Re: Etre mieux dans son corps pour mieux séduire ?

Etre mieux dans son corps

Le fait d’avoir été au Gala semble satisfaire Gabu. Il y avait tellement de monde que je n’ai pas pu retenir tous les visages. Il y avait bien ce gentil serveur avec qui je me suis bien entendue et qui semblait être un homme bien mais pour une renarde comme moi, habituée à vivre au grand air et aventureuse, il s’est révélé fort ennuyant… Il me faut quelqu’un de plus énergique et moins coincé dans sa routine, j’en suis certaine. Il poursuit en me présentant divers événements que l’hôtel organise régulièrement essayant de casser l’image d’un hôtel exclusivement tourné vers la luxure que je peux avoir. Certaines activités me semblent amusantes, il se pourrait bien que j’y fasse une apparition si cela est vraiment comme il le vend.

Je n’y manquerai pas alors. Ce sont des activités que vous organisez régulièrement ? Il y a un planning prévu à l’avance ?

Pourquoi ne pas tenter ma chance avec ces événements prévus pour ça ? Si Gabu affirme que l’objectif n’est pas de former des relations éphémères, je pense que je peux le croire. Lin a suffisamment confiance en lui pour m’avoir envoyé vers lui donc qu’il est également digne de ma confiance… Je le suis du regard tandis qu’il se met à faire les cents pas devant moi. Après un instant, il me questionne sur mon type d’homme. Ne comprenant pas vraiment ce dont il veut parler, mes oreilles se plaquent sur le côté et mon regard se fixe sur lui. Mon incompréhension doit être bien visible puisqu’il reformule sa question. Comment doit-être mon compagnon idéal ? Question fort compliquée que je ne me suis jamais vraiment posée laissant mon instinct prendre le dessus… Il y a bien quelques points rédhibitoires mais rien d’extraordinaire à mon sens. Avant que je n’ai pu répondre, il me pose une autre question faisant la suite logique avec la précédente. Un grand sourire se dessine sur mon visage. Quelqu’un, pas forcément, un exemple oui… Mais est-ce que cela se fait de le prendre lui comme exemple même si ce que j'entrevois de lui me plait beaucoup ?

Je n’ai pas vraiment de critères de sélections juste quelques points qui me dérange… Je cherche quelqu’un qui pourra faire la paire avec moi, énergique avec un goût prononcée pour la nature sauvage. Un homme qui respecte les femmes, ça c’est impératif. Doux et aimant. Pour le reste, mon instinct me sert de guide…

Pour l’instant, mon instinct n’a pas fait déraillé mon coeur après avoir rencontré quelqu’un.

Si possible, j’aimerai quand même qu’il arrive à s’intégrer à ma famille. Même s’ils sont accueillant, cela peut être un peu intimidant quand on est pas hybride comme nous… On est pourtant très ouvert, on a bien adopté Lin dans notre famille.

Hésitant encore à lui révéler que j’aime bien les hommes comme lui, je joint mes mains et baisse les yeux fuyant son regard.

A vrai dire… J’ai bien une idée du genre d’homme qui m’attire… Une homme un peu comme vous… De compagnie agréable, bon vivant et respectueux…

Je soupire dans le vide. Voilà que j’ai sortie une bombe comme celle-là. Je devrais me taper la tête contre le mur pour avoir dit une telle bêtise.

Les critères de la jeune femme ne furent pourtant pas incohérent avec ce qu’il était possible de trouver dans cette mare aux poisson immense qu’est l’Entre-Monde. Faire la paire fut même une évidence, le respect des femmes, un peu moins je pense, vu l’époque dans laquelle nous vivâmes.

Je réfléchissai à ce qui pouvait bien clocher à cette histoire. Puis la réponse me fut servie sur un plateau d’argent. Tout droit sorti de la bouche de l’hybride. Si sur le coup, je ne pu m’empêcher de laisser échapper un rire discret, ma crainte principale s’était avérée vraie : encore un traquenard de Lin. Restant bon enfant malgré tout, je mis aussitôt les pendules à l’heure, me tournant que très légèrement vers elle.

- Cela prouve bien que vous ne me connaissez guère.

