le tintement de trop....

Il fallait s’y attendre, la question du pouvoir était prématuré, il donna une réponse assez complète pour ne pas qu’on y revienne, mais pour autant, assez vague pour ne rien lui donner de concret. Plus encore il retournait la question contre elle, il n’était visiblement pas dupe de son manège.

- Hum… Mon pouvoir tient plus de la malédiction que d’un avantage. Mais si t’es sage, je te le montrerais. Elle accompagna ses paroles d’un clin d’œil. Mais si tout découle de ta race ça veut dire que tu es juste humain ?

Elle avait peine à y croire, il était vraiment bien battit, elle connaissait peut d’humains aussi bien sculptés, soit il passait des heures à suer dans un salle de sport pour entretenir sa silhouette, soit son espèce lui conférait quelques avantages. Elle plissa les yeux, ce côté mystérieux ne faisait qu’accroître son envie de jouer. Elle voulait en apprendre d’avantage sa curiosité piqué à vif. Qui sortirait victorieux de ce petit duel ?

- Bien sure qu’on continue !

Joignant le geste à la parole elle prit son verre et le bala.

- Si ce n’est que ça, on pourra toujours passer au Whisky quand on aura finit cette bouteille.

« Son adversaire » ne semblait pas sourciller d’un pouce, elle savait qu’il ne serrai pas facile vu sa carrure, cependant elle se demandait si c’était normale qu’elle ne note aucun changement dans son comportement sous l’effet de l’alcool. Elle même commençait à avoir chaud, le rouge lui était monté au joue et elle commençait à s’éventer avec son carnet de note, mettant en avant sa nuque et ses épaules dénudés. A ce rythme elle serait soule bien avant lui… après elle avait quelques verres d’avances aussi.

Elle ne se laissa pas démonter pour autant, et attaqua son 5éme ou 6éme verre de la soirée, elle avait déjà perdu le compte. Son esprit se drapait d’une brume appréciable. La bouteille était presque vide, tout comme son répertoire de question, et toujours aucun plan d'action à l’horizon, elle ne savait même pas s’il avait des choses intéressante à dérober d’ailleurs.

- Mais dites moi ça doit rapporter le métier d’acteur non ? Vous vivez où ?

"Si t'es sage, je te le montrerai", hein ? Cette remarque ne tenait presque plus du pouvoir, et puis, une malédiction ? C'était une succube ? Si c'était bien le cas, ça tombait sous le sens. Enfin, je n'avais aucune envie de finir dans le lit de l'une d'entre elles, douées soient elles pour ça... Ma curiosité me poussait néanmoins à me demander si son pouvoir aurait effet sur mon corps de pierre, avec un peu de chance, ce ne serait pas le cas. Quant à sa question qui suivit, je n'avais aucune envie d'y répondre.

Eh bien... Comme toi. Si tu es sage, tu seras peut-être fixé.

En réalité, c'était plus "si tu n'es pas sage, tu le verras vite et ça ne te plaira pas", mais ce n'était pas quelque chose à dire. Et un autre verre d'enfiler pour la demoiselle, rapidement rejoins par un autre de ma part pour lui intimer de continuer. Les effets de l'alcool n'étaient pas encore arrivés chez moi.

Ahah, ce serait bien. Enfin, si tu tiens jusque-là. Dis-je en lui faisant un clin d'oeil.

Elle enfila un autre verre, et je pouvais nettement voir sur son visage que l'alcool faisait son effet. Elle avait fait un pas vers sa défaite. Parfait. Je resservais encore les verres et prenais le mien. Mon esprit commençait légèrement à s'embrouiller, ça montes doucement.

Une autre question tombait, elle sentait encore plus le côté voleur de la femme.

Oui, effectivement, je ne suis pas à plaindre. Et je suis le fier propriétaire du dernier étage et du toit d'une tour à Tern.

Je n'avais pas grand chose à cacher là-dessus, et l'idée de revoir la beauté directement chez moi était plutôt appréciable à vrai dire, même si c'était l'occasion d'un cambriolage. De plus, si c'était bien le côté voleur qui parlait, elle devrait sûrement se rapprocher encore. J'aurais donc peut-être la chance d'en savoir plus.

Si tu tiens jusque là ? Visiblement il ne savait pas a qui il avait affaire, jamais personne n’avais tenu la distance face à elle niveau alcool. Elle avait bien trop d’entrainement. Les yeux pétillants, elle porte un nouveau verre à ses lèvres. « à la tienne mon chou »

Owen était propriétaire d’un étage entier et d’un toit rien que ça ! Ça forçait le respect. Rubis devait trouver un moyen qu’il l’y emmène…

- Ouah ça marche fort alors ! minauda t-elle. Je parie que la déco vaut le coup d’œil, y a une piscine sur le toit ? Je te vois bien avec une piscine sur le toit, c’est digne d’une star…

Elle espérait que ce soit le cas c’était un prétexte idéal pour se rendre sur les lieux. Enfin une ouverture se dessinait. Elle avala un verre de plus, achevant ainsi la bouteille.

