Punch it !

Il était temps.

La déclaration des Dieux m'avait finalement décidé à développer ce projet d'arme qui trottait dans ma tête depuis quelques temps. Et ma défaite totale dans l'arène avait terminé de me rendre compte d'une chose : Mon sniper ne me servirait à rien dans le cas d'une bataille à courte portée.
Augure aussi me l'avait appris à la dure.

J'avais donc passé les trois derniers jours à lire les trois quarts de la bibliothèque du Vandavel/, cherchant un moyen de rentabiliser mon pouvoir et mes bases du full-contact un peu appris sur le tas durant mes années Magna. Et ce que j'avais trouvé avait ouvert quelques possibilitées Il fallait maintenant les mettre en oeuvre.
Et pour cela, j'avais envoyé une commande à la Forge pour deux protections de métal qui seraient destinées à proteger entièrement mon avant-bras. Et comme ces trucs allaient devoir absorber un peu de chocs physiques et electromagnétiques, j'avais demandé un léger renforcement.
J'allais distribuer des mandales avec,donc bon, autant que ce soit costaud que possible.

Ma machoire avait envie de vengeance.


Traversant Ordae à pieds -maudit soit cette loi qui interdisait l'utilisation de technologies dans les quartiers "plus anciens", j'arrivais à la forge. Une petite note disait que Voiz était absente en ce moment mais qu'un intérimaire pouvait tout à fait s'occuper de nous. De toute façon, connaissant la Golem, elle avait tout fait pour que les clients soit satisfaits.
Enfin j'espérais.

- Bonjour ! Je viens récupérer une commande spéciale, au nom de Corben Krayt.

en espérant qu'il y ait du monde... J'aurais l'air fin, mon sourire commercial sur le visage et le chapeau levé pour saluer, si le comptoir était désert.

Spoiler:

La porte de l'entrée laissa entrer jusque dans l'arrière salle un courant d'air glacé et chargé d'humeur. J'étais pieds nus sur le dallage de pierre, le visage réchauffé par les feux de la forge encore allumés. Je portais mes yeux au delà de l'arche qui séparait les deux espaces.

-Je suis là !

Je saisis un balot de cuir contenant épées et dagues à exposer, hissé sur mon épaule, j'entrais dans la salle "publique" de la force. Vetue en tout et pour tout d'un haut tressé couvrant épaules et poitrine et d'une jupe de laine noire, je ne montrais aucune intolérance à la fraicheur dans cette partie là de la forge.

-Bonjour. Mes yeux le détaillèrent jusqu'au bout de ses bottes. Les deux avant-bras, c'est ça ?

Le forgeron titulaire avait laissé quelques éléments pour m'aider à la remplacer. Je ne forgeais rien, cependant un mot grossier représentait les deux protections au nom de Krayt. Corben Krayt.
Ce nom, je l'ai déjà entendu à Providence. Ma mémoire me fit défaut pour m'en dire plus à son sujet.

Je souris simplement en déplaçant un coffret en cuir clouté de sous le compte. Le prix indiqué par une étiquette énorme ne me permit pas de négocier même un pims de plus.

-Vous devriez les essayer avant de les emporter. Si vous souhaitez y faire apporter des retouches simples je peux m'en charger dans la journée, sinon il faudra attendre le retour du forgeron.

Une grosse clef ouvrit le coffre et présentait les deux protections rutilantes.

Fichtre ! Elle était réchauffée, celle là. Je me doutais qu'il devait faire une chaleur infernale du coté de l'atelier, mais de là à se balader les bras à l'air...
Je hochais la tête, et la laissait me présenter les deux petites merveilles.

– Oh, oui, bonne idée. Merci.

De toute façon, ils aillent passer un bon bout de temps accrochés à mes bras pour la période qui allait suivre.
C'était pour utiliser de suite, près tout.
M' équipant, je fis quelques mouvements, vérifiant que je pouvais encore plier les poignets vers le bas ou tourner les coudes sans être gêné par les protections métalliques finement gravés.
Le poids était équilibré. Ça pesait, mais pas au point de m'épuiser à les tenir en l'air. De toute façon, j'allais rarement les soulever plus haut que mon torse...

Après quelques mouvement de boxe dans le vide pour vérifier que les attaches tenaient le coup, je tournais mon regard vers la forgeronne de remplacement, et lui adressait ungrand sourire.

– C'est parfait, merci beaucoup.

Ouvrant mon sac -sans fond- en bandoulière, j'en sortais mon badge et y plaçais mes nouvelles acquisitions. Merveille de la technomagie, celles-ci s'engouffrèrent dans le sac qui ne changea pas le moindre du monde de forme.

– Et voilà pour vous.

-Vous ne vous sentez pas déséquilibré par leur poids ?

Il fait des ronds dans l'air j'apprécie de le voir tester ses armes, elles lui vont, il n'a pas l'air de sentir particulièrement mal de dans alors tout va bien. Sauf cette question du poids... Mon premier réflexe était de vérifier que mes armes ne sont pas trop lourdes pour moi. Mais puisqu'il paye c'est qu'il est d'accord pour ceux là.

Je prends son badge.

-J'espère vous revoir bientôt à la Forge.

Il me faut un sac comme celui-là !