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Re: Douceur sucrée
Dim 18 Jan - 22:04
Son modèle de quelques minutes avait eu bien des difficultés à rester immobile, luttant contre sa propre curiosité ; Siothrún en avait parfaitement conscience. Cela le gênait toujours autant, de forcer une personne à rester sagement assise à toujours regarder dans une certaine direction sans jamais dévier de l'objectif fixé. Les gens n'étaient pas, en général, habitués à se figer dans une position de statue loin d'être humaine. Bien entendu, dans le but de lutter contre son désir de bouger, de voir, de ressentir, son voisin lui avait un peu parlé. Autant dire que le dessinateur était habitué à devoir écouter d'une oreille distraite ce qu'on lui racontait. Lui-même ne répondait pas souvent, et seulement de réponses courtes, trop concentré sur ses traits. Son cerveau avait appris à mettre dans un coin tout ce qu'il entendait pour le ressortir plus tard, quand son propriétaire aurait le temps de répondre : des années d'entraînement. Aussi avait-il répondu à la question par mécanisme : d'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours dessiné. Sa mère l'avait très vite inscrit à des cours particuliers que le jeune enfant avait adoré. Le reste du monologue, le demi-dieu n'y réagit pas tout de suite, mais maintenant que son regard avait lâché sa feuille, les informations resurgissaient dans sa tête.
Buvant une autre gorgée de chocolat chaud - il remarqua avec déception que sa tasse était presque vide - le demi-dieu repensa à ces histoires d'océans, d'une vie très différente. Il fut surpris de constater qu'en effet, il devait être impossible pour les créatures sous-marines d'écrire ou de dessiner. Comment faisaient-ils pour communiquer, dans ce cas ? Ces étendues devaient être mille fois plus grandes que sur terre. De grandes villes comme Entre-monde existaient-elle sous l'eau - mis à part Atlantis ? Il s'était déjà imaginé être un poisson, mais jamais ne s'était-il imaginé vivre sous une forme humanoïde là-dessous. Autant dire que son voisin venait de réveiller une malicieuse facétie appelée curiosité.
« Donc... vous avez vécu dans les profondeurs des océans avant de vivre ici ? » s'étonna Siothrún.
Il tourna la tête, remarquant que le grand homme s'était de nouveau rapproché pour voir son dessin, et instinctivement il s'éloigna un peu du comptoir et penché la feuille vers la droite. Il reposa son crayon, l'abandonnant un instant, afin de regarder encore une fois son interlocuteur - plus précisément, ses branchies. Cette constatation était tout à fait logique, mais pas moins surprenante. Il réalisait un peu mieux ce que cela impliquait. Vivre dans les océans devait être fantastique ! Mais également dangereux, n'est-ce pas ? Y avait-il beaucoup d'humanoïdes comme cet homme ? Était-il au moins sûr que la véritable forme de son interlocuteur était celle d'un homme, et pas une moule ? Siothrún n'avait jamais visité Atlantis, il n'avait jamais porté son regard là-bas ni sous les eaux. Il s'étonnait lui-même de son oubli. Il savait déjà qu'il n'avait vu qu'une infime partie de ce que le monde pouvait montrer, mais ce rappel fut troublant.
« Je dois admettre que je n'ai pas beaucoup dessiné la vie sous-marine. Des rivières, des lacs, des mers, j'en ai dessiné, mais toujours vus depuis la terre. Une fois, je me suis plût à représenter un navire ayant coulé, mais c'était pour m'entraîner au pointillisme, ce qui n'est pas la représentation la plus réaliste. » confia-t-il à son interlocuteur. « Je suppose que je n'ai jamais essayé parce que... La vie, dans les océans, doit être radicalement différente de celle sur terre. »
À cette juste supposition, Siothrún chercha le regard de son interlocuteur pour avoir confirmation. En général, le jeune homme n'était jamais à l'aise avec des inconnus, sauf lorsqu'ils se mettaient à parler de dessin, de peinture, d'art. Évidemment, de par sa longue expérience dans le domaine, Siothrún pouvait en parler pendant des heures - rare sujet pour lequel il était bavard - sans aucun complexes - l'habitude. Alors même que son désir de faire le portrait de cet homme ne l'avait pas quitté, l'artiste se faisait envahir par un nouveau désir de dessiner la mer. La mer, vue de dedans, et non pas de dehors. Il ne connaissait pas bien la flore et la faune, ne savait pas comment une personne pouvait se sentir là-dedans, n'avait aucune idée de comment était perçue l'eau lorsqu'on vivait directement dedans. D'un certain point de vue, eux, êtres terrestres vivaient dans l'air, et n'en avaient pas forcément conscience. Était-ce différent pour l'eau ? Les courants marins pouvaient-ils s'apparenter au vent ? Indubitablement, ce soir, son regard irait se porter au plus profond des mers. Indubitablement, une fois dans sa vie, il essayera de visiter ce monde comme s'il en était un de ses habitants. Il se savait bien trop curieux, bien trop avide de ce découvrir cette vision différente du monde pour ne pas résister à ces tentations.
Cependant, pour pouvoir porter son regard là-bas, il lui faudrait quelques détails, après tout il n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler ce monde.
« Pourriez-vous - Enfin, accepteriez-vous de me décrire un peu ce monde ? Comment l'on s'y mouve, comment l'on y voit, comment l'on y vit ? À quoi cela ressemble t-il ? Est-ce totalement différent de la vie terrestre ? » osa-t-il demander poliment.
Siothrún attrapa à nouveau son bordeaux, et s'il quitta des yeux le visage de son voisin pour commencer à colorier la pupille, il n'oublia pas de prêter une oreille des plus attentive.
- Siothrún Nolan
- Suivi : Fiche Feuillet Compte en banque Demeure
Titre : Hotel
Race : Demi-dieu.
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Re: Douceur sucrée
Lun 19 Jan - 22:38
-Oui, toute ma vie ! L’océan c’est chez moi.
Apprendre à marcher et à s’habiller, à parler plutôt qu’à toucher, à se comporter comme les hommes d’ici… Nostalgique, Atrya porta son regard sur la suite des bouteilles colorées fièrement dressées de l’autre côté du comptoir. Un peu floue, cette vision lui rappelait les couleurs mélangés des coraux à la fin du jour.
Il acquiesça, il y avait des bateaux rongés par les coquillages tout au fond des abysses, la lumière elle-même était dévorée par les eaux noires et froides. Il n’en fallait pas plus pour Atrya, il inspira et commença à parler de sa maison qu’il regrettait d’avoir quitté.
