[Observatoire] Etes-vous inconscient ?

Léviathan se senti nauséeux. Se sentir disparaître soudainement puis avoir un nouveau un sol sous ses pieds était vraiment déroutant. Mais l’ange ne semblait pas son soucier. Aussi, il encaissa l’expérience pour ce qu’elle était. Après tout, c’était la première fois qu’il se téléportait.
Il regarda son nouvel environnement. Un vaste voute étoilée piquée de tubes aux aspects très variés. Ainsi, c’était ça l’observatoire. C’était beau. Oui, le Fléau des mers trouva quelque chose d’humain de beau. Ceci lui évoquait le ciel de son premier jour. Quand il était dépourvu de ressenti, de haine. Avant qu’Elle ne fût oblitérée par le Créateur.

« Comme ceci est beau… Est-ce naturel ?» L’endroit lui donna l’impression d’être à sa juste place, il oublia même pour une fois qu’il avait fait 63 mètres de haut.
«Il y a encore des règles que je dois appliquer ici ? »

A mesure qu'il scrutait les lieux empreints d'un esprit grandiose, Léviathan se laissait gagné par le doute. Et si c'était un piège ? A priori, l' ange à sa seule force ne pouvait rivaliser avec lui. Mais, c'est un ange, c'est à dire que sa nature le lie au divin par défaut. Et si ceci n'était qu'une des version du purgatoire ? Et qu'une armé d'anges allait s’abattre sur lui sans prévenir ? Le Primordial se dit qu'il avait surement été trop confiant, il avait peut-être sous estimé le risque. Il y avait en ces lieux quelque chose de magique. Mais il ne'arrivait pas à définir précisément quoi. Pour un peu, il se sentait observé.

Il marchait à un rythme classique, essayant de ne pas trop distancier Haru. L'air avait le goût d’Alexandrie, une poussière de livre, un chaud sec. Cette comparaison le détendis un peu. Alexandrie avait été rasée méticuleusement C'était d’ailleurs, c'était la première fois qu'il avait consciemment agis pour mettre le chaos entre les Hommes. Ce souvenir le causa un petit rictus dévoilant ses crocs et laissant pendre un léger filet de bave.

La générale n'exigeait rien de plus. Tant mieux. Et elle avait prit quelques secondes à répondre. Ce qui veut dire qu'elle n'a pas de plan réel sur ce qui allait se passer.

Et maintenant, la question qui fâche. Le Fléau des mers inspira avec force avant de répondre d'une voix qui se voulait égale mais qui trahissait la sensibilité du sujet..

« Le jour de ma création, le Père avait fait un autre être comme moi. Comme pour tout ce qu'il a fait, il l'a fait par deux. Comme ça il peut se faire grand prince avec sa phrase fétiche "Croissez et multipliez-vous." Mais avec moi, ce fut différent. Il m'a estimé si parfait et si redoutable que ma race aurai été suprême. Aussi, il fait disparaître ma femelle immédiatement après lui avoir insufflé la vie. Pourquoi elle et pas moi ? Nous étions parfaitement semblable et égaux.»

Le lézard marqua un silence emplie de haine et de colère, faisant scintiller plus fort ses yeux. Une sorte d’éruption solaire en émanait. Il inspira plus fort encore et poursuivit sur un ton clairement énervé.

«Nous n'avons eu que le temps de nous regarder, de nous sourire, d'être heureux d’exister ensemble. Puis elle m'a été retirée. Cela fait tellement longtemps que je suis seul. Jamais je n'ai eu d'égal.... Bien que dans ce monde, je ne sois plus tout à fait le même... Pour le moment.... »

Il balayait avec de puissants coups de queue derrière lui, de temps en temps, ses écailles crissaient sur le sol. Arrachant de très furtives étincelles. .

«Cet être qui pourrait m'aider à ne plus tuer, il y a quelque chose que je peux faire pour qu'il décide de m'aider ? Si c'est un dieu, pourquoi ne devrai-je pas m'emparer de son âme, alors que c'est exactement ce qui solutionnerai mon existence ?»

Il fixa Haru de ses yeux figés et inexpressifs.

