Le repos des sirènes (pv Elliot et guérisseur)

Kilyan n'était pas rassuré. Son instinct lui disait qu'un requin mort vaut mieux qu'un requin en prison. Il hocha gravement du menton, mais ses yeux ne disaient rien qui vaille. Puisse les dieux faire que l'orque rencontre le requin un jour dans le secret de l'océan... L'histoire sera bien différente.

Un sanctuari ouvrait la porte devant eux. Le bras tendu, le dos un peu penché, il montra les mouvements perceptibles de l'autre côté. Le sanctuaire des braves et son pôle d'urgence s'activait après la porte ouverte.

-Après vous.

Il regardait les trois sirènes avec un petit air. Il était désolé, las, Kilyan sentait quelque chose émaner de lui, de la colère ou juste l'odeur de sueur d'un homme chargé d'adrénaline comme un paquet de nerfs. Le triton allait ouvrir la marche, avec Elliot qu'il avait relevé et ses yeux de nouveaux se posèrent sur la sirène.

Nérime était épuisée, son corps parcouru de tremblements, elle n'était plus terrorisée, elle avait des hoquets et pleurait toutes les larmes de son corps. Elles goûtaient sur la couverture qu'un secouriste avait posé sur ses épaules. L'orque s'approcha d'elle et la méduse eut un mouvement de recul. Elle le reconnu et accepta sa main comme celle d'Elliot. Les siennes étaient encore humide de larmes. Cette femme avait traversé l'enfer...

Ils traversèrent la distance les menant aux fumeroles, le sanctuaire au dessus, autour d'eux. Des infirmiers, des soigneurs, des médecins éparpillés dans la foule des blessés, des gens malades, des robots en morceaux et des blessures du quotidien.

Un médecin des urgences les approcha au moment où la porte claqua dans leur dos.

Il devait parler. Kilyan avait perdu l'avantage du terrain. Le retour à Entre-Monde et même l'idée d'être sous terre, ça l'avait refroidit. Les tourbillons sous-marins, ça n'avait pas de secret pour lui mais la vie en société à la surface, c'était une autre bataille. Kilyan comptait sur Elliot pour tout raconter. Il se prêta au jeu de bonne volonté. Mauvais calcul de la part de l'orque, il n'avait pas mentionné ses propres blessures à l'ondin avant leur arrivée ici.
Le chasseur chercha ses mots. Il n'y arrivait pas, ça ne voulait tout simplement pas venir. Il se contenta d'être très simple :

-J'ai traversé le tourbillon pour la retrouver. Sous ma forme de sirène j'ai des entailles sur ma queue et ma nageoire dorsale. Et, j'ai des coupures, des bleus et des brûlures.

Kilyan souleva légèrement son haut, révélant son ventre partiellement brûlé. Dans son cou, une entaille saignait encore et auréolait son col d'une tâche rouge.
Il ne savait quoi dire de plus, Nérime ne voulait pas lâcher son autre main, il restait planté là.
Avec Atrya c'est tellement plus simple pensa-t-il. Il se serait allongé et aurait laissé le poisson-ange faire sans se poser de question. Non sans éprouver un certain plaisir à être soigné par son ami d'enfance.
Une pensée moins agréable enchaina la précédente. Il ne saurait pas expliquer comment il s'est blessé et Atrya allait demander pourquoi il n'était pas allé directement le voir.
Quelque part, si Atrya était jaloux, ça faisait son jeu aussi...

Sur le visage de Nérime se révélait la peur. Elle avait lâchée Kilyan pour le laisser être soigné. L'orque était docile, perdu dans son propre silence, il laissa échapper un soupir pour les points de sutures. La cicatrice qu'ils laisseraient allait faire du tort à son amitié. Il passa une main dessus le pansement et grimaça. Alors il posa les yeux sur la méduse.
C'était clair, elle avait besoin d'un médecin et de ses proches. Ce n'est pas en s'accrochant à deux inconnus qu'elle s'en sortirait.
Kilyan sauta à bas du lit.

– Je dois rentrer maintenant. Si vous avez besoin de moi, je loge avec les commissaires sur K'ouen.

Il embrassa Nérime sur le front. Pour s'échapper, il esquiva sa main en se tournant vers Elliot qu'il salua aussi.

– On se retrouve à la bibliothèque plus tard ?

Sans un mot de plus, il quitta l'hôpital.

Sauvetage de

sirènes

Son ami préférait rester avec elle, bon ça fera un soucis de moins à gérer, elle ne hurlera pas ou autres. Lou enfile des gants spéciaux, sûrement pour éviter de se faire piquer par la patiente, je me mets en retrait, observant ses moindres faits et gestes, il palpe son corps, pose des questions simples un peu détournée pour savoir vraiment ce qu’il s’était passé chez son agresseur, même si que les réponses restaient assez vagues, on pouvait se faire une idée de ce qu’il s’était passé. Malgré tout, Lou semblait confiant pour sa guérison et rien ne grave à l’horizon.

- Bon ma chère petite Sirène, je sais ce qu’il vous faut, une petite Thalasso, beaucoup de repos et du chocolat chaud car il commence à faire froid. Je pense que seul le temps pourra être bénéfique pour vous. Je compte vous garder quelques jours néanmoins, le temps de faire les derniers examens, vous savez, le check-up habituel ! On va vous transporter dans l’aîle Marine, il y a le nécessaire et vous avez les plus grandes baignoires du Sanctuaire !

Lou retire ses gants, note ses observations et me passe les documents.

- Je vous laisse avec Moana, elle s’occupera de vous pour les prochaines heures !

Un petit clin d’oeil et une tape dans le dos.

- Petite, je te laisse faire !

Le voilà parti me laissant de nouveau seul avec eux.

- Bon, je crois qu’il a tout dit ! Si vous avez des questions tous les deux, n’hésitez pas.

Je prépare alors son hospitalisation pendant que je répondais aux questions. J’utilise l’ordinateur à ma disposition pour voir les chambres de libre dans la section.

- Alors, j’ai réservé la meilleure suite de l’Hôpital, allez Nérime, on grimpe dans la chaise et je vous transporte !

J’attrape le fauteuil et l’invite à s’y asseoir, on quitte la chambre et grimpe d’un étage. Je commence à discuter avec elle, savoir ses plats préférées et quel coin sous-marin elle avait visité, son ami y répondait si il le souhaitait. Après quelques minutes dans le labyrinthe qu’était le sanctuaire, nous voilà dans la bonne partie du bâtiment.
Bon voici la suite, je vous y dépose et je vous laisse tranquille, je repasserai d’ici deux heures, le temps d’être tranquille !

J’ouvre la chambre, c’était une chambre standard sauf que la partie salle d’eau était beaucoup plus grande, un grand bassin était à disposition en fonction de la taille de la patiente, tout était réglable, température mais aussi les assises qui étaient dedans. Une piscine de luxe !

- Je vous dis à plus tard, au pire sonnez et j’arriverais le plus vite possible !

Je laisse alors les deux sirènes et repasserait plus tard.

HRP: