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Pertes de contrôle

Lun 19 Juil - 20:10


Le soleil brille... Où pas, difficile à dire en fait étant donné que je n'ai pas vu la lumière du jour depuis près de... Cinq jours! Je vie en ermite au Sanctuaire des Braves! Enfin non, j'enchaine les gardes pour éviter de penser, nuance. Heureusement pour moi, ni Eönwë ni Ceridwen ne sont dans le secteur en ce moment sinon, je me serai pris une bonne fume bien comme il faut.

Je pousse un soupir et secoue la tête, c'est calme, enfin. Non parce que ces dernières heures ont été riches en émotions diverses et variées et cet imbécile de Pathos à fâcheuse tendance à me taper sur le système alors imaginer un peu... Pathos, infirmier de son état, dragueur professionnel à ces heures perdues qui s'est déjà manger à trois reprise ma main dans sa figure pour geste déplacer... J'vais finir par déposer plainte pour harcèlement sexuel sur lieu de travail tellement qu'il me gave. J'en connais un qui serai ravis de venir le coffrer.

Je porte la tasse fumante de tilleul à mes lèvres et en déguste une bonne gorgée, ça me fais du bien, ça m'apaise. Je n'ai pas de nouvelle d'Eönwë depuis la cérémonie de crémation. J'ignore ou il est, sans doute dans son bureau face au Sanctuaire. Je sais par Childéon que j'ai eu au téléphone qu'il n'est pas retourné à K'an, ce qui peu aisément ce comprendre. Sa seconde secrétaire, Essaidel est toujours en vacance, j'ai trouvé étrange qu'elle ne se manifeste pas après le drame, mais visiblement, quand elle partait s'était dans la zone du dehors et personne ne pouvait alors entrer en contact avec elle.
J'ai laissé des messages à Eönwë mais en vain... Je n'ai pas trop insisté, par respect d'abord et puis, je me suis dis que si il le désirait, il savait très bien où me joindre...
Ceridwen quand a elle était aussi en congé, elle avait pris quelques jours pour ce ressourcer. L'annonce de la mort subite de la famille de celui qu'elle considérait comme son plus proche ami l'avait ébranlé elle aussi...

Mon regard se perd par la fenêtre, je peux voir de la salle de repos où je suis, l'arrivée des Urgences et la place principale qui grouille de monde, mais mon esprit est à des lieux de là... Je pense à cette journée, où pour la première fois j'avais vu réunis autour d'Eönwë les autres maîtres et leurs secrétaires, Ez, présent avec certains de ces gardes et Stern, j'avais reconnu parmis les maîtres qui était le plus proches des autres d'Eönwë, je m'étais souvenus qu'ils se connaissaient depuis un moment. Il y avait aussi beaucoup de personnel du Sanctuaire et d'autres que je ne connaissais pas, tous réunis pour les obsèques de ces personnes que tous connaissait de près où de loin.
J'étais resté en retrait, connaissant peu où pas les gens, j'en avais reconnu bien-sûr mais, j'avais préféré resté en retrait. La cérémonie avait été simple, sans grandes pompes à l'image d'Eönwë et de ceux qui avait été sa femme et ces fils. Je l'avais observé, il était resté digne, droit ces mots qu'il avait prononcé avait été là aussi aussi digne que possible.

Je secoue la tête et me reprend, il est pas temps de se souvenir... SI ce soir je n'ai encore aucune nouvelle, j'essayerai d'aller le voir entre deux pauses. Du moins si ça reste calme comme maintenant.
Dans un geste, je pose ma tasse sur une des petites tables et je m'étire et cela faisant, je ne peux empêcher un bâillement de s'échapper de mes lèvres. Combien de temps sans dormir déjà? Hum... Au moins ça... Pas de ma faute, je n'y arrive pas alors au lieu de perdre mon temps et bien j'enchaine. Heureusement là aussi les équipes tournent sans quoi je me serai déjà fais griller et renvoyer chez moi un coup de pied aux fesses.

J'arrête de contempler par la fenêtre et saisit ma blouse blanche, celle qui m'a été attribué, sur le devant, brodé sur le tissus, mon nom, mon prénom et mon statut de guérisseuse. Autant vous dire que rien que ça, bé ça flatte l'égo, c'est comme si on reconnaissait vos capacités. L'enfilant, je lève les yeux et vois entrer dans la salle Kathias et Lawaren deux collègues qui me salue:

"Toujours aussi calme?"

"Après la tempête de ces dernières heures c'est pas un mal."

"Dure matinée?"

"Yep Kathias, accident à Cerclon et émeute à Magna sans oublier la femme enceinte qui croyait ne pas l'être."

"Parce que ça existe encore ça?"

"Ben la preuve..."

Je termine d'enfiler ma blouse et récupère ma tasse pour la mettre dans l'évier après l'avoir terminer. Je me retourne assez brusquement au point que mes cervicales craquent quand Lawaren reprend la parole:

"Vous avez vu qui est là? Je suis bien content de le voir, sa présence fait du bien malgré sa situation personnelle."

Je reste là, sans rien dire attendant confirmation de mes soupçons, serait-il possible que???

"J'ai pas trop osée aller le voir, je ne sais pas trop quoi lui dire. C'est si... Inhabituel comme situation."

Pas de doute, c'est bien lui, sans trop le vouloir, je souris. De savoir qu'il est là fait plaisir dans un sens et montre qu'il va de l'avant enfin... Je le saurai quand je le verrai ça. Je met les mains dans mes poches, je lance un regard à mes deux collègues pour finalement hausser les épaules et simplement dire en me dirigeant vers la sortie:

"C'est pas difficile, faut juste être comme d'habitude."


J'ouvre la porte et sort de la salle de détente, je regarde à droite, puis à gauche, le couloir est désert et témoigne du fait que les Urgences sont calme.
Je prend la gauche du couloir et me dirige vers la bulle d'accueil, la, je croise notre secrétaire Stéfanie, elle me sourit et je m'accole au comptoir:

"Le calme plat Stef'?"

Elle me répond par un léger hochement de tête et me lance un regard qui en dit long:

"Dis donc toi, t'a pas l'impression de les enchainer tes gardes?"

Je la regarde comme prise en faute et finis par hausser les épaules:

"Non mais rassure toi, je dors aussi hein, simplement au lieu de rentrer chez moi, je squatte la salle de repos."


Je vois la femme d'une quarantaine d'année lever les yeux au ciel:

"Non mais Aliénor, tu te fiches du monde ou quoi? T'es pas toute puissante et t'a le droit de te reposer aussi. Imagine ce que dirai..."

Je la coupe aussi sec et me saisis d'un dossier présent sur la pile de ceux qu'on devait encore examiné et qui attendait:

"Mais personne n'est là, je vais bien et je suis apte alors... J'vais bosser!"

Je la laisse pester toute seule, je n'ai aucune envie de me faire sermonner. Je baisse les yeux sur les feuillets que je tiens dans les mains et m'arrête au milieu du couloir, il faut que je me concentre parce que je commence à sentir ce que je ne devrai pas sentir. Je ferme quelques secondes les yeux, avant de pousser un soupir et dans un élan de motivation je me dirige vers le box où la personne se trouve.
Tirant le rideau, je me glisse derrière et lance un:

"Bonjour Madame..."

Je baisse les yeux sur les feuillets et lis son nom:

"...Shinwa..."

Je relève la tête et me retrouve face à une personne d'une vingtaine d'année, je souris et reprend:

"Où devrai-je dire Mademoiselle?"

Elle a l'air complétement crispé, je baisse les yeux sur son bras qui est ensanglantée et une vague de douleur m'atteint. Saisissant des gants stérile, je les enfile tout en sortant mon nécessaire pour soigner.
J'entreprends de lui parler afin de savoir d'où vient cette blessure qui n'es pas très belle à voir, tout en lui parlant, je prodigue des vagues d'apaisement pour qu'elle se calme puis, tout en ciblant l'endroit où elle a mal grâce à cette douleur que je ressens, je commence à la soigner à l'aide de mes remèdes et de mes plantes.
C'est ainsi que j'apprends qu'elle s'est ouvert le bras en jardinant, qu'elle va bientôt se marier et qu'elle vient d'Ordae. Je discute avec elle, sentant sa douleur reflué ce qui me fait à moi même un peu de bien. Je lui bande le bras et inscrit sur une feuille les indications qu'elle doit suivre pour s'occuper de son bandage et finit par la laisser, après qu'elle m'ait sortit que j'étais une personne bien compétente. Encore heureux, manquerait plus que je sois incompétente en plus...
De retour dans le couloir, je dépose le dossier sur le petit chariot réserver à cet effet et porte ma main à une de mes tempes. Un mal de crâne se peaufine à l'horizon et ce n'est pas une bonne chose.
Secouant la tête, je me dirige vers la bulle d'accueil pour me saisir d'un nouveau dossier mais...

Mais je me fige net...

Mauvais, très mauvais...

Douleur...

Aiguë...

Des voix... Elle irradie chaque fibre de mon être, je ne peux pas l'empêcher...

C'est diffus, j'en ai le souffle coupé...

J'ai mal... Partout. Je ressens absolument tout...

Mais d'où ça vient?!

Je regarde autour de moi, je vacille, c'est quoi... Non... C'est pas ici...

C'est partout...

J'écarquille les yeux et je comprends...

Non... Non... Pas encore, pas ici, pas maintenant...

Tout contrôle m'échappe, je peux pas, c'est impossible...

Ma respiration s'accélère ma vue commence à se brouiller, je sens les frissons, je sens la douleur partout, de la plus puissante à la plus légère, je sens tout, c'est horrible...

Je crois voir Stéfanie se diriger vers moi et avant que je ne sois plus capable de tenir, malgré moi sur mes jambes, je sens un bras m'entourer alors que je pers pied et une voix dire:

"Aliénor que t'avais-je dis?"

Le ton est pas content, et je m'enfonce dans cette douleur qui est tout sauf la mienne...