-Il y a les grandes raies que nous protégeons, chaque saison elles passent au-dessus des coraux, elles dansent pour séduire les poisson-anges. Depuis les champs arc-en-ciel, nous glissons jusqu’à leur ventre et patiemment retirons les parasites qui s’y sont accrochés. Nous nettoyons leurs plaies et caressons leurs ailerons. Quand elles s’en vont, elles emmènent avec elles les voyageurs des mers, des poissons plus petits qui s’agrippent à leur ventre pour aller de coraux en coraux.
Atrya se reposait à l’ombre d’une coquille géante dont l’immense coque s’ouvrait lentement au matin et se refermait à la vitesse du soleil couchant. Elle abritait de petits coraux solitaires et des anémones lunaires. Atrya aimait leur caresse sur les voiles de ses nageoires.
Pour le triton les vrais poissons et les sirènes n’étaient différents qu’en taille. Il ne comprenait toujours pas cette différenciation que faisait les êtres de la surface. Il vivait parmi les poisson-anges qu’ils soient minuscules et dans les récifs au bord de l’horizon ou bien plus grand que lui : humanoïdes. Chacun était utile à sa manière et aucun ne faisait de différence. L’écosystème était fragile et d’un équilibre incertain. L’activité des tritons valait autant que celui des petits poissons dévoreurs d’algues et de plancton.
Ce qui signifie aussi que le beau triton qu’il était ne faisait pas de différence quand il devait aider un congénère triton de la famille des requins comme un aigle de mer, l’animal et non la sirène.
-Il y a une vieille carcasse d’une immense baleine près de mon récif. Les coquillages ont colonisé toute la colonne et tombent en cascade jusque sur le sable. Quand on nage au plus profond de l’eau, de petits cachotiers s’éparpillent en de petites explosions silencieuses, ils filent vers les dessous et parfois délogent de plus gros poissons.
Et alors…
-Il fait si sombre tout au fond, que l’arrivée des méduses est une fête, certaines forment de petites grappes de lampions bleutés, elles s’agglutinent à l’intérieur du cœur de la baleine et pour les déloger les tritons à large queue, moi j’ai des voiles se sentit-il obligé de préciser, je ne suis pas aussi rapide qu’eux. Donc, je disais, ils soulèvent en concert un courant depuis les profondeurs, les méduses s’échappent, portées par la mer. J’ai vu quelque chose comme ça à la surface, une envolée de montgolfières !
Emporté dans son élan, le regard perdu dans son imaginaire, il manqua de renverser le chocolat. Il n’avait pas l’intention de le boire et il le repoussa un peu plus loin devant lui tout en observant ses mains dont les palmes étaient rétrécies.
-Je suis désolé d’avoir tant parlé, cela fait longtemps que je n’ai pas été sous l’eau.
Apprendre à marcher et à s’habiller, à parler plutôt qu’à toucher, à se comporter comme les hommes d’ici… Nostalgique, Atrya porta son regard sur la suite des bouteilles colorées fièrement dressées de l’autre côté du comptoir. Un peu floue, cette vision lui rappelait les couleurs mélangés des coraux à la fin du jour.
Il acquiesça, il y avait des bateaux rongés par les coquillages tout au fond des abysses, la lumière elle-même était dévorée par les eaux noires et froides. Il n’en fallait pas plus pour Atrya, il inspira et commença à parler de sa maison qu’il regrettait d’avoir quitté.
-Il y a les grandes raies que nous protégeons, chaque saison elles passent au-dessus des coraux, elles dansent pour séduire les poisson-anges. Depuis les champs arc-en-ciel, nous glissons jusqu’à leur ventre et patiemment retirons les parasites qui s’y sont accrochés. Nous nettoyons leurs plaies et caressons leurs ailerons. Quand elles s’en vont, elles emmènent avec elles les voyageurs des mers, des poissons plus petits qui s’agrippent à leur ventre pour aller de coraux en coraux.
Atrya se reposait à l’ombre d’une coquille géante dont l’immense coque s’ouvrait lentement au matin et se refermait à la vitesse du soleil couchant. Elle abritait de petits coraux solitaires et des anémones lunaires. Atrya aimait leur caresse sur les voiles de ses nageoires.
Pour le triton les vrais poissons et les sirènes n’étaient différents qu’en taille. Il ne comprenait toujours pas cette différenciation que faisait les êtres de la surface. Il vivait parmi les poisson-anges qu’ils soient minuscules et dans les récifs au bord de l’horizon ou bien plus grand que lui : humanoïdes. Chacun était utile à sa manière et aucun ne faisait de différence. L’écosystème était fragile et d’un équilibre incertain. L’activité des tritons valait autant que celui des petits poissons dévoreurs d’algues et de plancton.
Ce qui signifie aussi que le beau triton qu’il était ne faisait pas de différence quand il devait aider un congénère triton de la famille des requins comme un aigle de mer, l’animal et non la sirène.
-Il y a une vieille carcasse d’une immense baleine près de mon récif. Les coquillages ont colonisé toute la colonne et tombent en cascade jusque sur le sable. Quand on nage au plus profond de l’eau, de petits cachotiers s’éparpillent en de petites explosions silencieuses, ils filent vers les dessous et parfois délogent de plus gros poissons.
Et alors…
-Il fait si sombre tout au fond, que l’arrivée des méduses est une fête, certaines forment de petites grappes de lampions bleutés, elles s’agglutinent à l’intérieur du cœur de la baleine et pour les déloger les tritons à large queue, moi j’ai des voiles se sentit-il obligé de préciser, je ne suis pas aussi rapide qu’eux. Donc, je disais, ils soulèvent en concert un courant depuis les profondeurs, les méduses s’échappent, portées par la mer. J’ai vu quelque chose comme ça à la surface, une envolée de montgolfières !
Emporté dans son élan, le regard perdu dans son imaginaire, il manqua de renverser le chocolat. Il n’avait pas l’intention de le boire et il le repoussa un peu plus loin devant lui tout en observant ses mains dont les palmes étaient rétrécies.
-Je suis désolé d’avoir tant parlé, cela fait longtemps que je n’ai pas été sous l’eau.
