[Northrives] Prendre son envol

Ce fut sur cette étrange maison à l’architecture singulière que la nymphe craqua lors de ses premières visites à Northrives.

C’est une maison de bois cylindrique de 3 mètres de haut et d’un diamètre de 10 mètres. Au beau milieu, utilisant le sol comme support, une tour de pierre blanche, ajoutant 4 mètres de hauteur à la structure globale de la maison. La tour fait un diamètre de 5 mètres. Si le haut de la structure de bois se finit par des planches se reliant à la tour, le toit de celle-ci est en tuiles grises dites “queue de castor”.

La porte d’entrée donne directement sur la cuisine à gauche et le bureau à droite. Devant, la base de la tour. Le style général de la maison est sobre, avec des meubles en bois sombres qui se marient à la couleur des murs. Le sol est fait de la même pierre blanche que compose la tour. Chaque coin de la maison dispose de sa fenêtre. Elles se placent à 2 mètres du sol environ.

À l’opposé du rez-de-chaussée, la chambre a le sol en bois et les murs en pierres blanches. Elle est suffisamment grande pour y placer un lit deux places, une grande armoire et un coffre. Une imposante porte fenêtre donne sur un balcon à la matière première rappelant le sol de la pièce. Balcon que la femme-papillon aime appeler "sa piste d’atterrissage".

Nabi y a installé de nombreuses plantes un peu partout et un grand aquarium juste devant son canapé dans lesquels elle y met des espèces de poissons différentes. Un grand espace vert entoure toute la demeure, donnant champ libre à notre ouranie pour s’adonner à l’art du jardinage. Une clôture sépare tout de même l’espace de la rue.

Schéma de la maison:

Pour une première, elle fut mouvementée. La nymphe dû digérer le surplus d'informations qu'on lui avait donné à sa journée au Sanctuaire. Ayant pris un calepin pour tout noter, elle était à deux doigts de la tendinite. Heureusement, il lui laissèrent le lendemain de répit pour assimiler le tout.

Une fois passé les portes de l'hôpital, elle prit une grande inspiration, de l'air que proposait le quartier de Fumeroles certes, c'était déjà mieux que je surplus de produits désinfectant mélangés entre eux. Sa première pensée fut de sortir son baladeur de son sac, vérifier si elle avait eu des messages. Quelle question, elle en avait eu, bien évidemment. C'était sans compter K’ien qui prenait plaisir à parler de tout et de rien avec sa nouvelle camarade papillonesque.

Meliel a écrit:Hey coucou, j'espère que tu as bien dormi ! Et puis c'est ton premier jour de travail aujourd'hui ça va être trop bien ! Mais du coup hier t'as pas répondu, j'emmène quelque chose pour ce soir ? À part moi même.

Meliel a écrit:Ah non attends je sais ! Je vais emmener quelque chose d'original en plus de trucs à manger et tu saura pas ce que c'est ! Enfin si tu vas le savoir ce soir mais pas avant quoi...

Meliel a écrit:Oh et aussi ! Ouais non on en parlera ce soir de ça... J'arrête de t'embêter, faut que tu te concentre sur le travail ! À ce soir !

Ce dernier message lui fit hausser les sourcils. Qu’est ce qu’il pouvait bien avoir envie de lui dire ? Beaucoup de choses, elle s’en doutait. Haussant les épaules, elle se dirigea vers les transports en commun. Elle préférait faire la partie en sous-sol en tramway et emprunter la voie des aires une fois à l’extérieur.

Dès qu’elle fut arrivée chez elle, elle se dépêcha de prendre un bain. Il était hors de question qu’elle accueille Meliel dans cet état, préférant privilégier une jolie robe beige à dentelles pour l’occasion, le bas lui arrivant au niveau des genoux.

Devant son miroir à s’être convaincue pour la quatrième fois qu’elle était fin prête, elle enfila ses écouteurs et prévint son dieu favori.

- Allô, Meliel ? Je suis rentrée chez moi. Je n’attends plus que toi !

La journée avait été bien longue pour le dieu qui l'avait passée à tourner en rond dans son palais et autour à attendre la soirée pour finalement retrouver sa camarade papillon. Évidemment, il n'avait pu s'empêcher de lui envoyer des messages pendant cette journée, étant habitué à toujours parler il n'allait certainement pas se retenir d'envoyer des messages.