Dernière édition par Aliénor le Lun 30 Aoû - 0:22, édité 1 fois
Aliénor
Directeur du Sanctuaire
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Féminin Suivi : Pertes de contrôle 2ef5oh4Pertes de contrôle F9nryw




Titre : Artisan, Perçant, Blum, Tchi, Verdad, Daya, Précision, Minne

Race : Humaine
Statut : Guérisseuse
Notes :
PNJ du Sanctuaire des Braves déjà cités dans quelques messages:
Médecins:
=> Kathias
Guérisseurs:
=> Lawaren
Secrétaire des Urgences:
=> Stéfanie
Aide Soignante:
=> Lyliane
Infirmière:
=> Ceridwen
Neurologue:
Lucas
Chirurgien:
=> Saya
Messages : 2032
Titre débile : Ali pour les intimes! xD

Re: Pertes de contrôle

Mer 21 Juil - 18:18


Etre ici me fait un bien fou. Cela change de ces dernières journées que j'ai passé reclu dans mon bureau à m'abrutir la tête de travail.
Le travail, mon seul échappatoire pour le moment, je me refuse de penser à autre chose sauf que... Sauf que Chidéon à raison, je ne peux pas continuer à ignorer le monde qui m'entoure.
Les messages de condoléances ce sont succéder, de la part de personnes que je connais le moins mais aussi de ceux que je connais depuis des années. Cela m'a touché bien sûr mais m'a aussi rappelé ma cruelle condition.
Il y a définitivement des jours avec et des jours sans. Je dois me trouver un but pour ne pas céder à l'envie de les rejoindre, c'est difficile. Ils me manquent cruellement, c'est comme si une partie de moi s'était effondrée, comme si il manquait quelque chose à ma vie... Eux.
Je ne suis pas retourner à K'an, cela m'est impossible. Je ne m'imagine pas vivre là-bas, sur ce lieu qui les a vu mourir...
Alors, je passe mes nuits dans une pièce attenante à mon bureau, je médite sans trouver le sommeil parfois. Mon condition d'elfe à cet avantage, je n'ai guère besoin de beaucoup d'heure de sommeil.

Ce matin, je me suis trouvée avec une envie de venir ici, de les voir tous, ces collègues qui me manquait tant. Ceridwen, Kathias mais aussi ma chère Stéfanie, notre secrétaire. A mon entrée, je constate que le lieu est calme, parfois ça fais pas de mal, bien sûr il y a toujours les patients dans la salle d'attente, mais ce n'est pas la cohue.
Je croise Kathias et Lawaren qui ont l'air surpris de me voir ici, je les vois hésiter, avant qu'ils ne me salue et s'engouffre dans la salle de repos. Je les suis du regard avant de m'approcher de la bulle d'accueil.

"Eönwë?"

Je me tourne légèrement et reconnais la silhouette de Stéfanie qui s'approche de moi. Elle tient dans les bras les dossiers qu'elle pose sur le comptoir avant d'ouvrir les bras et de m'entrainer dans une étreinte qui m'arrache un sourire.

"Je suis contente de vous voir ici..."

Je souris et lui rend son étreinte avant de me détacher et de regarder autour de nous:

"C'est bien calme."

"Méfiez vous, à force de trop le dire il va arriver quelque chose. Mais vous seriez venu deux heures plus tôt s'était le cahot ici, comme habituellement. Mais l'équipe à bien gérer."

J'hoche la tête et mes yeux s'arrêtent sur le tableau des gardes. Je vois le prénom d'Aliénor, mais juste au-dessus, je vois la précédente équipe et son nom y est encore. Je fronce les yeux et demande:

"Stéfanie, Aliénor a enchainé combien de garde?"

Je vois la secrétaire froncer les yeux et se saisir du planning:

"C'est la cinquième, sachant qu'elle a eut deux jours de creux et quatre nuits de libre. Je ne sais pas comment elle se débrouille, elle parvient toujours à trouver une excuse pour ne pas rentrer chez elle. Cette petite est pire que vous dans vos grandes heures, quand il fallait vous mettre dehors sous la menace de vous virez si vous ne vous reposiez pas."

Je secoue la tête, oui il est vrai qu'à mon arrivée aux Urgences je passais plus de temps dans mes gardes que chez moi, je me suis calmer quand ma femme à l'époque m'avait menacer et puis quand le directeur m'avait fait comprendre que soit je prenais du repos, soit je ne revenais plus...
Mais il ne s'agissait pas de moi là, Aliénor n'était pas non plus tout puissante et puis surtout, s'était une humaine et donc elle avait ces limites. JE tend la main pour voir ce fameux planning, Stéfanie me le tend sans rien dire de plus:

"Elle est où?"

"En salle de repos je crois."

Je rend les feuillets et désigne la salle d'attente.

"Je prends un patient, dès qu'elle est disponible dites le moi, je veux la voir."

J'offre un petit sourire à notre chère secrétaire et prend un dossier qu'elle me tend en me disant simplement:

"Bienvenue chez vous chef!"

Je ne peux m'empêcher de sourire à cette appellation, je secoue la tête et regarde le nom sur le dossier avant de me diriger vers la salle d'attente, j'en pousse la porte et appelle:

"Mme Hoo je vous prie."

Je vois une femme d'une trentaine se lever, elle est accompagner d'un enfant en bas âge. J'offre un sourire et à partir de là, j'oublis tout ce qui ne touche pas à la patiente, pour me consacrer uniquement à elle. Je lui tend la main et me présente:

"Je suis le Guérisseur Eönwë Elambar et je vais m'occuper de vous."

"Le Maître du Miroir?"

Je ne peux m'empêcher de sourire devant cette affirmation et ajoute:

"Mais ici je suis juste guérisseur. Suivez moi."

Je me dirige vers un box que je sais libre, l'invite à s'installer et ferme le rideau sur nous. M'occuper l'esprit m'évite de trop penser au gouffre qui se tiens devant moi et dans lequel je voudrai bien me jeter afin d'oublier l'horreur que je vis au quotidien.

Cela dure une bonne demi heure, en fait, Mme Hoo était là pour son fils, une fois rassurée sur la santé du petit qui n'avait qu'une fièvre infantile très facile à guérir, je lui tends une feuille avec les médicaments qu'il faudrait lui administré pour ne pas que cela empire. Mélange d'herbe et de médicament, et oui, à force de côtoyer les deux styles de médecine, il m'arrive de mélanger les traitement pour plus d'efficacité.
Je la raccompagne jusqu'à la sortie et la salue une dernière fois avant de me diriger de nouveau vers le secrétariat m'apprêtant à prendre un second dossier quand une silhouette attire mon attention, je la reconnais sans trop de mal et je vois aussi qu'elle n'a pas l'air bien.
Reposant le dossier, je me dirige vers elle, devancé par Stéfanie:

"Aliénor? Tout va comme tu veux?"

Je dépasse Stéfanie et arrive près de la jeune femme. Je la trouve pâle et ces yeux sont cernés. Diable mais pourquoi ne sait-elle pas se poser des limites? Que cherche t-elle?

"Aliénor tu..."

Stéfanie n'a pas le temps de finir que notre guérisseuse s'effondre, j'ai juste le temps de la prendre par la taille pour éviter qu'elle ne tombe comme une poupée de chiffon au sol.

"Aliénor que t'avais-je dis?"

Je le sens se tendre dans mes bras, elle ferme les yeux, relevant la tête, je constate qu'on est plus seuls, Kathias est là mais aussi Lyliane et Ethyripoe:

"Un brancard vite!"

Professionnellement, Kathias saisit le poignée d'Aliénor et annonce:

"Son poul est rapide, trop rapide même."

Je baisse les yeux sur la silhouette que je tiens encore dans mes bras, elle n'est pas inconsciente, ces traits le prouve, je pose une main sur sa joue et d'une voix que j'essaie de garder calme je lui demande:

"Aliénor? Aliénor tu m'entends?"

Un spasme la prend alors qu'elle se raidis encore plus, le brancard arrive et avec l'aide de Kathias je soulève le corps de notre dernière recrue qui se crispe et laisse échappé un gémissement de douleur. Je fronce les yeux, une fois allongée, elle prend d'instinct une position foetale ce qui me fait craindre le pire:

"Aliénor, répond moi m'entends tu?"

A voir ces crispements, à voir ces traits et surtout à voir sa position, un doute s'installe en moi. Rapidement je passe mes mains au dessus d'elle, pas de blessure que ce soit interne où externe.
Je me tourne vers Lyliane et demande:

"Trouvez moi une chambre, elle ne peux pas rester là."

"Que ce passe t-il?"

Je me tourne vers Kathias et répond:

"Dites moi, ces derniers jours, n'a t-elle pas rencontré de difficulté avec sa faculté? Ne s'est-elle pas plaint?"

Questions à dire vraie très stupide, je ne pense pas qu'elle soit du genre à ce plaindre, je me penche de nouveau vers elle alors que professionnellement , Kathias armé de son stéthoscope. Je le laisse faire, sachant d'avance que s'était inutile et il me répond tout en l'examinant:

"Et bien non, elle ne se plaint pas, ah si, contre Pathos bien évidemment mais rien d'autre. Bien sûr elle est fatiguée, comme nous tous quand nous avons le genre de cohue qui nous ait arrivée en début de journée. Mais non, sinon elle ne se plaint pas."

J'aurai du m'en douter, je passe une main sur son visage couvert de sueur, elle est vraiment trop crisper et je dois l'empêcher à plusieurs reprises de se mettre en boule, il ne faudrait pas qu'elle se contracte non plus. Je pose la paume de ma main sur son front et m'adresse a elle:

"Aliénor, tout ira bien, il faut que tu te calmes sans quoi tu n'y arriveras pas..."

Elle rouvre les yeux, je croise son regard voilé par la douleur, je lui offre un petit sourire réconfortant, du moins, j'essaie:

"Eo... Je..."

Elle se crispe de nouveau, Lyliane nous rejoint et annonce d'une voix inquiète:

"La chambre 456 est libre, elle est un peu éloignée des autres, on peut l'y conduire... Chef, elle perd pied c'est ça?"

La jeune aide soignante échange un regard avec Kathias qui semble enfin comprendre. Il est très compétent dans son domaine, mais parfois un peu long à la détente. Je hoche la tête pour lui répondre, Je me redresse et à ce moment là, Aliénor saisit ma main qu'elle sert de toute ces forces.

"C'est pas la première fois Chef..."