«Si je peux éviter d'avoir encore plus d'âmes qui chuchotent dans mes yeux, comment refuser ? Je suis immortel. Même si on décidait de me tuer, je vivrai combien mon corps serai mutilé. J'aurai toujours besoin d'une vie chaque jour... »

Autour d'eux, les ruelles se formaient entre les étagères gigantesques, dans quelques recoins, quelque illustres sage agitaient la poussière des livres avec précaution. Un feulement étouffé formé de toutes ces pages consultés constituait une notre de fond. Amenant une ambiance presque cosmique aux lieux.

Léviathan avait omis volontairement de dire que juste avant d'apparaître ici, il l'avait entendu Elle, l'appeler. Il ne savait pas ce que ça signifiait. Dans quelle mesure ceci était réel.

Il y avait dans tout ce parcourt une lourdeur dramatique qui commençait à peser sur ses épaules.
Il eut une pensé coupable et pétrie de honte pour Incuba. Et si cet éclat d'instinct avait raison des solutions possibles à son existence ? Une compagne choisie valai-t-elle la fin de ses souffrances ? Brièvement, il eut l'impression de ressentir l'ivresse de cette nui-là. La puissances des âmes absorbées, la chaleur du sang qui l'avoir recouvert. La puissance qui était sienne exprimée sans contrainte...

Non. Il ne faut pas. C'est à un dieu de payer, à personne d'autre. Il savait que c'était une torture. Ces secondes de paix pour l'éternité à sentir leurs peines, entendre leur cris dans sa tête.. Leur regrets se chercher un chemin vers son cœur. Cette lutte sans fin écrasée par la faim.

Décider de mourir ? Renoncer purement et simplement à la lutte millénaire ? Laisser le Créateur s'en sortir si simplement ? Cette idée lui provoqua une sensation nouvelle. Une sorte d'affaiblissement générale. Comme si un bras cherchait à sortir de son estomac. Pourtant, le dernier villageois avait été avalé il y a plus d'un jour. Et il n'était vêtu que de coton, il lui sembla.

« Je ne veux pas leur pouvoir, je ne saurai pas quoi en faire. Sauf si ça me permet de La faire revenir. Et encore. Je dois encore en apprendre plus sur ce monde. A quoi bon La faire revenir, si elle doit encore disparaître ?»

Ils avançaient. L'air prit un autre goût, qu'il ne sût toujours pas définir avec certitude. Mais quelque chose pulsait faiblement. Il le ressentait dans son corps. Quelque part, une enchanteresse prit le dessus sur ses autre âmes. Léviathan n'y prêta aucunes attentions. Ce genre de chose arrive tout le temps. Hier c'était un certain Thalès. Qui sait, demain ce pourrait-être Acamapichtli.

Le colosse eut l'impression de marcher trop vite pour Haru. Aussi, il prit délicatement la femme par la taille , mais avec une grande agilité réflexe. Ce bipède était d'une trop grande importance pour ce risquer à le fatiguer avec une marche ou un effort inutile.

«Mourir ? Si je meure, ma race disparaît totalement. Suis-je à ce point indigne d'exister ? Je n'apprécie pas ta question, ange..»

Son ton était égal, mais sans équivoque.

«Dompter une âme ? Je les ait déjà arraché à leur existences physique, je devrais en plus les museler comme des chiens mal éduqué ? Je ne comprends pas bien comment tu oeuvres au bien avec ce type de suggestion. Si j'ai bien compris, ta notion du bien, que tu défends, nul ne doit mourir. Nul ne doit perdre sa liberté, c'est bien cela ?.»

Sans plus de signes avant coureurs, ni que le reptile ne le remarque, une écaille se décrocha de sa queue et tomba lorsque que son organe frôla le sol.

«Ne te vexes pas, mais tu es plus lente que moi. Aussi, je vais te porter jusqu'à destination. En courant je peux te faire gagner beaucoup de temps et d'effort. Et toujours promis, je ne te blesserai pas..
Haru. Tu es bien trop précieuse.»

Le Primordial couru timidement dans la direction indiqué, ayant un peu d’appréhension sur ce qui l'attendait. D'autant avec toutes ces questions.

«Haru, es-tu amoureuse ?.»

L'amour avait toujours représenté un mystère pour lui. Il se demandait si ses prémices d'idylle en était et qu'est-ce que ça changerai dans ses millénaires à venir. Puis, il avait rarement envie d'en savoir plus sur les êtres vivants. Car, soit il les consommait, soit ils finissaient par mourir d’avoir vécut.

