S'armer...

Il était bien loin le temps où j'avais fais refaire mes armes. Là, je pense qu'il est plus que temps de faire quelque chose, j'ai grand besoin de pouvoir me défendre, et puis sait on jamais ce qui peux arriver un combat, une mauvaise rencontre bref...

Il est vrai que lorsque j'étais simple guérisseur aux urgences, il ne pouvait rien m'arriver, où presque mais maintenant, je suis maître et au vu des évènements qui se sont passés à K'an, il vaut mieux pour moi que je soit en mesure de me défendre. Non pas que je ne le suis pas, le dernier combat avec Wergeld m'a bien montré que j'étais encore capable de me battre à main nu pour ce qui est du reste...

J'ai feuilleté un catalogue, celui de la forge et ait repéré les choses dont j'ai besoin et de ce fait, je ne traînerai pas dans le coin trop longtemps, j'ai fort à faire de toute façon...

Entrant dans l'antre du forgeron, je regarde autour de moi, j'ai besoin que ce soit rapide, vraiment...Je m'approche de la personne qui semble tenir l'endroit et la salut:

"Bonjour, je suis assez pressé alors voici ce dont j'ai besoin."

Je m'approche des arc et des flêches et en désigne un:

"Un Arc en bois occidental ainsi qu'un Carquois & 100 flèches/carreaux/fléchettes en bois et pointe en acier je vous prie..."

Puis, regardant de nouveau autour de moi, je désigne les glaives et reprends:

"Un glaive et un fourreau traditionnel par la même occasion."

Et je reviens vers l'endroit où sans doute on doit payé, j'attend pour qu'on me donne mes armes et qu'on me fasse le total, tout en sortant ma bourses:

"Ce qui fera?"

Rapide, vraiment... Je suis pressé...

J'avais commencé ses cartons. Avec l'aide d'un petit singe en papier triste comme jamais... Caël parti, sans un mot, sans un au revoir. Il lui était peut-être arrivé quelque chose mais nous ignorions tout, jusqu'à où il aurait pu aller.
J'avais contacté toutes les personnes qui auraient pu l'appeler pour lui fournir des métaux, des cuirs, ou simplement de vieux amis dont le nom était apparu un jour au milieu d'une conversation.
Et maintenant la voix profonde du forgeron avait disparu et petit à petit je vidais son appartement. Un autre forgeron allait racheter le fond de commerce, nous devions vider les lieux.

Le petit carillon de la porte tintait dans le vide. J'étais à demi-penchée sous le comptoir à récupérer ses livres, ses effets, ses outils qu'il n'aurait jamais laissé à un autre. Évidemment je n'emporterai pas les armes et les bijoux qu'il avait forgé, mais je ne pouvais me résigner à laisser ce qui lui appartenait.

Je me redressais aussitôt, Pan filant sous le comptoir pour s'y cacher. Un homme, grand blond, un visage familier et inconnu à la fois. Je tâchais de sourire malgré mes paupières rougies.

-Je vous apporte ça. Vous ne désirez aucune modification dessus ? Des gravures, un renforcement de la garde...

Mais qui s'occupera de les renforcer ? Bonne question. Il y a un autre forgeron auquel je pourrai faire appel dans la rue voisine. Il sera certainement ravis d'avoir un client de plus.
Je m'éloignais du comptoir pour choisir les armes. Je n'avais pas la dextérité de Caël pour ce travail, mais j'étais officiellement "intérimaire"... Alors je pris un glaive sur le trépieds où reposaient une dizaine d'épées en tout en genre. Je vérifiais rapidement le fourreau comme j'ai vu Caël le faire mille fois. Solidité de la sangle, intégrité du gainage...

J'ai décroché un arc du mur, et récupéré une pluie de flèches pour les glisser dans un carquois qui sentait encore le cuir neuf.
Ça doit paraitre étrange de voir une jeune femme et un singe en papier s'occuper d'une forge à moitié vide...
Je déposais le tout sur le comptoir et je calculais de tête.

-Flèches, 5pims, Arc occidental, 10 pims. 25 pims le glaive et 10 pims le fourreau. 50 pims au total.

Et voilà.

Je relève les yeux en entendant la voix. Je la connais, oui, pour l'avoir déjà rencontrer à quelques reprises. Je croise son regard, elle semble pas vraiment en bon état et je me souviens...
Caël et Virigile, bien entendu, suis-je bête! Ils étaient souvent ensemble et leur relation était bien connu de la ville et aujourd'hui, la pauvre se retrouve seule, sans savoir ce qu'il est advenu du forgeron.

Pour le coup, ma maladresse m’embarrasse, pour le coup, je me calme, pressé, et bien je reprendrai le cours de ma hâte en ressortant d'ici en attendant...
Il est étrange de la voir ici, mais je sais qu'elle a un rôle particulier, intérimaire, toujours là pour rendre service et remplacer en cas de besoin. Je note ces yeux rougis et répond avec beaucoup plus de douceur dans ma voix:

"Je reviendrai au besoin, mais pour le moment ça ira comme ça."

Aliénor m'a souvent parlé d'elle, regrettant de n'avoir de nouvelle, je sors de ma bourse le montant demandé et pose les pièce sur le comptoir:

"Aliénor serait ravie de vous revoir. Elle me parle souvent de vous. Si vous avez un peu de temps, allez la voir. De plus, elle crois que je l'ignore, mais je sais qu'elle souhaite ce rendre à Trinity, peut être pourriez vous l'accompagner?"

Pour le coup, je sais pas si Ali me remerciera d'avoir parlé de ça. J'offre un autre petit sourire à Virgile avant de saisir mes achats.

"Merci en tout cas..."

Que dire de plus de toute façon?...

J'ai souris et hoché du menton.

-Si elle a besoin de moi qu'elle n'hésite surtout pas. J'ai beaucoup de temps libre à présent.

Un sourire pincé, je le laissais s'en aller comme il était venu. Il me restait encore des choses à emballer

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