Elle désigne la main droite d'Aliénor et en effet, ce n'était pas la première fois. Je laisse Kathias pousser le brancard et j'avance en même temps, tout en surveillant Aliénor qui a de nouveau fermer les yeux. Tout chez elle respire cette douleur qui ne lui appartient pas et je sais que personne ne peut rien, il faut qu'elle reprenne pied et contrôle d'elle même. Je peux juste l'encourager et la soutenir...
Mais pourquoi? Pourquoi s'inflige t'elle cela? Elle le sait pourtant, elle est consciente que la fatigue et l'accumulation de stress ne sont pas deux choses compatibles avec son don. Ce n'est pas pour rien qu'elle bénéficie d'autant de congés entre ces gardes. Que cherche t'elle? Est-ce une façon de se punir?
Nous pénétrons dans la chambre, là, aidée par Lyliane, je dépose le corps secouer de tremblements et se crispant à interval régulier sur le lit.
Pendant qu'elle lui retire sa blouse et ces chaussures, je me tourne vers Kathias qui semble profondément inquiet:

"On aurait dû voir que ça allait pas... Mais elle cache bien son jeu sous son entrain et son sourire. Elle s'ennerve peu, à par contre Pathos qu'elle a menacé pas plus tard que ce matin encore. On voit qu'elle aime ce qu'elle fait à la façon dont elle s'investit corps et âme. On peut faire quelque chose? De la morphine ne l'aiderai pas?"

Brave type, je m'approche de lui et pose une main sur son épaule:

"Ce n'est pas une douleur physique. Elle doit reprendre d'elle même le contrôle et ni vous ni moi ne pouvons l'aider tant qu'elle ne contrôle pas. Elle ressent la douleur vous le savez sauf qu'habituellement, elle parvient à vivre avec, en mettant son don sous un certain contrôle mais en cas de stress où de fatigue, cela lui échappe... Et alors elle ne peut plus contenir ce qu'elle sent et ressent."

Je le sens frissonner, et oui, le don d'Aliénor est impressionnant vu sous cet angle puis je me tourne vers le lit, Lyliane pose une couverture sur Aliénor qui tremble et qui s'est littéralement recroquevillée sur elle:

"Vous devriez retourner travailler, je suis là, je m'en occupe."

Mon ton n'admettait aucune réplique et après un dernier regard, ils sortirent de la chambre amenant avec eux le brancard.
Je me dirige de nouveau vers elle, m'assois sur le rebord du lit et pose une de mes mains sur son front et l'autre vient se glisser dans une des siennes:

"Aliénor... Ecoute je ne peux rien faire tant que tu es dans cet état. Bride le comme tu le fais habituellement, je ne peux rien faire si tu ne retrouves pas ce contrôle... Allez Ali' tu peux le faire..."

Je l'encourage du mieux que je peux, elle tremble, elle se crispe, se tend, je n'ose imaginer ce qu'elle doit ressentir. Je vois une larme, suivit par une autre s'échapper de ces yeux clos.

"Ali' fait un effort, allez, reprends toi..."

Je la sens vraiment se crisper, je ne peux rien faire d'autre si ce n'est l'encourager, pour le coup je me sens impuissant et la voir ainsi me fait mal. C'est que je tiens à elle, sans trop m'expliquer pourquoi.
Elle est toujours présente, par ces petits mots, par son sourire aussi. Sa discrétion est quelque chose que j'ai fort apprécier ces derniers jours. Si je suis venu aujourd'hui, s'était en partie pour la voir.
Je la vois ouvrir les yeux, son regard violet si particulier est voilé de cette douleur qui ne lui appartiens même pas, elle remu les lèvres, je l'encourage:

"Oui? Tu veux dire quelque chose?

Elle essaye, malgré tout et articule:

"Al... Auberge..."

Al et Auberge? Elle parlait de quoi là? De l'aubergiste? Je réfléchis quelques secondes avant de me tourner vers la table de nuit et de saisir le téléphone. Je pense qu'elle veut voir ce fameux Al, ma foi si il peux l'aider... Je compose le numéro, une sonnerie retentit avant que l'on décroche:

"Bonjour Monsieur pardonnez moi de vous dérangez, Eönwë Elambar à l'appareil. Pouvez vous faire passez un message à Al l'Aubergiste? C'est urgent... Oui bien sur, alors dites lui simplement que sa présence est requise au Sanctuaire des Braves, une personne qu'il connait sans doute portant le nom d'Aliénor à besoin de lui... Oui je sais bien que ce n'est pas la porte à côté dites lui d'emprunté le passage de Tern et là quelqu'un l'attendra, cette personne est Chidéon, il le mènera à moi... C'est urgent... Oui, merci, bonne fin de journée."

Je raccroche assez brutalement pour décrocher de nouveau le combiné là je tape un numéro que je connais bien et à l'autre bout du fil Chidéon me répond.

"Chidéon, j'ai besoin que tu ailles à l'entrée de Tern pour me récupéré une personne dénommée Al, quand il sera avec toi, amène le au Sanctuaire, chambre 456 des Urgences. Non je vais bien rassure toi, c'est pas pour moi. Merci à tout à l'heure."

De nouveau je raccroche avant de me pencher sur Aliénor, son front est couvert de sueur, je sens bien qu'elle lutte du mieux qu'elle peut. Dans un geste, je sors un mouchoir de ma poche et lui éponge le front:

"Je l'ai appelé, donne lui le temps d'arrivée, tu sais combien l'endroit est vaste hein... Allez Ali', courage, reprends toi..."

Et je reste là, attendant, lui prodiguant encouragement tout en lui serrant la main, comme pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule...


Eönwë
Maitre du Miroir
Eönwë

Masculin Suivi : Fiche - Carnet de bord

Titre : Noble, Perçant, Hanami

Race : Elfe
Statut : Maître du Miroir / Guérisseur
Notes : Pertes de contrôle Essaidel
Pnj: Essaidel, secrétaire particulière d'Eönwë
Messages : 473
Titre débile : Eo, maître pervers selon Ez ! xD

Re: Pertes de contrôle

Jeu 22 Juil - 12:09


La porte des urgences s'ouvrit avec une force presque brutale sur Al et son guide. Celui-ci marchait d'un pas sûr mais rapide, ce qu'appréciait l'ange. Il n'aurait pas voulu que l'homme prenne son temps alors qu'il se passait quelque chose de grave. Du moins c'était ce qu'il pensait. Al ne se serait pas inquiété si Aliénor l'avait simplement demandé à l'hôpital, étant donné qu'il s'agissait de son lieu de travail, mais l'homme qui était venu le chercher à la taverne avait bien insisté sur l'urgence de la situation.
L'ange ne parvenait pas à se calmer, ses pensées formant tout un tas de scénarios plus catastrophiques les uns que les autres. Elle se trouvait au Sanctuaire, si bien que si le problème avait été médical, il n'y aurait eu aucune raison de l'appeler lui. Et que pouvait-il bien faire de plus que des guérisseurs professionnel? Il en avait conclu que, peut-être, elle était en train de mourir, et qu'elle avait voulu réunir ses amis afin de leur dire adieu.
Il voulait se baffer lui-même pour avoir été si pessimiste, mais l'idée de perdre la seule amie qu'il avait réussi à se faire jusqu'ici était bien trop sinistre.
Ainsi, il avait marché jusqu'à Tern, puis pris le bus afin d'arriver à l'entrée des Fumerolles où un homme se prénommant Chidéon l'avait pris avec lui et mené jusqu'au Sanctuaire des Braves. L'ange ne se rappelait plus du trajet qu'il avait parcouru à partir de son Auberge. Il avait regardé tout autour de lui tout le trajet durant, mais ses préoccupations étant ailleurs, il avait vu le paysage sans le regarder. Il n'en gardait quasiment aucun souvenir précis, si bien qu'il ne savait plus quand il était entré sous terre et avait perdu trace du soleil, et ainsi, de l'heure qu'il était. Quelle heure était-il d'ailleurs?
Cette fois, il crut bien qu'il allait se cogner volontairement la tête dans un mur, même devant tous les patients qui le voyaient passer d'un pas pressé dans les couloirs, le regard vide et lointain, pour se punir de sa stupidité. Qui se souciait de l'heure?! Ali avait un problème bien plus grave que l'heure qu'il était désormais !
Le secrétaire avait été efficace : il avait vite mené l'ange à l'hôpital, tout en lui disant tout ce qu'il savait sur l'histoire, c'était à dire pas grand chose. Mais au moins, il avait fait comprendre à Al que ses questions risquaient de ne pas trouver de réponses pour le moment, si bien qu'il n'était pas nécessaire de les poser. Et pourtant, le voyage lui avait semblé durer longtemps, bien trop longtemps. De combien de temps disposait-elle?
L'ange tenta tout de même de contrôler ses sentiments, de rester raisonnable, et de ne parvenir à aucune conclusion hâtive ; il saurait bientôt de quoi il retournait. Le visage pâle et les yeux violets de la jeune femme lui revinrent en mémoire. Peut-être aurait-il du lui rendre visite plus tôt?
Son guide taciturne le menait à travers des couloirs blancs qui se ressemblaient tous, peuplés de médecins et d'infirmiers, auxquels s'ajoutaient parfois les malades qui ne restaient pas dans leur chambre. L'ange espérait pour ceux qui travaillaient ici que l'endroit ne fut pas toujours aussi agité.
Un instant, ils passèrent devant un groupe de personnes qu'Al identifia comme des guérisseurs. Ils semblaient en proie à une discussion sérieuse, et conversaient à voix basse. Il saluèrent de la tête le guide de l'ange, puis regardèrent ce dernier avec un air étrange, qu'il ne put pas identifier. Une des personnes, qui leur tournait le dos, se retourna pour voir ce qui attirait ainsi l'attention de ses collègues. Il se retrouva au milieu de la voie au moment où Al passait, et ils se percutèrent presque violemment. L'ange, de bonne constitution, ne trembla pas tant de la collision, mais l'autre faillit tomber, et d'un geste, il l'en empêcha en le retenant par sa blouse.

-Excusez-moi, je ne regardais pas où j'allais.


Le bon souvenir de sa rencontre avec Aliénor s'imposa dans sa tête. Elle avait dit presque la même chose lorsqu'ils s'étaient percutés.
Il porta son regard sur l'homme qu'il avait bousculé. Il posa sa main sur son épaule, pour montrer la sincérité de ses excuses. Sans le vouloir, il perçut toute l'inquiétude et le chagrin que l'homme ressentait, ce qui ne manqua pas d'inquiéter l'ange plus qu'il ne l'était déjà.

-C'est moi
, s'excusa simplement le guérisseur.