- Atrya Luyten
- Suivi :
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Statut : Guérisseur, Commissaire de K'ouen
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Re: Douceur sucrée
Mar 20 Jan - 21:31
Replongé dans son croquis, Siothrún par intermittence la tête, aussi bien pour se réapproprier l'image des yeux aux éclats de rubis que pour découvrir l'image d'un poisson-homme tout à fait enjoué dans sa description. Il aimait ces mers qui étaient à la base son lieu de naissance et de vie, cela ne faisait aucun doute. Son voisin était porté par ses souvenirs, ses joies partagées avec les eaux, faisant doucement sourire Siothrún. Il connaissait ce genre de discussions, lorsqu'il était curieux de découvrir un lieu grâce à ses yeux, mais ne s'en lasserait jamais. Écouter son voisin parlait de ces grandes raies et de poisson-anges dont le demi-dieu n'en avait même jamais entendu le nom, ne faisait que l'intriguer plus encore. Ce monde avait tout l'air d'être féerique, merveilleux, fantastique, et il ne fallait même pas traverser un miroir pour y aller. Son modèle lui donnait envie de plonger dans les océans pour découvrir tout cela lui-même.
Les yeux ne lui prirent pas beaucoup de temps, il avait essayé de reproduire cette impression de rubis qu'il avait eu, et n'avait su s'empêcher d'utiliser son fusain pour réaliser le noir, comme un petit rappel de leur début de discussion. Quelques traits adroits pour les cils, et Siothrún se lança dans les tâches bleutées du visage, très belles à son goût, alors que son cerveau continuait d’emmagasiner le flux de paroles. Là, à colorier des billes bleues aux couleurs de l'eau, Siothrún arborait un regard concentré et ses lèvres bougeaient silencieusement, ne semblant murmurer des conseils qu'au demi-dieu. Il fit plusieurs de ces petits cercles, mélangeant les bleus pour qu'elles soient toutes différentes, qu'elles aient cette apparence d'eau changeante, emportée par les courants la transformant continuellement.
Plongé dans la création de ces gouttes d'eau théologales, ses oreilles très attentives captaient tous les sons, le demi-dieu choisissant juste distraitement certains d'entre eux, comme baleine ou méduse, n'oubliant pas de regarder parfois son voisin, et de réagir à ce qu'il disait par un sourire. Il donnait ainsi l'impression de suivre parfaitement la conversation, alors que Siothrún se contentait de percevoir les émotions de la voix sans déchiffrer totalement ce qui était dit. Sa concentration était par trop captivée de ces cercles ronds qui le fascinaient. Finalement il ne serait pas utile de partir pour la mer afin de découvrir ses profondeurs, il lui suffirait de plonger le regard dans ce tourbillon aux couleurs si naturelles. Ses mouvements de poignets tournoyaient du mieux qu'ils le pouvaient, retraçant sur papier leur histoire. Alors que l'artiste en faisait une dernière, son trait continua en dehors de la forme, se prolongeant plus loin sur l'espace blanc de la feuille. La courbe était d'une grande légèreté, presque soyeuse à la vue. Il l'agrémenta d'autres bleus, et d'une goutte naquit un ruisseau.
Il devait se l'avouer, Siothrún était satisfait de ce croquis improvisé. Ses yeux observèrent avec expertise le dessin, le poussant à ajouter quelques menus détails, à rectifier un trait, à embellir plus encore. D'un coup œil vers le grand homme, il fut rassuré de l'avoir bien représenté tel que lui-même l'avait vu, et le voit. Il abandonna son crayon, remarquant enfin que le bruit qui l'avait accompagné jusque là s'était tari depuis quelques secondes. Son regard vert-doré se planta dans le rubis-sombre, les connexions de son cerveau réapprenant à communiquer entre eux. Des images marines flottaient dans son esprit au fil des paroles resurgissant, mais il n'était pas temps de couler.
« Je vous entends bien, et c'est un plaisir partagé. » rassura-t-il.
Lui adressant un autre de ses doux sourires, Siothrún attrapa sa tasse de chocolat chaud pour la finir. Le liquide commençait à tiédir, autant dire qu'il le finissait au bon moment. Celle de son voisin n'avait même pas été touchée. Entouré d'une douce chaleur - agrémentée d'une pointe d'agréable compagnie - l'artiste n'avait presque pas envie de repartir.
« En fait, je pourrais vous écouter pendant encore des heures. » lui dit-il.
La seconde d'après, il se rendait brusquement compte de ses paroles, qui pouvaient quelque peu porter à confusion. Ses épaules eurent un sursaut, la rougeur sur ses joues revint en un éclair, ses doigts se rejoignirent une fois encore dans ce ballet de gêne.
« Heu, enfin, ce n'est pas... si, mais, ce que je veux dire... heu... » le jeune homme se racla la gorge pour reprendre contenance. « Ce monde que vous me découvrez m'est passionnant ! Si je le pouvais, je plongerais volontiers dans les profondeurs océanes pour les découvrir, tant elles ont l'air fabuleuses. »
C'était vrai, mais la mer était si loin, si inaccessible. Il n'avait pas les moyens de se rendre aux plages sableuses, et encore moins de se procurer un quelconque système pour plonger au plus profond. Cependant, rien ne l'empêchait d'y aller en rêve. Siothrún le faisait tout le temps, il s'y épanouissait autant qu'en vrai, son imagination ne manquant pas de ressources. Il le ferait, et, comme il le savait déjà, ne résisterait pas à l'envie de s'essayer à le dessiner. Indubitablement les mots tournoieront dans sa petite tête et finiront par se glisser jusque dans ses poignets et ses doigts. Siothrún se pencha pour reprendre son sac.
« J'aimerais essayer de reproduire vos souvenirs. Dans les jours à venir, je vais esquisser ça, mais... Avant de faire une version définitive, j'aimerais beaucoup vous les montrer, afin de voir s'ils vous conviennent, si je ne me suis pas trompé. Est-ce que... je pourrais vous les faire parvenir ? » osa-t-il demander.
En parlant, Siothrún avait sorti un stylo noir à la mine très fine, avait reposé son sac et, sa demande un peu osée - ses joues rougissaient toujours - avouée, ses yeux accrochaient timidement ceux de son voisin, espérant une réponse - de préférence positive.
- Siothrún Nolan
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Re: Douceur sucrée
Mer 21 Jan - 23:42
- Spoiler:
- Théologales ?
Atrya, souriant toujours, se sentait plus détendu que jamais. Les yeux posé au rebord d’une rangée de cils, scrutaient avec toujours autant d’admiration les aventures expertes des crayons sur le papier. Il appuya son menton sur son main, accoudé au comptoir.