Les yeux rivés sur son appareil, Meliel attendait impatiemment l'appel de Nabi alors que la journée se terminait. Finalement elle appela, lui signifiant que sa journée était terminé et qu'elle était rentrée chez elle, prête à le recevoir.

- Oh d'accord ! Super ! Bouge pas j'arrive ! Ouais enfin de toute façon tu es chez toi tu pourrai pas trop bouger ailleurs... J'arrive ! Faut juste que je me rappelle du bon chemin et que je prenne ce que j'ai prévu... Michel ! Ah non, Bernard ! Ouais tu peux aller me chercher la boite de gâteaux ? J'vais me préparer et .... Ah mince la machine est pas éteint... Comment on raccroche là-dessus... Ah voilà. j'arrive Nabi !

Le dieu pressa le pas pour finir de se préparer, récupérant le plateau de gâteaux en souriant ainsi que le petit paquet qu'il avait prévu d'offrir à sa camarade ailée. Une fois prêt il prit enfin la route en direction de la demeure de Nabi, sautillant joyeusement. Il avait prévu le coup et avait demandé à ses gardes de lui dessiner un plan à suivre pour éviter de se perdre.

Après quelques minutes et grâce à son titre Perçant, le dieu parcourait les rues de Northrives, gardant précieusement son plan en main et le suivant à la lettre. Il arriva finalement devant la porte de la nymphe, son coeur battant la chamade, il prit quelques instants pour reprendre son souffle et remettre en place sa tenue avant de frapper à la porte, attendant qu'on lui ouvre, gardant un sourire radieux.

- Nabi c'est moi c'est Meliel ! Je suis arrivé ! J'espère que j'ai pas mis trop de temps, j'ai Bernard qui m'a dessiné un plan pour venir... Ou alors j'espère que je suis pas trop en avance ... Que tu ai eu le temps de préparer ce que tu voulais ...

Une fois entré dans la demeure de nabi, le dieu déposa le plateau de gâteaux sur la table, présentant tout heureux le petit cadeau qu'il avait aussi emmené.

- Tiens c'est pour toi ! J'espère que ça te plaira. Je voulais pas offrir une boite de thé, du coup j'ai pris quelque chose d'original, je t'ai emmené une bouteille, mis c'est pas de la boisson c'est du shampooing.... Je dis pas que tu te lave pas hein... En fait c'est le même shampooing que j'utilise pour mes cheveux et je me suis dit que ça pourrait peut-être t'intéresser... Voilà voilà.... Tu as passé une bonne journée ? C'était comment ?

La nymphe tournait en rond à vérifier maintes et maintes fois que la maison était bien rangée, que le repas qu’elle avait prévu était prêt, que sa robe lui allait toujours bien et qu'elle était physiquement présentable pour le recevoir. En l’espace de quelques minutes, c’était devenue presque chaotique dans l’esprit de la pauvre Nabi qui fut vite sortit de ses pensées, son cœur battant au rythme des coups sur la portes.

Il était déjà là.

D’un pas décidé, elle prit une grande inspiration et se dirigea vers la porte. Elle pouvait déjà entendre Meliel commencer à parler à travers. Tenant très fermement la poignée, elle ouvrit en grand, se présentant au dieu avec sa légèreté et grâce habituelle et son plus beau sourire.

- Bonsoir Meliel ! Non, non ne t’inquiète pas, tout est prêt, je n’attendais … plus que toi.

La nymphe eut un moment d’absence à l’admirer, sans piper mot, jusqu’à se mettre à rougir, se rendant compte qu'il ne valait mieux pas continuer à le faire attendre dehors.

- E-entres, vas-y ! Je t’en pris.

Elle le laissa rejoindre la salle-cuisine et déposer tout un plateau de biscuits en tout genre, surprise qu’il avait déjà énoncé par accident au baladeur. À deux doigts de le remercier, il en rajouta en lui donnant une bouteille de shampooing. Si dans un premier temps, la femme-papillon haussa un sourcil devant l’incompréhension d’un tel cadeau, elle fut aussitôt enchantée lorsqu’il lui expliqua la raison de son choix. C’était une douce attention de sa part. Nabi apprécia le geste et ne put s’empêcher de sourire timidement à K’ien.

- Merci Meliel, c’est gentil. Laisses-moi juste le temps d’aller la ranger, je reviens.