Et tous retournèrent à leurs occupations.
Le secrétaire ne s'était pas arrêté, si bien qu'Al dut courir pour le rattraper. Cette collision l'avait fait redescendre sur terre, balayant d'un coup toutes les hypothèses qu'il avait pu élaborer dans sa tête.
Chidéon s'arrêta devant une porte après en avoir vérifié le numéro. Il frappa un coup à la porte, puis entra sans attendre de réponse. Al le suivit avec précipitation.
Il balaya un instant la pièce du regard. Un homme à la physionomie particulière et aux longs cheveux blonds était assis sur une chaise et serrait la main d'Aliénor qui se trouvait elle allongée sur le lit. A l'instant où l'ange posa son regard sur elle, elle fut secoué des spasmes, puis redevint immobile. Son visage semblait marqué par la souffrance, et pourtant, il ne voyait aucune trace de blessures physiques. Assistait-il à l'une de ces crises, dont elle lui avait parlé?
Sans cérémonie, il s'approcha du lit et du médecin au chevet.

- Je suis Al. On m'a dit qu'elle avait besoin de moi. Que se passe-t-il, que lui arrive-t-il?

L'homme, ou enfin la personne qui ressemblait à un homme en plus élancé, plus fin, plus... enfin différent quoi, leva sur lui un regard rempli de souci et d'incertitude. L'ange comprit que celui-ci ne devait pas en savoir bien plus que lui sur sa présence ici.

- Je m'appelle Eönwë. Aliénor a eu un problème avec son don, une crise comme il lui en arrive de temps en temps. Nous ne pouvons rien faire pour l'aider, il suffirait qu'elle se calme mais...


Tous deux lancèrent un regard inquiet à la jeune femme tandis qu'elle continuait de s'agiter sur son lit.

- Elle a dit votre nom, et l'endroit où vous trouver, alors je vous ai appelé. S'il vous plait, dites-moi que vous pouvez faire quelque chose pour l'aider.


Son ton était franchement inquiet. En même temps, il imaginait sans mal la difficulté de la situation, voir souffrir Aliénor, lui donner tout son soutien, mais ne rien pouvoir faire pour la soulager. Cela se voyait qu'il tenait à elle.

- Elle a besoin de se calmer, pour reprendre le contrôle, c'est ça? Alors j'imagine que oui, je vais pouvoir l'aider.


Al s'approcha de la jeune femme, sous le regard du guérisseur. Il souffla un instant, et posa une main sur son bras. Il la retira aussitôt, par réflexe, comme s'il s'était brûlé, et, sous le coup de la douleur qu'il avait ressenti, peinait à reprendre son souffle. Il avait bien senti, avec une acuité effrayante, la douleur et ses sentiments voisins. Celle-ci était telle que l'ange avait bien senti le tranchant de la souffrance s'immiscer en lui, et avait failli commencer à l'assaillir lui aussi. Son inquiétude perturbait sa perception et son contrôle, et il craignait de ne pas être en état pour pouvoir aider efficacement son amie.
Il se tourna, un peu gêné, vers le guérisseur, toujours un peu haletant.

- Je... j'ai besoin d'un peu de temps, ne m'en veuillez pas.


L'ange prit une petite minute, qui lui parut bien longue, à se vider la tête, à se calmer, et à se motiver. Peu importait la souffrance qu'il ressentirait, la force des sentiments d'Aliénor, il devait le faire pour elle. Rien n'était impossible à son pouvoir, si il savait bien l'utiliser et se préparer.
Il prit une dernière inspiration, puis se pencha sur son amie. Il appliqua d'abord une main sur son front. C'était l'endroit le plus sûr pour trouver l'origine du mal, du moins où elle se situait dans le corps, sans trop s'exposer. Car Al devait faire attention. S'il se laissait submerger, comme c'était le cas de Ali, il risquait de ne plus pouvoir l'aider d'une quelconque façon.
Son mal semblait s'accumuler dans la zone de son cœur, ce qui n'était évidemment pas une surprise. Un plan de bataille, car il s'agissait véritablement d'un combat dans son cas, se dressa dans son esprit serein et concentré.
Il appliqua ses mains sur le ventre crispé de la jeune femme, et commença sa lutte. La souffrance d'Aliénor venait se diluer en lui, tandis qu'il lui insufflait calme et sérénité. La douleur que lui-même ressentait, bien qu'elle fut sûrement perçue différemment par lui que par son amie, crispait ses membres, mais il luttait pour garder son esprit concentré, et ses poumons relâchés. La clé de son salut résidait dans sa capacité à se calmer lui-même, afin de donner son calme à Ali, et une respiration lente et profonde lui était nécessaire. Il oublia ce qui se passait autour, ce à quoi il n'avait déjà pas fait très attention, trop préoccupé par l'état de son amie.
Il resta ainsi quelques minutes, les yeux clos, le souffle lent et profond. Puis il rouvrit doucement les yeux, sans pour autant rompre le contact, et posa son regard sur Eönwë.

- Mon don fonctionne mieux lorsque la surface en contact est plus grande. Pourriez vous m'aider à la prendre dans mes bras?

En effet, s'il se risquait à le faire seul, et qu'elle avait encore quelques spasmes, le contact risquait d'être rompu, et par là, tout le travail qu'il avait effectué pour réduire sa peur et sa souffrance à un degré qu'il pouvait pleinement combattre n'aurait servi à rien.
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Re: Pertes de contrôle

Jeu 22 Juil - 20:45


C'est atroce, c'est horrible... J'ai mal, si mal, jamais je n'avais ressentis une telle douleur, jamais je n'avais perdu le contrôle à ce point, c'est intenable, ça fais si mal...
Je sens les paroles, je les entends, je sens qu'on me soulève, les mains sur mes joues, sur mon front... C'est terrible, j'ai la sensation que la douleur est présente dans chaque fibre de mon être, dans chaque respiration que je produis.
Pourquoi cela m'arrive t-il? D'ordinaire je parviens à me reprendre assez vite, la dernière fois, je me suis reprise seule, enfin non, j'avoue, j'étais entourée... Mais là... Pourquoi?
Le visage de mon père s'imposa à mon esprit, dans toute cette douleur, je le voyais comme si il essayait de m'encourager...
Je laisse un gémissement s'échapper de mes lèvres, j'entends la voix d'Eo qui essaie de m'encourager, mais je n'y arrives pas, d'ailleurs, que fait-il ici Eo?...
Je suis incapable de contenir, je suis incapable de mer reprendre, ça m'est pas possible, c'est...

Horrible....

Douloureux et même plus encore...

Je me mord la lèvre, je sers la première chose qui est sous ma main... Et visiblement, c'est une autre main... Je me recroqueville sur moi, parce que là, c'est plus possible.... Que ça s'arrête, que tout s'arrête...

Je gémis une nouvelle fois, je porte une main à mon coeur, c'est... C'est au-delà des mots...

De nouveau la voix d'Eo, de nouveau sa main sur mon front et quand j'ouvre les yeux les seuls mots que je parviens a articuler dans toute cette douleur c'est:

"Al... Auberge..."

Avant de refermer les yeux, je m'enferme dans ma bulle, je m'enferme dans ma douleur, cela me rappelle l'année de mes douze ans, quand j'ai perdu la couleur brune de mes cheveux sous une trop grande vague de douleur que j'avais été incapable de contrôler... Je me souviens de ces mots, et du temps aussi... Deux jours, deux jours pour retrouver ma paix intérieur...
Sauf que là je ne suis pas certaine d'être capable d'endurer ça deux jours...

C'est pire que tout ce que j'ai jamais ressentis jusque là...

C'est... Ma tête... Mes jambes... Mon coeur...

Et je pleure... Je le sens... Je ne peux pas retenir ces pleurs c'est pas possible... C'est comme si quelque chose se fendait en moi, comme si tout ce que j'avais retenu s'évaporait au travers cette douleur... Où devrai-je dire ces douleurs...

Mes pensées se brouillent...

J'entends de nouveau la voix d'Eo... Mais je ne sais pas ce qu'il dit... Je m'enferme dans cette douleur, je perd pied, je me déconnecte de tout...

Je ne sais pas combien de temps passe, j'entends vaguement les mots d'Eo... Je me suis roulée en boule espérant ainsi me protéger mais de quoi?
Mes doigts sont si crispés que je ne suis pas certaine de me souvenir comment les dépliés...

Je voudrai à cet instant que tout s'arrête... Tout je n'en peux plus, ce n'est plus gérable... Je ne veux plus... Pitié... Achevez moi!



Sauf que... Une nouvelle fois je sens une main sur mon front, mais s'est différent...

Puis deux mains sur mon abdomen....


Reflue.... Éclaircissement... Lueur...

Je prend une grande inspiration, comme si je venais de passer d'interminables secondes en apnée...

Mais la douleur est encore là.... Je me crispe encore...

Et soudain je me sens soulevée...

Ouvrir les yeux? Est-ce possible?

J'essaie...

Même ça me fais mal... Mais j'y parviens et je vois comme dans un brouillard les deux visages d'Eo et d'Al... Et je souffle:

"Achevez... Moi."
Aliénor
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Re: Pertes de contrôle

Jeu 22 Juil - 21:17


Elle semble vraiment enfermé dans cette douleur qui ne lui appartient pas, je l'encourage encore et toujours, je ne sais pas quoi faire d'autre.
Les minutes passent puis les heures, je tiens sa mains, elle se crispe à intervalle régulier, je la vois pleurée, je l'entend gémir et c'est vraiment insupportable.
Quand la porte s'ouvre, je vois entrée Chidéon accompagné d'un autre homme, de part son aura je sens qu'il n'est pas humain, essence divine... Et bien...

Je me présente et lui explique avant de laisser ma place et de me placer en bout de lit. Je l'observe, fronce les yeux... A sa façon d'agir il me rappelle ceux qui possède le don d'empathie... Si c'est le cas, en effet, il va sans doute pouvoir l'aider plus que moi-même en tout cas.

J'observe, il a l'air de savoir ce qu'il fait néanmoins, il a l'air aussi hésitant... Je note qu'il la couve du regard, étrange, ils se connaissent depuis quand?

Il lève ces yeux vers moi et me dis qu'il va lui falloir du temps, en même temps, la situation ne peux pas être pire...
Je fais un signe de la tête et me concentre par la suite sur Aliénor, elle semble un peu se détendre, avant de se crisper de nouveau... C'est affreux de la voir ainsi et je me sens vraiment impuissant...

Je me perd dans la contemplation de ces traits, elle ressemble beaucoup à son père... Il va me falloir apprendre à la connaitre, parce que... Parce que je ne sais pas pourquoi, déjà la première fois que je l'ai vu, j'ai eu une sensation de fragilité qui émanait d'elle mais... Mais mélangé à une volonté énorme... Je l'aiderai, du mieux que je peux...
Je sens une main se poser sur mon bras, je tourne les yeux, Chidéon est encore là. Je m'apprête à lui dire quelque chose mais il m'en empêche et me tend une enveloppe:

"C'est arrivée au bureau au moment ou vous partiez."