Il remarquait à peine la gêne sur le visage du jeune homme. Habitué aux humeurs changeantes des gens de la surface et peu habitué à leurs coutumes en matière de séduction, il ne trouvait pas cette situation embarassante.
Au contraire, il serait heureux de parler pendant des heures. De se souvenir, petits bouts par bouts, des éclats de sa mémoire envahie par l’océan.
Ses lèvres frémirent, il pourrait presque sentir le goût du sel sur sa langue.
-Quand vous voulez, je vie au palais de K’ouen.
A la manière d’un néon qui travaille dur pour s’allumer avant de s’illuminer, Atrya se redressa brusquement.
-Je ne me suis pas présenté ! Je me nomme Atrya Luyten, guérisseur pour la Res Pubica de K’ouen.
Sans avoir conscience d'en avoir trop dit, Atrya souhaitait, pendu à ses lèvres, que le dessinateur se présente à son tour.
Il n’était pas si fier que ça d’être guérisseur du patient le plus impertinent de la galaxie, mais c’était son travail. Son utilité à a surface. C’était aussi cette fonction qui lui permit de payer son chocolat refroidit quand le tenancier vint chercher sa monnaie.
Le poisson-ange chercha durant quelques instants son badge, priant intérieurement de ne pas l’avoir oublié au palais.
Que pourrait-il arriver de pire ? Ayame venant le chercher à cause d’un chocolat chaud… Le barman se pencha aussi sur le comptoir et regarda avec un œil appréciateur le dessin qui prenait forme sous ses yeux.
-Vous savez, dit-il enfin, j’ai vu des hommes comme vous, plonger profondément dans la mer. C’est même grâce à l’un d’eux que je suis là. Je ne sais pas bien comment il s’y est pris, mais si je le découvrais, je vous le dirai. Imaginer ce qu’il y a sous l’eau ne vaut pas de le voir et de le vivre.
Le sérieux d’Atrya le surpris lui-même. Il se reprit d’un sourire :
-Mes nageoires me manquent.
La brève visite d'Atlantis quelques mois auparavant avec Freya avait participé à augmenter ses frustrations. Amer de devoir nager dans un simple bassin dont les filtres crachaient une eau fade, il lui manquait aussi le contact des sirènes et tritons. Leurs écailles filant les unes face aux autres, leurs voiles mélangées. Une main effleurant son épaule pour lui indiquer le passage des baleines grises. Une vie de concert en plein silence.
Il soupira.
- Atrya Luyten
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Re: Douceur sucrée
Jeu 22 Jan - 19:18
- Spoiler:
- J'ai eu la même réaction en CM de Littérature du 19ème siècle. Apparemment, ça veut dire « pourvu de vertus divines », comme je l'ai noté dans mon cours. En utilisant un nouveau mot, on le retient plus facilement !
La joie de recevoir l'accord de son voisin pour le rencontrer dans les jours à venir se mêla à la surprise d'apprendre son lieu d'habitation. Le palais de K'ouen, rien que ça. Siothrún savait ses grandes maisons excessivement protégées, plus encore depuis l'intervention des dieux. Il n'avait rencontré qu'un seul maître depuis son arrivée dans la ville, qui n'était plus en fonction. Des personnalités très bien gardées mais également qui se gardaient farouchement, dont l'artiste ne savait rien. Il avait du mal à imaginer un homme aussi simple (dans le bon sens du terme) que son voisin, vivre là-dedans. Peut-être était-il de la famille, ou travaillait-il là-bas. Dans tous les cas, il se voyait mal venir avec ses gribouillis à la Res Publica de K'ouen pour parler de vie marine. Ce serait très compliqué, avec la surveillance mise en place. Un peu gêné par cet empêchement, il ouvrit la bouche pour lui demander quelque chose qui ne vint pas.
En fait, l'homme répondait à sa question avant même qu'il ne la pose. Monsieur Luyten - ou plutôt Docteur Luyten ? Au moins comprenait-il mieux sa présence dans le palais d'un maître. Encore qu'il imaginait mal l'utilité pour un homme d'avoir son guérisseur attitré, sauf si le dit-maître avait des tendances masochistes. Ses pensées partaient sur le mauvais chemin.
« Siothrún Nolan. Ravi de faire votre connaissance, M. Luyten. » lui sourit-il.
Cela était sincère, Siothrún appréciait toujours de rencontrer de nouvelles personnes. D'autant plus si la personne était polie, charmante et pleine d'histoires à raconter. Si au début, il avait juste espérer trouver de l'inspiration puis se réchauffer un peu, le demi-dieu avait passé un bon moment. Parfois, une simple attention, une petite discussion autre que "professionnelle" était revigorantes. Ses rares compagnies venaient principalement du milieu des médias, il n'avait personne qu'il voyait régulièrement pour le simple fait de se rencontrer et de partager un moment ensemble. Aussi, avoir rencontré Atrya et qu'il accepte de le revoir faisaient plaisir à Siothrún. Le simple automatisme de mettre un nom sur ce visage était plaisant.
Il ouvrit de nouveau la bouche, cette fois-ci pour lui demander où et quand ils pourraient se revoir, ou s'il préférait qu'il lui envoie le tout par courrier ; mais le gérant du bar s'approcha pour recevoir son dû, et reprendre sa tasse vide. L'artiste remarqua bien sûr le regard curieux de lu quarantenaire sur sa feuille, ce qui le fit rosir de gêne et de plaisir mêlés. Il était plutôt content de cette improvisation, mais il n'avait pas tout à fait fini. Dégainant son stylo noir, le dessinateur se pencha une dernière fois sur le portrait de profil. Il apposa en bas à droite sa patte d'artiste, son prénom et la première lettre de son nom. L'écriture était très fine, très précise, très fluide. Ce n'était pas une écriture carrée d'homme, mais des courbes douces indéniablement artistiques. La même que celle présente sur toutes ses œuvres.
Cependant, avant de le décréter totalement fini, sa rencontre avec Atrya lui fit penser à quelques vers d'une pièce de théâtre d'un dramaturge relativement connu à Entre-monde. Il trouva une dernière place, en bas, pour les rajouter.Par le froid de mon âme vous avez su passer
Puis votre chaleur bienfaitrice a ébloui
Mon être. Mon Aimée, votre sourire s'est
Formé ; qu'il m'obligeait à vous concéder : oui.
▬ Aurore Lhonatar.
