Boss busters

Tandis que Meïna se dirigea du côté d'autres pièces, je balayais la pièce du regard. Ma coéquipière n'y connaissait effectivement rien en appartement moderne et en technologie. J'avais déjà repéré deux choses intéressantes : un petit meuble où un téléphone fixe trônait, et un bureau où y était installé un ordinateur. Il y avait aussi quelques rangements du côté du bureau. Si je voulais trouver des papiers administratifs, ce serait sûrement ici.

Néanmoins, les papiers signifiaient aussi beaucoup de temps. Je n'en avais pas. Je me dirigeais vers le téléphone et y trouvais un petit carnet avec des numéros "importants". Parfait ! Ce type ou/et sa femme étaient de la vieille école alors. Je lisais et trouvais les mots "Papa", et "Maman". J'ai rien dis, c'était pour la petite. Mais au moins, j'avais leurs numéros. Si j'appelais la femme pour venir à x endroit, je pouvais choper son téléphone et avoir l'école de la petite...

Meïna revenait à peine quelques minutes plus tard alors que je m'étais attelé au bureau, je feuilletais rapidement en espérant voir un nom d'école ou autre.

Pas grand chose de ce côté-là, mais j'ai au moins eu un 06. Disais-je en ricanant, et m'arrêtais subitement en me rappelant que mon équipière ne s'y connaissait pas en culture Ternoise. Pardon, un numéro de téléphone. La mère.

Je réfléchis rapidement à ce que j'allais bien pouvoir dire pour expliquer ce que ça allait pouvoir nous permettre de faire, puis finissait par me lancer.

En gros, avec ça, on va pouvoir leurrer la mère à un endroit. Là-bas, on la récupère, on l'enferme quelque part, et on peut savoir où est sa fille. Soit par son téléphone, soit en lui demandant directement. On peut directement tenter de demander où est l'école de la fille par téléphone, ou son travail, mais je suis quasi-sûr qu'elle va croire à de la pub ou à une c****rie.

Manquais plus qu'à trouver où on allait faire notre action, on pouvait aussi la ramener ici, ce serait plus rapide et on aurait un endroit tranquille directement. Il fallait juste se préparer à recevoir, mais avec Zeet dehors pour nous prévenir, il n'y aurait pas de problème.

Deux choix pour la suite : si on garde l'idée de l'otage, on peut aller à Magna, je peux facilement nous trouver une planque. Sinon, on peut rester ici, il y a moins besoin de garder un otage, faut juste les ramener ici et les buter. On peut aussi garder un otage ici pour accélérer les choses.

Aujourd'hui, j'en avais des idées. Ou du moins, j'en présentais beaucoup. D'habitude, je garde pour moi et je donne celle que je préfère, là... Je ne sais pas pourquoi, mais je présente. Peut-être parce que je ne connais pas la fille en face, et puis, son pouvoir me file les jetons... Des mauvais souvenirs. Zeet en a même rajouté en disant qu'elle avait la même prime que moi. Elle était donc dangereuse, même si j'avais confiance en mes nouveaux pouvoirs, il valait mieux être prudent.

Le regard circonspect, je vois que mon collègue ricane d'avoir eu un numéro de téléphone. Certes, je ne vais pas passer mon temps à juger …

Malgré ça, j'aime bien son idée. Mon sourire carnassier des grands jours refait surface. Cette mission se goupille mieux que tout ce que j'avais espéré ! Vais-je avoir le droit de goûter à cette douce délivrance d'assouvir enfin cette envie de meurtre omniprésente depuis mon emprisonnement dans ce monde sans intérêts ?

- Pas sûre que le mec connaisse les coins de Magna. Si c'est un patron corrompu jusqu'à la moelle je veux bien, mais j'ai des doutes sur un homme qui décide de fonder tranquillement sa petite famille.

Après les apparences sont souvent trompeuses, j'en suis la preuve vivante.

- Je pense que le mieux pour qu'il se dépêche, c'est de rester dans l'appartement. C'est un environnement qu'il connaît.

Après c'est à double tranchant. Il pourrait mieux prévoir quelque chose pour sauver sa femme et son enfant.

- Et pour la gosse, je pourrai tenter d'aller la chercher.

Devoir faire la bestiole gentille et amicale, ça m'est déjà arrivé et c'était cruellement efficace. Avec une gosse ça ne peut qu'être d'une simplicité démesurée.