Je fronce les yeux, cela porte l'enseigne du conseil d'administration de l'hôpital. Allons bon, ils me veulent quoi?
Je jette un autre regard à Aliénor et le dénommé Al et décachète le plis, j'en extirpe le papier et le parcours, mes yeux s'agrandissent... Ils ont grillés un fusible où quoi?
Je relis la missive... Visiblement non... Je replis la lettre et regard le corps étendu et murmure:

"Directrice du Sanctuaire..."

Je secoue la tête, alors là, je suis bluffé... Je range la lettre dans une de mes poches quand il me demande de l'aider, je contourne le lit et accepte d'un hochement de tête:

"Je suis guérisseur de mon état, si je peux vous aidez n'hésitez pas... Si vous avez besoin de quelque chose aussi..."

Je place Aliénor dans ces bras avec douceur, au passage, je décrispe ces doigts qu'elle tiens fermement replié et effleure son front avant de m'éloigner de nouveau et de me placer à côté de Chidéon à qui je demande:

"Tu te débrouilles comme tu veux mais je veux que tu trouves où Essaidel est partie en vacance. Je vais finir par croire qu'elle s'est volatilisée."

Puis, sans un autre mot, je me reconcentre sur Aliénor et son ami que je ne connais même pas encore...
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Re: Pertes de contrôle

Jeu 22 Juil - 23:14


"Achevez... Moi."

Al remercia d'un hochement de tête le guérisseur. Il aurait voulu lui adresser un sourire poli, mais il n'en avait pas vraiment la force, surtout pas depuis que ces mots avaient franchi les lèvres d'Aliénor.

- J'aurai peut-être besoin d'un verre d'eau, si cela est possible.


Puis il pencha son visage sur elle, et son regard tomba dans ses grands yeux violets. Des larmes d'émotion montèrent dans ceux de l'ange, renfermant le goût de la peur et de la tristesse. Sa gorge se noua, et son cœur se serra alors que les iris de la jeune femme imploraient ce qu'elle avait réussi à formuler quelques instants plus tôt.

- J'ai besoin que tu sois forte Ali. Il n'y en a plus pour longtemps. Quelques minutes. Donne moi quelques minutes, et tout ira pour le mieux. Tu verras.


Il ne savait pas si elle l'entendait, si elle pouvait le comprendre, mais ces paroles le motivèrent au moins autant qu'il souhaitait motiver la jeune femme. C'était maintenant qu'il allait avoir le plus besoin d'elle. De sa capacité à contrôler son don dépendrait l'état de l'ange après ce qu'il allait faire.
Après avoir de nouveau pris une grande inspiration, il appuya son corps contre celui d'Aliénor, et là, le vrai combat commença. Les sentiments des deux cœurs se précipitaient les uns vers les autres, comme deux armées chargent lorsque sonne l'ordre d'assaut. La mêlée était explosive, et le champ de bataille, formé par les deux corps, devenait flou. Il était difficile de ressentir qui prenait le dessus, bien que les troupes de la souffrance et de la peur soient en nombre bien supérieur. C'était étonnamment puissant. Al ne s'était pas trompé lorsqu'il s'était dit que charger tout de suite risquait de le mener à la défaite. Il avait affaibli la souffrance petit à petit, en se tenant à distance, tel un archer. Maintenant, il s'agissait de vaincre, et pour cela, il fallait être déterminé.
Sans le vouloir, l'ange se retrouva dans une sorte de rêve. Il n'avait plus conscience de son corps, serré à celui d'Ali, de ses membres quasiment aussi crispés que les siens, de son coeur qui battait désormais la chamade. Il oublia tout cela. Il était désormais dans une plaine étrange, où l'herbe haute était sèche et jaune, et oscillait au rythme du vent. Un vent étrange, semblable à une respiration. Il était frais et à chaque souffle, Al se sentait mieux, comme si la lourdeur environnante le quittait. Mais chaque fois qu'il s'arrêtait, la douleur et la sensation d'être écrasé l'envahissaient de nouveau.
Face à lui se dressaient deux êtres. Ou peut-être n'en était-ce pas. L'une était petite, comme un enfant, et baissait la tête. Ses yeux noirs tremblaient sans cesse et des larmes en coulaient, mais disparaissaient le long de ses joues creuses. On aurait dit une petite fille qui venait de faire un cauchemar. Sauf que tout en elle exprimait une sensation bien plus intense. Et si Al avait du le nommer, il savait qu'il l'aurait appelé "Peur".
L'autre, ressemblait à une femme dans un déguisement de gamine. Ses membres longs et minces ne semblaient composés que de peau et d'os, tant ces derniers étaient visibles. Des chaines cloutées pendaient de ses bras, et son corps semblait couvert de cicatrices. Seul son visage semblait ne pas avoir été altéré, mais une sensation d'agressivité régnait dans ses traits. Ses yeux d'un rouge vif ressortaient sous ses sourcils froncés. S'il avait du la nommer, Al savait qu'il l'aurait appelée "Souffrance".
La première se tenait derrière la seconde, et cette dernière s'approchait de lui. Le combat faisait rage autour d'eux, et l'ange se demanda comment cela était possible alors que quelques instants auparavant il était seul. Des êtres de lumière s'opposaient à des êtres faits de ténèbres, et leur substance, en se mélangeant, formait un nuage épais et étrange, aux nuances de gris infinies.
Dans la tête de Al, il voyait clairement "Peur" et "Souffrance" comme les ennemis qu'il combattait, même avant de plonger dans ce rêve.
Avant qu'il ait pu réagir, Souffrance se jeta sur lui, agitant ses chaînes pour le frapper, un regard de dément ancré dans son visage si peu humain. Peur semblait rester à l'écart, et regardait autour ses soldats combattre, un mince sourire sur les lèvres. Al tenta de riposter face aux attaques de Souffrance, mais cela ne servait qu'à lui faire mal, à lui et à elle, ce qu'elle semblait apprécier. Ce n'était pas la bonne manière de s'y prendre, assurément. Il n'en avait pas l'air physiquement, mais se sentait blessé.
Il devait s'en prendre à Peur. Il n'y avait pas d'autre moyen. La peur était ce qui nourrissait désormais Souffrance, car elle privait Aliénor de contrôle sur son don. Mais la femme aux chaînes ne lui laissait pas de répit. Il esquivait et ne pouvait riposter, et chaque coup qu'il se prenait diminuait ses forces.

- Tu n'es pas aussi fort qu'elle, n'est-ce pas?


Et elle éclata d'un rire ou se sentait la perversité et l'amusement sinistre. En effet, son véritable adversaire était Aliénor, c'était elle qui combattait cette femme en temps normal lorsqu'elle prenait le pas sur son don. Mais, sans doute grâce à Peur, cette fois elle avait réussi à vaincre Ali. Les combats étaient inversés désormais. Comment faisait-elle pour la vaincre? Elle prenait sur elle? Comment pouvait-il faire ça?
Al tenta de s'en prendre à Peur, mais à chaque fois Souffrance intervenait. Cela sembla durer des siècles. Puis, petit à petit, il put apercevoir, à côté de Peur, la silhouette prostrée et tremblante d'Ali, enroulée dans les mêmes chaînes cloutées que celle qu'utilisait la femme sadique. Était-elle ici pour l'aider? Il l'espérait. Elle tentait vainement quelques attaques contre la petite fille, mais Souffrance se déchainait alors sur elle, et elle revenait à sa place, terrifiée.
L'ange crut discerner une manière de se sortir de cette situation. Une solution désespérée. Mais une solution. Il avait confiance en Ali. Il la sauverait, puis elle le sauverait. Tout se passerait pour le mieux.
Il se jeta sur Souffrance, qui, dans un grand rire, l'entoura de ses chaînes et le martela de coups. Il n'avait jamais connu telle douleur. Mais il s'accrochait à cet être douloureux, et constata que la jeune femme était désormais libérée de ses chaînes. En prenant toute la douleur sur lui, il laissait la voie libre à Ali de se débarrasser de sa Peur, et ainsi de reprendre le contrôle sur sa Souffrance. Les coups pleuvaient sur lui, et bientôt, il ne put garder le silence. Ses cris percèrent ses propres tympans, et semblèrent ravir la jeune femme qui frappait de plus belle. Puis vint le dernier coup. Celui que Al savait être le dernier qu'il pourrait supporter. Il hurla, puis imagina le prochain s'abattre sur lui, celui qui en finirait. Celui de trop. Il avait échoué. Peut-être Ali serait-elle sauvée, mais lui ne le pourrait plus. Comment avait-elle fait pour résister? Lui n'était pas assez fort.
Puis, au moment où la chaîne allait le frapper à nouveau, Al ne sentit rien. Plus rien. Et cela fut ainsi pendant quelques instants. Recroquevillé dans l'herbe haute, il sentit petit à petit ses sensations revenir. La douleur avait été telle que, les autres perceptions, bien moins puissantes, étaient difficiles à déceler, comme voir dans la pénombre alors qu'on vient d'être ébloui par la lumière. Il trouva cette position confortable. Le vent soufflait, bien plus fort, et bien plus rapidement qu'auparavant, mais toujours comme une respiration. Puis il se calma. Al se releva. il vit Aliénor, un sourire sur le lèvres, le regarder. A son côté gisait le corps de Peur, les yeux clos, vaincue.
Puis le rêve s'évapora.
L'ange rouvrit les yeux. Son corps tenait celui d'Aliénor contre lui, et la crispation l'avait déserté. Il desserra ses mâchoires qu'il avait verrouillées lorsqu'il avait pris sur lui toute la souffrance de la jeune femme, afin de ne pas crier. Il savait que s'il avait crié, cela aurait été pire. Il avait tenté de se montrer fort, comme elle l'avait été.
Il relâcha doucement la jeune femme, et s'affala dans sa chaise. Il était plein d'une peur qui ne lui appartenait pas, et ressentait encore distinctement la morsure que la souffrance avait fait en lui, mais, étonnamment, il se savait sain. Comme si rien de ce qu'il ressentait n'était permanent.
Il releva les yeux, et croiser ceux d'Aliénor lui fit couler des larmes sur les joues. Un maigre mais sincère sourire vint se placer sur son visage. Elle allait bien. Il avait réussi.
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Re: Pertes de contrôle

Ven 23 Juil - 17:17


Plus rien, je ne sentais plus rien, si ce n'est un mal de crâne qui commençais à poindre le bout de son nez mais... Mais ce n'étais rien ça... J'avais les yeux ouvert et je regardais face à moi, il était là, assit, les larmes aux yeux me regardant.
Comment avait-il pu faire une chose pareil? Comment avait-il réussit à pénétrer aussi loin, là où personne pas même mon père n'avait réussis à aller? C'est si étrange, c'est si... Rassurant.
Oui rassurant parce que à présent, je savais que je pouvais vraiment compter sur lui mais rien que de penser au fait qu'il avait ressentit ça me fit un peu paniquer... S'en sortir facilement n'était pas aisé, il y avait toujours des séquelles car Souffrance ne laissait jamais une personne partir sans lui faire comprendre qu'elle faisait partie du cycle de la vie.
Je voulu tendre une main, pour saisir une des siennes, mais mes muscles me faisait mal, je me sentais encore crispé malgré le fait que Souffrance soit de nouveau sous contrôle et que Peur ce soit endormie. Je me mord la lèvre, comment ai-je pu laisser une telle chose ce faire?
Je veux me redresser, je veux lui montrer que ça va malgré tout, que je suis fatiguée mais en pleine possession de mes moyens sauf que...
Sauf que mon corps tout entier s'y refuse...
Cette fois c'est ma douleur que je ressens, celle de mes muscles, celle de mes articulations que j'arrive difficilement à bouger...

