souple lui permettait de mimer parfaitement les émotions humaines. Fraîchement repeinte couleur Ivoire, elle s'écarta légèrement dans un geste introducteur, invitant les courageux missionnaires à entrer. Au fond de la pièce, appuyé contre un mur et les bras croisés sur sa poitrine, un homme d'apparence tout à fait humaine leva ses yeux bleus et froids plantés au milieu d'un visage exaspéré. Du cyborg et de l'homme, et au premier regard, il n'était difficile de deviner lequel des deux était le moins disposé à faire preuve de « chaleur humaine ».

« Corben Krayt et Cixi, j'imagine. Soyez les bienvenus. Je vous en prie, entrez. »

Neythen ne bougea pas, ni cilla pas et ne daigna pas se donner la peine d'esquisser le moindre signe agréable. Bonjour, bonsoir... à d'autres. Il se contenta de son habituel mutisme – toujours préférable à ses grognements peu aimables – et observa la façon dont son cyborg gérait la situation.

« Je me présente, Briarée VII. Votre mission était ordonné par maître N. et moi-même. Elle posa un regard « ravi » sur les cages (cette faculté de mimer les émotions sans les ressentir sembla agacer Neythen qui se manifesta par un soupir las). Je vois que vous m'avez rapporté mes spécimens. Il ne sont pas trop abîmés, je vous remercie. » Félicita-t-elle en les débarrassant des cages.

Elle alla les déposer dans un coin et les recouvrit d'une toile de jute. Aussitôt, les rongeurs-oiseaux cessèrent de s'agiter, comme apaisés par l'obscurité soudaine. Puis Briarée alla chercher un petit appareil semblable à un PDA et pianota brièvement. Les lentilles phosphorescentes de ses yeux scintillèrent une seconde, et un reçu surgit tout à coup de l'objet comme s'il tirait la langue. Briarée le leur tendit avec un sourire.