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[Background de Gabu] - Le loup, le renard et la minette

Jeu 20 Déc - 18:01


La légende raconte que les Lumillules, ces insectes volants qui pullulent dans la grotte du Souvenir, brillent de cette douce couleur bleue tamisée lorsqu'ils sont contrôlés par l'âme d'un défunt, sa dernière trace dans le monde des vivants. C'est de la qu'en découle le nom de cette grotte d'ailleurs.

Nous ignorions si c'était pour jouer ou si elle croyait en cette petite histoire mais Leiline avait toujours parlé avec eux lorsque nous l'emmenions ici. Elle adorait cet endroit et je ne pouvais qu'être de son avis. Ce lieu recelait bien des mystères. Ces étranges Lumillules et les plantes aquatiques dans les nombreux bassins naturels creusés dans la roche qui dégageaient une forte lumière blanche, laissant transparaître quelque chose de magique dans ces eaux et illuminant suffisamment les environs sans avoir besoin de torche ou de lampe. Il en fallait peut pour faire travailler l'imagination de la petite fille-chat.

Aldwin m'avait demandé personnellement de venir le rejoindre ici. Une affaire urgente m'avait t-il dit. Il m'avait même demandé d'emmener sa fille avec moi, c'était la Reine qui la gardait ce jour là. Il était difficile pour notre régente de laisser la future Chancelière aux mains d'un de ses gardes personnels, même s'il s'agit d'un des plus proches. Mais si la demande venait du père en personne avec lettre manuscrite et signé à son nom en guise de dérogation, la Reine ne pouvait rien refuser.

J'attendai donc sagement en ce lieu de Souvenir et surveillai la petite qui jouait avec les Lumillules, assis sur des roches judicieusement taillées pour faire office de sièges, un coude posé sur ma cuisse, ma main soutenant mon menton. Une source d'énergie et de joie de vivre intarissable cette enfant. Elle tenait bien de son père.

- Tonton Gabu ! Tu sais pourquoi papa nous a fait venir ici ?

Sa petite voix aigüe résonna dans toute la grotte et me fit sortir de mes songes. Je lui souris, mes dents brillèrent avec la lumière des courants d'eaux alentours.

- J'en ai aucune idée, peut-être une surprise ?

Elle adorait les surprises. Et quand nous parlions du renard, ce dernier débarqua enfin. Sa progéniture fut la première à lui sauter dans les bras tandis que je m'approchai dans une lenteur calculée derrière elle. Il avait beau être heureux d'avoir sa fille dans les bras, son sourire plein de malice habituel que j'admire tant fut voilé de peine. C'était la première chose qui m'avait sauté aux yeux à ce moment là.

- Je vois que j'ai pu compter sur toi Gabu.

Mon sourire désinvolte refit surface malgré mon inquiétude.

- Tu peux toujours compter sur moi.

Il approuva, sa fausse bonne humeur au visage. Je sentis qu'il n'était pas serein. Ça, c'est qu'il avait quelque chose de lourd à me demander.

- Leiline, Gabu et moi avons besoin de parler, ça ne te dérange pas de nous laisser un moment ?

La petite les connaissait ces moments. Il nous arrivait d'avoir des discussions en ce qui concerne des informations confidentielles sur la Reine, la Chancelière et j'en passe. J'étais certain que même si elle n'y participait pas, Leiline était capable de les comprendre avec le martelage que lui faisait sa mère sur le fonctionnement de notre système.

Mais elle fut compréhensible et retourna jouer avec les insectes de la caverne. Aldwin s'installa à côté de moi et je pus enfin me plonger dans ces magnifiques yeux azures.

- Qu'est ce qui ne va pas ?

Il lâcha un soupir, comme pour extérioriser une boule au ventre trop longtemps contenue.

- Tu n'es pas sans savoir qu'il y a un risque d'attentat ces prochains jours dans la capitale, n'est-ce pas ?

- Bien évidemment, c'est pour ça que je suis appelé à défendre la Reine.

J'étais l'un des meilleurs combattants de la garde royal. Je venais d'être promu garde personnel de la Reine depuis peu, il fallait l'admettre.

- Je sais que c'est difficile à dire mais je ne vais pas y aller par quatre chemins. Si jamais il arrivait quelque chose à ma femme et moi ... J'aimerais ...

Pourquoi parla t-il ainsi de malheur ? Cela cachait forcément quelque chose. La mine réjouie que je portais si bien habituellement fondit comme neige au soleil. Où voulait t-il en venir ? Lui même fût hésitant dans ses paroles.

- J'aimerais que tu protèges Leiline quoiqu'il arrive et que tu la garde à tes côtés pour l'élever.