"Al..."

Ma voix n'est que murmure, je voudrai me redresser mais vraiment, j'en suis pas capable. J'aperçois une silhouette se placer près de lui et lui tendre un verre d'eau avant de croiser son regard que je commence à bien connaitre. Je lis sur son visage de l'inquiétude, je voudrai les rassurer mais je ne parviens qu'à soupirer...
Je n'arrive pas à me détacher du regard d'Al, il pleure, je veux pas, il a du souffrir et ça me désole au plus profond.
Je vois Eönwë poser une main sur l'épaule de ce cher ange aux ailes brisés et entends:

"Vous êtes une personne pleine de surprise mon jeune ami."

Puis je sens son regard se poser sur moi, j'ai envie de fermer les yeux, comme si la fatigue finalement me rattrapais.

"C'est un don rare que vous possédez. Vous avez su l'atteindre là ou sans doute personne n'est jamais aller."

Je suis tout à fait consciente des paroles que j'entends, même si je ne peux pas bouger, plus que ce que je voudrai. Je ferme quelques secondes les yeux, avant de les rouvrir et de dire:

"Tu les as vu..."

Ce n'étais pas une question mais une affirmation, dans un effort, je parviens à décrisper mes doigts, puis avec difficulté, je tends du mieux que je peux une main tremblante vers lui, espérant qu'il comprenne mon geste.

"Aliénor, il va falloir sérieusement qu'on parle tout les deux, où trois comme tu préfère."

Oula... Pas content, je le sens sans peine et parler de quoi? Je pousse un léger soupir, je le vois contourner Al et venir se placer près de moi, là, il s'agenouille, en prenant soin de ne pas saisir la main que je tendais pour Al:

"Ecoute moi bien, tête de mule. Je suis là, en pleine possession de mes moyens. C'est pas facile mais j'avance, et je tiens à te dire une bonne chose que je ne répèterai pas une seconde fois..."

Je fronce les yeux, son ton est différent de d'habitude c'est comme si... Comme si en fait, il me sermonnait...

"Plus jamais tu m'entends, plus jamais tu ne te comportera comme tu l'as fais ces derniers jours! Te rends tu comptes Aliénor de l'état dans lequel tu étais? De la peur que tu as occasionné? Pour qui te prends tu? A ce que je sache tu n'es pas un robot, tu n'es pas un elfe, tu es une humaine avec des besoins dont celui de prendre du repos! Je te signale Aliénor que dorénavant tu vas devoir compter avec moi! Je ne te lâcherai pas quitte à ce que je vienne moi-même te border le soir! Mais plus jamais tu m'entends, plus jamais je ne te laisserai accumulé autant de fatigue! Tu le sais pourtant, stress et fatigue sont deux choses fort peu compatible avec ta faculté! Tu es suicidaire au point de vouloir te tuer à la tâche?! Je ne le tolèrerai pas Aliénor et je ne serai pas le seul!"

Rectification, c'est un sermon... Mais il ne peut pas comprendre... Il ne peut pas comprendre que la nuit me fait peur. Rien que le fait de fermer les yeux et de me retrouver dans ce monde de cauchemar me fait vraiment flipper et involontairement je frissonne.

"Comprend moi bien Aliénor, tu n'agis plus pour toi même désormais. Tu as des responsabilités qu'il va falloir que tu assumes et je ne suis pas certain que le conseil d'administration de cet hôpital accepte qu'une personne instable le dirige. C'est une chance pour toi Aliénor, une chance de vivre, comme tu me l'as si bien dis. Alors ce que j'ai vu aujourd'hui ne se reproduira plus, je vais devenir pire que ton propre père. Et je n'hésiterai pas à prendre les mesures qui s'impose si tu ne fais pas ce que ton corps à besoin."

Pourquoi me parle t-il du Conseil d'Administration? Et... Non mais quoi, je pige pas... Je suis fatiguée vraiment et... Et il ne ressemble pas du tout à l'Eönwë que je connais... Qui m'a changé Eo? Colère et Eönwë s'est deux choses incompatibles non?
Je le vois se redresser, je n'ai pas dis un mot, faut peut-être que je me manifeste non?

"Désolée..."

Je le sens se pencher sur moi et il me murmure:

"Si toi tu te laisse aller alors que devrai-je moi faire hein. Tête de mule... Au cas ou tu l'ignore, il y a des gens qui tienne à toi et aussi... Que dirai Ez si il savait dans quel état tu t'es mis?"

Je sens ces lèvres sur mon front, puis il se redresse et pose sur la table de nuit une lettre qu'il tenait dans sa main.

"A lire une fois reposée, de toute façon, tu ne quittera pas cette chambre avant que moi je le décide. Je vous laisse."

Ez?! Il a parlé de Ez?! Alors là non... Faut pas qu'il sache! Non parce que la dernière fois que j'ai eu le malheur d'avoir une absence à la Caserne, c'est limite si il m'a pas prit sur son épaule pour m'amener aux Urgences et le pire sans doute c'est quand il m'a forcé à manger sous prétexte que j'étais trop maigre... Non... Hey je tiens à mon poste à la Caserne!
Je le vois se redresser, puis il se tourne vers Al à qui il dit:

"J'aimerai grandement faire plus ample connaissance avec vous. Vous êtes un jeune homme fort intéressant. Je suis ici pour un petit moment, j'ai du monde à rassurer. Vous pouvez rester avec elle mais un conseil pour vous aussi prenez du repos, ne rentrer pas à Tern de suite..."

Puis, après un dernier regard, il posa de nouveau une main sur l'épaule d'Al et sortit de la chambre nous laissant seul.
Alors pour ma part, je me sens disons, confuse parce que... Parce qu'il est clair que Sieur Eönwë vient de me faire une belle morale devant une tierce personne et puis...

Et puis... Et puis Al l'a vu... Il sait et rien que d'y penser je frissonne. Vraiment, c'est pas une chose que je souhaite que tout le monde puisse voir et je suis bien consciente qu'il est aller loin, très loin et qu'il a dû puiser en lui énormément. J'essaie de nouveau de déplier mes muscles et grimace légèrement. Relevant les yeux sur Al, je trouve rien d'autre à dire que:

"Tu l'as vu n'est-ce pas?Maintenant tu sais... Je voulais pas ça..."

Personne ne le voudrai de toute façon... Personne...
Aliénor
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Re: Pertes de contrôle

Sam 24 Juil - 12:12


Al ne savait pas s'il pouvait bouger. Il ne s'y risqua pas. Il venait de connaitre la plus étrange et la plus douloureuse de toutes les expériences de sa vie, et il doutait connaitre un jour quelque chose de similaire. C'est déboussolé qu'il tentait de se tenir sur sa chaise, qu'il trouva bien inconfortable pour le coup. Son corps subissait la témérité dont il avait fait preuve, et lorsqu'il leva furtivement sa main pour voir s'il était libre de ses mouvements, il constata qu'elle tremblait follement. L'empreinte mordante que Souffrance avait fait sur son corps le lançait encore, bien que la douleur ait largement disparu. Il n'en restait que quelques résidus persistants. Étonnamment, il avait du mal à revoir distinctement ce qui s'était passé dans ce rêve étrange. Comme si un voile s'était mis devant son regard. Et la volonté de l'ange l'empêchait presque d'y repenser. En même temps, il s'en voulait d'être allé si loin. Il était allé dans le cœur de la jeune femme, et il se demandait si cela ne s'apparentait pas à un viol de son intimité.
Lui en voulait-elle? Elle aurait pu. Après tout, peu de temps auparavant, elle avait souhaité mourir, et il avait tout fait pour que cela n'arrive pas. Il avait pu utiliser son don, ce qui montrait normalement qu'elle ne s'y était pas opposée. Mais avait-elle été en état de résister? Il en doutait. Ainsi, il était possible qu'elle se soit débattue, mais en vain.
Conscient que ses pensées sombraient dans un océan de pessimisme, l'ange se frappa la jambe avec toute la force que sa main pouvait appliquer. Cela eut pour effet de le sortir de sa torpeur. Il prit une grande inspiration, et se demanda depuis combien de temps il avait retenu son souffle. Ses mains avaient cessé de trembler, et il ne ressentait presque plus de souffrance. Seule restait un peu de la peur d'Ali, tapie au fond de lui. Elle semblait trouver les environs hostiles, et il s'en réjouit.

- Al...