Je laisse le soin à mon collègue d'appeler la femme, il maîtrise bien mieux que moi tout ce qui est technologie.

Là était bien la décision à prendre, la rapidité ou la sûreté. Si nous allions à Magna, nous éviterions pas mal d'ennuis possibles. À Tern, nous n'étions pas sûrs de ce qu'il pourrait se passer... Cependant, on gagnait en rapidité, et l'homme connaissant les lieux serait plus en confiance.

Très bien, t'iras chercher le môme et je resterais là au cas où ils rentrent plus tôt.

Je ne savais pas si Meïna pouvait le faire, mais il fallait bien que je laisse des libertés à la créature. Des libertés surveillées par mes hommes d'accord, mais des libertés tout de même ! En plus, le look "doudou" devait attirer les gosses.

Bon maintenant plus qu'à appeler...

Je n'avais néanmoins que trop peu d'idées sur le comment j'allais l'attirer, et où. Plus qu'un endroit où chercher ! Je sortais mon portable et allais voir les réseaux sociaux de la femme de notre cible. Plutôt facile à trouver vu comme le patron utilisait ce truc. En un rien de temps, je trouvais une ou deux amies à elle qui revenaient sur les photos récentes et anciennes, et qui ne travaillaient pas au même endroit qu'elle. Parfait.

J'appelais. Le téléphone sonnait... Je répétais mon petit speach dans ma tête. Puis une voix féminine se fit entendre de l'autre côté. Je l'avais, yes ! Je raclais ma gorge avant de porter l'appareil à ma bouche.

- Allô ?
- Allô, bonjour, la clinique Harmonie, branche du Sanctuaire des Braves de Tern, à l'appareil. Vous êtes bien "Elia Barker" ?
- Bonjour, oui c'est bien moi.
- Je vous informe que nous avons reçu "Natalia Borisovna" il y a une heure suite à un accident de voiture. Il y a écrit sur son dossier que vous êtes la personne à appeler en cas de problème. Je vous demande donc de passer ici pour signer quelques papiers et voir Natalia. Elle sortira d'en à peine 30 minutes de la salle d'opération. Pouvez-vous être disponible ?
- Oh mon dieu, Natalia... Euh... Oui, oui, je serai là. Me-...
- Très bien Madame Barker, nos médecins vous retrouveront donc ici, à la clinique, dans une demi-heure. Au revoir.

Je raccrochais. Je lui avais un peu coupé la parole sur la fin, mais je n'avais pas que ça à faire d'écouter ses jérémiades. Je passerais juste pour l'infirmier ou le secrétaire sec et méchant.

T'as entendu ? On a un rencard. Si tu veux, j'y vais. Ou alors vas-y si tu te sens d'y aller. T'auras qu'à la menacer avant qu'elle entre sans trop te faire cramer, et la ramener ici. Comme tu veux.

Je lui montrais le téléphone fixe.

Si j'y vais, je t'appellerai là-dessus. Tu as juste à prendre le téléphone et à le coller à ton oreille. Puis tu parles. Si tu entends rien, c'est que tu l'as mis à l'envers.

HRP:

Le coup de l'accident me fait beaucoup sourire. J'aime bien les gens qui ont de l'imagination et qui arrivent à trouver des idées à la volé. Ça change. Je lui répond en souriant.

- Entendu. Tu te charges de la femme, moi de l'enfant.

Juste le temps d'avoir le nom de la petite et Owen part en direction du Sanctuaire. Je me retrouve alors seule dans cet appartement bien trop calme.

Je souffle, encore intriguée par cet étrange gobelin au courant de mon existence et de mes méfaits. Même mon nom. Comment ? Me surveille t-il en permanence ? Il est évident qu’Owen a les moyens. Il ne peut pas avoir des compétences aussi poussées et efficaces sans y avoir mit de sa poche.

Travaille t-il pour quelqu'un ?

Ces questions me retournent l'esprit pendant que j'erre dans cet appartement vide, attendant impatiemment cette mélodie. Même si cette mission se passe très bien je n'ai qu'une hâte : qu'elle finisse. Je pourrai enfin dire que l'une d'entre elles se sera bien terminée et utiliser ces PIMs pour enfin m'équiper.

L'attente est longue et je ne trouve rapidement plus de moyen de m'occuper. J'ai presque envie de mettre le bazar dans l'appartement mais ça éveillera les soupçons. Dans le doute, le laisser tel qu'il est.