Bien qu'il s'agisse d'une déclaration d'amour, ce n'était pas du tout l'intention de Siothrún. Il s'agissait juste d'un petit remerciement pour sa compagnie et son sourire. D'un rapide coup d'œil, il vérifia ne pas avoir fait d'erreur.
Le temps qu'il écrive ceci, son voisin avait payé sa boisson - toujours intacte - et reprenait la parole.
« Avec tous les moyens technologiques et magiques de la ville, il existe bien des moyens pour nous de voyager dans les mers. Cependant, il faut pouvoir financer un tel voyage. Et je ne peux pas. » avoua-t-il, la mine un peu défaite d'anéantir les rêves d'Atrya.
Le métier d'artiste était mal payé, plus encore à Entre-monde où l'art n'était pas mis en exergue. Bien qu'il existât quelques exceptions, les habitants de la ville étaient rarement cultivés et plus encore rarement intéressés par le fait de se cultiver. La population se plaisait à vivre dans ce monde-ci sans s'évader dans d'autres univers imaginés. Il semblait que plus rien ne pouvait les surprendre et les captiver. Quand bien même, l'artiste en herbe qu'il était n'avait aucune envie de changer. Il se plaisait dans son art et ne changerait pour rien au monde. De toute façon, l'argent n'avait jamais eu aucune valeur aux yeux de Siothrún. Il vivait très bien sans - seul son estomac se plaignait de temps en temps, en vain.
Un tel voyage était pour lui un rêve qu'il lui faudra juste réaliser une fois dans sa vie - il avait le temps. Pour le moment, il se contentera de voir de ses yeux les profondeurs bleues. Rien ne sera comparable au fait de le vivre, mais parfois il était bien de se contenter du peu que l'on a. Sortant de ses fantasmes, Siothrún écarta de la main les crayons étalés sur le comptoir pour attraper le portrait d'Atrya. Il l'observa une dernière fois, puis le tendit à son voisin. Son regard coula naturellement sur le véritable visage, l'admirant encore une fois, songeant une énième fois à la beauté envoûtante de ces gouttes bleutées. Siothrún fit à Atrya son plus beau sourire, celui qui touchait au plus profond les âmes, celui qui montrait à cet instant tout le plaisir qu'avait le demi-dieu à offrir ce très modeste présent.
« Je vous en prie, gardez-le. » Plus timidement, il ajouta : « Disons qu'il s'agit d'un petit souvenir de la terre ? »
- Siothrún Nolan
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Re: Douceur sucrée
Ven 23 Jan - 13:10
Atrya, Atrya, insistait-il après un « ravi aussi » d’usage et de franchise. Il reçut le dessin avec délicatesse. Il avait l’impression de soulever une feuille de sucre qui pourrait se désintégrer en un instant si ce dernier n’y faisait pas très attention.
-Merci, merci beaucoup, répétait Atrya.
Le dessin entre les mains il n’en détacha son regard que pour répondre au sourire du jeune homme.
-On se reverra et je vous emmènerai en mer.
Le poisson-ange était persuadé d’une chose depuis ses premiers pas sur terre, les êtres vivants au-dessus de l’eau étaient d’un ingéniosité époustouflante. Il devait exister un moyen accessible pour un dessinateur au compte en banque moins rempli que celui d’un Maitre de descendre au plus profond des mers.
Comment avait fait Wergeld ? Il y avait cet énorme vaisseau…
-Je trouverai un moyen même si je dois partager mes nageoires pour ça !
Il ne pouvait pas concevoir qu’on ne puisse pas aller sous l’eau. Maintenant qu’il en avait parlé, lui-même angoisserait certainement si on lui expliquait qu’il ne pourrait plus y retourner.
Comme une idée qui grimpe et fait son chemin, Atrya se rendit compte que ses projets de repartir en mer compromettait la sécurité du cadeau qu’on venait de lui faire.
-Avant je vais devoir trouver un moyen de protéger ce dessin, dit-il, dans un étuis ou bien…
-Essayez avec du verre, dit le barman en essuyant rapidement le comptoir devant lui. Une plaque de verre, votre feuille, une autre plaque de verre. Il y a des machines à Cerclon qui peuvent aspirer tout l’air entre les deux vitres. Je l’ai vu de mes propres yeux, ils mettent alors une sorte de résine autour et plus rien ne peut entrer, même l’air !
Le visage d’Atrya s’illumina.
-La résine résiste-t-elle à l’eau de mer ?
-Peut-être bien ! Ils doivent avoir des trucs résistant à Cerclon. Vous avez vu ce robot qui a plongé dans le temple du requin ? Un robot qui nage, j’ai vu pas mal de choses depuis que je suis dans l’Entre-Monde mais ça…
Le barman leur rendit un sourire en débarrassant la tasse pleine d'Atrya. Il avait fini par comprendre que le poisson n'était pas un grand amateur de chocolat.
-Je la ramasse ou l'un de vous veut la boire, demandait-il ?
Atrya haussa les épaules.
-Merci, merci beaucoup, répétait Atrya.
Le dessin entre les mains il n’en détacha son regard que pour répondre au sourire du jeune homme.
-On se reverra et je vous emmènerai en mer.
Le poisson-ange était persuadé d’une chose depuis ses premiers pas sur terre, les êtres vivants au-dessus de l’eau étaient d’un ingéniosité époustouflante. Il devait exister un moyen accessible pour un dessinateur au compte en banque moins rempli que celui d’un Maitre de descendre au plus profond des mers.
Comment avait fait Wergeld ? Il y avait cet énorme vaisseau…
-Je trouverai un moyen même si je dois partager mes nageoires pour ça !
Il ne pouvait pas concevoir qu’on ne puisse pas aller sous l’eau. Maintenant qu’il en avait parlé, lui-même angoisserait certainement si on lui expliquait qu’il ne pourrait plus y retourner.
Comme une idée qui grimpe et fait son chemin, Atrya se rendit compte que ses projets de repartir en mer compromettait la sécurité du cadeau qu’on venait de lui faire.
-Avant je vais devoir trouver un moyen de protéger ce dessin, dit-il, dans un étuis ou bien…
-Essayez avec du verre, dit le barman en essuyant rapidement le comptoir devant lui. Une plaque de verre, votre feuille, une autre plaque de verre. Il y a des machines à Cerclon qui peuvent aspirer tout l’air entre les deux vitres. Je l’ai vu de mes propres yeux, ils mettent alors une sorte de résine autour et plus rien ne peut entrer, même l’air !