L'ange focalisa son regard sur le visage de son amie. Il ne l'avait pas quittée des yeux, mais, plongé dans ses iris violets, il la voyait sans la regarder. Là, il contempla son visage qui n'exprimait que fatigue et... Quelque chose qui ressemblait à de la culpabilité.
Une main se posa soudain sur l'épaule de l'ange, et, malgré lui, il sursauta. Il ferma aussitôt son coeur afin qu'aucun sentiment parasite ne lui échappe et n'aille agresser la personne à qui cette main appartenait. Mais il se rendit compte qu'il ne ressentait aucun sentiment dangereux, et qu'il avait largement le contrôle de son pouvoir. Cette expérience lui avait donné un nouveau regard sur ce don d'origine divine. C'était un don puissant, et qui nécessitait de la précaution et de la responsabilité. Al avait déjà eu peur de ce pouvoir, mais jamais de cette manière. Il le remerciait, mais le craignait aussi.
Il reconnut les traits de Eönwë, tandis que celui-ci lui tendait un verre d'eau. Al se dit qu'il avait été stupide de n'en demander qu'un, mais bon, il ne fallait pas abuser non plus. Sa bouche et sa gorge étaient sèches, et il but doucement. Puis, une fois que l'homme eut porté son attention sur Aliénor, il le vida d'un trait. Question de politesse, il ne pouvait pas faire ça devant lui alors qu'il le regardait, surtout qu'on voyait bien que cet homme était important.
Un gout salé apparut dans la bouche de l'ange, et il comprit vite que cela venait de ses larmes. Pourquoi pleurait-il d'ailleurs? Si il avait eu une raison, il n'en avait plus, aussi essuya-t-il vite ces larmes trompeuses de ses joues.

- Vous êtes une personne pleine de surprise mon jeune ami. C'est un don rare que vous possédez. Vous avez su l'atteindre là ou sans doute personne n'est jamais aller.

Al savait qu'il s'agissait d'un compliment, aussi adressa-t-il un sourire au guérisseur, mais la peur d'être justement allé trop loin lui revint en plein visage avec l'effet d'une claque.

- Tu les as vu...


L'ange ne savait pas s'il s'agissait d'un reproche, de l'expression d'un quelconque regret, ou alors si elle était triste, mais il savait qu'il ne s'agissait pas d'une question. Ainsi, ça n'avait pas été un rêve? Tout cela ne s'était pas simplement passé dans sa tête, à mesure qu'il visualisait l'affrontement? Mais il savait que c'était un rêve. Peut-être Peur et Souffrance habitaient-elles ses rêves et les transformaient en cauchemars? Quel terrible sort que celui-là... Là encore Al aurait voulu l'aider, mais, bien malgré lui, il devait avouer avoir peur de retourner là où il était allé, et, à moins de tenir la main de Ali lorsqu'elle dormait, il ne voyait pas trop comment faire.
Elle tendit faiblement sa main, comme si elle souhaitait prendre l'une des mains de Al. Sa première envie fut de se jeter dessus. Il voulait savoir comment elle allait, et sonder ses émotions parlerait plus que les mots qu'elle avait du mal à prononcer. Mais il hésita, honteux. Il avait peur. Peur de ressentir de nouveau cette souffrance, cette peur, de retourner sur ce champ de bataille. Il savait tout danger écarté, mais l'expérience avait été trop intense pour lui pour qu'il puisse se remettre en si peu de temps.
Le temps de son hésitation, Eönwë s'était approché, et Al dut se résigner à assister au sermon. Il se sentait un peu de trop, et ne voulait pas gêner Ali, et en même temps, ce n'était pas vraiment possible de ne pas écouter ce qui se disait. Même s'il était d'accord avec les arguments de l'homme, il trouvait que c'était un peu tôt pour l'accabler ainsi de reproches. Elle venait tout juste de récupérer de ce qui aurait rendu fou plus d'un. Peut-être aurait-il fallu la laisser se reposer un peu avant.
Mais la force devait aussi avoir son efficacité. Par là, il évitait toute réplique, et pouvait étouffer dans l'œuf tout sentiment de rébellion qui aurait pu surgir dans quelques minutes. Une méthode intelligente.
Il déposa une lettre sur la table de nuit et annonça qu'Ali resterait ici jusqu'à ce qu'il lui permette de sortir. Il y avait une mince fenêtre au mur, dont l'accès était bloqué par des barreaux métalliques. Sûrement une mesure de sécurité pour l'hôpital. Al se surprit à rêver qu'il cassait les barreaux et s'échappait en compagnie de la jeune femme, comme deux enfants s'échappant de la surveillance de leurs parents. Mais il n'avait pas de quoi briser de l'acier, et la fenêtre était bien trop petite pour lui.

- J'aimerai grandement faire plus ample connaissance avec vous. Vous êtes un jeune homme fort intéressant. Je suis ici pour un petit moment, j'ai du monde à rassurer. Vous pouvez rester avec elle mais un conseil pour vous aussi prenez du repos, ne rentrer pas à Tern de suite...


- Ce sera avec grand plaisir, monsieur. Ne vous en faites pas, je ne suis pas aussi insouciant qu'elle. Et puis je préfère rester un peu, juste au cas où on aurait de nouveau besoin de moi.


Il envoya un clin d'œil à la jeune femme lorsque l'homme ferma la porte derrière lui, comme pour s'excuser d'avoir dit qu'elle était insouciante. Elle devait quand même le reconnaitre. Puis, il se rapprocha vivement, brava sa peur, et attrapa la main d'Ali. Elle était chaude et moite, mais c'était toujours mieux que gelée ou brûlante. Il sonda rapidement ses émotions, et constata que "ses constantes étaient stables". Il ne savait pas ce que ça signifiait mais il avait entendu un médecin dire cela un jour, d'un patient qui allait bien mais restait sous observation. Un peu de peur, un peu de culpabilité et de chagrin. Par réflexe, Al envoya une vague de paix vers le cœur d'Ali. Mais cela ne dura pas. Il n'était pas vraiment en état pour se risquer à plus que ça, et la peur le paralysait presque. Il se sentait terriblement honteux de ressentir cette peur. Il n'était plus un enfant, et devait assumer ses actes. Mais cela avait été tellement fort...

- Tu l'as vu n'est-ce pas?Maintenant tu sais... Je voulais pas ça...


- Ali, ce n'est pas grave. Tu ne pouvais rien faire. C'est moi qui suis venu à leur rencontre.


Il ne savait pas très bien si ces paroles l'aideraient. Il ne comprenait pas s'il s'agissait du regret qu'il ait vécu cela en même temps qu'elle ou de la culpabilité d'avoir causé ce qui s'était passé, mais la voix de l'ange avait instinctivement adopté un ton doux et qui se voulait réconfortant pour parer à chacune de ces possibilités.

- Pardonne moi d'être allé si loin. C'est ton cœur et j'y ai pénétré comme si j'y étais chez moi.


Al ne se chercha pas d'excuses. Certes il l'avait fait pour l'aider, mais le mal était fait. Il baissa les yeux sur leurs mains enlacées. L'ange trouvait dans ce contact de leur main quelque chose de réconfortant, une proximité étrange et agréable, qu'il avait déjà goûtée à Northrives et qu'il savourait encore maintenant. L'idée lui vint que quelqu'un pourrait rentrer, et les voir ainsi pourrait prêter à confusion. Al s'en serait fiché, s'il avait su si Ali avait quelqu'un dans sa vie ou pas. Cela n'aurait pas été étonnant. Elle était charmante, belle, intelligente, drôle... Elle avait tout pour plaire à la majorité de la gente masculine. Voire peut-être féminine aussi. Et cette situation pouvait être mal interprétée, même si elle n'avait éventuellement personne dans son cœur. Il suffisait que quelqu'un en pince pour elle, ouvre la porte pour prendre ses nouvelles, et là, c'était la fin des haricots pour l'ange.
Mais il ne pouvait détacher sa main pour le moment. Il avait vécu avec elle quelque chose de trop fort pour cela, et il avait besoin de sentir qu'elle allait mieux. Il plongea de nouveau son regard dans celui d'Aliénor.

- Ali, si tu ne t'es pas reposée, c'est à cause d'Elles, non?


Ce qu'il avait vécu s'apparentait à un rêve. Si c'était là-bas que ses rêves à elle se déroulaient, il voyait sans peine pourquoi elle préférait rester éveillée. Le sentiment d'impuissance qu'il ressentait vis à vis du sort de la jeune femme le chagrina. Même son don ne pouvait pas éloigner les sentiments au point qu'ils ne reviennent plus jamais. Un doute effroyable le saisit, comme il n'avait aucune certitude là-dessus. Il espérait qu'il ne ferait jamais cela à qui que ce soit, même s'il s'agissait d'éloigner le chagrin ou la souffrance, car le sentiment qui l'équilibrait disparaitrait sûrement aussi. Et un être sans sentiment n'était pas un être heureux. Cette pensée ne diminua pas le malaise de l'ange vis-à-vis de son don.
Bon sang, il fallait qu'il se calme avant de faire une crise à son tour. Jusqu'ici, tout s'était presque toujours bien passé. Avec un peu de repos tout rentrerait dans l'ordre. Et jamais une situation n'exigerait qu'il en vienne aux extrêmes qu'il imaginait, du moins fallait-il espérer.
Il se rendit compte qu'il avait appelé la jeune femme par son surnom, et n'était pas certain qu'elle lui en ai donné la permission. Ils ne se connaissait pas depuis très longtemps après tout. Mais il se sentait vraiment proche d'elle, si bien qu'il l'avait fait naturellement.

- Merci d'avoir été forte. Tu m'as sauvé.


Il avait été sur le point de perdre la raison, de perdre tout contrôle, et elle avait réussi à reprendre le dessus juste avant que cela n'arrive. Il avait envie de la prendre dans ses bras, mais se dit que ce n'était pas vraiment le moment. Il envoya une douce vague d'amusement et un bouquet d'autres sentiments agréables, de faible intensité. Ce n'était pas en fuyant son don qu'il apprendrait à ne plus en avoir peur. Autant reprendre progressivement.
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Re: Pertes de contrôle

Dim 25 Juil - 15:35


Personne ne peut savoir combien s'est difficile d'avoir cette lutte journalière à faire contre Elles. Ce n'est pas si simple, le jour encore, ça va, je suis éveillée, je contrôle, mais la nuit, mon esprit est au repos, quand je me repose ou que je veux dormir, si je ne prends pas garde, Elles envahissent de nouveau mes sensation et à partir de là, plus rien n'est sous contrôle.
Personne n'a jamais compris, quand j'ai essayé d'en parlé, mon père a été incapable de trouvé quoi que ce soit qui pouvait m'apaiser. Il fut un temps ou, avant de me coucher je faisais des exercices de méditation, c'est Taken qui me les avaient enseignés et je dois dire que les trois quart du temps ça fonctionnait, faire le vide autour de moi et en moi... Sauf que depuis mon arrivée à Entre-Monde, ces exercices je ne les faisaient plus, parce qu'ici, il était largement plus difficile de contenir tout ce que je pouvais ressentir, parce que la douleur est partout...