C’était vrai théoriquement. Peut on juger un homme qui a blessé une femme chez qui il a vécu pendant des années - en couchant avec tout ce qui bougeait à porté de main sans même s’être rendu compte des sentiments profond qu’elle éprouvait - pour quelqu’un de “respectueux” ? J’en doute …

Je tournai donc les talons en direction de mon fauteuil et me rassit, sans piper mot, ne sachant plus quoi dire, ni quoi faire. Tiraillé entre ma colère contre Lin et le cas de la jeune demoiselle qui n’avait pourtant rien fait de mal. “Reste professionnel Gabu. Cette femme n’a rien fait de mal.”. Cette phrase, je me la tournai en boucle dans mon esprit. Mais en voyant son regard gêné, je voyais celui de Lin, la ressemblance étant plutôt frappante.

Le coaching avant tout, le sourire au lèvres.

- Pour ce qui est des plannings, cela dépend. Vous venez vers nous pour nous demander d’organiser un événement à une date de votre choix et nous mettons en place l’annonce pour que d’autres personnes se joignent à vous. Et afin d’éviter des débordements et donner un soupçon d’intimité, certains d’entre eux sont limités en places. Nos petit déjeuner autorise trois - quatre participants par exemple.

J’aimai vraiment la tournure qu’avait pris le Love Hotel depuis sa réouverture à Rivetiel. C’était incroyable de s’imaginer maintenant qu’un endroit à la base uniquement prévu pour des nuits délurées soit devenu un véritable lieu d’échange et de rencontre. J’avais une certaine fierté à y avoir posé ma pierre à l’édifice.

- Mais reprenons le sujet de base. En tout honnêteté, un coaching est surtout prévu si vous voulez charmer quelqu’un de précis. Ce que je peux vous dire, c’est que des hommes dans vos critères, il y en a des tas. Vous n’avez juste pas encore eu la chance de le rencontrer.

Je me levai de nouveau et d’un pas calme et posé, je m’avançai devant elle, toujours cette table basse nous séparant.

- L’homme qui aura des sentiments sincères à votre égard vous acceptera tel que vous êtes, peut importe votre niveau de croissance, votre mentalité, votre famille, votre espèce et j’en passe. - Je me tournai vers elle, lui offrant un sourire sincère. - Croyez-moi.

Si elle cherchait une relation durable, il fallait bien évidemment une personne réceptive et capable d’aller au delà des apparences, ne se fiant qu’à ses sentiments. Je continuai de la regarder dans les yeux.

- Vous m’avez fait savoir que vous savez user de votre charme. Vous n’avez donc pas à avoir honte de votre corps. Et une fois de plus, quelqu’un qui saura vous apprécier par votre maturité et votre personnalité sera tout à fait de capable de comprendre votre situation, et même de vous soutenir dans ces moments là.

Je n’avais pas beaucoup de solutions à lui proposer, hélas, mais j’espérai au moins que mes paroles sincères la fasse réagir. Qu’elle cesse d’avoir honte. Elle n’avait pas à avoir honte de son corps. Si quelqu’un comme moi avait pu déceler sa nature profonde en un seul regard, quelqu’un qui la voudra sincèrement comme femme le remarquera tout autant.

- C’est la raison pour laquelle je vous invite à continuer à participer aux événements et à organiser des rencontres - dans nos locaux ou non - histoire d’y rencontrer plus de monde. L’heureux élu sera bien dans le lot avec de la chance.

Etre mieux dans son corps

D’un coup, l’atmosphère devient pesante… Je savais bien que d'écouter Lin et venir ici était une mauvaise idée. Lui dire que j’aimerai un homme qui soit un peu comme lui jusqu’à maintenant, une seconde mauvaise idée. Ma mâchoire se crispe un peu à son aveu subliminal. Je sens une comme une tension dans sa façon de se mouvoir pour retourner dans son fauteuil et la colère dans son regard. Je me demande bien ce qui peut bien avoir déclenché une telle colère chez lui. Peut-être qu’être considéré comme une bonne personne… Voit-il quelqu’un d’autre en me regardant ? Un souvenir qu’il préférerait ne pas revivre ? Rien qui ne m’intéresse vraiment, ce n’est pas comme si lui ou moi voulait qu’il soit mon compagnon. Je me suis contentée de décrire quelques qualités qui me plaise et que j’ai vue en lui. Plus cet entrevue avance, moins j’ai envie qu’elle s’éternise. Brisant enfin le silence, il se contente de m’expliquer le fonctionnement des événements organisés par l’établissement. S’il pense me revoir mettre les pieds dans cet établissement, il se fourre le doigt dans l’oeil. Je ne suis venue que parce que Lin m’a offert ce bon sinon je ne serai jamais venue dans ce genre d’endroit.

Néanmoins, je l’écoute par politesse continuer son discours arguant qu’il y a plein d’homme bien dehors. Cela me déclenche un petit rire. Ces hommes, je ne les ai pas encore ne serait-ce que croiser… Se levant, il se place devant moi fixant mon regard tout en continuant de me vendre ses croyances futiles qu’un jour je tomberai sur un homme qui verra en moi, la femme presque trentenaire que je suis et non l’adolescente à qui je ressemble. Je croise les jambes attendant qu’il finisse son joli discours plein d’espoir. Je ne sais pas ce qu’il en est pour les loups mais nous autres renards n’avons pas une espérance de vie suffisamment longue pour nous permettre autant de patience. Si je veux avoir la chance de tenir mon bébé dans mes bras, je n’ai pas ce luxe. Mais il reste hors de question de faire ça avec quelqu’un que je n’aime pas… Je sourit lorsqu’il conclut par une nouvelle invitation à venir profiter des services proposés par le Love Hotel. Me levant, je contourne la table d’un pas souple et rapide.

Vous savez Gabu, une chose m’a vraiment surprise en arrivant dans cette ville. Vous savez quoi ?

Je m'arrête juste devant lui braquant mon regard dans le sien.

Ici, on croit dur comme fer au prince charmant et au coup de foudre.

Je lui tourne le dos faisant les cents pas dans la pièce veillant à ne plus trop m’approcher de lui.

Quand on vit dans la nature sauvage, on a pas le temps pour ces bêtises. J’ai toujours vécu au milieu des animaux sauvages risquant ma vie pour de la viande. Trouves un homme bien qui te respecte. Épouses-le, l’amour viendra en vivant ensemble. Voilà comment mes soeurs et moi avons été élevées. Pourquoi ? Parce que l’on ne sait jamais quand on va mourir quand on est nomade !

Je soupire tout en marchant.

Cela m’amuse beaucoup que vous me sortez ces histoires. “Vous verrez, un jour, un homme vous verra comme vous êtes vraiment et vous aimera”. Cela me fait penser à Lin quand je l’ai ramassée avant qu’elle arrive ici. Trahi par celui qu’elle aimait et dont elle pensait qu’il l’aimait.

Droite comme un i, les oreilles dressées, je le fixe du regard. Lin n’était pas un cadeau au début… L’ombre de celle que j’ai ramenée après un mois à m’occuper d’elle au milieu de la taïga. Une jeune femme joyeuse et pleine d’énergie. Combien de fois l’ai-je surprise à pleurer en plein milieu de la nuit croyant que je ne l'entendais pas.

J’ai mis un mois entier à la faire sourire ! Un vrai sourire, pas ce sourire de façade qu’elle a appris à faire toute sa jeunesse. Tout ça, gardez le pour les citadins, la vie m’a montrée que cela ne sers à rien de courir après cette chimère.

Une simple perte de temps que d’être venue à ce rendez-vous. Rester passive et attendre que l’homme idéal vienne taper à ma porte ? Un conseil bidon bon pour les gens bien au chaud et en sécurité dans les villes. Cela fait bien longtemps que mon peuple aurait disparu dans ces conditions. Et malgré qu’ils n’y ait pas cette soit-disant étincelle dans les couples, il y a très peu de tromperies chez les renards. Prenant la direction de la porte, je salue le loup.

Si nous en avons fini, je vous abandonne. Vulprim m’attend pour partir en expédition au nord.

Spoiler:

Comme prévu, je sentais que cet entretien avec Lin allait être un véritable fiasco.

Pardon, ai-je dit Lin ?

Son raisonnement n’avait ni queue, ni tête. Elle voulait d’un homme respectueux, doux et aimant en un claquement de doigt - le coup de foudre donc - mais me disait ne pas croire au coup de foudre. C’était complètement contradictoire et face à une telle femme je devais l’admettre : je ne sus vraiment plus sur quel pied danser.