Le visage d’Atrya s’illumina.
-La résine résiste-t-elle à l’eau de mer ?
-Peut-être bien ! Ils doivent avoir des trucs résistant à Cerclon. Vous avez vu ce robot qui a plongé dans le temple du requin ? Un robot qui nage, j’ai vu pas mal de choses depuis que je suis dans l’Entre-Monde mais ça…
Le barman leur rendit un sourire en débarrassant la tasse pleine d'Atrya. Il avait fini par comprendre que le poisson n'était pas un grand amateur de chocolat.
-Je la ramasse ou l'un de vous veut la boire, demandait-il ?
Atrya haussa les épaules.
- Atrya Luyten
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Re: Douceur sucrée
Ven 23 Jan - 19:29
Les remerciements d'Atrya et sa joie évidente rendirent Siothrún particulièrement heureux. Il aimait toujours donner un peu de joie autour de lui, et ce même grâce à un simple croquis. Il s'émerveillait lui-même des visages d'autres personnes. Ravi au plus haut point de lui offrir ce modeste présent. Parfois, il suffit de peu pour rendre le monde plus beau et doux. Une rencontre fortuite avec un chocolat chaud par un rude hiver. Autant dire que cette sortie improvisée avait fait énormément de bien au demi-dieu, qui rentrerait chez lui plus léger et avec des idées de croquis à réaliser. D'ailleurs, il avait hâte de les faire ; ce qui serait en prime un prétexte pour revoir Atrya.
Autant dire que l'homme-poisson était déterminé à lui faire découvrir les paysages sous-marins par n'importe quel moyen, ce qui eut le mérite de le faire doucement sourire. Néanmoins, son sourire était un peu triste, car le demi-dieu savait que ce long et coûteux voyage n'allait pas se faire dès le lendemain. Peut-être lui faudra-t-il attendre quelques années, avant de pouvoir y aller. Alors, il doutât que ce voyage puisse réellement se faire avec Atrya, d'où sa petite pointe de tristesse. Ce rêve, quoi qu'agréable, n'était qu'un rêve. Au moins pourrait-il satisfaire sa curiosité grâce à ses yeux. L'espace d'un instant, il eut envie de lui avouer ce secret, pour apaiser une future déception, mais Siothrún tint sa promesse à lui-même. Un tel don ne pouvait pas apporter du bonheur uniquement, il l'avait appris à ses dépends. Au moins pourraient-ils se rencontrer à nouveau sur la terre ferme. Amorçant une nouvelle fois un début de phrase, l'artiste fut de nouveau interrompu par l'arrivée du barman. Sa bouche se referma aussitôt.
Siothrún assista à la petite conversation entre Atrya et le gérant. Intimidé, il resta silencieux, observant poliment les deux hommes parler si facilement, alors que lui était en général incapable d'amorcer un dialogue aussi riche et aussi spontanément. L'homme aux cheveux grisonnant n'avait pas l'air méchant ou asociale, bien au contraire, mais il avait toujours ce petit blocage qui l'empêcha d'intervenir. De toute façon, il ne connaissait pas la technique conseillée par l'intervenant. C'était une excellente idée de son point de vue, et il se sentit véritablement flatté que cet homme, aux si belles lâches bleutées dont il avait fait le rapide portrait, songeait déjà à comment l'emmener avec lui au plus profond de la mer. À l'idée d'avoir une de ses très modestes œuvres dans un monde si lointain, si inaccessible, Siothrún se sentit très bizarre. C'était un peu inconcevable à son esprit, mais tellement gratifiant pour son côté artistique. Agréablement choqué.
« Non, merci. » répondit-il d'une petite voix au quarantenaire, qui s'en alla avec la tasse restée pleine pour la vider et la laver.
Son regard retourna vers Atrya, accrochant le siens directement. Instinctivement, il détourna les yeux - vers le comptoir - et se mordit la lèvre inférieure, séchée par le froid hivernal. Il y eut un instant de flottement, durant lequel le dessinateur froissa nerveusement le bout de sa manche. Remarquant enfin qu'une occasion se présentait, les questions de Siothrún revinrent à son esprit, l'obligeant à relever le regard vers son interlocuteur - mais pas directement dans les yeux.
« J'oubliais : Où pourrions-nous nous rencontrer à nouveau ? Enfin, les Res Publica sont assez surveillées, je ne sais pas si je peux m'y pointer sans que l'on me refuse l'accès. À moins que vous ne préfériez que je vous les envoie par courrier ? » demanda-t-il, un peu gêné.
Il se voyait mal arriver devant une armée et expliquer qu'il venait rendre visite à un habitant du palais. Il se ferait plus exactement éjecté ou même arrêté, bien qu'il n'ait jamais essayé de lui-même, les rumeurs lui suffisaient. Elles étaient la plupart du temps exagérées, mais il y avait toujours de la vérité en elles : il avait Vu les protections autour du miroir de Souen et de son palais. Étaient-elles tout à fait justifiées ? En tout cas, Siothrún n'était pas à l'aise à l'idée de rencontrer des hommes armés, certainement deux fois plus grands que lui et au moins trois fois plus larges d'épaules. S'il aimait se blottir dans des bras plus forts que lui, cela n'empêchait en rien de le faire se sentir intimider. En même temps, il se voyait mal donner rendez-vous à Atrya dans la rue, où il y faisait très froid. Un feu serait le bienvenu.
« Et quand cela vous arrangerait-il ? » lui demanda-t-il, « Je ne pourrais pas demain, peut-être... après-demain ? »
- Siothrún Nolan
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Re: Douceur sucrée
Lun 26 Jan - 11:48
-K’ouen n’est pas si surveillé ! Wergeld n’y est presque jamais et tout le monde le sait… En plus, il se fera tuer par un monstre longtemps avant qu’un soldat n’ai le temps d’attenter à sa vie !
En y réfléchissant, Atrya se rendait compte que lui-même avait plus de chance de mourir noyé dans son bassin que K’ouen tué par un terroriste sur la Res Publica… Comme il était très bon nageur, les probabilités étaient ridicules.
Le poisson-ange partait du principe que les courriers étaient diaboliques –le papier coupe c’est bien connu- il gardait à l’esprit que lui et Siothrùn se reverront forcément.
-Mais K’ouen n’est pas si sympathique que ça, nous pourrions nous retrouver ailleurs en ville. Peut-être Northrives ou bien Cerclon, je n’ai encore jamais été au sommet des remparts !