L'hésitation d'Al m'apparait comme... Comme si il avait peur de moi. Et indirectement je sens quelque chose dans mon coeur me faire mal... Avoir peur de moi, c'était bien la première fois que je ressentais ça et... Cela me peinait. Parce que c'était de ma faute, parce que si il a sentit tout ça et qu'il se sent mal à présent, c'est uniquement de ma faute...

Je suis incapable de faire la part des choses depuis que je suis ici, c'est tout ou rien. Je ne veux plus penser alors je me noie dans le travail, mais faut croire qu'il y aura toujours ce don pour me rappeler à l'ordre, pour me faire comprendre que même en essayant d'oublier, il est toujours là, Elles sont toujours là.

Je m'en veux, je n'y peux rien s'est ainsi et malgré les légère vague d'apaisement qu'il m'envoie je ne peux m'empêcher de m'en vouloir... Jamais cela n'avait été aussi loin... Quand il saisit ma main que j'avais encore tendu, je sens la chaleur de sa paume dans la mienne et, sans trop le vouloir, un petit sourire se dessine sur mes lèvres.
J'aimerai qu'il sache combien je lui suis reconnaissante, que ce n'était pas de insouciance qui me pousse a agir ainsi mais je ne sais comment l'expliquer, alors je reste silencieuse...

Quand il s'excuse j'avoue ne pas trop comprendre et quand il m'interroge, je prends conscience que dorénavant, si il y a une personne qui est capable de me comprendre, ce ne sera nul autre que lui...

Je me redresse, difficilement, mes muscles me font mal mais qu'importe... Je suis maintenant en position assise, je le lâche pas des yeux... Je me prend même à le trouver beau... Son regard si particulier, ces traits fin, et sa silhouette masculine... Je n'ai pas lâché sa main et tout en ne rompant pas le contact visuel, je me met en position assise de tel sorte qu'à présent, je suis face à lui.
Prenant un peu de temps pour laisser à mes muscles le temps de s'habituer, je me lève du lit en grimaçant un peu et sans rien dire, sans un mot, je viens prendre place sur ces genoux, sa main toujours serré dans la mienne et posant ma tête contre l'une de ces épaules.
Je me fichais éperdument de tout ce qui pouvais être extérieur, je ferme les yeux et essaie de retrouver un peu de paix et de sérénité.

"Plus l'une que l'autre à dire vraie... L'une est facile a endormir mais l'autre elle est quotidiennement à l'affut et cela s'est accentué depuis que je suis arrivée en ville. Jamais elle n'a été aussi présente, à l'affut, guettant..."

Ce n'est pas facile a expliquer, je pousse un soupir et reprend:

"Je vis en symbiose avec elles, dès mon plus jeune âge j'ai appris à enfermer l'une et mettre en sommeil l'autre cependant, les moments où je suis le plus vulnérable s'est quand je prend du repos, que je dors. D'ordinaire, je parciens a faire en sorte que même là elles ne m'atteignent pas, mais, depuis que je suis arrivée en ville, je n'y arrive plus aussi bien qu'avant."

Garder la frontière est difficile, il ne faut pas croire. Quand je ressens une douleurs, je les sens toute, me focalisés sur une seule est un effort que je parviens à faire malgré tout, parce que je sais dans un sens que je ne peux pas tout soigner.

"Tu me remercie mais c'est moi qui devrai le faire. Sais-tu seulement à quel point je m'en veut de t'avoir fais ressentir tout ça? Je n'en avais pas le droit, ce contrôle je dois le maintenir quoi qu'il se passe. Eönwë à raison, j'ai été stupide. Je suis vraiment désolée Al, je te jure que je ne voulais pas, je n'ai rien sentie venir."

Vraiment rien sentit et ça s'est sans doute aussi l'une des choses que je vais devoir retravailler au plus vite.

Ma main dans la sienne se crispe un peu, je suis consciente qu'avec son don, ce qu'il a du sentir a du le fatiguer et l'éprouver, j'ouvre les yeux et reprend:

"Tu as fais preuve d'une immense maitrise..."

Puis, sans rien dire, je referme les yeux et ponctue histoire de détendre un peu l'atmosphère:

"Pourquoi Eönwë m'a t-il parlé du Conseil d'Administration?"
Aliénor
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Statut : Guérisseuse
Notes :
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Médecins:
=> Kathias
Guérisseurs:
=> Lawaren
Secrétaire des Urgences:
=> Stéfanie
Aide Soignante:
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Infirmière:
=> Ceridwen
Neurologue:
Lucas
Chirurgien:
=> Saya
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Re: Pertes de contrôle

Lun 26 Juil - 14:36


Ali se redressa avec une apparente difficulté. Al pensait qu'elle souhaitait simplement s'asseoir. Mais elle se leva, et, sans un mot, vint s'installer sur les genoux de l'ange, comme un enfant aurait pris place sur les genoux d'un de ses parents. Bien qu'il soit surpris, ou peut-être à cause de ça, il ne put rien dire. Elle posa sa tête sur son épaule, et il remarqua qu'elle était plutôt légère. Enfin, il ne savait pas, il n'avait pas vraiment l'habitude de porter les gens de la sorte. C'était loin d'être désagréable, en tout cas.
Son parfum fleuri et discret rappela à Al cette soirée qu'ils avaient partagée à Northrives. Ce parfum singulier qu'il avait senti n'avait pas été simplement celui de l'endroit où ils étaient, mais bien le sien. Il ne put réprimer un sourire de bien-être en y repensant.
Elle s'excusa pour ce qui s'était produit. Certes, elle y était un peu pour quelque chose, mais c'était une humaine, encore jeune. On ne pouvait pas exiger d'elle qu'elle ait une parfaite maitrise de son don, surtout vu la puissance de celui-ci. Elle pouvait sûrement éviter ces crises de temps en temps, mais il ne fallait pas oublier que la principale victime c'était elle, et non les autres.

- Ne t'en fais pas pour ce que j'ai ressenti. L'important, c'est que tu ailles mieux. Je vais bien, ce n'est plus qu'un souvenir.


Après tout, il allait déjà mieux, et il n'avait plus à combattre désormais, contrairement à Ali. La souffrance ne viendrait pas le harceler pendant son sommeil, et quand bien même il aurait fait une crise, il lui suffirait de s'isoler afin de ne pouvoir toucher personne. Même si c'était elle qui venait de connaitre toute la douleur de l'Entre-Monde pendant plusieurs heures, alors que Al avait seulement pris cette douleur sur lui pour quelques minutes, elle s'inquiétait tout de même pour lui.
Certes il n'était pas aussi fort qu'elle, mais tout de même.

- Et puis je te signale que j'aurais très bien pu te laisser souffrir sans rien faire - bon en fait je n'aurais pas pu... - alors tu n'es pas plus responsable de ce que j'ai vécu que moi-même. Nous avons réussi ensemble, et c'est tout ce qui compte désormais.


Bon, ça n'était pas vraiment le même discours que celui d'Eönwë. Il imaginait bien que le guérisseur aurait désapprouvé ces paroles. Mais c'était ainsi que Al voyait les choses, et il partait du principe que donner un avis sincère sur quelque chose n'était pas une mauvaise action. L'ange s'amusa lui-même de sa pensée. Sûrement aurait-il eut une vision des choses différente avec quelques années de plus, quoique, les années ne semblaient pas avoir le même impact sur les êtres plus ou moins immortels et sur ceux qui se savaient condamnés.
Lui ne savait pas où il se trouvait. Les anges étaient supposés immortels, du moins ne mourraient-ils pas à cause du poids des années. Mais Al n'avait jamais rencontré d'ange plus âgé que ses parents, et même si son père ne semblait plus vieillir depuis des années, peut-être décèderait-il un jour naturellement. Et qu'en était-il pour l'ange incomplet qu'il était. Bénéficiait-il de cette longévité dont il n'était pas certain de la limite?
C'était une question qu'il ne s'était jamais posé, et cela le perturba. Et ce n'était pas vraiment le moment d'y penser. Il préférait sûrement être mortel, car les mortels profitaient plus de tous les instants de leur vie.
Et Al avait très envie de profiter de cet instant. Il avait réussi à aider son amie, à lui faire vaincre la peur et la souffrance, aussi fallait-il se réjouir de ça, et non regretter autre chose.

- Tu as fais preuve d'une immense maitrise...


Peut-être était-ce vrai. Il ne savait pas vraiment. Il n'avait aucun modèle, aucune référence auxquels comparer ce qu'il venait de faire. Si d'autres tels que lui existaient, étaient-ils capable de faire mieux, de ne pas se mettre autant en danger?
Al, lui, pensait que cela était nécessaire. Il fallait que le pouvoir et la force que ce don procurait soient contrebalancés par un sacrifice de la part de son utilisateur. Quelque chose qui limite ce pouvoir, afin qu'en abuser ne soit pas permis. Et bien que l'ange ait déjà payé le prix de ses ailes, il ne se sentait pas accablé. Après tout, il aurait sûrement trouvé ces ailes encombrantes et inutiles, comparé à son don qui lui avait servi maintes fois, et souvent pour aider les autres.

- C'est grâce à ta force que j'y suis parvenu, Ali. Je n'aurais rien pu faire si tu n'avais pas combattu.


Tout de même, les paroles de la jeune femme lui firent du bien. En effet, il avait fait preuve de maitrise. C'était lui qui contrôlait son pouvoir, et non l'inverse. Une fois cette certitude gravée dans sa tête, l'ange se mit à envoyer de plus grandes et plus douces vagues de paix, à mesure que lui même devenait plus serein. C'était étonnant la manière dont un contact si proche avec elle lui faisait du bien sans pour autant qu'elle en ait à en souffrir.

- Pourquoi Eönwë m'a t-il parlé du Conseil d'Administration?


- Eh bien, je crois qu'il a parlé de diriger l'hôpital. Je ne suis pas sûr.


Al tendit le bras et attrapa la missive que l'homme avait laissé sur la table de nuit. Il l'ouvrit d'une main, et la lut derrière la tête de la jeune femme. Eönwë avait dit qu'elle devrait la lire quand elle serait reposée, et l'ange n'allait pas remettre en cause un ordre d'un guérisseur concernant l'état d'un malade.
Un sourire immense prit d'assaut le visage de l'ange qui garda la lettre dans sa main.

- Tu crois que tu es assez reposée? Ça va peut-être bien te faire un choc.


Puis il éclata d'un rire étonnamment libérateur. Cela le détendit étrangement, et s'il était resté dans son corps des restes de souffrance et de crispation, ils eurent vite disparu.
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