Puis la douce délivrance se matérialise par ce son strident de sonnerie de téléphone.

C'est qu'elle est sympa cette Meïna. J'allais pouvoir me dégourdir les jambes et m'amuser avec la femme du futur mort. Je sais à quoi tu penses, non pas m'amuser dans ce sens-là. J'allais la voir, la ramener gentiment dans une ruelle tranquille, et la buter. Pas besoin de trop d'otages dans tous les cas, les gamins sont même plus simples à garder. Trop faibles et trop c*ns pour tenter quoi que ce soit.

J'arrivais au bout d'une dizaine de minutes vers la clinique et repérais les lieux (caméras, ruelles). Je demandais à Zeet de rester sur place à l'appartement, autant qu'il garde un œil sur l'endroit et sur Meïna. En même temps, je lui demandais ce qu'il savait de la créature. Pour une fois, j'avais les infos gratuites. Un "cadeau" de sa part. J'apprenais que c'était une véritable tueuse. Plusieurs meurtres sur les bras, la petite !

Après encore un bon moment d'attente, je vis la femme arriver à l'hôpital, avant qu'elle puisse arriver à l'entrée, je coupais sa route et annonçais d'une voix calme.

Bonjour. Excusez-moi, j'aurais besoin de votre aide, j'ai perdu quelque chose vers là-bas. Vous pourriez m'aider à le retrouver, je vous ai vu pas loin et espérais que vous aviez vu quelque chose.

Tout en parlant, je lui montrais discrètement que dans ma poche de sweat, je tenais une arme. Chargée. Elle reculait d'un pas, comprenant rapidement ce qu'il se passait. C'était un braquage, en pleine journée.

Je n'aimerais pas déranger plus de monde, alors si vous pourriez m'aider rapidement et ne pas faire trop de bruit...

Je prenais décidément des gants sur des gants sur d'autres gants... J'agissais bien trop assurément pour mon ancien moi, cette mission n'était pas faite pour moi. Jouer l'espion et l'assassin pro était marrant, mais j'aimais aussi bien courir sur la cible en cassant tout sur ma route.

- D-d'accord, j-je vous suis.
- Merci beaucoup.

Elle se retournait et se dirigeait vers la ruelle que j'avais pointée, je la suivais de près et lui soufflais :

Cachez-vous derrière la poubelle, et attendez. J'arrive.

Quelques minutes plus tard, je la rejoignais dans la ruelle et pointais mon arme vers elle après avoir fait attention qu'il n'y ait aucun passant qui me voit.

Téléphone et porte monnaie. Vite. Pose pas de question et dépêche toi ou je te bute.

Elle s'exécutait rapidement et je les rangeais dans ma poche. Je donnais un coup sur sa tête pour l'assommer et me déshabillais rapidement. Non. Je n'allais rien faire avec cette femme. Pour me transformer en gargouille voyons ! Pas besoin de détruire mes vêtements ! Une fois en gargouille, ma main devint une longue pique qui se planta dans le corps de la femme et la tua sur le coup. Je cachais le corps dans la poubelle et me retransformais.

Plus qu'un appel à passer, le téléphone sonnait... Je regardais où se trouvait l'école de la fille en cherchant sur le net grâce au numéro trouvable sur le portable de la mère.

Hey. Cassandre ? L'école, c'est l'école Westview.

Je lui donnais l'adresse complète et après notre conversation, je raccrochais et me rhabillais, il fallait maintenant que je rejoigne l'appart.

Le signale d'Owen. Parfait. Je peux enfin quitter cet appartement. Maintenant, mon problème est de le faire discrètement. Passer par le passage conventionel au risque de me faire repérer ou passer par la fenêtre ? La deuxième option me semble plus fiable. Je pourrai toujours me rattraper du mieux que je peux avec ma lévitation naturelle. Quoi que ...

J'ouvre l'une des fenêtres qui mène à l'arrière de l'immeuble. Ça ne donnera pas sur la rue principale, il y aura déjà moins de chance que je tombe sur des gens qui vont me repérer sur la route. Les rues sont bien plus cadrées que dans n'importe quel autre endroit de l'Entre-Monde. Il sera plus facile de trouver cette école. Du moins je l'espère.