Que faisait-il après-demain ? Il réfléchit un instant, si Wergeld était encore dans les parages il ferait peut-être mieux de ne pas trop y être. De toute manière, personne n’avait besoin de lui quand le Maitre était en ville. D’abord parce qu’il passait presque obligatoire par l’hôpital avant de remettre un pied au palais et ensuite parce qu’il n’avait aucune mission de prévue ces derniers temps.
Avec les conflits armés, il était hors de question qu’on le laisse aller risquer sa peau inutilement.
-Je serai libre après-demain.
Et s’il ne l’était pas, il se débrouillerait pour l’être.
-Je me couvrirai un peu plus. Je ne m’attendais pas à ce que l’hiver soit si froid à la surface.
Ciel était particulier par son altitude mais voilà que ça n’excusait pas le poisson d’être sorti sans un bon manteau sur le dos. Est-ce qu’il possédait au moins un vrai manteau dans son placard ? S’il n’y avait pas pensé Ayame l’aura fait. Le capitaine qui l’avait adopté au même titre qu’il aurait adopté un chiot abandonné, se chargeait de prévoir les besoins du dernier employé et résident du palais.
-Est-ce qu’on se rejoint pour le déjeuner ou plus tard dans la journée ?
Atrya fouilla ses poches et retrouva la carte indiquant le standard du palais.
-Tenez. Si vous souhaitez appeler au palais.
En y réfléchissant, Atrya se rendait compte que lui-même avait plus de chance de mourir noyé dans son bassin que K’ouen tué par un terroriste sur la Res Publica… Comme il était très bon nageur, les probabilités étaient ridicules.
Le poisson-ange partait du principe que les courriers étaient diaboliques –le papier coupe c’est bien connu- il gardait à l’esprit que lui et Siothrùn se reverront forcément.
-Mais K’ouen n’est pas si sympathique que ça, nous pourrions nous retrouver ailleurs en ville. Peut-être Northrives ou bien Cerclon, je n’ai encore jamais été au sommet des remparts !
Que faisait-il après-demain ? Il réfléchit un instant, si Wergeld était encore dans les parages il ferait peut-être mieux de ne pas trop y être. De toute manière, personne n’avait besoin de lui quand le Maitre était en ville. D’abord parce qu’il passait presque obligatoire par l’hôpital avant de remettre un pied au palais et ensuite parce qu’il n’avait aucune mission de prévue ces derniers temps.
Avec les conflits armés, il était hors de question qu’on le laisse aller risquer sa peau inutilement.
-Je serai libre après-demain.
Et s’il ne l’était pas, il se débrouillerait pour l’être.
-Je me couvrirai un peu plus. Je ne m’attendais pas à ce que l’hiver soit si froid à la surface.
Ciel était particulier par son altitude mais voilà que ça n’excusait pas le poisson d’être sorti sans un bon manteau sur le dos. Est-ce qu’il possédait au moins un vrai manteau dans son placard ? S’il n’y avait pas pensé Ayame l’aura fait. Le capitaine qui l’avait adopté au même titre qu’il aurait adopté un chiot abandonné, se chargeait de prévoir les besoins du dernier employé et résident du palais.
-Est-ce qu’on se rejoint pour le déjeuner ou plus tard dans la journée ?
Atrya fouilla ses poches et retrouva la carte indiquant le standard du palais.
-Tenez. Si vous souhaitez appeler au palais.
- Atrya Luyten
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Re: Douceur sucrée
Mer 28 Jan - 22:16
Siothrún hésitait entre la sensation d'organiser un rendez-vous professionnel avec son patron et celle de donner un rencard à son crush d'école. C'était assez bizarre. En fait non, la chose était tellement naturelle, mais si étrangère pour lui. Il ne donnait pas rendez-vous à beaucoup de personnes, encore moins dès la première rencontre et de façon aussi pragmatique. Il n'en était pas mal à l'aise - il avait plutôt hâte de rentrer chez lui, et de s'atteler à espionner les profondeurs pour ensuite les représenter, puis à attendre le jour J. Certainement était-ce cette perspective qui l'enchantait.
Écoutant son interlocuteur, il eut quelques doutes néanmoins. Depuis cette affaire des dieux, ces lieux étaient d'autant plus protégés, ce qui était assez exagéré. Il retint néanmoins le nom de Wergeld, qu'il enfouit dans un coin de sa mémoire - et dont il ne se souviendrait plus d'ici quelques heures. S'il savait imprimer avec facilité les visages - peut-être grâce à son talent pour les portraits - retenir les noms de toutes ses rencontres était bien trop difficile pour lui. Au moins Atrya n'était-ce pas difficile à mémoriser, d'autant plus qu'il n'oublierait jamais un si beau visage.
« K'ouen est au Sud de la ville, n'est-ce pas ? Près de la bibliothèque, se rencontrent la muraille et L'Ourgandi, il y a un point de vue assez impressionnant là-bas, sur les Terres du Dehors, sur Tern et sur Ordae. » expliqua-t-il. « Est-ce que cela vous conviendrait ? »
Cerclon avait toujours été un lieu fascinant pour Siothrún qui n'avait jamais connu que les villages de son univers d'origine avant d'arriver à Entre-monde. Le niveau de technologie était tel qu'il voyait cela comme de la magie. Alors y allait dans deux jours ne le dérangeait pas, bien au contraire - il avait peu d'occasion de s'y rendre, à part pour la bibliothèque. Comme il l'avait dis, la vue était époustouflante de là-haut, souvent il regardait les étendues verdoyantes de la forêt d'Ing, les brumes des marécages de l'Arcos, ou la lumière réfractées par le lac gelé des terres du Nord. Le monde était en dehors de cette ville et promettait milles meilleures, ainsi que de nombreux dangers. Siothrún n'était jamais allé bien loin, et n'avait jamais vu la mer de l'Entre-monde. Était-elle différente de celle de son univers d'origine ? Un tel voyage serait fantastique.
Ce petit rendez-vous improvisé commençait à se confirmer : Cerclon, dans deux jours. En y pensant, le demi-dieu était enjoué à l'idée de revoir Atrya muni de quelques croquis. La promesse d'un échange humain, peut-être.
La remarque de son voisin sur le froid de la surface interpella Siothrún. Y avait-il également des saisons sous l'océan ? La température des courants fluctuaient-ils selon le temps d'au-dessus ? Son ignorance totale de ce monde lui donna une fois de plus envie de poser milles questions, mais il s'en abstint, bien trop poli pour assaillir de questions ce beau visage.