Mes yeux s'écarquillèrent. Qu'est ce qu'il ne me demanda pas à moi, Gabu, cet homme-loup qui n'a jamais été capable d'avoir une relation stable et pérenne et donc en aucun cas un exemple de paternité.

- Ecoute Aldwin, je ...

- Gabu.

Il prit ma main, je ne sus quoi faire. J'avais le sentiment qu'il touchait ma corde sensible pour me dissuader de ce que j'allais lui dire. Il s'attendait très clairement à ma réaction et avait déjà trouvé comment la contrecarrer. Il me regarda droit dans les yeux, les siens étaient brillants, des larmes encore coincées au bord.

- Tu es le seul en qui j'ai confiance.

Non, impossible. Bien sûr que nous sommes proches tous les deux, mes sentiments auraient aimé l'être bien plus, mais pas au stade de le remplacer en tant que père dans la vie de le petite. C'était bien trop pour moi.

- Aldwin, je ne sais pas quoi dire. Je me vois difficilement m'occuper d'une fille et encore moins aussi importante que Leiline. Et je ne parles même pas de ta femme qui ne m'a jamais supporté ...

- Nous ne parlons pas d'Anoria là, nous parlons de Leiline.

Mais ce ne fut pas le pire. Instinctivement, je regardai l'intéressée et mon visage blêmit. Elle était dos à nous, sans bouger, son oreille droite était retournée dans notre direction. Elle nous écoutait, sans dire mot. Qu'est-ce qu'elle allait penser de moi après ce que je venais de dire ?

- Elle t'a toujours adoré tu sais ? Si elle t'appelle "Tonton Gabu", ce n'est pas pour un rien.

Ses paroles m’allèrent droit au coeur. Oui, j'étais touché par la considération qu'ils me portaient tous deux. Je faisais malgré tout partie de la famille.

- S'il te plaît.

Je n’eus qu'une envie : le prendre dans mes bras. Sentir son visage près du mien, son souffle chaud, ses lèvres frôler les mienne et lui sécher ces larmes prêtes à couler à n'importe quel moment.

Mais j'en fut incapable.

J'étais face à un père de famille qui demandait de l'aide pour le future de sa descendance. Je ne voulais pas que la petite se pose plus de questions à ce sujet et je sais que mon acte aurait très bien pu générer d'autres problèmes derrière. Pour l'intégrité d’Aldwin et celle de sa famille, pour mon patrimoine ainsi que mon poste de garde. La seule chose que j'avais pu faire, c'était prendre sa deuxième main.

Je ne pouvais décemment rien refuser à cet homme.

- Tu peux toujours compter sur moi.

Je retrouvai le soleil sur son visage, malgré la lumière ambiante. Il se leva et j'en fit de même. Je m'attendai à une poignée de main de sa part, comme pour clore un accord. Mais au lieu de cela, il se plongea dans mes bras. Ses mains s'étaient faufilées sur mes hanches et dans mon dos.

- Merci Gabu, merci pour tout.

Sa voix trembla. Aldwin était plus petit que moi, je sentis la chaleur de son visage irradier une bonne partie de mon cou. C'était très agréable. Son front se glissa contre mon épaule. Il pleura, silencieusement, seul des tremblements par acoups le trahirent. Je n'ai pu m'empêcher à lui rendre l'accolade. Après tout, c'est un moment que j'avais toujours voulu avoir avec lui. Je savourai cet instant avec de l'appréhension. Malgré tout, ce n'est pas pour la meilleure des raisons qu'il m'avait sollicité aujourd'hui.

Mes yeux fermés se réouvrirent et je tournai la tête, fixant désormais la petite Leiline qui nous regardait depuis tout à l'heure. Pas une once d'interrogation sur son visage stoïque. Une fois notre douce étreinte terminée, je m'approchai de la petite féline. Elle ne bougea pas d'un pouce et me regarda droit dans les yeux. Je posai un genoux au sol et une main sur son épaule.

- Leiline. Tu as tout entendu, n'est-ce pas ?

Elle me fit un hochement de tête très significatif du style "Difficile de ne pas vous entendre avec mon ouïe fine et la résonance de la caverne.". Je lui souris et ma main passa de son épaule à sa joue.

- Je te protégerai, quoi qu'il arrive.

Son petit minoi reprit vite de sa joie naturelle. J'avais le sentiment de l'avoir délivré d'un mal qui la rongeait. Elle se plaqua contre moi et me fit un câlin, elle aussi. Un instant de silence, les Lumillules continuèrent leurs danses autour de nous.

J'esperai du plus profond de mon coeur qu'il n'arriverait rien à Aldwin, mais il su désormais que sa fille chérie serait entre de bonnes mains si cela vint à arriver. Le plus tard possible ...
Gabu Van Derel
Courtisan du Love Hotel
Gabu Van Derel

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