Je me suis trompée lourdement ... il m'a fallut un bon trois quart d'heure pour trouver cette école de malheur. Ça valait le coup à ce que je retienne l'adresse en tête ! Mais une fois devant la grille, j'observe les enfants, je les ai toujours détesté. Trop bruyant, trop fragile, trop fourbe ... Je prend alors mon air le plus amical et le plus doux. Me faire passer pour une tendre peluche ou une petite créature des bois venue sympathiser. Généralement, avoir l'air niaise et curieuse fonctionne très bien.

Un jeune garçon passe à proximité de la grille. C'est ma chance ! Je dois faire ma voix la plus mignonne possible et je vous jure que ce n'est pas facile.

- Hey ! Jeune garçon !

Nulle comme technique d'appel, mais ce n'est pas comme ça que les fées insupportable appellent les jeunes enfants ?

- Regardez ! Il y a un gnome !

Et là, ce que je craignais … il appelle tous ses petits copains, qui appelle ses copains et copines et se dirigent vers moi à vitesse grand V. C'est une bonne dizaine d'enfants - voire plus - qui se retrouve à me regarder tel une créature de foire et qui me posent des questions en tout genre.

Tout un brouhaha se met en place et intérieurement je m'agace. Je ne dois surtout pas le montrer devant les gosses, ils vont prendre peur. Quoi que, le groupe est bien trop dense, il faut vite que je fasse quelque chose avant que ça alerte les adultes. Ils vont certainement rappliquer fissa à ce stade …

-Sept ! Mission pour toi. Du grabuge près d'une école, va montrer ta trogne, ça devrait les calmer.

Chef, oui, chef... L'officier qui m'envoie le boulot ricane pendant que j'ouvre une porte donnant droit sur... Une école. Un enseignant inquiet me voit débarquer comme un héros de mauvais film. Avec mon manteau, mes rangers et ma tête à moitié finie.
Je lui montre ma face des mauvais jours, celle sans nanobots et lui sourit. Il est tout blanc quand il pointe l'index vers un groupe éloigné. La grille, les enfants se massent de l'autre côté. Je remarque une personne non loin des enfants.

[hrp: je ne précise rien pour te laisser de la marge de manoeuvre, tu as quelques instants pour tenter de m'échapper ou préparer ma venue]

Ce quelqu'un est louche et trop près de la grille, la procédure pour le directeur de l'école est de ne pas intervenir et d'appeler immédiatement la Caserne. Parfois, les méchantes personnes qui font du mal aux enfants sont aussi de méchantes personnes tombées dans la marmite de magie étant petits... D'où ma présence avec ma jolie carrosserie rutilante.

Pop-up, la photographie est analysée en tâche de fond. Pop-up, la liste des criminels surveillés s'affiche en périphérie de mes fonctions de surveillance.
L'image prend trois clichés de toutes les couleurs, spectre thermique, squelette, mouvements et revient à la normale. Mon processeur a un loupé, ce sursaut de bug dans mes capteurs déclenche en rafale une suite de calculs erronés. Heureusement, l'analyse des visages est terminée juste à temps pour...
Pop-up, individu recherché par la Caserne. Probabilité quatre-vingt pour cent. Même de dos, elle est impossible à confondre avec autre chose.
Qui est sur le coup ? Oh ! C'est bibi.
J'approche à pas rapides, le M5 charge. Une seconde.

-Meïna.

Deux secondes.

-Tu es en état d'arrestation. Un mouvement et je tire.

Trois secondes, mon arme est prête. Je suis à dix mètres d'elle, mon processeur relançant ses programmes mémoires, je n'ai pas eu le temps de vérifier quels étaient ses capacités... Je sens que cette arrestation surprise va encore devenir du grand n'importe quoi.

-Han !

Les enfants n'ont vraiment pas conscience du danger. Ils prennent de grands airs amusés, ahuris et avec des "han! un sanctuari !" "c'est une voleuse !" "han ! il va l'attraper". Un peu mon neveu ! Si je la loupe de si près c'est vraiment que je suis...
Pop-up, erreur grave, la seconde que met le système a évacuer l'incohérence et la petite dame prend la poudre d'escampette.
T'as mangé trop de boulons Septembre, tu deviens lent.

La ruelle se referme sur moi, sur elle. Un mur se dresse au bout et la voilà faite comme un rat. Le protocole veut qu'on évite de paralyser les criminels quand on peut les arrêter proprement.
Sauf que je suis passé pour une casseroles devant mon public, donc, je tire.