« L'heure du déjeuner me convient parfaitement. » lui assura-t-il dans un sourire.
Le demi-dieu accepta le carton avec un remerciement, bien qu'il n'ait pas de téléphone chez lui. Le mot « palais » lui était toujours un peu étrange à entendre. Ce lieu lui paraissait si loin, si inaccessible, ni incompatible avec lui-même. Il avait du mal à se dire que cet homme, en face de lui, vivait dans un palais. Il semblait humble, non pas arrogant. Finalement, avoir choisit Cerclon au lieu de ce dit palais se trouve bien plus judicieux. Là-dedans, Siothrún aurait eu beaucoup trop cette impression d'être de trop, de ne pas faire partie du décor et de ne pas être à sa place. Il n'appartenait pas à un tel monde et ne s'y voyait absolument pas. Que ferait-il là-bas, de toute façon ? À part tourner son Regard vers les miroirs.
Alors qu'il voulait ranger ses affaires - et par extension vite rentrer chez lui pour découvrir quelques merveilles - Siothrún eut une pensée pour Atrya. Et s'il prenait mal que l'artiste prenne congé de lui ? Il ne s'était pas tout de suite rendu compte de son impolitesse. Bien qu'il ait fait part de son envie d'esquisser ces descriptions - ce que l'homme-poisson semblait avoir parfaitement accepté - il n'aimait pas s'en aller ainsi. Alors, ses crayons et ses croquis encore étalés sur le comptoir, il le regarda d'un air un peu préoccupé, ses dents mordant nerveusement sa lèvre inférieure. Les yeux verts rencontrèrent, incertains, ceux de rubis.
« Excusez-moi, en fait, j'ai... heu - passé un bon moment avec... » Sa voix trébucha, ses joues chauffèrent et ses yeux s'échappèrent un instant. « Juste : merci, c'était... agréable » essaya-t-il d'expliquer maladroitement.
Ses doigts s'entremêlaient encore une fois, convulsivement, ses épaules remontèrent au dernier mot, tandis qu'il se sentait affreusement gêné de dire ainsi son ressentiment, malgré toute sa sincérité. Se forçant à ne pas relever les yeux afin de rester sur sa lancée, il ajouta :
« Et... je suis heureux, à l'idée que... hem, nous nous... reverrons. »
Totalement rouge cette fois-ci par son aveu, bien qu'innocent, Siothrún fut néanmoins soulagé - un peu - de l'avoir dit. Il releva les yeux, et se confrontant à l'expression d'Atrya, le demi-dieu se sentit stupide d'avoir parlé ainsi. Il voulut dire quelque chose, sans savoir quoi, et resta muet de son propre discours, ne sachant pas quoi ajouter pour expliquer ce soudain revirement.
- Siothrún Nolan
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Re: Douceur sucrée
Dim 8 Fév - 16:15
-Près de la bibliothèque, oui ce sera bien !
A l’heure du déjeuner, dans deux jours. Atrya se promit de ne pas se perdre en chemin cette fois. Il se pourrait qu’il demande un peu d’aide à Ayame pour se repérer. Le capitaine sera très certainement heureux de savoir Atrya ailleurs que dans des endroits dangereux. Il faut dire que le triton était d’accord avec lui sur ce point : il préférait le calme.
-C’est moi qui vous remercie, je suis impatient de vous revoir à Cerclon.
Loin d’être triste que cette rencontre s’achève le poisson se projetait déjà à leur prochain rendez-vous. Ces deux jours seront longs !
Il passera sûrement son temps à barboter dans son bassin et à regarder l’écoulement des minutes depuis le bord de l’eau.
Il le regarda ranger ses affaires et essaya même de l’aider un peu. Suspendu dans son mouvement il accepta sans mal les remerciements de Siothrún.
Atrya se leva et se pencha pour le saluer d’un sourire simple. Il posa une main sur son bras. Ce geste amicale provenait d’une façon de vivre fondée sur la gestuelle et le contact physique, une vie au fond des mers où les sons et les goûts n’existent pas vraiment.
Il lui manquait ses étreintes fluides et délicates qui faisaient les jeux des siens.
Il dissimula une petite peine derrière son sourire.
-A bientôt dans ce cas. S’il ne fait pas trop froid, nous pourrons déjeuner dehors pour profiter de la vue.
Le poisson-ange se détourna vers le barman et lui fit un signe de la main. A l’autre bout du bar, il reçut un signe poli en échange et un sourire bref.
Dépassant le jeune homme qu’il salua une dernière fois, il retrouva la morsure du froid et le crépitement sec de la neige sous ses chaussures.
A l’heure du déjeuner, dans deux jours. Atrya se promit de ne pas se perdre en chemin cette fois. Il se pourrait qu’il demande un peu d’aide à Ayame pour se repérer. Le capitaine sera très certainement heureux de savoir Atrya ailleurs que dans des endroits dangereux. Il faut dire que le triton était d’accord avec lui sur ce point : il préférait le calme.
-C’est moi qui vous remercie, je suis impatient de vous revoir à Cerclon.
Loin d’être triste que cette rencontre s’achève le poisson se projetait déjà à leur prochain rendez-vous. Ces deux jours seront longs !
Il passera sûrement son temps à barboter dans son bassin et à regarder l’écoulement des minutes depuis le bord de l’eau.
Il le regarda ranger ses affaires et essaya même de l’aider un peu. Suspendu dans son mouvement il accepta sans mal les remerciements de Siothrún.
Atrya se leva et se pencha pour le saluer d’un sourire simple. Il posa une main sur son bras. Ce geste amicale provenait d’une façon de vivre fondée sur la gestuelle et le contact physique, une vie au fond des mers où les sons et les goûts n’existent pas vraiment.
Il lui manquait ses étreintes fluides et délicates qui faisaient les jeux des siens.
Il dissimula une petite peine derrière son sourire.
-A bientôt dans ce cas. S’il ne fait pas trop froid, nous pourrons déjeuner dehors pour profiter de la vue.
Le poisson-ange se détourna vers le barman et lui fit un signe de la main. A l’autre bout du bar, il reçut un signe poli en échange et un sourire bref.
Dépassant le jeune homme qu’il salua une dernière fois, il retrouva la morsure du froid et le crépitement sec de la neige sous ses chaussures.
- Atrya Luyten
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