Sautillante, elle se rendit jusqu’à la salle de bain, ouvrant la bouteille juste pour sentir l’odeur du produit. Ce doux parfum l’enivra pendant l’espace de quelques secondes. Une fois fermé, elle déposa le flacon sur le bord de la grande baignoire et retourna auprès de son invité. Elle eut un moment d’hésitation avant de se décider à délicatement prendre la main de Meliel.

- Viens avec moi sur le canapé, ce sera plus confortable.

La demoiselle le guida jusqu’au sofa, suffisamment grand et confortable pour y accueillir trois personnes. Elle l’invita à s’asseoir avant pour ensuite se placer à côté de lui, désormais jambes croisées et souriante à pleines dents.

- Alors, il faut que je te parles de ma première journée, c’est ça ? Fatigante, mais superbe ! Il y a beaucoup, beaucoup de choses à retenir mais je vais m’y faire ! J’ai tout noté sur un calepin, je mémoriserai avec le temps. Sinon, j’ai sympathisé avec un des urgentistes. Un homme lézard très grand et très costaud qui s’appelle Regex ! Il est un brin trop protecteur mais ça a l’air d’être un joyeux luron. La dame de l’accueil aussi à l’air de bien m’aimer. - Elle leva la tête, croisant ainsi son regard. - Et toi, Meliel ? Comment s’est passé ta journée ?

Elle lui raconta sa journée après avoir rangé non sans surprise le cadeau aussi original que la personnalité du dieu. Beaucoup d'informations d'un coup qui ont fait qu'elle a du prendre des notes pour éviter d'oublier toutes ces connaissances.

Meliel, pour éviter un mal de tête à sa camarade, décida de ralentir son rythme de parole habituel alors qu'elle demandait à son tour comment s'était déroulée sa journée.

- Ca a l'air super en tout cas, tu as l'air de bien te plaire là-bas ! Un homme lézard .... Hm pourquoi pas... En tout cas je crois pas l'avoir déjà rencontré... Moi ma journée bah écoute comme d'habitude hein ... La plupart du temps je me suis baladé, puis j'ai eu quelques visiteurs aussi, puis encore des balades, puis j'ai pris le thé mais bon ça c'est comme toujours finalement et là maintenant je suis chez toi... Voilà voilà, c'est pas super passionnant...

Meliel pris un petit moment pour observer la décoration environnante avant de rediriger son regard dans celui de la nymphe, souriant comme à son habitude jusqu'à se rappeler de quoi il voulait lui parler à la base.

- Ah oui j'y pense ! Si jamais je reste dormir ici du coup, comment qu'on s'organise? Moi je dors où ? Et toi tu va où ? Est-ce que j'aurai besoin d'une lumière pendant la nuit si jamais je veux me lever boire un verre d'eau ? Est-ce que j'ai besoin d'avoir plus de couvertures que normalement parce-qu'il fait froid pendant la nuit ? Dis moi tout je t'écoute. Oh et bien sûr, si pendant la soirée tu as besoin d'un coup de main pour quoi que ce soit, tu hésite pas ! De toute façon je te demanderai à chaque fois si tu as besoin d'aide, t'as pas le choix.

Malgré son palais et son titre de Maître, Nabi fut mise face à la triste vérité : K'ien avait l'air de beaucoup s'ennuyer. Du moins, il s'occupait comme il le pouvait. C'était dans ces moments que Nabi aurait aimé être à ses côtés, passer du temps avec lui. À défaut, elle le fit le soir.

Suite à cela, elle lui adressa un sourire compatissant. Mais son visage changea du tout au tout lorsque la pauvre fut questionnée sur des sujets d'organisation pour la nuit.

- Oh ! Et bien …

Timidement, la nymphe regarda les environs, évitant à tout prix de croiser le regard du dieu.

- J'ai … pensé te laisser mon lit et moi dormir sur le canapé. M-mais ne t'inquiète pas pour moi hein ? Je me suis souvent endormi dessus. - Elle tapa légèrement sur l'un des coussins du sofa. - Ça reste confortable ! Mon lit a une couverture suffisamment chaud, tu n'as pas à t'en faire pour ça.

Nabi savait pourtant que Meliel se refusait à la laisser dormir seule sur le divan mais elle tenta de détourner son attention du problème. Elle se leva et ses joues commencèrent à prendre une douce couleur écarlate.

- T-tu veux … peut-être aller voir ma chambre ? Histoire de te faire à l'idée ?

C'était la première fois qu'elle emmènerait un homme dans sa chambre, au sens propre du terme. Mais d'un côté, elle fut rassurée que le premier soit Meliel.

