Oie-sifs... [PV Eden]

Cela faisait peut-être, deux semaines qu’il errait. Ou peut-être seulement deux heures, à vrai dire, il ne comprenait strictement rien à cette histoire de date chez les humains. C’est vrai quoi, des secondes qui se tenaient dans des minutes, qui elles-mêmes s’imbriquaient dans des heures, puis dans des jours, et encore dans des mois, et enfin une année. Vraiment une drôle de méthode, pour juste dire que le soleil se levait et se couchait.

Enfin, tout cela pour dire, qu’Eden s’était retrouvé un peu perdu, au milieu d’une ville qui puait. Et il était affamé. Il avait bien essayé de cuisiner Piaf, son poussin, mais allez savoir pourquoi, le petit oiseau s’était débattu, et après quelques coups de becs très persuasifs, Eden avait renoncé.

Il aurait moins fait le fier, cet animal, s’il avait été face à un phénix. Oh avec son beau bec, qui aurait fait pâlir le sien, le petit moineau serait allé directement à la casserole et de son propre chef.

Bon, après, Eden ne savait pas utiliser une casserole. Mais il règlerait ce problème plus tard.

Tout désemparé qu’il était, il avait tout de même eu le réflexe de suivre le flux et le reflux de la foule. Et plus particulièrement d’une jeune femme. Ou un homme.Eden se concentra une seconde, que lui avait expliqué Shezza déjà ? Ah oui, les femmes avaient un renflement au niveau du buste.

L’ancien phénix jeta un coup d’œil autour des courbes de l’humain accompagné d’un magnifique loup blanc.

Bon, l’humain était de dos, comment pouvait-il faire la différence dans ce cas ?

Est-ce que ça avait réellement de l’importance ?

Ce qui comptait, c’était que cet humain se faufilait, fendait la foule, avec un animal à ses côtés, donc elle ne pouvait pas se montrer hostile envers un ancien phénix, non ?

Son ventre grogna, et il darda de nouveau un œil rancunier à Piaf, sur son épaule, qui dormait, roulé en boule. C’était pas juste.

Soudain, le loup face à l’humain éternua. D’abord une première fois, puis une seconde. Et finalement, ils s’engouffrèrent dans une ruelle. Ne prêtant que peu d’attention aux détails, Eden les suivit, comme il le faisait depuis…Abandonnons la notion du temps !

Ce n’est que quand il se trouva face, à ce même humain se disputant sur un même pied, avec le loup, qu’il saisit véritablement le problème : devant les mines catastrophée, autant de l’un que de l’autre, qu’Eden comprit qu’ils attendaient tous deux une réaction de sa part.

Que disait Shezza déjà quant aux salutations de courtoisies entre bipèdes ?

Est-ce que ça s’adaptait également aux bipèdes qui s’accompagnaient de quadrupèdes ?

Eden ouvrit la bouche, la referma, l’ouvrit à nouveau. Pensif. Il croisa les bras, pencha la tête sur le côté, plissant des yeux, comme pour lire en ces spectateurs, et répondre exactement ce qu’ils attendaient de lui.

Silence.

C’est dans ces moments là, qu’il regrettait vraiment sa condition, pouvoir s’envoler et les planter là.

D’un autre côté, s’il avait pu voler, il ne se serait jamais perdu dans ce village-labyrinthe-où-toutes-les-maisons-se-ressemblent-et-sont-même-pas-droites.

Bon, il devait vraiment dire un truc. Il avisa le renflement du buste de la jeune fille.

-Je vois que tu es une fille ! Je me posais justement la question.

Il toussa et pointa du doigt le poussin sur son épaule et ajouta :

-Lui c’est piaf !

Il omit totalement de se présenter et offrit un grand sourire satisfait ! Finalement il s’en sortait pas si mal pour parler aux humains.

Sans shezza !