- Tu disais quoi ? vociféra t’elle. Si je tiens jusque là, c’est ça hein ?

A vrai dire la température était montée d’un cran, elle bouillonnait. Ses pensées furent interrompues par une voix perçante.

- Hélène !!! j’y crois pas c’est toi.

Rubis se fige sur place, cette voix la fait redescendre sur terre immédiatement. Elle fait comme si elle n’avait rien entendu et ne se retourne pas.

- Mais si c’est moi ! Tu ne me reconnais pas ? Alfonse ! oh allez je sais que j’étais pas un patron très cool mais tu pourrais au moins me saluer !

Le dénommé Alfonso se planta entre eux, cherchant a capter son attention.

- Je ne vois pas à qui vous parlez mais visiblement vous vous trompez de personne.
- Ah me fait pas ce coup là je te reconnaître entre mille au milieu d’une foule ! il posa une main sur son épaule, Qu’est ce tu deviens, j’ai appris pour Björn c’es…

Rubis lui lança un regard noir, un noir d’ancre meurtrier, bien que ses yeux soient rouge pas une once de vie n’y transpire. Pourquoi fallait il qu’on la reconnaisse maintenant ?

- Otez votre sale pate de là ! Je ne m’appelle pas Hélène ! Articula t’elle en détachant chaque syllabe, maintenant dégagez ! Vous nous importunez.

Rubis avait une main à la ceinture, prête à dégainer sa dague. Alfonso eut un regard triste, il avait enfin compris le message avant de répondre : « très bien je vous laisse » et de s’éloigner.

Rubis lâche un long soupire intérieurement, mais concevra à l’attention d’Owen, un sourire emmaille diamant, digne d’une publicité. Elle guetta dans les yeux d’Owen des signes de ce qu’il pensait. Avait-elle était assez crédible ? Ou le doute c’était-il immiscé dans son esprit ? Dans tout les cas elle devait partir d’ici…

- Décidément les gens sont bizarre dans le coin et si on allait ailleurs ?

La déco valait le coup d'œil, oui. Un style très moderne, et quelques touches de ma part. J'aimais beaucoup cet endroit, peut-être même plus que le QG que j'avais dans mon ancien monde. Elle demandait s'il y avait une piscine sur le toit, ce que je répondis d'un hochement de tête. Elle s'intéressait de plus en plus à ma propriété, hm ?..

Je répondis à son verre en vidant le mien, puis laissai un rire passer en voyant qu'effectivement, la bouteille était vide.

Pas mal, pas mal !

C'est ce moment que choisis un homme pour hurler le nom d'une femme. Rubis ne bougeait plus. Étrange... L'homme s'approchait par la suite, se mettant entre nous pour continuer son blabla. J'avais l'impression d'avoir reçu mon billet pour en apprendre plus sur la voleuse, manquais plus que sa réaction.

Elle ne laissait rien paraître, jusqu'à ce que l'homme parla d'un Björn où elle changeait totalement de regard et de visage avant de devenir plus ferme. J'ai décidément touché le gros lot, et vu ce qu'elle avait bu, j'aurais peut-être des occasions pour en discuter. J'intervenais aussi d'une main sur l'épaule de l'homme.

S'il vous plaît.

Il partait enfin, je ne sais pas vraiment si ce que je venais de dire avait été utile, mais au moins elle devait penser que j'étais dans son camp. Quel grand acteur je suis. Elle aussi n'était pas mauvaise d'ailleurs, d'un sourire, elle enchaînait.

Hm... D'accord.

Je reprenais ma veste, puis me dirigeais au comptoir du bar et réglais nos notes. Je réfléchissais aussi dans un coin de ma tête à l'endroit où nous pourrions aller. Revenir au plan initial : le braquage ? Ou aller dans ce qu'elle voulait : chez moi ? Les deux étaient bien tentants, bien que si je faisais le choix du braquage, elle ne me verrait plus de la même manière, et ça, ça me dérangeait, c'était trop tôt.

Vous voulez voir la piscine ? Dis-je en sortant du bar avec un sourire.

Après sa réponse, je cherchai à rejoindre une navette pour Tern. Puis, une fois au pied de l'île, un taxi pour arriver au pied de ma tour.