Il aurait pu en mettre sa main à couper, elle comptait le laisser dormir dans le lit alors qu'elle prendrai le canapé, voulant faire croire qu'il serait tout aussi confortable. En aucun cas le dieu allait accepter cette décision, ou il ne s'appellerai plus Meliel.

- Je veux bien aller voir ta chambre pour visiter, de toute façon tu as vu la mienne au palais, mais ne compte certainement pas sur moi pour y dormir ! Aussi bien décorée soit-elle et aussi confortable le lit puisse-t-il être, ça reste ton lit à toi et donc tu y dormira. Moi j'irai sur le canapé et puis c'est tout ! Si tu veux absolument que je dorme dans ton lit, ce sera avec toi dedans !

Le dieu n'avait pas vraiment pensé ses paroles jusqu'au bout, ne voyant pas le sous-entendu flagrant qu'il venait de faire. Il cherchait simplement à faire comprendre à la nymphe qu'il ne voulait surtout pas empiéter sur ses habitudes et s'imposer dans sa demeure. Elle avait eu la gentillesse de l'inviter, c'était bien assez pour lui, il ne fallait surtout pas pousser le vice encore plus loin.

Meliel suivit tout de même sa camarade, observant joyeusement les décorations posées sur ou contre les murs, curieux de connaître les goûts de la nymphe jusqu'à arriver finalement à la dite chambre.

- Oh bah c'est joli dis donc ! Bon forcément c'est pas comme chez moi, en même temps si c'était exactement comme chez moi je me poserai des questions... On a tous nos préférences après tout. En tout cas c'est très joli ! Ah mais j'ai déjà dit ça... Ouais... En tout cas je change pas d'avis pour ce soir ! On reviens dans le salon ? Ou tu as autre chose à me montrer avant ?

Pour une simple histoire de canapé, la nymphe essaya d'en placer une pour faire gentiment comprendre à K'ien qu'il ne la dérangeait pas.

Puis vint cette phrase.

Nabi se stoppa net, les yeux écarquillés, essayant de savoir si elle avait bien entendu ce qu'elle venait d'entendre. Meliel eut clairement dit qu'il dormirait dans son lit qu'à condition qu'elle y soit avec lui.

Même si une infime partie d'elle même sut à quel point ce dieu pouvait incarner l'innocence et qu'il ne dut pas se rendre compte du sous-entendu dans ses propos, tout le reste de l'esprit de la jeune femme commença à lui faire imaginer des scénarii bien malgré elle, se traduisant concrètement par de jolies nuances de rouge qui s'affichèrent sur ses joues.

- Je … oui. Euh … - Elle pointa du doigt la tour blanche. - C-C'est par là.

Presque tremblante, évitant le moindre contact visuel avec son invité, elle le guida jusqu'en haut de la tour. Sans piper mot, elle laissa Meliel s'émerveiller tout seul. Quant à elle, son sourire était porté disparu contrairement au rouge sur son visage.

Voir son lit devant elle et la proximité de l'homme aux cheveux d'argent continua à lui provoquer d'étranges visions et elle fit de son mieux pour les effacer définitivement de sa tête. Le regard dans le vide, elle fixa la cadre sur sa table de chevet dans lequel elle avait précieusement mit le dessin que Meliel lui avait fait dans son carnet de croquis.

Il lui fallut plusieurs secondes avant de comprendre que son invité lui avait posé une question.

- Q-Quoi ? Ah ! Euh non, c'est bon. Tu as tout vu.

La demoiselle gloussa nerveusement en baissant votre la tête, toujours incapable de le regarder à nouveau dans les yeux. Ils descendirent tous les deux et retournèrent dans le salon. Nabi s'assit de nouveau après lui que le canapé, désormais plus proche de lui physiquement que tout à l'heure. Elle ne sut même plus comment agir avec lui. Elle voulut lui prendre de nouveau la main, voire même juste poser sa tête contre son épaule, des gestes tendres.

Impossible, bien trop tétanisée pour le faire.

Elle essaya juste de le raisonner une fois de plus avec pour seuls arguments ceux qui vinrent à la volé dans son esprit.

- Meliel, ça risque d'être inconfortable pour toi le sofa, tu ne crois pas ? Et puis, enfin …

Ses mains s'entrecroisent nerveusement. Elle osa tout de même poser cette ultime question.