Ses critères devinrent complètement flou avec le discours qu’elle me balança à la figure. L’homme devait faire la paire avec elle et donc l’aimer et la respecter comme elle était mais devait se marier tout de suite avec elle fonder une famille dans la foulée ? Sans rien dire et toujours mon sourire désinvolte aux lèvres, je l’écoutai silencieusement.

Cette séance de coaching prit encore moins de sens lorsque Maribelle évoqua le passé de Lin dont je me fichai allégrement. Où était le rapport ? Il fut évident que l’hybride me parla d’elle juste pour enfoncer le couteau dans la plaie et me rappeler l’horrible comportement que la Prétorienne eut avec moi dans le passé.

La suivant du regard, je notai qu’elle se rapprocha de la porte. Je n’aimai vraiment pas dire cela en tant que courtisan, mais peut-être que la fin de cet entretien était tout aussi bien pour elle, comme pour moi. Elle avait déjà jugé en entrant dans ce bâtiment et à ma vue qu’elle ne voulait pas être ici, difficile d’aider quelqu’un qui a des aprioris dès le départ. Cette fin était donc une évidence.

Pourtant, je me refusai à la laisser partir ainsi, pas avant de lui avoir expliqué le quiproquo qu’elle sembla avoir installé toute seule.

- Madame Sylanne, je crois que vous ne comprenez pas où je veux en venir.

Je devais réfléchir d’une autre façon dans ce cas … Elle semblait très attachée à sa culture, ce qui était logique dans un sens, mais voulait un idéal qui ne s’en rapprochait guère. Mais comment expliquer cela sans blesser ? J’en ai croisé des clients corsés, parfois même à la recherche du fameux “mouton à cinq pattes” mais là, c’était une première : le choc des cultures.

- Si vos origines vous dicte de vous marier et d’aimer ensuite, je ne peux pas vous reprocher cela, bien au contraire. Ce sont vos origines. Mais gardez en tête la chose la plus importante : le consentement mutuel.

Je m’approchai lentement d’elle, toujours mon sourire aux lèvres et les mains derrière le dos.

- Les attentes des hommes évoluent, il faut bien évidemment s’y adapter. De moins en moins d’hommes acceptent de se marier avec quelqu’un ou même de fonder une famille sans que ce soit la bonne personne. Là où d’autre recherche juste une amourette ou encore l’amour éphémère. Après, ce que je vous dis ne sont que des généralités.

Cette dernière phrase permettait de faire la transition sur la vraie force de notre magnifique capitale.

- Les cultures sont bien différentes dans l’Entre-Monde. C’est ce qui fait la richesse de cet endroit. Là où des personnes partagent votre vision de l’union, d’autre la réfute catégoriquement. Mais pour cela, il faut savoir s’ouvrir aux autres. Diversifier vos rencontres.

Et non “attendre sagement” comme elle semblait avoir interprété mes propos.

- Ce que j’essaye de vous faire comprendre, c’est que pour tomber sur le bon - ou du moins sur l’homme qui vous intéressera le plus - c’est de multiplier les occasions de rencontres. Ce n’est pas en restant enfermée dans un cercle d’ami précis que vous vous en ferez d’autres et que vous rencontrerez l’heureux élu.

Droit devant elle, je pris la poignée de la porte, prêt à ouvrir la porte.

- Je me doute que vous n’êtes pas satisfaite de mon discours et j’en suis navré. Sachez cependant qu’à la base, le coaching se fait lorsque vous avez trouvé quelqu’un qui vous intéresse. Il semble que ce ne soit pas encore le cas.

Dans un cliquetis, la poignée fut tournée et la porte s’entre-ouvrit.

- Je ne vais pas vous obliger à rester, ce n’est dans l’intérêt de personne. Sachez une chose : je vous souhaite de trouver cet homme un jour.

J’étais sincère. La renarde avait beau avoir le même comportement que sa jumelle humaine, elle méritait de vivre heureuse et ce ne sera pas en se mariant avec le premier homme qu’elle croise qu’elle va forcément l’être. Je préférai la mettre en garde à ma manière. À voir si elle avait comprit le message.

Et autant dire que si j’étais cet homme, la pauvre demoiselle aurait été victime d’adultère dès le second jour de vie de couple … Mais refermons cette parenthèse.

- Je vous raccompagne jusqu’à la sortie.