Une porte s'ouvre et la dame jetée sur mon épaule, je retourne à mon bureau.
Ah.. Attends, je ne suis pas censé en faire quelque chose de la petite dame ? Oui ! Les cellules. Changement de programme, je traverse les bureaux avec mon paquet et je salue les collègues de mon sourire un peu flippant. Quelques minutes plus tard, sous les regards médusés, j'envoie sur la couchette une Meïna dans les vapes.

-Petit cadeau de Noël. Bichonnez-la pour moi.

Maintenant je peux aller à mon bureau et me tourner les pouces devant une vidéo de chat.
Ah, non. Faut que je monte mon dossier d'accusation. Flûte !

Un portable, un portefeuille et des clés... J'avais ramené beaucoup de ma petite excursion. Il ne me restait plus qu'à attendre le retour de Meïna. Vu le temps que j'ai pris pour rentrer, je n'allais sûrement pas attendre bien longtemps.

Pour patienter, je branchai mon portable à une enceinte dans l'appart et me mis à danser et chanter. Une chanson, puis une seconde, puis une troisième... Le temps passait et toujours rien du côté de Meïna. J'envoyais des messages de temps à autre à l'attention de Zeet, mais apparemment rien. Ayant peur de m'être fait doubler, je l'envoyai faire un tour à l'école pour en apprendre plus. Ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard que j'obtenus un message clair : "Meïna a été embarqué". Il avait entendu ça de passants dans la rue. L'arrestation d'une criminelle près de l'école, ça pointait vers ma coéquipière, c'était sûr.

Déçu et en colère de son échec, j'ordonnai à Zeet de revenir en position puis réfléchis à un nouveau moyen de faire venir la cible. Trois musiques plus tard, je l'appelai depuis le portable de sa femme, un chiffon devant ma bouche pour éviter qu'il puisse reconnaître ma voix (sait-on jamais si c'est un fan).

-Allô chérie ?
-Non ce n'est pas ta chérie. Maintenant calme-toi. Si tu parais suspect, je tuerai ta femme et ta fille. J'ai les deux bien calmement ligoté derrière moi, alors tu as intérêt à faire ce que je dis, compris ?
-Oh mon dieu... Oui, bien sûr.
-Fais gaffe à ce que j'ai dit sur le fait d'être suspect. Réponds de manière simple et courte, ce sera mieux.
-D'accord.
-Bien, tu vas gentiment rentrer chez toi, de suite. Je te rappellerai quand tu seras sur place. Moins tu en sais, mieux ce sera. Oh, et ne pense même pas à le dire aux sanctuaris. On te surveille et je n'hésiterai pas à tuer ta famille.

Je raccrochais et souriais diaboliquement. J'arrêtais la musique et allais tranquillement m'asseoir dans la chambre après m'être préparé un verre de whisky - au moins le type n'avait pas des goûts de chi*ttes -.

Son arrivée dans le bâtiment me fut alerté par Zeet et j'appelais le type directement. J'aime être crédible.

-Allô ?
-Quand tu rentres, va dans la chambre et regarde sous le lit. Mêmes règles.

Je raccrochais à nouveau. "Regarde sous le lit", c'était pour paraître vraisemblable. S'il se doutait d'un truc, ce serait problématique.

Bruits de clé, une porte s'ouvre, se ferme puis il ouvre la porte de la chambre. Je l'attendais dans un coin, gants blancs sur les mains. Il entra et je fis tomber mon verre. L'homme se retourna d'un coup vers moi et son visage se décomposa. Il était livide. Pas le temps de crier pour lui, mon poing s'écrasait dans sa face. C'était largement assez pour mettre dans les vapes un humain comme lui. Je l'attrapais par le col et envoyai une salve de coups-de-poing sur son visage. Il pissait le sang tandis que mon gant devient rouge. La puissance d'une gargouille dans la force de l'âge est terrifiante. Son crâne ne tint pas bien longtemps avant de céder et que l'homme ne meurt.

Un sourire froid au visage, je regardais le corps satisfait. Je pris une photo du cadavre en guise de preuve pour le commanditaire, puis le laissais ici. En sortant, j'ordonnais au gobelin de faire disparaître le corps et m'en retournais à la bibliothèque par les dédales de Magna. J'en profitais d'ailleurs pour me débarrasser des gants.

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