- Enfin, je veux dire … tu es … vraiment sûr de vouloir … dormir avec moi ?

La nymphe semblait bien perturbée après l'annonce de Meliel et ne suivait plus vraiment la conversation, ou du moins pas entièrement. Le dieu prit un instant pour réfléchir à ce qu'il avait bien pu dire de ci perturbant alors que Nabi sembla reprendre ses esprits doucement, continuant tout de même sur le sujet principal de cette soirée, l'organisation de la nuit et l'endroit où chacun irai dormir.

La visite était enfin terminée et ils étaient tout deux retournés sur le canapé, Nabi demanda nerveusement si le dieu était sûr de ce qu'il avait précédemment annoncé. Il prit délicatement la main de la nymphe dans la sienne, souriant comme à son habitude.

- Je me fiche de savoir si c'est confortable ou non. Comme je l'ai déjà dit tout à l'heure, si tu tiens vraiment à ce que je dorme dans le lit, alors ce sera avec toi. Et puis, c'est juste pour dormir, non ? Nous n'avons rien prévu pour ce soir si ce n'est de passer un moment tout les deux, la nuit servira pour nous reposer. En attendant, est-ce que tu as besoin d'aide pour préparer quelque chose ? Le repas par exemple ou que sais-je d'autre ?

Meliel laissait glisser doucement son pouce sur le dos de la main de Nabi sans vraiment y prêter attention, gardant son sourire habituel sur les lèvres.

- Pour ce qui est de cette nuit, c'est à toi de voir si tu as envie de dormir avec moi ou non. Je me contenterai du canapé sans problèmes si tu juge que c'est une mauvaise idée. Nous aurions peut-être du faire cette première soirée au palais de K'ien finalement, la question des chambres n'aurait pas été un problème. Le dieu laissa échapper un léger gloussement de rire amusé, regardant la nymphe dans les yeux. - Mais finalement c'est peut-être plus convivial aussi ici. Un palais entier peut paraître imposant, même pour quelqu'un qui y est habitué. Peut-être une prochaine fois qui sait, si jamais ça t'intéresse de passer une nouvelle soirée avec moi bien sûr ...

À première vue, Meliel ne sembla pas comprendre la teneur de ses précédents propos. Nabi remerçia presque son innocence d’avoir pris le dessus. L’idée de dormir avec lui n’était peut-être pas mauvaise après tout. S’il s’agissait de bien plus, certainement que la nymphe trouverait que ça allait trop vite en besognes. Elle sourit alors au dieu, un brin rassurée.

- N-ne t’inquiète pas, j’ai déjà … - Elle se stoppa, observant le pouce de Meliel caresser le dos de sa main. - ... tout préparé. Oui.

Mais K’ien évoqua de nouveau le sujet de cette nuit. Comme il l'eût si bien noté, c’était à elle de faire un choix, savoir ce qu’elle voulait. S’en suit une autre invitation au palais. Même si les visites se firent de plus en plus régulières entre eux, Nabi n’allait pas s’en plaindre. Rater une occasion de passer du temps avec Meliel ? Que nenni !

Elle baissa le regard sur sa propre main dans celle du dieu. Les marques d’affections se multiplièrent au fur et à mesure de leurs fréquentations. Meliel lui plaisait, elle se devait de l’admettre. Peut-être que passer la nuit à ses côtés répondra à bon nombre d’interrogations qui tournèrent dans sa tête depuis des jours - en plus de passer un peu plus de temps avec lui. Elle releva la tête, souriante et croisant de nouveau son regard.

- Je … je me refuse à ce que tu dormes seul sur ce canapé.

La voix de Nabi était douce et posée. Elle quitta le sofa, sans pour autant lâcher la main de Meliel.

- Et pour ton invitation … - Elle se rapprocha, debout devant lui. - Tu sais déjà que la réponse sera “avec plaisir”.

La nymphe ignora quelle force étrange poussa à la faire réagir ainsi, mais elle se pencha vers lui, son visage se retrouvant au niveau du sien. Elle rougissait, elle avait chaud. Les doigts de sa main effleurèrent l’une des joues du dieu. Elle le regarda un instant dans les yeux avant de déposer ses lèvres contre l’autre joue. Ce après quoi, hésitante, elle s’écarta de lui.

- Merci Meliel.

Nabi recula, lâchant sa main et laissant K’ien seul sur le canapé. Le temps pour elle de préparer la table et de reprendre progressivement ses esprits.

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