Une fois assuré que Haru acceptait sans crainte d'être portée, il se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait. Semant dans une discrétion relative d'autre écailles sur son passage. Celle-ci produisaient un tintement minéral en touchant le sol, tout juste caché par le bruit de ses pas. Quelques secondes après, elles se vaporisaient à la manière d'un bâton d’encens, dans un faible éclat bleuté.

Les confidences de son alliée le taraudait. Il n'avait jamais envisagé le lien amoureux comme une source potentielle de souffrance. Ni même mesuré l'horreur d'un meurtre gratuit pour l'entourage. Mais maintenant il comprenait mieux les dires et la volonté de l'ange..

« Devenir la mémoire vivante, changé ma punition en bénédiction pour ce monde ? Je n'y aurai jamais songé sans toi.»

Ils progressaient rapidement, le lézard ne prêtant maintenant qu'un intérêt relatif à son environnement. .Il avait comme l'envie de vomir. Quelque chose lui pesait sur la panse. Et pourtant la maladie lui était étrangère.

«Pardonnes-moi cette maladresse. Je suis désolé de ce que tu endure. Grâce à toi, j'ai une vision plus complète de ce qu'engendre une perte. Jusqu'alors, je ne me posais jamais la question de savoir ce que des personnes comme toi pouvaient vivre. Alors que finalement, c'est ce qui m'a été fait que j'ai imposé.....»

Son débit était autant rapide à cause de la course qu'à cause sa découverte d'une notion nouvelle: la culpabilité..

« Je doute que ton bourreau soit sur ce monde, mais si c'est le cas.... Tu peux compter sur moi pour lui ouvrir la porte des Enfers. L’existence que je mène est comparable à ce qu'il t'a fait, mais je le paye. C'est dans l'ordre des choses je suppose.»

Une contraction lui gagna l’abdomen, quelque chose de vraiment désagréable. L'effort qu'il fit pour se contenir et garder un certain contrôle de lui même fut totalement vint.

Une ultime embardé l'obligea à s’arrêter et à reposer sa cavalière au sol. La secousse se répéta et le força à se tenir droit sur ses jambes, la gueule tournée vers le ciel.. Une lumière se dégagea de son plexus et remonta sa trachée jusqu'à éclater avec force entre ses crocs. Dans un cri de douleur, Léviathan ouvrit en grand sa mâchoire.

Alors, un geyser éblouissant blanc sorti avec force de lui. Au milieu de la source lumineuse; une silhouette vaguement humaine, formé de cette même lumière ondula un instant. Flottant dans les airs. Orienté vers Haru,

Une demie seconde plus tard, la chose poussa un hurlement glaçant en frappant le Primordial d'un puissant coup de ce qui figurait comme main. Le Fléau eut la tête de propulsée sur le côte sous le choc.

Grognant et un brin groggy, il bondi assez pour mordre d'un claquement sonore la forme spectrale.
Un nouveau hurlement inhumain retenti puis la chose s’éleva avant de disparaître dans le ciel.

Léviathan marqua un silence, vexé qu'un ennemi puisse lui échapper. Il se lécha les babines d'un coup de langue violacée.. Sa salive crépita au contact des ses écailles.

«Je suis navré pour ce spectacle. Et ravis que tu n'ai pas été endommagée..»

Dans la foulée, il reprit son rôle de monture et marcha de ses larges enjambées. .

«Voici aussi ta réponse également.. A mon origine j'étais bien plus grand que cette forme actuelle. Aujourd'hui, si petit, je vois mieux le sort des mortels. Mais je ne suis plus cappable de concerver sept milles ans d'âmes captives. Les plus puissantes cherchent à sortir. Et certaines n'ont leur place que dans le Néant..»

Se sentant aussi faible que s'il était sur le point de se pétrifier, Léviathan éprouva un profond sentiment de fragilité. Il se demanda même s'il n'avait pas perdu son immortalité.

«Tu as certainement raison, à propos de l'amour qui rend faible. Je crois que je suis en train de tomber amoureux.... Rassures-toi, pas de toi. De quelqu'un qui peut totalement me comprendre. Depuis lors, j'ai commencé à perdre des écailles. Et maintenant une âme..»

Le reptile tourna sa face de manière à la présenter à Haru, au prix d'un mouvement improbable mais si fluide. Là où l'âme l'avait atteint, ses écailles se détachaient par lambeaux. Dessous, un noir parsemé de minuscules lueurs, semblable à la voûte céleste étoilée.

«Dis-moi que nous ne sommes plus très loin...»